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Citations de Simon Liberati (237)


Depuis quelque temps, les nouveautés mettaient un certain délai, plus long qu'autrefois, à me devenir familières. Cela participait d'une angoisse générale, j'arrivais moins bien qu'avant à m'accaparer les acquisitions récentes ou même les nouveaux visages qui m'entouraient.
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A force de laisser aller, Katie revenait à l’état animal, on ne savait plus si on avait affaire à une femme, un homme ou un bison. Son système pileux, qui faisait débander les cow-boys les plus queutards et les plus enragés pineurs des Straight Satans, brillait, soyeux comme des fanes ou un pelage de bête dans la lumière de la lampe de chevet.
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Des policiers et des badauds s'attroupaient devant un long portail métallique, le mot "meurtre" revenait toutes les dix secondes. "Deux corps dans la maison, trois corps dans le jardin." Un policier apparut sur l'écran de CBS. Il ne portait pas d'uniforme, c'était un inspecteur qui s'adressait au micro du reporter :" Depuis que je travaille dans la police, je n'ai jamais vu une chose pareille." La voix du vieux Jim monta du sol en carreaux de ciment, Danny vit qu'il se tordait le cou pour regarder l'image noir et blanc de Sharon Tate sur la télé.
- C'est qui, cette fille ?
- Je sais pas, jamais entendu parler.
- Dommage qu'elle soit morte, elle était drôlement jolie. Je vais dire une bêtise...
- Ouais, vas-y, Jim.
- Les bécanes c'est comme les bonnes femmes plus elles sont vieilles, plus elles sont chiantes.
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L'air inspiré, dans le langage imagé et prophétique qui était le sien, Charlie commenta le retentissement extraordinaire du meurtre de Sharon Tate. En dépit d'une exécution hasardeuse, ce succès lui avait donné confiance. Comme disait Adolf Hitler : "On ne peut plus parler de hasard quand - en une seule nuit - le destin d'un pays est changé sous l'influence d'un homme." La certitude d'avoir créé une effervescence sociale durable et d'avoir bouleversé les certitudes de ceux qui l'avaient écrasé si longtemps dans leur système répressif lui donnait une force extraordinaire. Il était venu le temps où la Famille allait réveiller le monde pour le confronter à ses peurs profondes et libérer l'homme blanc de ses illusions en le rendant à la vie animale... La guerre raciale souhaitée par Charlie, né en 1934 dans une région hantée par le Ku Klux Klan, était le préalable du retour à la nature. Cette utopie négative formait la part la plus profonde et la plus ésotérique de son enseignement, un mélange de scientologie et d'un nietzschéisme sauvage. Pour cesser d'être esclave et redevenir "clair" comme les coyotes, l'homme devait tuer l'homme en lui.
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Elle se leva, longue silhouette, d'une étroitesse de momie, toujours, comme naguère lorsqu'elle était encore ma belle-fille, enveloppée de ses multiples oripeaux, robe de chambre en soie, couvertures, caleçons divers qui lui donnaient l'air d'une folle chiffonnière ou d'un ermite à la Léautaud.
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Ja:yne Mansfield n'était plus une actrice pin-up cheesecake, ni même une actrice blonde : entre 1962 et 1966, elle était devenue un monstre, un des freaks les plus spectaculaires de l'internationale du spectacle, elle vivait une existence comparable à celle d'une femme à barbe ou d'un Elephant Man qui aurait eu plusieurs dizaines de millions de fans. Avec le temps, les perruques et les scandales, les choses étaient devenues de plus en plus claires et, comme dans les grandes familles du cirque, ses enfants, ses maris et ses amants travaillaient dans le numéro et servaient à sa parade.
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Charlie avait un esprit épris d'universel, mais tendu vers l'action plus que vers la méditation, et il se sentait finalement plus proche d' Adolf Hitler que de John Lennon. Le temps de l'art et des fleurs était passé, l'heure était au combat. Charlie se sentait fier, ce soir il avait lancé la Troisième Guerre mondiale, l'Armageddon de l'Apocalypse.
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Aux basses heures de la nuit, le 29 juin 1967, sur un tronçon de la route US qui relie la ville de Biloxi à la Nouvelle Orléans, une Buick Electra 225 bleu métalisé, modèle 66, se trouva engagée dans une collision mortelle.
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L’écriture d’EVA, ce travail d’élaboration d’une figure romanesque à partir d’une figure vivante que j’avais d’abord élaborée comme un personnage romanesque avant de la retrouver en réalité, me débarrassait de cette impression désagréable qui me prenait naguère lorsque l’objet de mes préoccupations me paraissait s’échapper de mon influence.
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"Pourvu qu'elle me tue plutôt que je ne la perde". Telles étaient mes pensées en sentant sa personne près de moi, sa main dans la mienne.
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"Au moment où Tex allait ranger son arme, deux phares s'allumaient dans la propriété. Le bruit d'un démarreur fatigué fit baisser leur intensité jusqu'à ce que leur moteur leur rendit la flamme. En haut de l'allée qui montait à la maison, les feux d'une voiture éclairaient un petit bâtiment d'aspect surmonté d'un toit coupé un genre de chalet ou de grange."
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Derrière cette parure, entre les guirlandes de roses rouillées, sous le verre poussiéreux et la fumée bleue d’une cigarette anglaise, un visage, celui qu’une jeune fille blonde, aux yeux gris, aux pommettes de Kirghize, au long cou de vierge maniériste, Nathalie Tcherepakine, que sa mère avait rebaptisés « Taïné » en souvenir d’un chien de Tenerife qu’elle aimait enfant…
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une littérature sans dessein

