Sigrid Baffert

🎀 COUP DE COEUR 💛



« Tu es de ma tribu, je déchiffre ta source, je lis le moindre de tes soupirs, et de ton cœur je connais chacun des plis. »



1905, Calabre en Italie : devant l’ultimatum de son père, Graziella Mancini vient de tuer d’une balle en plein cœur, son amant Antelmo Folcone. Ce jeune homme, connu pour ses nombreuses fresques amoureuses, s’est promis à une autre après avoir déshonoré la belle et désirable Graziella.



Elle passera les semaines suivantes en prison en attente de son jugement, avec pour seule compagnie, cet enfant non désiré qui grandit en elle chaque jour, triste résultat de sa naïveté. Mais un événement naturel d’une ampleur titanesque va venir chambouler ses plans, et l’issue escomptée n’en sera que meilleure !



Une liberté retrouvée ? Pas totalement, Cesare le frère du défunt veille, partagé entre un besoin viscéral de vengeance, et un amour secret pour cette femme, et qui n’aura de cesse de retrouver sa trace où qu’elle décide d’aller.



« Alors je l’aimerai pour deux. »



C’est un roman que l’on ne raconte pas, mais qui se vit au fil des pages, c’est pourquoi je décide de laisser une énorme part de mystère, car c’est exactement ce qui m’a plu dans cette lecture !!



Ce que je peux vous dire en revanche, c’est que j’ai adoré la relation fusionnelle qu’elle va entretenir avec son frère, Baldassare. Personnage coup de cœur totalement solaire, dont il émane une pureté absolue.

Êtes-vous prêts à tendre l’oreille pour entendre tous les bruits de ce monde au travers d’une lecture complètement captivante et addictive ? 😉



« Quelque chose lui murmure qu’il y a des mystères qu’il vaut mieux taire si l’on veut qu’ils restent beaux. »


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Sigrid BAFFERT – Jean-Michel PAYET. La danse sauvage d’Harmonie Stark.



Je remercie bien sincèrement Nicolas et l’Ecole des loisirs pour l’attribution de ce roman jeunesse.



Ils sont deux : Petit et Grand, accompagnés de Captain Wynn, la jument, et prennent la fuite pour échapper aux flammes qui ravagent la ferme. Fillmore-le-Père, leur père adoptif est tombé sous les balles d’une Winchester. Ils vont suivre ses conseils. Ce dernier leur a répété de tout quitter en cas d’attaque : «  Allez voir la Veuve Edmée à Golden Helmet. Foncez vers l’ouest et c’est tout droit. ». Grand est gravement blessé à la jambe ... La route est longue, le cheval vieux, la souffrance occasionnée par la balle perdue est insoutenable mais l’enfant serre les dents et ne se plaint pas : il est vivant. Ces enfants se dirigent, à l’aveugle vers l’ouest. Arrivée à la ville fantôme, ils s’installent dans le saloon. Plus d’habitant hormis le shérif, un ivrogne et une surprise de taille : Calamité, une de leur sœur adoptive, épargnée par la furie qui a tué Fillmore, incendié les bâtiments, provoquant la mort de leurs frères et sœurs : La Rosse, Sans-Peigne, Radis-Noir, Lâche-Tout, Garance, des orphelins recueilli par cet homme noir qui veille tendrement sur eux... La veuve Edmée doit être en mesure d’identifier celui qui en a fait des orphelins. Il faut la retrouver à tout prix !



