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Critiques de Sophie Cassagnes-Brouquet (58)
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Isabelle de France : Reine d'Angleterre

Épargnons-nous la sempiternelle référence au roman de Maurice Druon : les Rois Maudits. Il ne s'agit pas ici de roman, mais d'Histoire. Et Sophie Cassagnes-Brouquet nous livre le meilleur récit de la vie d'Isabelle de France Reine d'Angleterre (1295-1358).

Fille de Philippe IV le Bel et de Jeanne 1ère de Navarre, aux fortes personnalités, Isabelle grandit près du Louvre et au Palais de la Cité, et, jeune, comme plus âgée, elle eut à coeur de se cultiver. Son amour des livres restera toujours l'une des caractéristiques de sa personnalité.

Promise, comme la plupart des filles de sang royal, à un mariage plus que princier, elle fut jetée, le 25 janvier 1308, dans les bras d'Édouard II d'Angleterre, pour son plus grand malheur, car les penchants de son royal époux orientaient plutôt ce dernier vers les hommes. Peter Galveston et Hugh the Despenser se succéderont en effet dans les faveurs d'Édouard, et la belle Isabelle se sentira délaissée. Elle ira, vers 1325, se consoler, sinon dans les bras, du moins sur les épaules de Roger Mortimer de Wigmore (1287-1330), en exil en France parce que regardé comme un dangereux ennemi par Hugh the Despenser. Forts du soutien de la France et de celui de plusieurs barons anglais, parvinrent à rentrer en Angleterre-dernière expédition réussie partie du continent européen vers les îles anglaises depuis Guillaume le Conquérant. Ensemble, ils devaient poursuivre et finir par capturer leurs ennemis puis à s'en débarrasser en 1326 et 1327, y compris le roi, éliminé par de cruels moyens à Berkeley.



Isabelle assura la régence pendant trois ans, pendant la minorité de son fils, le futur Édouard III, en gouvernant avec Roger Mortimer. Mais elle s'attira très vite l'inimitié des Lancastre, commettant là une grave erreur, car ils lui avaient fait la courte échelle mais n'avaient pas été payés de leurs efforts en sa faveur. La provocation que constitua pour les Lancastre le fait que Mortimer osât s'intituler comte de March allait pousser ces seigneurs, jaloux, à s'armer contre le soutien de la reine. Mais durant cette confrontation, Lancastre fut contraint de s'incliner. Édouard de Kent sera à la suite de cela puni de mort sur l'ordre d'Isabelle pour s'être rebellé. Impatient de la mainmise de Mortimer sur le pouvoir auquel on lui refusait d'avoir la moindre part, Édouard III, fils d'Isabelle, qui en avait assez de ronger son frein, commença à montrer les dents. Comprenant que l'on se méfait de lui et de ceux qui lui étaient fidèles, Édouard III décida de passer à l'action en faisant preuve de personnalité et d'énergie. Il n'hésita pas à faire arrêter sa mère et Mortimer en octobre 1330. Mortimer fut condamné pour haute trahison et pendu à Tyburn le 29 novembre de la même année. Placée en résidence surveillée et plus ou moins gagnée par la folie, Isabelle retrouva rapidement fortune et considération de la part de son fils, enfin libéré de sa colère. Isabelle poussa d'ailleurs ce dernier à revendiquer la couronne de France à la mort du dernier roi capétien et à l'accession des Valois sur le trône. Il y avait à cela une raison familiale : Édouard III était par sa mère le petit-fils de Philippe le Bel. Isabelle était devenue anglaise même si elle n'oubliait d'où elle venait et il lui semblait normal que son fils fît valoir ses droits à la couronne de France. Elle trouva d'ailleurs dans sa famille anglaise bien des motifs de se réjouir, et son petit-fils Édouard de Woodstock, prince de Galles, que l'on devait plus tard appeler le Prince Noir, peut-être en raison de la couleur de son armure, devint rapidement sa coqueluche et son protégé.

Isabelle aura encore le plaisir de voir le vaincu et le prisonnier de Poitiers-Nouaillé-Maupertuis en 1356, le roi de France Jean le Bon, venir lui rendre visite et solliciter sa protection. Isabelle s'éteindra le 22 août 1358 à Hertford, entourée des soins de Jeanne, reine d'Écosse.

Si son fils donna un coup d'arrêt à ses ambitions de régente, il ne put que s'incliner devant la force de caractère d'une femme et d'une mère admirables quand il cessa de la craindre.

Il n'est pas étonnant qu'Isabelle, de par son parcours, se soit trouvée mêlée aux désaccords franco-anglais qui allaient conduire à la guerre de Cent Ans.