Journal littéraire : l'amorce des relations d'amitié avec Remy de Gourmont marque aux environ de la page 200 du premier tome, le vrai début du livre. On est en novembre 1905, Schwob vient donc de mourir, et comme il arrive souvent, une nouvelle amitié naît de cette mort. La figure de Gourmont est une des plus aimables de tout le journal. Elle sera toujours regrettée. Schwob est un personnage, mais Léautaud n'a jamais eu avec lui ce lien timide, ombrageux, régulier sinon quotidien, d'une grande pureté qui lie les êtres sensibles lorsqu'ils savent se reconnaître. L'apparition progressive de Gourmont, qui s'attarde, qui raccompagne, qui fait signe, ne pouvait être rendue que par le matériau d'un journal et non d'un roman. C'est une vraie personne , non un personnage, il faut du temps pour qu'elle s'apprivoise. (p. 364)
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La lumière dorée, c'est celle de la Farnésine à Rome, c'est celle du lever du jour dans la vieille Castille, c'est un Tintoret diurne, un Sodoma champêtre.
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Le souci crée un brouillard qui rend la conscience de soi presque impossible.
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«  La littérature ne se transmettait pas comme on détourne un héritage. Il fallait rencontrer les écrivains parce ce qu’ils avaient aimé vos livres et non par snobisme , parce qu’on avait aimé les leurs ou parce qu’ils avaient connu PROUST ou des génies qu’on admirait » .
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Les lumières de bienvenue éclairèrent les quatre silhouettes sombres qui venaient de se faufiler entre les trois voitures garées devant la maison. Tex nota la présence d'une Porsche 911, d'une Pontiac Firebird et d'une Chevrolet Camaro toute neuve louée par Sharon Tate en attendant la réparation de la Ferrari de Roman. Ces voitures flamboyantes dormaient dans la beauté simple, méditerranéenne, du grand jardin de la maison. Les guirlandes de Noël les éclairaient comme dans la vitrine des concessionnaires de luxe qui vendaient leurs gros jouets dangereux aux stars de la pop et aux jeunes vedettes du Nouvel Hollywood.
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...ils n'étaient pas moins d'une trentaine d'hommes à s'activer. Une fois divulgué le nom de scène de Vera Jane Ottaviano ou Vera Jane Hargitay, selon les papiers que la police trouva dans son grand sac blanc verni, leur nombre s'éleva encore davantage.
"I believe in flashy entrances¹", avait-elle affirmé à ses débuts, en 1956, à Louella Parsons, la commère du Los Angeles Examiner. Fidèle à sa stratégie du crescendo, elle sut soutirer au diable la sortie la plus spectaculaire des années bitume, douze ans après Jame Dean. Ensuite, jusqu'aux princesses sanglantes (Grace et Diana), on ne parlerait plus que d'overdoses ou de meurtres.

1."Je crois aux entrées flamboyantes."
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J'ai su très vite qu'Eva allait me rendre heureux, c'est à dire m'affoler, bouleverser ma vie si complètement qu'il faudrait tout refaire autrement et dans le désarroi, seul symptôme de la vérité.
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(...) une tournure, un je-ne-sais-quoi d'aérien et de corrompu, une blancheur de peau qui laissait espérer des marques durables et des complications cicatricielles infinies, une beauté malsaine de fin d'Ancien Régime, une odeur de cave, de prison, de remugle du Temple ou des Carmes.
(...)
Les autres servent à ça : nous inspirer du désir et nous empêcher de le satisfaire. C'est grâce à eux et contre eux qu'on travaille.
(...)
Quel délice que la précision, la science du détail, le truc ! Comme il console les coeurs pervers du flou permanent, des bafouillages, des sincères inexactitudes des névrosés qui les entourent.
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