Assisté par Sahalé, un chaman indien, Calamité, n’hésite pas à amputer Grand ; elle va même lui façonner une jambe artificielle !. Quelle volonté et quel sang-froid : cette gamine d’une douzaine d’années va ainsi le sauver de la mort assurée par la blessure. Fillmore leur a fait quelques confidences mais il ne leur a pas tout dit. Le trio, assoiffé de vengeance, va poursuivre la recherche du porteur de la mort… Cette quête se déroule comme un western. Nous sommes aux Etats-Unis, un immense pays, des paysages quasi désertiques et la guerre de Sécession s’est terminée il y a peu. Il faut faire preuve de persévérance, d’abnégation pour mener à bien le projet. Suivre les pistes, aller vers l’ouest, toujours tout droit, éviter les traquenards, les serpents, les voleurs. Nous sommes en pleine conquête de l’Ouest. Il faut se mêler à la caravane qui poursuit sa route vers l’ouest, intégrer les chariots d’exilés, remplis de vivre et de personnes, fuyant la misère et désirant s’installer dans un lieu calme, paisible...



Mais nos petits héros sont des intuitifs, courageux, vaillants , téméraires; ils raisonnent en adultes et face à l’injustice qui les frappe ils font preuve de beaucoup d’imagination. Ce sont des débrouillards, capables, à leur jeune âge, de vivre quasi en autarcie. Ils prennent des décisions rapidement et mènent leur projet à exécution. Où est donc celle qu’ils recherchent ? La Veuve Edmée qui se déplace, emportant le cercueil où repose son défunt mari ! Trouveront-ils l’odieux assassin qui a brisé leur enfance ? Chacun excelle dans son domaine et les initiatives prises par l’une et les autres devraient leur permettre de confondre le prédateur. Un bon roman jeunesse, construit comme un western. Il y a de l'action et ces gosses font une véritable chasse à l'homme. Je pense que ce récit va réunir de nombreux adolescents, amateurs d’immenses territoires. Je vous invite à prendre en chasse celui ou celle qui tenait la fameuse Winchester, une Yellow boy 1866, canon court, calibre 44. Je vous souhaite une bonne journée et de belles lectures.

( 26/05/2024).
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Trois petites pieuvres vivent dans une zone de l'océan où des trucs tombent du ciel. Cette fois-ci, le truc tombé n'est pas tout à fait comme les autres trucs. Une enquête s'impose.



Ce court roman jeunesse dénonce de façon originale la pollution des océans et particulièrement le "point Nemo", une zone du Pacifique éloignée des terres émergées, où les engins spatiaux sont censés s'écraser après usage. Pas joli joli tout ça.



J'ai trouvé l'histoire plutôt bien construite : le texte est fluide et on comprend aisément où l'autrice veut en venir. Pour autant, je n'ai pas trouvé ça palpitant non plus et les illustrations, bien qu'elles aient le mérite d'avoir une vraie personnalité, ne sont pas forcément à mon goût.



Une lecture rapide et facile avec un fond engagé, en somme.

Petite histoire mignonnette sur un élève qui se retrouve à devoir prendre un train de nuit avec son ancienne institutrice qu'il n'apprécie pas vraiment. Ce voyage qui s'annonce bien ennuyeux va s'avérer plein de rebondissements. Un livre adapté à un public de CE2-CM1 de style policier.

Igor et Souky à la Tour Eiffel est insolite par son concept original car c’est à la fois un documentaire et un album. Comme son titre l’indique c’est un documentaire expliquant la Tour Eiffel mais doublement car il traite aussi les familles recomposées. Ce livre est également un album car le texte est facile à lire à haute voix et instructif (La dame de fer a la hauteur de 65 girafes empilées !). Vous serez très certainement amener à retrouver les 2 héros Igor et Souky dans d’autres lieux car leurs parents se donnent la main ….

Des mois après sa lecture ce livre me suit encore. J'ai vraiment tout aimé : l'ambiance, l'écriture, les inteigues et surtout les personnages si attachants que j'étais triste de les quitter. Pour moi c'est impossible de ne pas se laisser embarquer dans cette aventure avec un côté policier mais surtout surtout une part d'humanité sans limite qui vous touchera forcément !

J'ai découvert cette nouvelle au travers d'une "Masse critique" organisée par BABELIO. À cette occasion, BABELIO envoie l'ouvrage à des contributeurs actifs du site et avec nos lectures nous incitons, encourageons ou non, à lire l'ouvrage proprement dit.