François Sarindar, auteur de Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent (2019)
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Les marginaux du Moyen-Âge

"Frères humains qui après nous vivez,

n'ayez pas les coeurs contre nous endurcis,

car si vous avez pitié de nous,

Dieu en aura plus tôt de vous merci."

(F. Villon, "Ballade de pendus")



Le Moyen-Âge est comme un kaléidoscope rempli de cristaux colorés dont l'image est sans arrêt en train de changer et de se recomposer, mais reste toujours aussi fascinante. Nous avons une idée assez précise de la vie quotidienne des nobles, du clergé et des paysans, mais on oublie souvent ce "quatrième ordre", celui des marginaux et des laissés-pour-compte.



"Les marginaux du Moyen-Âge" est un beau livre de vulgarisation. Sophie Brouquet nous apprend l'essentiel, sans tomber ni dans la facilité, ni dans l'érudition indigeste, et le tout est représenté comme un riche catalogue rempli d'images pour accompagner et soutenir le texte.

Les reproductions d'époque sont parfois surprenantes, comme ces représentations des lépreux, scènes d'exorcisme ou des interventions chirurgicales, notamment la trépanation. Les gravures qui montrent l'effervescence des bains publics ou des scènes des bordels allemands du 15ème siècle sont particulièrement éloquentes. Ainsi que les extraits des textes juridiques médiévaux et des livres sur la sorcellerie, entre autres.



Vous allez apprendre quel regard on portait sur les difformités corporelles et celles de l'esprit. Sur les lépreux, les fous et les possédés, et comment la charité chrétienne était présente, malgré la peur naturelle qu'ils inspiraient. Sur l'organisation des léproseries, qui respectaient dans certains cas un ordre quasi-monacal.

On va enchaîner sur les déviances sexuelles et la prostitution, et comprendre quel grand tournant a représenté le 13ème siècle en ce qui les concerne.

On n'oublie pas non plus les vagabonds et les mendiants, les gueux, les coquillards et tout ce beau monde qui grouillait par les chemins; un monde en apparence surveillé, même si la réalité était souvent bien différente.

On parle aussi de la délinquance et des punitions publiques à titre de découragement et d'exemple, car les prisons n'étaient pas vraiment fréquentées, à l'époque. Rien de tel que les oreilles coupées (ou autre chose, les possibilités ne manquaient pas) ou une journée au pilori pour retenir la leçon.



Mais le livre est loin de représenter la société médiévale comme superstitieuse et barbare, qui fonctionne grâce aux incessantes persécutions de la part des autorités religieuses ou civiles. Même si elle voit une grande explosion de la marginalité, elle propose aussi des solutions pour s'en occuper, parfois même la réintégration.

La cruauté, certes. Mais aussi beaucoup de cette "charité chrétienne", pas toujours complètement désintéressée, néanmoins bien réelle et indispensable à la survie d'un bon nombre de ces "âmes perdues"...



Quatre étoiles; c'est intéressant, instructif et très agréable à regarder avec toutes ces reproductions colorées, mais parfois j'aimerais en savoir un peu plus sur certaines choses... c'était trop court.
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Isabelle de France : Reine d'Angleterre

Excellente biographie d'Isabelle de France retracée dans ce livre par Sophie Brouquet en seize chapitres assez courts qui déroulent la vie d'une grande reine, ancrée dans ses racines et sa filiation française, mais fidèle aussi à son royaume d'Angleterre.



Sophie Brouquet rappelle à plusieurs reprises dans son texte qu'Isabelle est la fille de Philippe le Bel, le roi de fer, dont elle hérita la beauté et le caractère trempé, volontaire, opiniâtre qui en a fait une combattante, une femme d'exception s'inscrivant dans son époque tourmentée. Elle rappelle cette hérédité au fil du récit chaque fois qu'Isabelle est confrontée à l'adversité, qu'il s'agisse des conséquences du comportement de son mari, Edouard II, ou des luttes contre les favoris dangereux, tels que Gaveston ou les Despenser.



Elle a été présentée à tort, notamment par Maurice Druon dans la très populaire saga des Rois Maudits, comme la Louve de France, dévoreuse de tous ceux qui se trouvent sur sa trajectoire. Sophie Brouquet rétablit la réelle personnalité d'Isabelle, une femme, certes riche et puissante, aimant le luxe et la fortune, mais aussi une épouse dévouée à son mari autant que possible, assez lucide pour ne pas laisser le royaume d'Angleterre aller à vau-l'eau du fait de l'incurie de son roi.



