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Critiques de Sue Rainsford (56)
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Jusque dans la terre

Voici un texte atypique qui possède plusieurs degrés de lecture et dont on ne prend toute l'ampleur, je pense, qu'en le lisant plusieurs fois. J'écris ceci après ma toute première lecture et c'est un avis à chaud.



Il y a bien entendu l'histoire première, principale, celle d'Ada qui vit avec son père à l'écart d'un village dont ils soignent les maux ensemble. C'est d'ailleurs Ada qui raconte la majorité des évènements à l'exception de quelques témoignages des habitants, qui parlent de ce qu'ils savent à son sujet. Et que savent-ils, d'ailleurs ? Pas grand chose, si ce n'est qu'Ada et son père ne sont pas tout à fait humains, parce que le temps n'a pas de prise sur eux... On n'imagine pas encore à quel point.

La narration, de par sa narratrice, est un peu brouillonne, saute parfois d'un temps à l'autre, d'un évènement à l'autre. Elle est crue, pas toujours claire, mais c'est ce qui fait aussi l'intérêt du texte ; ce mystère dont on veut percer le secret.

Puis il y a les thématiques, cette passion qu'Ada voue à Samson et les extrémités auxquelles cela la pousse, le combat contre la solitude, l'éloignement du giron parental qui, à un moment, ne suffit plus et la façon dont les maladies sont mises en scène, sont traitées, passent encore d'autres messages subtils que je n'ai fait qu'effleurer. D'ailleurs, la relation entre Ada et Samson noue les tripes, elle dérange, il y a de quoi... Qui ment, qui se voile la face ? Qui est le véritable monstre ? Même les dernières pages laissent encore planer le doute. C'est une belle leçon de narration donnée ici par Sue Rainsford.

Jusque dans la terre est un texte qu'on lit d'une traite, qui nous happe et ne nous recrache qu'une fois la dernière page tournée. On se sent alors un peu vaseux, on se demande ce qu'on vient de lire et si on n'a pas, nous aussi, été engloutis par la Terre...
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Jusque dans la terre

Je remercie chaleureusement les Éditions Aux Forges de Vulcain et leur éditeur David Meulemans pour avoir accepté de me faire parvenir les épreuves non corrigées de Jusque dans la terre, roman qui m’a fascinée dès que j’ai découvert son existence !

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Avec ces épreuves non corrigées de Jusque dans la terre qui vient de paraître, je découvre une nouvelle autrice que je vais suivre ! Sue Rainsford est une jeune irlandaise qui signe ici son premier roman. Et quel premier roman ! Récit de littérature générale, Jusque dans la terre instaure une touche de réalisme magique inquiétant, étrange, gouverné par le body et le folk horror mâtinés de métaphores et de métamorphoses viscérales, végétales-organiques.

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Sue Rainsford nous introduit dans son univers par le biais de deux personnages, un père et sa fille. Cette dernière, Ada, est la narratrice. Elle conte son quotidien sous la chaleur et la moiteur interminables de l’été, les soins que son père et elle prodiguent aux gens du village. Eux deux vivent à l’écart, car ils ne sont pas réellement humains ; on les murmure sorciers. Les personnes qu’ils soignent, les « cures », oscillent entre confiance à leur égard ou méfiance. Après tout, ils les ouvrent et mettent les mains dans leur corps pour extraire maux et maladies, et parfois, ils les enterrent. La terre de leur jardin est spéciale : elle « répare ».

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Ada et son père possèdent un lien organique à cette terre ; visiblement, ils en sont nés. Elle incarne de ce fait une matrice, une entité quasi sacrée, dotée d’une conscience, d’une volonté. Le père l’a en quelque sorte domptée, lui seul peut creuser et remonter les cures qui y ont séjourné. Ada n’a pas encore atteint cette maîtrise en tant que guérisseuse. Elle assiste son père ou œuvre en sa présence.

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Pour autant, cet équilibre va être perturbé par l’arrivée de Samson dans la vie d'Ada. Car ce premier amour va faire éclore en elle un désir féroce, ainsi que celui de l’émancipation. Elle cache cette relation à son père, qui est contre. Samson n’a pas peur d’elle, il ne la repousse pas à cause de son apparence enfantine, de son corps différent. Ils se voient donc en cachette, se rendant souvent au lac de Sœur-Anguille, une figure folklorique. Malgré tout, son désir de Samson est si grand qu’Ada pense souvent à ouvrir son corps, toucher ses organes sains… Et voilà qu’une histoire familiale trouble concernant son amant lui parvient, et que son père découvre leur relation. Ada ne peut pas vivre éloignée de la terre mystique et elle ne veut pas vivre sans Samson. Mais elle a un plan.