Ici c'est au coeur de l'Afrique que nous plongeons, au sein d'un petit village semble-t-il, qui est "déraciné" rayé de la carte pour y construire des logements, des hôtels. Tous sont partis, il ne reste que la famille de Tiago et de son frère Grand Ouji, de P’pa et M’ma, les fermiers Manké.



La famille emporte tout ce qu'ils peuvent avant que les "déracineurs" ne leur imposent des images qui leur seraient insupportables. M'ma prend un grand seau et avec précision, s'empare du dernier Baoyé, un arbre aux onze fruits juteux, appelé Monsieur B. Commence alors une longue marche dans le désert et au travers du sable rouge, des tempêtes qui vient leur boucher les narines, empâter la bouche... C'est un lieu paradisiaque qu'ils convoitent, "La haute Jade" un endroit purement hypothétique. Il leur fallait bien un but, un moteur pour marcher des jours entiers.



La faim et la soif va les tarauder et ils n'ont même plus d'âne pour tirer leur carriole, c'est P'pa qui s'en charge. Fort heureusement le Baoyé va les aider, grâce à ses onze fruits juteux, presque magiques, à survivre, il sera même l'objet d'un presque miracle. C'est Tiago, le cadet qui raconte son périple, le déracinement de sa famille, le courage de ces africains face aux grands investisseurs qui détruisent une culture, une histoire, un peuple.



Cette nouvelle pour enfants à partir de 9 ans, s'adresse également aux adultes ou aux grands enfants comme moi. De plus, le récit est très bien illustré par les éditions Mémo. Un très beau récit pour les jours d'été, les grandes vacances de vos enfants.
Lien : https://lesmotsricochent.blo..

Merci à Babelio et aux éditions MeMo pour l'envoi de cet album de Sigrid Baffert !

C'est le troisième livre que je lis de cette auteure et on peut dire les thèmes qu'elle choisit me surprennent à chaque fois.



Elle nous invite ici à suivre le voyage de la famille Manké. Voyage particulier car il est forcé par la destruction de leur région par des "Déracineurs" (en vue de construire un hôtel), qu'ils n'ont pu emporter que le strict minimum (dont le fameux baoyé portant 11 kourés) et qu'ils sont en route pour la Haute Jade, dont l'existence est hypothétique.



Le trajet est rythmé par le décompte des fruits et l'alternance des jours et des nuits. Peu d'action, mais un texte poétique, hypnotique, comme si cette longue marche anesthésiait la peine et la faim.



Les sujets concrets sont esquissés : pourquoi la famille Manké n'a pas pu conserver son terrain ? Comment se fait-il qu'ils n'aient pas été indemnisés ? La brutalité de leur expropriation interroge. Mais l'auteure préfère s'intéresser aux liens qui unissent les membres de sa famille et aux personnalités de chacun face à l'adversité. Avec beaucoup de réussite et d'espoir.

C'est une jolie petite histoire. Une famille qui ne nous laisse pas indifférent. Un conte mignonnet qui vous emmène à travers le désert, le sable chaud, le vent, ... parfois une lecture un peu dure car l'histoire est certes belle mais elle raconte la difficile traversée d'une famille. Ils ont dû tout quitter et ne savent pas précisément où ils vont mais ils sont ensemble. Ils seront forts, ils seront fiers... les rêves peuvent-ils nous porter haut et loin quand nous traversons des moments compliqués?

Igor et Souky vivent sous le même toît, puisque le papa d'Igor est le nouvel amoureux de la maman de Souky ( c'est Souky qui nous le dit).

Le papa de Souky est de passage pour voir son bout de chou mais sa maman ne sera hélas pas disponible.

C'est le papa d'Igor qui se proposera de l'emmener au point de rencontre convenu: Le Centre Pompidou de Paris.

Le papa de Souky est en retard. Le papa d'Igor proposera de visiter un peu le Centre en attendant...





" Igor et Souky".