Cette biographie permet de s'imprégner de la vie des têtes couronnées et aussi du peuple au Moyen-Age, avec toutes les souffrances qui frappaient aussi bien le sang royal que celui de la population : épidémies, disette due aux intempéries et à des récoltes insuffisantes, mortalité infantile, risque de mort pour toute femme lors d'un accouchement (Isabelle renouvelait son testament avant chacune des naissances de ses quatre enfants), complots, guerre quasi-permanente avec l'Ecosse, négociations ardues avec la France, malgré les liens qui unissaient la reine d'Angleterre aux Capétiens.



Sophie Brouquet met également en évidence la grande dévotion et la générosité d'Isabelle qui réalisa de multiples dons au profit de différentes abbayes, cathédrales et autres lieux sacrés ainsi que des pauvres du royaume.

Isabelle m'a fait penser à une autre conquérante, Aliénor d'Aquitaine, toutes deux illustrant l'usage de la puissance au service, l'une de son royaume, l'autre de son duché. Deux grandes dames qui émergent, à presque cent ans d'intervalle, et montrent à tous ceux qui les découvrent la véritable dimension de la grandeur.



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Reines du Moyen Age, XI-XVè siècle

C'est une critique d'une babéliote qui m'avait donné envie de me procurer cet ouvrage. Il faut dire que, si je pense que l'Histoire est une discipline passionnante et importante, j'ai d'énormes lacunes que j'aimerais tenter de combler un peu. Ce livre m'a semblé idéal pour m'intéresser au Moyen-Age de façon décontractée. En effet, l'ouvrage de Sophie Cassagnes-Brouquet est clairement destiné au grand public, il est très accessible. En plus, c'est vraiment un beau livre qui propose une iconographie riche et bien choisie. Un livre aussi beau à regarder qu'intéressant à lire.



"Reines du Moyen-Age" se découpe en 2 parties. La première propose une succession de petites biographies des différentes reines de France du XI au XVème siècle. La seconde partie s'attache à explorer tous les aspects de la vie des reines, de la naissance de ces filles bien nées à qui on destinait déjà souvent un futur de souveraine, jusqu'à la mort, en passant par le sacrement et la maternité ainsi que le rôle qu'elles pouvaient jouer (influence, mécénat...).



J'ai lu cet ouvrage de façon trop décousue pour me souvenir de tout. Mais c'est un livre que je consulterai à nouveau avec plaisir. Si cet ouvrage est parfait pour les novices comme moi, je pense qu'il apparaitra comme peut-être un peu simple pour les connaisseurs.



Challenge Multi-défis 2017 - 26 (item 14 : une biographie de roi ou de reine).
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Bertrand du Guesclin

Depuis ma lecture de La Guerre de Cent Ans, de George Minois, j’avais envie d’en apprendre un peu plus sur ce Bertrand du Guesclin qui a marqué la première partie de la guerre. Cependant je ne souhaitais pas m’attaquer à un pavé érudit. Je suis tombé sur les éditions Ouest–France qui édite des livres façon « Découvertes Gallimard » mais en grand format : un texte assez factuel accompagné de nombreuses illustrations et photos. Ce livre était (presque) parfait pour moi.



J’ai ainsi appris que Bertrand du Guesclin a longtemps été aussi connu et célèbre que Jeanne d’Arc. Les nombreuses illustrations reprises de livres du 19ème siècle, époque où il était une figure majeure du Roman National, renforce cette impression. C’est assez surprenant. De nos jours, l’écart de célébrité entre Du Guesclin et Jeanne d’Arc s’est bien creusé. On connaît le nom du guerrier, comme ceux de Godefroy de Bouillon et du chevalier Bayard, mais quant à savoir ce qu’il a fait dans la vie… En revanche, difficile de passer à côté de la vie de Jeanne d’Arc tant elle continue à être médiatisée.



Le livre appuie sur le fait que l’on ne connaît pas grand-chose de l’enfance réelle de Bertrand. Par contre toute une légende a été construite, par Froissard et Cuvelier en particulier : enfant plutôt insupportable, élevé loin de la grande aristocratie, qui va s’élever grâce à ses propres qualités. Voilà qui me rappelle le personnage de Dunk, le chevalier errant du Trône de Fer ; de quoi composer plein de chansons.

Ensuite l’Histoire prend le relais, et l’on acquiert vite l’impression que la vie de Du Guesclin n’a été qu’un long combat, sans un instant pour souffler : la guerre de succession de Bretagne, puis de succession de Castille, la lutte contre Jean de Monfort, Pierre le Cruel, Charles le Mauvais, etc. Et à chaque fois, l’Anglois en face de lui ; un Anglois représenté par Sophie Brouquet comme aussi intelligent et courageux que notre héros à travers des individus comme le Prince Noir ou de grands capitaines tels Chandos et Calveley.