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La narratrice narre ainsi son quotidien, cette routine bien installée de recevoir les cures, de les soigner. Puis, ce schéma répétitif se voit altéré par ses rendez-vous avec Samson, par son désir charnel et celui d’émancipation. Ada change, et cela se ressent dans son travail de guérisseuse, par son rapport aux cures qu’ils reçoivent. C’est un grain de sable qui vient enrailler la machinerie bien huilée de l’existence de la fille et de son père.

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L’ambiance de ce récit est complètement envoûtante, nous sommes pris par l’étrangeté de l’univers, par les transcriptions viscérales et organiques. Sue Rainsford fait remonter le caractère primitif, animal, mais aussi vénéneux d'Ada et de son père, qui ne sont pas humains. Ils viennent de la terre, chantent pour endormir les cures afin de les ouvrir, sans instruments, pour plonger les mains en eux et leur extraire le mal qui les habite. Malgré le côté dérangeant, les métaphores végétales, la façon d'Ada et de son père de percevoir maux et maladies, font que nous ne tombons pas dans le dégoût ; entre fascination macabre et concept divergent du nôtre à propos du mal.

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Le récit présente une structure particulière : divisé en quatre parties asymétriques en nombre de pages. Pour moi, ce découpage fait office d’un schéma de conte : l’introduction, la situation initiale, les perturbations et la résolution. En sus, de petits paragraphes font office de témoignages de cures à propos d'Ada et de son père. De ce fait, malgré la narration intime, l’autrice propose quelques ouvertures extérieures, ce qui permet aux lecteurices d’avoir une vision plus large sur l’histoire. Celle-ci se déroule d’ailleurs dans une temporalité inconnue, bien que les voitures existent, que les villageois travaillent en général aux champs et que l’on comprenne rapidement que le milieu voit d’un mauvais œil l’émancipation féminine.

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En bref : Un conte monstrueux d’un nouveau genre ! Jusque dans la terre, premier roman de l’autrice irlandaise Sue Rainsford, offre un récit court, envoûtant et monstrueux à la fois. Il narre le désir féminin féroce d’un premier amour, le désir de l’émancipation pour un personnage non humain, une « sorcière ». Sous fond de body et de folk horror, l’autrice retranscrit un univers visuel et métaphorique inoubliable, accompagné d’une plume implacable, poétique, qui entraîne les lecteurices sur des sentiers mystiques et primitifs riches en symboles.



Même si elle ne s'attribue pas encore ce mérite, Sue Rainsford est, à n'en pas douter, une créatrice de mythologie alternative (cf vidéo en-dessous). Une autrice à suivre, et cela tombe bien car les Éditions Aux Forges de Vulcain travaillent à la traduction de son second roman !
Lien : http://maude-elyther.over-bl..
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Jusque dans la terre

J'ai lu Jusque dans la terre, un roman qui paraîtra aux forges pour la rentrée littéraire.

C'est une lecture courte mais tellement intense et originale. Je l'ai trouvé à la fois très douce et très sombre, très mélodieuse et très violente, viscérale. Je n'ai pas réussi à lâcher ce livre après l'avoir commencé, j'étais obsédée par le récit, par toutes les étrangetés qui s'y passent. C'est un récit très métaphorique et déstabilisant mais surtout un conte sombre et poétique écrit par une plume volontairement décousue, qui subjugue et égare le lecteur. J'ai aimé la candeur du personnage principal, toutes ces choses que l'on comprend alors qu'elle les ignore. Je ressens encore un sentiment de mal-être, celui du dégoût qui persiste en moi. Il y a aussi toutes ces questions que je garde en tête, toutes ces pensées obsédantes, dérangeantes... C'était fort, magique, brutal. J'ai hâte que vous le découvriez !
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Jusque dans la terre

En un lieu et en un temps incertains, Ada, une jeune fille qui vit avec son père, mi-guérisseuse mi-sorcière, reçoit des villageois qui craignent mais consultent ces gens aux pouvoirs étranges et aux modus operandi plutôt effrayants (enterrer des patients pendant plusieurs mois ou retirer leurs organes par exemple).



Dans une ambiance aussi mystérieuse qu'horrifique, largement marquée par le réalisme magique, servie par une langue poétique et une construction polyphonique où la tension est impeccablement maitrisée, la jeune autrice irlandaise Sue Rainsford élabore un roman poisseux, qui met son lecteur profondément mal à l'aise.