Nous ne connaissions pas.

La narration en mini-BD aidera grandement à rendre l'intention amusante et fun avant de découvrir son sujet.

Les jeunes lecteurs pourront découvrir le lieu et son originalité colorée comme les deux enfants de l'histoire.

Igor et Souky poseront les questions que les lecteurs se poseront en touriste (et même nous, les grands, nous apprendrons des choses. Pour les couleurs des blocs et des tuyaux du Centre Pompidou, vous saviez?

La mise en lumière et en couleur des articulations du bâtiment: circulation des oeuvres et du personnel en rouge, de l'air en bleu, de l'électricité en jaune, de l'eau en vert.)

C'est à découvrir et vraiment à partager avec le jeune public.

Les restitutions du lieu à l'encre seront douces et assez fidèles.

Ça devrait être un plaisir de retrouver les différents coins du lieu comme dans le livre.



Qu'il sera plaisant de vivre doublement peut-être la visite.

Le personnage du papa d'Igor expliquera à ses petiots ce que l'on trouvera dedans, à admirer, pour jouer, se restaurer, nous profiterons aussi du panorama des toits vus dans haut.

Les enfants pourront dessiner si cela leur donne des idées au cours de la visite (offrant aussi une pause pour ne pas les fatiguer, bien sûr).

C'est astucieux pour accrocher le petit lecteur qui pourrait décrocher en rêvant un peu sur une oeuvre, les préoccupations de Souky s'entremêleront à la visite et transformeront les ieuvres sous ses yeux. Amusant, onirique et ludique.



Une collection sympathique dont l'intention chouette de vulgariser les lieux de culture parisiens et d'en faire des rendez-vous programmés par eux-mêmes devrait plaire.

Cela fera sens. Ces jeunes lecteurs pourraient ne pas adhérer d'emblée à l'idée de lire un livre sur un musée, ils n'auront pas choisi.

Imaginez : pourquoi lire une histoire sur le Centre "Poupidou" ("Pompidou, mon poussin!")? Je préférerais l'autre livre là avec le dragon?"

Il est en effet toujours plus habile de programmer la sortie aussi, si l'on souhaite, nous adultes, partager nos musées préférés avec eux.



Il y aura donc d'autres titres pour cette quête parisienne à petits pas d'enfants.

Une collection qui promettra de découvrir la grande ville, Paris, sous l'angle de la visite culturelle.

Plusieurs visites prévues: La Tour Eiffel, l'Opéra de Paris, le Zoo de Paris et même les égoûts.

Chaque titre permettra de découvrir la ville au travers de ses constructions, de son art, de ses artistes et de son histoire.

Certains rendez-vous seront souvent gratuits pour les plus jeunes et remplis d'inspiration: et oui, ils pourrons imaginer après, créer, oser, tenter de reproduire après avoir été interpelé par la forme d'une peinture ou d'un bâtiment.

De la danse, de la peinture?

Il me plairait d'essayer.

Et pour inventer mon bâtiment ou ma sculpture bizarres?

Où est ma pâte à modeler et mes Légo?

Igor et Souky sont deux petits parisiens réunis par les hasards de la vie, le papa d'Igor c'est l'amoureux de la maman de Souky. Chaque mercredi, notre duo part à la découverte d'un monument parisien en compagnie d'un adulte de la famille (parent, cousin ou grand-mère) et c'est avec beaucoup de joie qu'on les suit dans leurs pérégrinations, qui nous permettent au passage de découvrir un lieu spécial et les secrets qu'il peut cacher.