Bertrand du Guesclin était visiblement un guerrier possédant l’intelligence du combat et n’hésitait pas à recourir à des méthodes efficaces mais « manquant de noblesse » comme la guérilla ou les embuscades. Pour autant il n’était pas infaillible ; le nombre de fois où il a été fait prisonnier et a été libéré contre rançon est impressionnant. Il a élevé le degré de carnage de la guerre en refusant, à partir d’un moment, de faire lui-même des prisonniers. Ce n’était pas un tendre ; il ne pouvait l’être en guidant des bandes de routiers qui se payait sur le pays.



Le livre, vu sa faible longueur, ne peut pas faire beaucoup plus que d’énoncer les faits. Du coup j’ai parfois eu l’impression de lire de longues litanies de sièges, de chevauchées et de batailles dont j’oublierai certainement de nombreux détails. L’avantage est de m’avoir fait réviser ma géographie, surtout de la Bretagne (j’avais un Guide de la Roue à côté de moi pendant ma lecture ^^) et découvrir de nombreux châteaux grâce aux photos.

Il manque une analyse du personnage. Difficile de savoir ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait. Par exemple, alors qu’il accompagne Henri de Trastamare – candidat au trône de Castille – ce dernier fera brûler de nombreux juifs. Qu’en a donc pensé Bertrand ? Indifférent ? Favorable ? Dégoûté ?

Il manque aussi une vision du personnage à travers les siècles. Comment est-il reçu, interprété à la renaissance, au Siècle des Lumières ? De nos jours ?



Finalement j’en voulais un petit peu plus que ce que ce livre proposait. Mais ce que ce livre propose est très bien fait et très bien illustré. Je reviendrai certainement faire un tour du côté des éditions Ouest-France. Sophie Brouquet y a publié quelques livres thématiques sur le moyen-âge qui me font de l’œil.

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La vie des femmes au Moyen Age

Un ouvrage très agréable à découvrir, car d'une grande clarté et rempli de très belles illustrations. Un texte long d'un peu plus d'une centaine de pages, qui se décomposent en cinq parties :

Les âges de la vie,

Un corps désiré et redouté,

Femmes en famille,

Femmes en société,

Des modèles pour les femmes.

Ce beau livre donne un aperçu de la vie des femmes de toutes conditions, du peuple, bourgeoises, nobles, laïques ou religieuses, à tous les stades de leur existence.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui donne envie de creuser davantage le sujet et de partir à la recherche d'autres livres abordant le même thème.
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Reines du Moyen Age, XI-XVè siècle

Je ne suis pas encore férue de littérature du Moyen-Age, mais je ne pense pas qu'il existe beaucoup d'ouvrages consacrés aux reines. Celui-ci est en tout cas très bien fait: textes riches et agréables à lire, belles illustrations de cette époque.

On y découvre les reines capétiennes, les femmes des rois maudits, mais aussi leur mode de vie, leurs chambres, leurs rôles maternels et l'influence qu'elles ont pu avoir sur leurs maris.

j'ai particulièrement envie d'en savoir plus sur Aliénor d'Aquitaine, épouse successivement de Louis VII puis de son ennemi Henri Plantagenêt, auprès desquels elle a combattu. Avec le premier, elle est partie en croisade, est resté en Palestine auprès de lui, avant que l'union prenne fin sous prétexte de liens de parenté et qu'elle devienne, par la suite, reine d'Angleterre. Quel destin!

Mais il y a aussi Blanche de Castille, qui aura une emprise presque totale sur son fils le roi Saint Louis, et bien d'autres encore.

Une belle découverte.
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La vie des femmes au Moyen Age

Ce livre présente un aperçu général sur la vie des femmes au Moyen âge : des étapes marquantes de leur vie, de leur place dans la famille et dans la société, de leur représentation.

On ressort de cette lecture en se disant, d'un ton blasé : " Tiens, c'est déjà fini ? "

Certes, l'auteur reconnaît bien en conclusion qu'"il ne s'agit ici que de donner un aperçu bien modeste d'un si vaste sujet" , on ne peut donc pas lui en vouloir..

Seulement, on ressort un peu frustré de ce survol d'évidences plaquées et de cette documentation peu approfondie.



Il s'agit cependant d'un ouvrage fort agréable à regarder et à toucher. Chaque page de papier glacé offre de magnifiques illustrations datant de l'époque médiévale et j'ai eu plaisir à retrouver des miniatures splendides comme celles du manuscrit "Les Très Riches Heures du Duc de Berry" ou encore une des tapisseries de la tenture de la Dame à la licorne. La richesse de l'iconographie m'a également permis de découvrir bien d'autres miniatures, tableaux ou tentures de l'époque tout aussi magnifiques. Notamment, pour ne citer qu'un exemple, une très belle enluminure figurant dans un manuscrit commandé par Anne de Bretagne à son confesseur : "Les vies des femmes célèbres" et qui représente les principaux épisodes de la vie de la Vierge.