Le climat particulièrement étrange, et toujours au bord de l'implosion et/ou de l'étouffement sert à la perfection ce récit dérangeant d'emprise (masculine, paternelle, violente) vraiment bizarre et atypique mais vraiment prenant. Encore une pépite des Forges de Vulcain !
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Jusque dans la terre

Comment se construire et s’affirmer quand l’on vit dans l’ombre de son père ? Et plus largement dans l’ombre des hommes ? Cela pourrait résumer le roman de Sue Rainsford. Et cela serait en soit déjà la promesse d’un bon roman. Mais si je vous disais que cela se déroule vraisemblablement dans une zone marécageuse en Irlande, ou dans n’importe quel autre pays anglo-saxon possédant des zones marécageuses, et que l’époque est contemporaine mais incertaine ? Et si en plus de cela, je vous disais que le père et sa fille soigne les gens d’une manière plutôt singulière ?



Tout de suite, nous brisons un certain nombre de frontières, et le roman devient intrigant à plus d’un titre ? Et vous auriez raison !



Les éditions Aux Forges De Vulcain nous font découvrir l’autrice irlandaise, Sue Rainsford, avec son roman « Jusque dans la terre ». Pour nous l’occasion de plonger dans une forme de roman initiatique empruntant autant à la mystique, la philosophie, qu’au “Body Horror” ou encore aux quêtes d’identité de genre et d’émancipation.



Nous découvrons et suivons Ada, dans son quotidien, soigneuse, vivant quasiment recluse avec son père, lui aussi soigneur. Leurs journées sont rythmées par la visite des « Cures », comprendre ici les personnes atteintes d’affliction ou de maladie. Cette routine est également ponctuée par le fait qu’Ada puisse voler le chant des oiseaux, quant à son père, certaines nuits, puisse se changer en ours et parte chasser. Tout se déroulait ainsi depuis un certain temps, jusqu’à ce que la jeune Ada fasse la rencontre de Samson, un jeune homme intrigant, assez énigmatique et séduisant. Ce qui mènera à des tensions entre le père et sa fille, mais aussi avec la sœur de Samson, et un changement de vie pour Ada, que les témoignages des différentes « Cures » nous laisse entendre.



« Les étés, par ici, sont faits de longues herbes négligées, d’une uniforme lumière citron, de chaleur qui cuit la terre et qui fait vibrer l’air. Les ombres sont si noires, si profondes qu’elles semblent aussi solides, aussi vivantes que les corps qui les projettent.

Par ici, l’été, même les matins, quand je me lève, je laisse la chaude confusion de mes draps pour aller dehors, sur les pavés de la cour, et j’examine la grille de la bouche d’évacuation.

Entaille, petit trou, petit ravin.

Même par ce temps, une moiteur secrète y scintille.

Moi, elle me fait peur.

Cette canalisation. »



L’incipit de « Jusque dans la Terre » donne le ton, celui de l’ambiguïté, celui du rapport au corps, à la terre, à la physicalité des choses. Dans sa construction, nous ressentons les tensions, sentons l’air pesant, l’odeur de la terre humide, celle de la chair usée et du cuir tanné. Avec cette constante réflexion en point d’orgue : et moi, que suis-je dans ce vaste monde ?



Car Ada symbolise à elle seule bien des mondes : le regard du lecteur qui parcourt son histoire, le regard de l’humain fasse au fait de devoir déterminer son genre, le fait de devoir chercher sa place dans ce monde, le poids de l’héritage, l’abandon des espoirs ou encore le déterminisme social comme potentiel couperet à nos espoirs. Et le roman s’accroche fidèlement au corps d’Ada, comme une seconde peau du personnage. Car ici, il est question du corps, du corps changeant, grandissant, se modelant et s’usant. Ici, l’autrice parle du passage à l’âge adulte, de devenir femme et mais aussi de subir le fait d’être femme dans son rapport aux autres, aux hommes, au patriarcat.



Mais au-delà, et surtout dans sa forme, l’autrice nous plonge dans une forme de réalisme magique. Un monde rempli d’ambiguïté dans son rapport à lui-même. Ici, la frontière est ténue entre la réalité que nous connaissons et ce que nous pourrions appeler une symbolique chamanique. Comme dit plus haut, Ada et son père sont soigneurs, mais pas comme vous l’entendez. Ils soignent par le chant, ouvrent les corps pour soigner les organes touchés, enterrent les corps pour les guérir, le tout dans une approche très intuitive et viscérale. Ce tout donnant une ambiance, une couleur et un univers dense et d’une incroyable cohérence. Ce réalisme magique entre en écho avec le parcours d’Ada, les deux parts se répondant dans une transe souvent poétique et épurée, en recentrant la narration sur un immédiat à vif et brillant par son questionnement et sa pudeur.



« Les semaines qui ont suivi, un animal me suivait partout.

Toujours tout près de moi, à quelques pas, à ma gauche ou à ma droite.

Un animal avec quatre pattes, une courte queue et une bouche comme une plaie ouverte. Je me disais que ce n’était qu’une chimère produite par un cœur brisé, mais quand je le regardais, je le voyais, gros, clair, vivant.