J'aime beaucoup cette série de guides-album qui nous permettent de préparer (ou prolonger) nos sorties parisiennes en famille. Chaque ouvrage contient une grande quantité d'informations (avec notamment une double page dédiée à la fin de l'album, après l'aventure des petits héros) mais qui sont toujours présentées de manière très accessibles. L'équipe formée par Igor et Souky est très attachante et j'ai également apprécié le soin apporté à la diversité des personnages de la série (famille recomposée, duo de protagonistes mixtes et sans stéréotypes, présence de personnes racisées dans les personnages principaux). Les très belles illustrations en aquarelle contribuent encore à ajouter au charme de cette série documentaire vraiment bien faite pour les plus jeunes.
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Ça commence de manière plutôt traditionnelle : un père qui pousse son fils à l'excellence, un fils qui se sent écrasé par les attentes de son père.



Mais la couverture invite à penser que Sigrid Baffert va creuser un peu plus que d'habitude cette relation parent-enfant. Et c'est en effet le cas. Car en atteignant - enfin ! - l'objectif fixé par son père, Virgil va découvrir des éléments essentiels de son histoire.

Très jolie trouvaille, cette nage permettant de remonter à la source. Nous n'en attendions pas moins de l'auteure qui nous avait conquis avec "La Chose du MéHéHéHéHé".



Si ce récit est moins original, il y a de beaux passages, des personnages attachants et la proposition d'une véritable réflexion sur un sujet d'actualité. De la littérature comme on l'aime !

C'est un texte étrange de propose Sigrid Baffert. Tout d'abord les personnages principaux sont des pieuvres, donc l'intrigue se passe intégralement sous l'océan. Mais en plus, une Chose étrange vient perturber leur quotidien. D'où vient-elle ? Est-elle vivante et si oui ses intentions sont-elles pacifiques ?

Il faut dire qu'elles sont habituées : le ciel crache quantité de machins brûlés depuis des années. Mais cette Choses-là est spéciale.



Sans l'avis enthousiaste d'Ileauxtresors nous serions probablement passés à côté de ce petit roman. Et ça aurait été une grande perte. D'abord parce que Mo, Saï et Vish nous ont bien amusés. Mais aussi parce que ce roman est un véritable plaisir à lire à haute voix du fait de son travail sur la langue. Vocabulaire précis, allitérations, regard poétique porté sur le MéHéHéHéHé (qui n'en mérite pas tant)... Un beau roman !



Pour ne rien gâcher, il recèle aussi un message écologique clair mais pas trop didactique.

Autant dire que nous sommes pressés de découvrir d'autres pépites de cette auteure !

Voilà une belle découverte ! « Tous les bruits du monde » de Sigrid Baffert débute en Italie, avec une vendetta digne de Merimee (les références à la nouvelle Mateo Falcone ne sont d’ailleurs pas cachées) : Graziella Mancini a 17 ans et elle est enceinte d’Antelmo Folcone. Il l’a séduite, demandée en mariage puis abandonnée alors qu’il se prépare à en épouser une autre. Il est ici question d’honneur : Graziella doit le tuer si elle ne veut pas porter la honte de cette trahison. S’en suit alors une fuite de la jeune femme, de son jeune frère et du bébé à naître, vers la France. Mais Cesare, le frère Folcone, fou amoureux de Graziella, n’aura de cesse de les retrouver. Une fresque familiale haletante et touchante dans laquelle sont abordés des thématiques tés modernes telles que l’amour maternel, la surdité et la place des femmes dans la société. Très belle lecture.

J'ai refermé le livre mais j'entends encore les sons aquatiques et les bouillonnements de bulles, je garde un petit vertige, une petite fascination pour la surface. Ce qui passionne et émerveille les gens qui font de la plongée, couleurs, rayonnements, fantasmagorie sous-marine: les phrases de l'autrice sont directement tressées avec ça. Ce monde pourrait exister par de simples passages descriptifs, mais là il consiste dans toutes les lignes du livre. Et encore ce n'est pas réductible à une vision naturaliste de plongeur, c'est foisonnant de créativité. Un mélange d'octopus' garden, de cosmos, et d'ingrédients secrets. Parfois les auteurs glissent des infos pédagogiques sur les animaux en plein milieu de la littérature en se disant que ça sera discret. Pas de ça chez Sigrid Baffert, et pourtant elle parle sérieusement du point Némo. La langue est musicale. L'histoire est simple, rien n'est en trop. Elle se déroule sur une durée assez courte, pas plus de deux jours, mais deux jours captivants. Ca laisse songeur, songeuse.