Pour résumer, c'est plutôt le genre d'ouvrage qu'on aime avoir chez soi, et qu'on se plait à prendre de temps en temps pour en admirer et caresser les superbes images médiévales.
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Isabelle de France : Reine d'Angleterre

Le parcours d'Isabelle de France est exceptionnel pour une femme de son temps. Cet ouvrage le démontre.

Fille, épouse et mère de roi, elle est la digne fille de Philippe le Bel et se distingue par son intelligence, même si on pourrait lui reprocher d'être à l'origine de la guerre de 100 ans.

Cette biographie passionnante nous décrit sa trajectoire exceptionnelle. Mais il faut avoir conscience qu'il s'agit d'un ouvrage scientifique, basé sur des documents historiques, et qui ne cherche pas à surfer sur le succès des Rois maudits. Il n'insiste donc pas particulièrement sur le caractère romanesque de la relation entre Isabelle et Roger Mortimer, ce qui pourrait laisser sur sa faim le lecteur fan de la saga de Maurice Druon.

Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié la lecture de cette biographie.

Merci à François Sarindar pour sa critique qui m'a fait découvrir l'existence de ce livre.
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Isabelle de France : Reine d'Angleterre

Isabelle de France, fille de Philippe IV Le Bel et de Jeanne de Navarre, est une figure que l'histoire de France n'a pas spécialement mise en avant, sauf pour son côté "louve de France" et férue de pouvoir. Contrairement à des reines comme Alienor d'Aquitaine dont pas mal de livres ne cessent de la mettre sur un piédestal, la vie et le parcours d'Isabelle sont très peu connus. Cette biographie nous mène vers le destin complexe de cette fille de France, véritable jouet politique entre son père enveloppé de fer et son futur époux, Édouard II, qui n'a jamais su assumer un amour sincère pour la gent masculine, face aux exigences de son souverain de père, Édouard 1er le sec.

Isabelle tenta tant bien que mal de satisfaire la politique d'alliance entre la France et l'Angleterre de par son mariage et ses héritiers dont Édouard III, et ses talents diplomatiques, fort appréciés à la cour d'Angleterre. La reine apparaît comme une femme appréciée, à la fois ferme et autoritaire quand il le fallait mais aussi dotée d'une certaine sagesse... avant que la passion amoureuse avec le baron Mortimer ne la fasse dériver.

Comme tout souverain d'Europe, Isabelle a tenté de se faire sa place et qui plus est, une femme dans un monde d'hommes, obnubilés par leurs intérêts financiers et autres. J'ai beaucoup apprécié cette découverte plus approfondie sur Isabelle et sa personnalité, il serait donc normal qu'elle soit davantage reconnue et réhabilitée.
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Le prince et les arts en France et en Itali..

Encore un manuel sorti pour les questions de concours de l'enseignement, un !

Avec Le Prince et les Arts en France et en Italie (XIVe-XVIIIe siècles), Bréal continue comme tous les autres que sont Hachette, Atlande et j'en passe à exploiter les filons bien utiles des capétatifs et agrégatifs (oui, les noms de ceux qui passent les concours sont très moches !). Comme à son habitude, Bréal sort son manuel de la question en avance sur les autres, mais pour une raison somme toute très simple : son but est de jalonner la question de manière (très) large. Les principaux thèmes sont là, mais il faudra bien sûr d'autres manuels pour aborder les choses en profondeur.

Ce constat et le fait que certaines dates sont fausses, tout comme certaines réflexions mal dites, me font dire que ce manuel est dispensable : dommage, je l'ai acheté... Il faut bien engraisser les maisons d'édition, dirons-nous...
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Capétiennes - Les reines de France au Moyen Âge

Cet ouvrage décortique la place et le rôle des reines de France de la dynastie des capétiens directs de 987 à 1305. Il ne s’agit pas d’un ensemble de biographies, mais bien d’une recherche sur le choix des reines, leur mission – perpétuer la lignée dynastique par la naissance d’un héritier, leur pouvoir – souvent plus grand lors de leurs régences, ou leur apport aux œuvres religieuses ou profanes ( par des fondations d’abbayes par exemple…) ...



Le sujet est ardu, car il s’agit de reines peu ou pas connues (aux notables exceptions de Aliénor d’Aquitaine et de Blanche de Castille), à une époque où les sources manquent et où chroniqueurs s’attardent peu sur les présences féminines aux côtés des rois (à l’exception du trio Marguerite de Bourgogne, Jeanne de Bourgogne et Blanche de Bourgogne, qui se sont rendues célèbres, à des titres divers, dans l’affaire de la tour de Nesle, qui servira de trame aux Rois Maudits et à une pièce d’Alexandre Dumas).