Mourant d’envie de plonger son museau dans mes entrailles ouvertes.

Il voulait me manger le cœur, et parfois, j’aurais voulu le laisser faire. »



Ce livre est une claque comme trop rarement nous en lisons. Un texte offrant toute sa tension aux mots, au sens de la phrase, se construisant comme une spirale dansante, gagnant en vitesse, s’aiguisant, puis devenant tranchante. C’est viscéral, profondément tellurique, rêveur, insouciant et grave à la fois. Une folie que l’on pourrait classer quelque part entre les nouvelles d’Ariadna Castellarnau et « Les sœurs Blackwater » d’Alyson Hagy. Mais ce serait trop facile, il faudrait y ajouter la magie d’un Neil Gaiman (pensez aux femmes Hempstock dans l’Océan au bout du chemin.) et ajoutez-y un, je ne sais quoi qui relève du grandiose de l’intime. Bref, un texte puissant écrit par Sue Rainsford magnifiquement traduit par Francis Guévremont et publié par les talentueuses Forges de Vulcain.
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Jusque dans la terre

Vous connaissez mon attachement à la maison d’édition Aux forges de Vulcain. J’aime profondément ce catalogue fait de réalisme et de magie où viennent se confronter des imaginaires multiples. Ce premier roman de l’autrice irlandaise Sur Rainford – traduit par Francis Guévremont – m’a complètement envoûté. Au milieu des senteurs d’humus et de bois moisie, né un amour destructeur prêt à défier un héritage puissant.



Ada vit avec son père dans une maison en lisière de forêt. Éloignés du village, ils reçoivent néanmoins régulièrement les habitants chez eux pour les soigner. Tous deux sont dotés de pouvoirs puissants pouvant soigner bien des maux. Ils effraient autant qu’ils fascinent. Ada tombe amoureuse de Samson, un amour désapprouvé par les deux familles et qui va se révéler fatal.



Ada et son père viennent de la terre, ils en tirent leur pouvoir et leur substance. Êtres fantastiques, figures défiant les âges humains, ils possèdent des connaissances qui effraient mais fascinent. Ada vit dans l’ombre de son père, elle suit ses conseils et ses apprentissages. Le feu de l’amour, la soif du corps de l’autre, lui font détourner la tête de ses enseignements. Son désir devient plus impérieux que le cycle qu’elle doit perpétuer. Elle grandit, prend pleinement possession de ses pouvoirs et bientôt de son destin. Aveugle aux avertissements, aux sous-entendus ou aux signaux qui se dressent sur son chemin, elle se livre complètement à cet amour destructeur. Régulièrement, comme des respirations, les témoignages des riverains viennent livrer leurs visions de ce duo si étrange. Ils racontent leur rencontre avec le père et sa fille, leurs inquiétudes et les rumeurs qui circulent sur eux.



Dans des odeurs de terre fraîchement retournée et de feuilles humides, se déploie un univers fantastique saisissant. La magie s’immisce dans le corps des villageois qui s’y abandonne entre fascination et effroi. Ada terrorise par sa monstruosité mais émeut par son profond sentiment de solitude. Elle se noie dans des sentiments humains alors qu’elle n’en connaît pas les subtilités, elle s’éveille aux sens alors que son corps n’est pas destiné à cela.



Dans cette fable inquiétante, l’autrice parle du corps des femmes, de la manière dont les hommes cherchent à les posséder. Elle tisse des liens entre les corps et la terre, fait du désir une maladie pernicieuse. Avec une écriture sensuelle et envoûtante, elle brouille les pistes entre maladie et guérison, entre monstruosité et humanité. La terre soigne autant qu’elle envenime et les vrais menaces portent souvent les plus beaux apparats.



Un premier roman saisissant
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Jusque dans la terre

Encore une fois je me trouve abasourdi par une parution des Forges.

Jusque dans la terre, pour lequel je remercie Babelio et la masse critique de novembre, m'a ému par son étrange beauté.

Comme nombre d'autodidactes, je me trouve à compulser le dictionnaire bien souvent en quête de la compréhension d'une nouveauté répétitive que j'ai du mal à cerner.

Ainsi en est-il de l'univers gothique.

J'ai lu ici ou là que Jusque dans la terre se trouvait l'être.

Gothique.

C'est seulement après l'avoir lu que je vais vérifier dans le dictionnaire dont j'isole ces quelques termes : esthétique romantique et macabre.

Je crois qu'on est en plein dans le mille !

Effectivement, ce livre se distingue clairement par cette définition qu'on pourrait tenir pour un oxymore.

Il me semble pourtant à présent que Jusque dans la terre m'a permis de découvrir cet univers insoupçonné où la beauté et l'horreur de côtoient avec grâce.