Voilà un livre qui était dans ma PAL depuis longtemps. En voyant la couverture et le résumé, j'avais imaginé un roman historique, une histoire d'amour et peut-être même une enquête. Autant vous dire que j'ai été très surprise par le tour qu'à pris l'histoire. J'avoue, je n'ai pas aimé le style d'écriture de l'autrice. Je n'ai jamais réussi à entrer pleinement dans l'histoire et j'ai fait plusieurs pauses dans ma lecture. Comme je n'aime pas abandonner, je me suis parfois forcée à reprendre ce livre. J'ai trouvé que l'histoire gagnait en intensité vers la fin, au moment où Graziella elle-même commence à gagner en humanité.

C’est un joli roman, court et, apparemment destiné aux plus jeunes qui commence ainsi. Il a aussi un titre dont on ne se remet pas ( allez le commander en librairie, histoire de faire rigoler un peu ) : La Chose du MéHéHéHé.

Il est de Sigrid Baffert, avec de superbes illustrations de Jeanne Macaigne.

L’histoire ? trois petites pieuvres découvrent un jour un drôle de truc, tombé du ciel (et non la couleur, merci Lovecraft). Elles vont en référer aux instances de leur peuple, au fond de l’océan, l’assemblée de l’Antre. Il y a là bon nombre d’animaux marins qui vont et doivent fixer le sort de cette Chose. Est-ce dangereux, comme l’orque KrakenKo ? Un véritable croque-mitaine, ce Krakenko. Il surgit n’importe quand et est toujours affamé.

On assiste aux délibérations des bestioles marines qui sont plutôt amusantes tant les dialogues sont bien écrits :
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Je ne savais même pas ce que j'achetais quand je suis tombée sur La Chose du MéHéHéHé. Juste que j'avais repéré l'illustratrice à travers d'autres titres que je n'avais pas pu lire, et que c'était publié chez MeMo, maison d'édition que j'avais également repérée après avoir lu un de leurs albums jeunesse. Et puis, évidemment, les dessins m'ont très vite accrochée.





Sigrid Baffert, l'auteure, a créé une histoire autour du point Nemo, le point de l'océan le plus éloigné de toute terre émergée, qui sert de cimetière à nos déchets spatiaux mais où aucune vie organique n'est possible. le point Nemo a déjà été source d'inspirations diverses pour les artistes (où se situe la cité de R'lyeh, hein ? Pas très loin du point Nemo, évidemment !), et ici il est imaginé bouillonnant d'une vie sous-marine où les pieuvres et crustacés se sont concocté une sorte de nid, appelé l'Antre, au milieu de ce qui reste de la station Mir et autres déchets du même type. Une chose étrange apparaît dans le ciel, puis sur la mer, d'où sort une autre chose, vivante. Voilà de quoi intriguer les trois pieuvres qui forment le trio principal de ce roman jeunesse, qui enquêteront et découvriront l'existence bien curieuse des humains.





Roman écologique, à l'humour constant, aux nombreuses illustrations charmeuses, jouant très joliment des contrastes entre les bleus et les rouges... mais destiné à quelle tranche d'âge ? le nombre de pages exige une aisance dans la pratique de la lecture, mais le sujet et même certains traits d'humour (comme la référence à l'hindouisme par le biais du personnage du Grand Bras-Ma, calmar géant) demande un accompagnement. Si l'on comprend que la mer est polluée par les humains, le choix du point Nemo comme lieu de vie de nos personnages brouille un peu les pistes, même si Sigrid Baffert a ajouté une petite notice en fin d'ouvrage.