Pour remédier à cette méconnaissance, l’auteure a ajouté une série de courtes notices biographiques à la fin de son ouvrage. A titre personnel, j’aurais préféré que ces présentations soient opérées avant de débuter la lecture du fond de l’ouvrage, car, sur chaque sujet abordé, Sophie Brouquet illustre ses propos d’exemples tirés de leur vies respectives.



Tour à tour, l’auteur va s’intéresser à : comment choisir une reine (quels sont les objectifs ? Alliance politique, diplomatique ? Choix d’une nouvelle souveraine en l’absence de naissance d’héritier ?…), qu’est ce qui fait la reine (les mariages... et les répudiations, avec notamment toute une partie sur le rejet immédiat par Philippe Auguste de sa deuxième femme Ingeburge de Danemark, et les excommunications et interdits religieux prononcés alors par le Saint-Siège), les maternités (multiples, et parfois suivies de la mort en couche de la reine), l’hôtel de la reine, ses pouvoirs (variables en fonction de leur personnalité et de celle de leur mari), les reines gardiennes du royaume (avec en premier lieu Blanche de Castille bien sûr), la famille de la reine (ou comment elles concilient leur rôle de reine de France avec les intérêts de leur famille ou pays d’origine), leur apport en tant que diplomate, les reines douairières à la mort de leur époux (cette période de veuvage étant celle ou elles sont le plus libre dans leur action), leur relation à la religion catholique, leurs sépultures, et in fine la façon dont l’histoire se rappelle d’elles.



Ce livre s’adresse donc en priorité à ceux qui veulent aller dans le détail, qui suivent des études d’histoire ou qui s’intéressent à la place de la femme au moyen-âge. Si le contenu est riche et informatif, la construction des chapitres est parfois décousue et entraîne des répétitions. D’étranges coquilles d’impression n’ont manifestement pas été repérées avant diffusion du livre. La lecture de livre mérite une certaine attention et, encore une fois, à moins que ne connaissiez très bien Jeanne de Navarre ou Agnès de Méran, je vous invite à commencer le livre par la fin : les notices biographiques.
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La passion du livre au Moyen Age

Un ouvrage au ton assez (sûrement trop) scolaire, fonctionnant presque par un système de fiches afin de détailler au mieux chaque thème abordé. On nous offre, il est vrai, de très belles illustrations sur papier glacé, mais il faut reconnaître que le discours est parfois laborieux, voire même redondant. Avait-il besoin d'autant de pages pour écrire autant et en dire si peu ? Bref, sûrement un autre livre sur la passion du livre uniquement pour en vendre un de plus...
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Chevaleresses. Une chevalerie au féminin

Spécialiste d’histoire médiévale, l’auteure prend pour objet de démontrer la présence avérée de femmes dans le domaine jugé si masculin de la guerre. Elle relève le cas de personnages historiques, mais aussi des thèmes littéraires autour des femmes guerrières, et qui sont loin d’être parodiques.



La guerre est une réalité médiévale, et elle concerne les femmes tout autant que les hommes, pas seulement dans un rapport de bourreaux et de victimes. Le Moyen-Age reconnaît une valeur aux femmes menant des hommes à la guerre, on les qualifie de virago. On tolère même alors qu’elles s’habillent en homme. Ce sont des femmes que l’on estime dotées de toutes les qualités dites viriles, qualités nécessaire en temps de guerre. Majoritairement, les femmes accompagnent les hommes à la guerre, soignent, prient, mais aussi combattent, notamment durant les croisades, dont les témoignages des chroniqueurs musulmans sont souvent précieux.



Toutefois, les femmes, surtout nobles, ont plus facilement été chefs de guerre, notamment lorsqu’elles devaient défendre leurs domaines. Les croisades et la Guerre de cent ans ont souvent emmené les hommes au loin, quand elles ne les ont pas tués, sans compter la peste. Certes, la femme chef de guerre rentre souvent dans son rang plus sage, une fois le péril passé.



En littérature, la figure de l’egregia bellatrix ( la belle guerrière), et notamment des reines amazones, est un thème récurrent au Moyen-Âge. Trois modèles bibliques sont souvent repris : Judith, Jaël, Deborah.