Ce fut pour moi une découverte magnifique et l'éclatement de quelques préjugés.




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Jusque dans la terre

Premier roman d’une autrice irlandaise, Jusque dans la terre (Aux Forges de Vulcain) réussit le pari à mêler le sublime (passages poétiques) au plus sombre jusqu’à la limite du malaise, tout cela sur un fond gothique de récit initiatique.

Voyez plutôt : aux lisières d’un village, sans nom, sans époque, vit une jeune fille, Ada, avec son père (Père). Tous les deux nous apparaissent comme des sortes de guérisseurs très prisés des gens des alentours qui viennent les consulter pour toutes sortes de maux.

Ada et son père les appelle des « cures ». Je m’arrête et j’avoue qu’à cet instant du roman, j’ai eu une pensée pour The Cure dont quelques titres m’ont accompagnée durant la lecture pour le côté cold/dark wave mais un vieux blues poisseux fait bien l’affaire.

Les « cures » sont donc des humains, contrairement à Ada et à son père qui bénéficient d’une longévité extraordinaire (Ada n’est pas réellement « une adolescente »), possèdent d’étranges pouvoirs de guérison en lien avec la terre. Sans parler du père qui a tout l’air d’un métamorphe (ours-garou ou je-ne-sais-quoi-garou).

Ada elle-même est née de la terre. Et la terre guérit… Mais elle est trompeuse et le père ne cesse de répéter à sa fille qu’il faut s’en méfier.

Il paraît détenir des tas de connaissances inconnues d’Ada (sur leurs origines, leurs « pouvoirs », ce que fait la terre) mais nous n’en saurons pas beaucoup plus puisque, tout du long, nous suivrons le point de vue d’Ada (et c’est tout l’intérêt d’avoir choisi ce point de vue). Il y a par moments, de courts passages exprimant les avis des habitant.e.s du village qui nous éclairent peu à peu sur les événements en cours.

Car Ada est tombée amoureuse de Samson. Or, Olivia, la soeur de celui-ci, paraît déterminée à saboter cette relation. Le père d’Ada aussi.

Tout reste dans le non-dit. On avance dans le récit, hésitant entre la curiosité et le malaise ; quelques scènes de guérison s’apparentent à du body horror et pour ma part, ayant de mal avec ça, j’ai lu en diagonale ces passages.

L’évolution d’Ada est fascinante tout au long du roman ; ses émotions, son isolement, sa compréhension ou non des humains, sa « monstruosité » qui n’en est peut-être pas une.

On réfléchit aussi sur le rapport à la différence, à la notion de monstre/humain, et à la condition de la femme puisqu’elles sont les plus nombreuses à venir se faire soigner.

Un roman qui interpelle, séduit, fascine de manière étrange mais est très bien maîtrisé de bout en bout (ce dénouement !).
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Jusque dans la terre

Pour sa rentrée littéraire, Aux Forges de Vulcain a misé sur deux romans parmi lesquels « Jusque dans la terre », le premier roman d’une jeune autrice irlandaise, Sue Rainsford. Quelle merveilleuse idée ! Et pour ce qui est de merveilleux, le texte de Rainsford se pose là ! À la différence d’un Fantastique qui ferait survenir des événements surnaturels dans un présent identique aux nôtres, ici, dans le monde d’Ada, la jeune fille narratrice du roman, il est aussi habituel pour elle, son père, et les habitants du village proche, de guérir des patients en leur retirant leurs organes à coup de chants ésotériques puis de les enterrer (et les organes et les patients) dans la terre bienfaitrice du jardin pour attendre leur réparation, qu’il est normal pour une gamine vêtue de rouge de papoter avec un loup au détour d’un chemin forestier.

Si la terre d’Irlande est une terre de contes et de légendes, « Jusque dans la Terre » y a grandement sa place. C’est seulement au fil de la narration que le voile se lève sur la véritable nature des protagonistes et que l’on découvre qu’Ada et son père, qui vivent à l’orée d’une forêt, lieu propice au mystère et à la sauvagerie, sont aussi humains que je suis Leprechaun. Si son apparence la fait femme, il y a quelque chose du Pinocchio de Collodi chez Ada, du fait de sa conception à sa naissance dont on ne dira rien pour ne trop divulgâcher. La vie suit son cours « normalement » pour Ada et son père jusqu’à ce que l’adolescente se mette à éprouver quelque sentiment qui la perturbe pour Samson, un jeune habitant du village. Voilà donc que la passion amoureuse se retrouve élément perturbateur : Ada se retrouve écartelée entre cet amour qui lui fait pousser des ailes et voudrait lui faire connaitre autre chose que son quotidien et son Jardin et la loyauté envers son père et sa Terre, envers cette hérédité qui lui donne ces pouvoirs aussi bien guérisseurs que létifères.