Car s'il est question d'écologie, il est tout autant question de science, ou encore des rapports des humains aux autres êtres vivants. Ca peut être un très bon point de départ pour titiller la curiosité des enfants et les sensibiliser à ces thématiques... ou ça peut tomber à l'eau, comme la fameuse et curieuse "Chose" tombée du ciel (ah, j'ai pas fait exprès pour la référence à Lovecraft, je le jure !) D'autant que l'histoire est un peu longuette et manque un chouïa de suspens, ou de rythme.





J'en conseille tout de même la lecture, ne serait-ce que pour les illustrations qui à elles seules pourront éventuellement éveiller des vocations. Cela dit, je recommande de ne pas offrir ou choisir ce livre juste parce qu'il est joli (ce qui est en gros exactement ce que j'ai fait, bien je ne sois pas le public visé) mais de se préparer à prendre du temps pour le lire en famille - ou encore avec un enseignant à l'école -, en discuter et approfondir les sujets traités. Ca me paraît la meilleure manière de réussir l'expérience et de ne pas passer à côté de ce livre, ce qui vaut pour les adultes comme pour les enfants.


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Un peu surprise, parce que le résumé est plutôt trompeur. On s'attend à trouver l'histoire d'une fille qui tue l'homme qui l'a mise enceinte. Que ce soit le thème principal du bouquin, en toute logique.



Mais ce n'est pas du tout le cas. Alors oui, c'est bien ce qu'elle fait. Dès le début du livre, et ensuite, c'est très vite expédié. Pourtant, je me serais attendue à plus de flash back racontant sa relation avec l'homme en question, à une plus grande partie parlant de son enfermement. Parce que bon, tuer un homme, c'est pas anodin.



Enfin, faut croire que si, puisque très vite, l'auteur nous emmène totalement ailleurs. Elle nous fait voyager, de l'Italie à la France. Et l'histoire n'a plus rien à voir avec celle qu'on aurait pu attendre ?



Est-ce un mal ? Pas forcément. Mais on est dans l'attente, et on ne sait pas vraiment où ce récit va nous mener. A un peu trop d'endroits à la fois, ce qui laisse le sentiment que l'auteur se disperse.



Mais pourtant, il le fait plutôt bien. La naissance de Mila et la découverte de sa surdité viennent ajouter un peu de piment et apporter une thématique assez peu exploitée.



Malgré tout, ce roman ne sait éviter quelques longueurs. C'est assez lent, et ça manque d'action. Mais il y a quelque chose dans l'ambiance, et la narration qui fait tout passer. Le point de vue de la petite Mila est très intéressant, empreint de sagesse et de lyrisme, mais la façon de passer d'un point de vue à l'autre sans transition me laisse un peu dubitative. Sans parler du style d'écriture, qui lui aussi, est assez particulier.

Tous les bruits du monde traînait dans ma PAL depuis un moment, mais le confinement ayant eu raison de mon stock, j'ai enfin eu le temps de m'y atteler.



La couverture dépeint bien la situation initiale : au début du XXe siècle, une jeune femme au ventre arrondi tient dans ses mains un pistolet encore fumant. Il s'agit de Graziella, 17 ans et enceinte d'un homme qui va en épouser une autre. Dans la famille Mancini, cette situation ne lui laisse que deux solutions : le tuer ou se faire tuer.



Je pensais que l'histoire allait s'étendre sur cette intrigue, mais pas du tout, ce ne sont que les premières pages. Le roman s'intéresse plutôt à comment Graziella va se reconstruire après cela, en devenant notamment mère. Et elle va en faire du chemin, à travers l'Europe et au delà, au gré ses opportunités qui se présentent à elle.



Nous suivons également son frère Baldassare, auquel il est plus facile de s'identifier. Graziella est plus froide. Elle m'a même un peu énervée par moments. Autre point négatif, le roman part un peu dans tous les sens et aborde une multitude de thèmes. On a dû mal à voir la trame de l'histoire dans tout ça.



On se laisse tout de même porter par les aventures de nos héros dans cette Europe du XXe siècle. 3,5/5