Et tout comme la littérature finit par développer les neuf preux (Hector, Alexandre, César, Josué, David, Judas Maccabée, Arthur, Charlemagne, Godefroy de Bouillon), elle créé les neufs preuses, qui sont toutes païennes (Sémiranmis, reine de Babylone, Sinope, Hippolyte, Ménalippe, Lampeto, Penthésilée, toutes reines des Amazones, Tomyris, reine des Massagètes, Teuca, reine d’Illyrie, Déiphyle, femme de Tydée roi d’Argos). Jeanne d’Arc, que l’on ne verra pas a priori faire couler le sang mais sans cesse mener ses troupes au combat, est qualifiée de dixième preuse, et si on glorifie les tournois des hommes, on invente aussi en fiction les tournois de dames, chevauchant sans peur.



L’aspect religieux prédomine au Moyen-Âge, et de nombreuses femmes font partie des ordres militaires, car prier pour des Templiers ou des Hospitaliers, c’est participer à cette guerre si particulière qu’est la guerre sainte.

Sans compter les ordres de chevalerie, certains se dédiant aux femmes, d’autres, comme celui de la Jarretière (sans rapport avec le vêtement) les intègrent même.



Cet ouvrage a le mérite premier d’offrir une compilation intelligente des chevaleresses (dont le terme existe au Moyen-Äge). En second, l’auteure trace l’évolution de la chevalerie qui, si elle ne prédomine plus sur le champ de bataille avec l’évolution de l’art de la guerre, ne se renforce pas moins dans les mentalités. L’approche des temps dits Modernes, disons du 16e siècle, va écarter la femme des rôles guerriers, mêmes temporaires, et les figures féminines, mêmes légendaires, vont se faire plus sages que sauvages.
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La passion du livre au Moyen Age

Pour moi, un livre didactique (qualité à mes yeux). Une synthèse vivante, précise et passionnante de l'histoire du livre : apparition du codex, conditions de fabrication et de diffusion au Moyen Age, émergence des premières bibliothèques, évolution de la lecture, place des collectionneurs, des bibliophiles et des commanditaires, description des métiers liés à l'économie du livre, naissance de l'enluminure et créativité artistique, tout y est, illustré par une iconographie splendide qui vient suggérer l'idée qu'au Moyen Age la peinture est bien aussi dans les livres.
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Passion du Livre au Moyen-Age

Dans ce livre richement illustré, Sophie Cassagnes-Brouquet nous emmène sur la route des livres durant la période s'étendant du Vème (fin de l'Antiquité) au XVème siècle (début de la Renaissance).

Tout d'abord essentiellement religieux et destinés à être lus à haute voix dans les monastères, les livres ont été peu à peu destinés aux lettrés laïcs, étudiants et professeurs d'université ou destinés à la noblesse.



Tant la calligraphie que la beauté des enluminures sont des oeuvres d'artistes à part entière et ont été l'objet de collections dont certaines sont précieusement sauvegardées dans les bibliothèques nationales, bien préservés, mais peu accessibles au grand public.



Le livre de Sophie Cassagnes-Brouquet, aussi intéressant d'un point de vue historique qu'artistique permet au plus grand nombre de pouvoir admirer ces chefs-d'oeuvres du passé.
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La passion du livre au Moyen Age

Un livre pédagogique réussi. La passion du livre au Moyen-Âge réussit d'ailleurs plusieurs choses : il transmet un savoir et des informations sur un domaine particulier, parfois hermétique ou mal connu du grand public ; il donne les connaissances premières de cet univers qui peut paraître lointain et étranger à notre culture actuelle ; il partage avec sincérité la passion et l'amour du livre, et l'envie d'en savoir plus encore. En effet, une fois le livre refermé, le désir de rechercher de nouvelles informations, de nouvelles anecdotes ou de nouvelles enluminures est bien là.

Ainsi, dans son aspect pédagogique, le livre fonctionne bien. Les chapitres sont clairs et si le premier est presque simpliste, les suivants vont en se complexifiant doucement, vers des informations plus détaillées et plus complexes (et moins connues). Ainsi le 3ème et le 4ème chapitres sont plus instruits et offrent de belles connaissances, toujours argumentées de riches images. C'est, en effet, le deuxième point fort du livre : l'iconographie est soignée et illustre avec pertinence et beauté les propos peut-être plus scolaires de ces pages.