Passer les quelques pages où il a fallu me défaire de ces envies irrépressibles de dégainer mon stylo rouge pour biffer la version non-corrigée du roman que j’avais reçue (coup de chapeau à celles et ceux qui auront peaufiner la version définitive), je me suis finalement laissé emporter par la plume magnétique de Sue Rainsford traduite par Francis Guèvremont. Un savant et délicieux mélange d’horreur et de lyrisme accompagne brillamment la soif de démarginalisation d’une jeune fille à l’ingénuité touchante. La brutalité sauvage, presque animale, côtoie la magie envoutante des différentes amours qui tiraillent la narratrice de ce grand conte moderne, étrange et déroutant, horrifique et poétique. Bref, ensorcelant.
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Jusque dans la terre

J'aime ces ambiances lourdes et poisseuse où le sang se mêle à la terre !



Jusque dans la terre est un roman étrange et touchant qui nous entraîne au cœur des émotions de êtres humains et qui nous bouscule.

C'est avant tout le récit d'une femme qui veut s'émanciper de son père mais aussi de ce que la société attend d'elle.

On finit par ce demander qui sont les monstres dans cette histoire. Ada et son père, ces être non-humains, ou les gens du villages, qui sont peut être trop humain ?



La plume de Sue Rainsford nous laisse avec un tas de questions qui pourraient nous ronger le cœur si on ne faisait pas attention !
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Jusque dans la terre

Humus et sortilèges



Jusque dans la terre est un récit qui manie l'étrangeté et le mystère allié à une certaine pudeur. Un concept auquel il vaut mieux adhérer dès le début de la lecture pour en apprécier tout le sel.



Le style de l'autrice se veut avare en mots, une manière d’en dire beaucoup sans trop en faire et il ne faudra pas compter sur les interludes en forme de témoignages des villageois pour en savoir plus. C'est entre les lignes, dans les non-dits des dialogues que le lecteur devra discerner le vrai du faux, le merveilleux du banal, la vérité des mensonges. Un jeu narratif qui pourra décontenancer certains lecteurs autant qu'il en charmera d'autres.



La plume se veut très sensitive concernant la faune et la flore, le champ lexical de la terre et de la nature est omniprésent. Au contraire de celui des corps, des hommes et femmes qui viennent se faire soigner, qui sont plus souvent des présences évanescentes, sans consistance malgré les soins que leur apporte Ada.



C’est pourtant lorsqu'elle évoque le corps souffreteux de ses “patients” que la plume se teinte d'un merveilleux poétique alors que tout ce qui se rapporte à la terre et aux racines reste formel, voire clinique, renforçant l’élégante étrangeté du récit.



Inutile d'aller plus loin dans la chronique de ce récit hors norme, qui laisse une impression étrange dans l'esprit du lecteur à la conclusion, comme si l'on avait marché longtemps en forêt et que l'on ne savait plus très bien où l'on se trouve. À chacun de se faire une idée avec cette lecture aussi élégante qu'étrange.

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Jusque dans la terre

Dans ce récit, Sue Rainsford a su dès les premières pages attirer mon attention jusqu'à sa dernière page. Ce court roman dérange avec ces guérissons si particulières, questionne sur le rapport aux autres et sur l'amour. Une très belle découverte littéraire.
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Jusque dans la terre

"Il me racontait comment il avait assemblé les différentes parties de moi, et comment il avait tout mis dans un sac, fermé avec une corde, et attendu un orage avant de me mettre dans le trou."



Ada n’est pas comme le commun des mortels. Née de la terre, Ada est une conception de son père, un homme solitaire qui connait les propriétés uniques de la terre qui les entoure.

C’est au coeur d’une clairière qu’Ada a grandi, elle a vu les cures défiler chez eux toute sa vie. Son père est le guérisseur des environs, il est connu pour ses pratiques étranges ; on admire ce qui nous soigne, mais de loin seulement, parce que ça fait peur.



Sue Rainsford s’encombre peu des genres, elle mélange pour donner un roman fulgurant. L’horreur des scènes « d’opération » est annihilée au profit d’une beauté, d’un soin qui étonne. La crudité de certaines scènes comme celle de la conception d’Ada est choquante, mais étonnamment elle ne dégoûte pas. Les faits sont là, mais ils n’ont pas l’aspect rebutant qu’ils devraient avoir — le passage de la création de la fente d’Ada est remarquable, on oscille entre étonnement, dégoût et compassion.



Les choses auraient pu demeurer telles quelles, elles auraient pu rester figées dans le temps, Ada et son père à l’épreuve de la vie et des autres.

Ça aurait pu si le désir ne s’était pas immiscé, si Ada n’avait pas rencontré Samson, si ce dernier l’avait évité comme les autres.

Ça aurait pu s’il n’y avait pas eu ces choses qui sont là mais que l’on ne nomme pas.



Jusque dans la terre est un sacré roman d’ambiance, Sue Rainsford créer une atmosphère obscure, parfois malsaine, jamais étouffante. Elle nous raconte le parcours d’Ada comme si elle tissait une toile, avec minutie et attention. Et quand les années passent, quand la dernière page arrive on ne sait plus ; que doit-on retenir ?

La force et la résilience d’une femme pour s’émanciper et s’accomplir ou l’élan d’un premier amour destructeur ?

Roman admirable pour sa capacité au contraste entre l’horreur des événements et la beauté de l’écriture (on doit d’ailleurs cette super traduction à Francis Guévremont), roman magnifique sur la différence et la naissance du désir, Jusque dans la terre est une très belle découverte. Un immense merci à Babelio et Aux forges de Vulcain pour l’envoi !
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Jusque dans la terre

J’étais très intriguée par le résumé de ce roman, mais aussi par sa couverture qui a tout son sens une fois la lecture terminée. Et je vous avoue que je suis ravie de m’être laissé tenter, car j’ai passé un bon moment et je suis totalement sortie de ma zone de confort.



Il est bien difficile de qualifier ce bouquin et de le faire rentrer dans une case ou dans l’autre et c’est ce qui le rend si intéressant. On oscille entre fantastique et contemporain et on en arrive souvent à se demander de quel côté on est. L’horreur est aussi présente mais plus dans le sens de la noirceur humaine et du côté sombre et étrange de l’histoire.



On va suivre Ada qu’on a du mal à cerner, tout comme ce roman. Elle semble être une sorcière et nous allons découvrir au fil des pages le pourquoi du comment, qui est très intéressant. On va s’attacher à notre héroïne, car elle va nous rendre curieux. Elle vit avec son père qui, lui aussi, a sa part d’étrangeté et de bizarrerie. Cette histoire de guérisseurs et de cures est vraiment bien tournée et j’ai aimé découvrir ce que les cures pensent de ce père et de cette fille. Nous allons aussi faire la connaissance de Samson qui va faire naître une légère romance certes, mais l’autrice va nous emmener bien plus loin que ça dans la relation entre Samson et Ada.



Ce roman, c’est aussi tout un lien autour de la terre, cette terre de leur jardin qui a un pouvoir spécial et j’ai trouvé l’idée très originale. Une fois qu’on a commencé notre lecture, on se sent embarqués dans un monde totalement immersif et il est difficile de quitter nos personnages.
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Jusque dans la terre

Un roman étonnant, poétique, parfois malaisant sans pouvoir vraiment définir son origine.



J'ai apprecié les débuts de chapitre à la manière d'un docu fiction avec l'intervention des personnages secondaires, les villageois, ces cures qui témoignent de leur rencontre avec Ada et Père, à un moment ou à un autre de leur vie.



J'ai beaucoup aimé le style d'écriture, le rapport à la Nature, la Terre, ses entrailles vivantes, son souffle créateur, guérisseur mais dont il faut aussi se méfier.

Et cette couverture sublime !

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Jusque dans la terre

De l’importance d’une couverture de livre… j’ai bien aimé cette image de racines qui s’enfoncent profondément, cet espace souterrain source d’énergie.



Mais penchons nous sur le texte lui même, des chapitres cours à la première personne, des chapitres « témoignages » aussi à la première personne mais d’autres narrateurs, leur nom apparaît dans l’intitulé du chapitre, donc pas de soucis de repérage.



Dans un premier temps, on présume qu’on va partir sur un procès ou une chasse aux sorcières, avec les « témoignages » des « cures » (ceux qui viennent se faire soigner) que l’autrice insèrent au fur et à mesure entre les chapitres, avec des Ada par-ci des Ada par-là… Il est beaucoup de question de femmes et de féminité… Je vous laisse découvrir…



Les séances de soins sont fortes et prenantes, cette plongée dans les corps des scènes puissantes. On a la thématique de la pénétration et de la dévoration. Le retour à la terre pour ce ressourcer, renaître…



C’est un roman tellement fort que j’ai ressenti parfois l’impression de me retrouver dans cette terre qui aspire les corps et les maux. Sue Rainsford a su donner vie à la matière, on sent l’odeur de la terre (tantôt sèche, tantôt mouillée) on ressent la texture. C’est un roman très visuel et sensoriel.