C'est donc une jolie réussite, un livre soigné qui donne envie, qui est accessible et loin d'être redondant. On y apprend tranquillement comment et pourquoi le livre s'est diffusé au Moyen-Âge, par quels procédés, dans quels contextes, etc. Les conditions matérielles de l'objet "livre" et ses appréhensions intellectuelles (et culturelles) sont expliquées simplement, sans complications. Dans le chapitre 3, un versant est pris : le ton est moins instruit et s'attarde plus volontiers à l'esprit du temps et au contexte culturel et social de l'époque (face au livre). Des précisions nécessaires sont faites sur les changements qui se sont produits au sein de la période "Moyen-Âge", afin de mieux saisir l'évolution du livre (tant du point de vue de la forme que du fond). Enfin, le dernier chapitre, condense à lui seul l'aspect de l'iconographie médiévale des manuscrits (très beau chapitre d'ailleurs, mon favori). Bien évidemment, tout cela pourrait être plus long, plus détaillé, moins didactique, ou bien l'on pourrait faire un livre du chapitre 4 à lui tout seul (d'autres font déjà cela), mais on dépasserait alors les limites du cadre initial de l'ouvrage qui est un ouvrage de vulgarisation, pédagogique et attrayant ; autrement dit un ouvrage bien documenté tout en restant facile d'accès. Le pari me semble réussi et permet aux plus experts (s'ils sont un peu frustrés) de réviser en douceur leurs connaissances tout en se faisant plaisirs aux yeux.
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La vie des femmes au Moyen Age

Pour une première approche sur le sujet, ce livre est l'idéal : il est simple, clair et concis. Il se lit très rapidement. Le seul point négatif est qu'il a tendance à uniformiser le statut des femmes en ne mettant peut-être pas assez l'accent sur les différences géographiques entre les pays ou les régions, mais aussi chronologiques entre le Haut Moyen Age et le Moyen Age tardif. Pour creuser la question, mieux vaut donc se reporter à l'ouvrage de Duby et de Perrot.

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Chevaleresses. Une chevalerie au féminin

Un livre vraiment intéressant qui a le mérite de mettre en lumière quelque chose de méconnue pour ne pas dire nier.





Il existe deux mots pour parler des femmes chevaliers : chevalière et chevaleresse. Donc, rien qu’avec ça, on sait qu’il y a eu une certaine réalité de la chose (n’en déplaise à certains auteurs de fantasy qui prennent plaisir à faire des mondes médival-fantastique très misogyne).



Ce livre présente tout de même une petite difficulté de lecture si l’on ne connait pas l’organisation des ordres religieux militaires (Templiers, Hospitaliers…) ainsi que la chevalerie en elle-même (être chevalier, ce n’est pas que porter une épée et faire des tournois, n’en déplaise à certains). Outre cela, la lecture est très facile et ne présente pas de problème particulier. Il y a de très nombreuses références et une bibliographie très fournie.



Pour le contenu, c’est un vrai plaisir. Bien sûr, l’auteure ne nous livre pas une liste de femmes de guerres ou chevaleresses (bien qu’elle en cite beaucoup), mais elle tend à montrer que le monde militaire du Moyen-Âge n’a pas totalement exclu les femmes. Évidemment, ces femmes n’ont pas forcément été égales à leurs camarades masculins, mais elles n’ont pas pour autant démérité.

Certains points mis en avant sont intéressant, car un peu négligé chez certains historiens. Par exemple, pour les ordres militaires genre les templiers, les membres ne passaient pas H24 sur les champs de bataille, car ils avaient d’autres missions. Et les femmes participaient à ces autres tâches.



Ensuite, il a des présentations de quelques dames qui n’ont pas hésité à devenir chef de guerre pour défendre leur territoire, ainsi que les anonymes qui ont combattu : les auteurs musulmans, lors des croisades, évoquent les dépouilles de femmes découvertes sur les champs de bataille.



Un point qui m’a aussi bien intéressé, c’est la littérature de l’époque qui met en scène les femmes, comme les Preuses. Je ne vais pas m’étendre sur le thème, le livre parle très bien de cela.



L’ensemble des chapitres permet à la fin de l’œuvre de comprendre Jeanne d’Arc et son statut de chef de guerre. Car si les femmes étaient exclues du domaine militaire, comment expliquer que cette jeune femme mène des troupes contre les Anglais ? Entendre la voix de Dieu n’était pas une explication suffisante. D’autres ont fini sur le bûcher pour cette raison.



Un livre donc très simple à lire (malgré la petite difficulté liée à des connaissances particulières), riche et qui met en avant des vérités niées par de trop nombreux historiens. Car hélas, l’Histoire a trop longtemps écrit par les hommes, pour les hommes et que ces hommes méprisaient les femmes…


Lien : http://xian-moriarty.over-bl..
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Idées fausses et réalités du Moyen-Age

Je dois avouer avoir été surprise par le contenu de ce livre ,

en effet je m'attendais à un ouvrage de vulgarisation sur les mythes et legendes du Moyen-Age.

J'ai eu l'impression de lire une thèse avec beaucoup de dates, de lieux, de noms et peu de faits et de détails "croustillants".

Ceci dit, il faut un peu s'accrocher lorsqu'on n'est pas historien, mais il se lit bien et remet très bien les choses en place . J'ai beaucoup appris .
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