C’est un roman avec plusieurs niveaux de lecture. On a aussi le rapport père-fille, créateur et créature/création. De plus le père porte en lui une part de mystère et d’animalité qui le rend encore plus inquiétant quant à ses réactions. On a la jeune fille qui découvre le désir, et l’amour pour quelqu’un d’autre que son père. C’est le grain de sable qui va enrayer la machine. [blog]
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Jusque dans la terre

Il y a certaines histoires difficiles à décrire. Celle ci en fait partie.

Ada vit avec son père dans une petite maison. Ils soignent les gens du village depuis toujours, qu'ils appellent les cures. Ils ne sont pas comme eux. Ils ne vieillissent pas. Ils restent à part. Mais Ada voit Samson. Lui n'a pas peur d'elle. Il lui fait ressentir des choses. Mais son père n'est pas d'accord. La soeur de Samson n'est pas d'accord. Mais Ada fera tout pour ne pas le perdre.

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"Inclassable'' est bien le mot pour définir ce roman. Quoique, même le mot "définir" ne sied pas à cette histoire qui trempe dans tant de genres différents, à la fois conte, roman initiatique, récit fantastique...on ne sait plus et on s'en fiche pas mal. C'est surtout un texte qui gratte, qui remue, qui nous ouvre et s'installe là, sans nous demander notre avis.

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La nature a une place toute particulière dans cette histoire. Ada est née de la Terre, comme son père. La Terre les aide à soigner les cures. Mais la Terre est aussi parfois dangereuse. 🍁

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Cette histoire, elle s'incruste sous nos ongles, comme si l'on avait trop creusé la terre. Elle se pose sur notre langue et si l'on se lèche les lèvres, on peut goûter son arôme doux-amer, qui ressemble parfois à un conte.

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D'une certaine manière, nous sommes nous aussi des cures. Ada nous ouvre avec ses doigts agiles, mais elle n'enlève rien. Elle dépose son histoire, juste là, dans nos entrailles, dans nos poumons, et à chaque inspiration, elle ressort un peu, sans jamais partir. Mais elle ne laisse aucune cicatrice.

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Je n'ai pas d'autres mots pour décrire ce roman atypique, dérangeant, et pourtant beau, à sa manière. ❤ Sombre, magnétique, poétique, féministe, envoûtant. Voilà d'autres mots, maintenant c'est à vous de le découvrir par vous même.
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Jusque dans la terre

Ada vit avec son père dans la forêt. Lui peut se transformer en ours, elle est… autre chose. Ensemble, ils officient en tant que guérisseurs pour les gens qui vivent aux alentours. Mais un jour, Ada va commencer à vivre ses premiers emois amoureux et sa vie va s’en trouver bouleversée.



J’ai dévoré ce roman en juste une matinée (ce qui ne m’arrive jamais, même pour un roman aussi court). J’ai passé un excellent moment mais j’ai quand même été assez dérangé par cette lecture, ce qui me semble être une réaction somme toute assez logique à ce roman.



Dès les premières pages, on se rend bien compte qu’il s’agit d’un roman assez atypique. On y retrouve une vraie ambiance, à la fois poétique, sombre et malaisante. On ne sait pas trop à qui on a à faire, notamment en ce qui concerne Ada dont la nature est on ne peut plus mystérieuse.



Très vite, on découvre sa relation naissante avec Samson et on comprend assez rapidement que quelque chose cloche. Pourtant, Ada est très naïve et déconnectée de la réalité. Malgré tous les avertissements qu’elle reçoit, elle peine à comprendre ce qui se passe autour d’elle. On pourrait penser que cela susciterait une frustration chez le lecteur, mais je n’ai pas ressenti les choses de cette manière. Peut-être parce que ça aide à installer cette sensation de malaise qu’on ressent vraiment du début à la fin.



Je ne souhaite pas en dire plus sur cet étrange petit roman, mais sachez que je l’ai beaucoup apprécié. L’ambiance sombre et poisseuse est parfaitement réalisée et sert complètement l’intrigue. On se sent un peu sale en ressortant de cette lecture mais c’est, je crois, aussi ce qui fait son charme.
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Jusque dans la terre

Que j'ai aimé ce roman !

Par certains côtés, il me rappelle le "coeur cousu" de Carole Martinez.

C'est le récit incroyablement passionnant de deux êtres à part qui observent le monde des humains (les "cures") avec curiosité.

Mais voilà, à y regarder de trop près on se brûle ailes et Ada, notre héroïne tombera dans un amour malsain et destructeur !

Court mais magnifique !
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Jusque dans la terre

Une lecture intéressante pour ses usages assez audacieux du fantastique, entre allégorie et inquiétante étrangeté.

Pas ce que je préfère personnellement, mais indubitablement captivant et prometteur pour son autrice dont je devine qu'elle en a encore pas mal en réserve. Je serai curieux à l'avenir.
Lien : https://syndromequickson.com..
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