AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sylvie Aymard (16)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Courir dans les bois sans désemparer

Tombera? Tombera pas?

La narratrice de ce livre bref semble en attente, au bord du vide, hésitant entre la vie et la mort. Quel chemin prendre?

Tout semble suspendu, dans cette maison isolée: Temps, action, vie-même...

La jeune fille, devenue femme se souvient dans le désordre.

Sa relation de jeunesse, avec Monsieur Léon, ressemble à celle de Pomme dans La dentellière... Mais Arrive Nathan qui la sauve par un amour aussi lumineux qu'exclusif, et qui l'emmène. Ces deux-là, comme on dit, se sont trouvés. Mais rien ne dure toujours, et le beau voyage prendra fin.

Il y aura d'autres hommes, d'autres fêtes, plus fantomatiques et ternes, plus morne pour un coeur abandonné et qui s'y entend à le rester. Le provisoire s'allonge dans un immédiat campagnard. Une tentative de départ en Grèce tourne court: À quoi bon, puis que l'être chéri ne sera pas dans le décor !?

L'enfance et l'adolescence de la narratrice s'insèrent par morceaux, dans le récit: Naissance (papa voulait un garçon, ce sera une deuxième fille). Enfance en demi-teinte ni heureuse ni malheureuse. Changement de coiffure... Tous ces faits de peu qui montent une vie.

En fait, rien de vraiment flamboyant ni d'extraordinaire dans Courir dans les bois sans désemparer... Mais une belle première prose, dans un style fluide non dénué d' une touche d'humour. Sylvie Aymard raconte bien, et je me suis retrouvé dans certains de ces passages parisiens ou observations se reportant aux années 60 et 70.

Sans être indispensable à lire, un bouquin qui n'est pas du tout sans intérêt.

Commenter  J’apprécie          482
La vie lente des hommes

"La vie lente des hommes" est avant tout un roman sur les femmes, la lente acquisition de la liberté pour celles qui subissent un mari possessif ou la solitude. Pour Bussy c’est la découverte de l’indépendance, de la parole, de sa parole le jour où elle décide de visiter sans son mari la tombe de son père décédé loin d’elle. Pour sa fille Esther, témoin de cette vie effacée et entravée par un homme, qui revendiquait à contre-courant une farouche indépendance au point de s’enfermer dans la solitude d’un chenil en pleine campagne, c’est le départ de la part restante d'humanité dans sa vie, et certainement le poids de la solitude qui conduit cette femme alors âgée de cinquante ans à abandonner cette vie sans âme, sans paroles en retournant en ville.



La parole est véritablement le nœud du drame de ce roman où les êtres sont cadenassés soit par la parole de l’autre, soit par le silence de ceux qui devraient parler et extirper le secret de cette famille né de la guerre. Ils sont quelque peu prisonniers des mots qu’ils ne confient jamais aux autres et qu’ils taisent à eux-mêmes…

Il ne faut pas compter sur l’auteur pour faire éclater ce secret, il y a comme une certaine complicité de l’auteur avec ses personnages : elle ne dit rien ou presque rien. Des phrases courtes qui suggèrent les émotions et retiennent les mots, des évènements d’une vie qui se chevauchent et s’entrecoupent excluant toute nostalgie …. L’auteur effleure les choses du bout des doigts, c’est fugace, évocateur, le lecteur n’est jamais englué dans la narration. Au contraire, il doit faire l’effort de deviner le fil conducteur de ces personnages liés par le silence puisqu’ils ne parviennent pas à laisser échapper les mots des lèvres. C’est certainement ce qui fait le charme mystérieux de ce roman qui résonne de tout ce que n’y est pas dit.

Sans compter qu’il y a comme une mise en scène derrière chaque phrase, une obsession du mot juste et du minimalisme pour condenser l’essence du récit.

Sylvie Aymard a véritablement une écriture singulière, les évènements défilent très vite alors que la vie de ses personnages s’empêtre dans une certaine langueur et dans l’ennui. Ce sont des vies au ralenti qui, pour les amateurs d’intrigues bien ficelées, sont susceptibles de laisser un sentiment d’inachevé.

Commenter  J’apprécie          130
C'est une occupation sans fin que d'être viva..

Un très beau texte en effet pour évoquer une vie sans amour, sans joie, entre des parents tristes, un petit frère disparu et la Vie...qui mène les personnages par le bout du nez sans que Anna, malgré sa volonté de mener son destin, n'y parvienne jamais. C'est beau, c'est triste, c'est sans espoir.
Commenter  J’apprécie          120
Courir dans les bois sans désemparer

« Courir dans les bois sans désemparer » est le premier roman de Sylvie Aymard. Il a été repéré et a obtenu deux prix littéraires en 2007 (le Prix Librecourt et le Prix du Roman des Libraires E. Leclerc).

Sylvie Aymard nous emmène à l’intérieur des souvenirs et des sentiments de sa narratrice, Anna. C’est l'histoire tourmentée d'une femme, issue d’un milieu modeste, qui va traverser la vie sans y toucher, mais qui va s'obstiner à essayer de changer son destin. Son combat acharné sera celui de vivre à tout prix mais « Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes » disait le poète…

J’ai lu avec émotion ce roman assez court écrit de façon originale.

Commenter  J’apprécie          80
Courir dans les bois sans désemparer

Vous avez une bien jolie façon de raconter les histoires, Sylvie Aymard...

Même tristes.



Un court roman plein d'humour et de dérision, pour raconter une blessure. Et la douleur, emmitouflée dans la pudeur et dans la dignité.



Avec un sens aigu de la "formule"; Juste quelques mots bien choisis (sûrement vérifiés dans les encyclopédies !) et tout s'éclaire, comme si c'était simple !
Commenter  J’apprécie          50
Courir dans les bois sans désemparer

C’est une belle découverte. Même s’il ne me laissera pas un souvenir impérissable. J’ai beaucoup aimé le ton de la narratrice. C’est une sorte d’anti-héros, un être auquel on n’a pas vraiment envie de ressembler et pourtant elle est un peu nous et nous sommes un peu elle, quelqu’un qui est loin d’être brillant, qui n’est pas cultivé et qui se sent toujours en décalage dans le lieu où elle se trouve, avec les gens qu’elle rencontre, qui n’a aucune personnalité. C’est un personnage ordinaire, très ordinaire.



C’est aussi une histoire d’amour qui finit tragiquement. C’est l’histoire d’une femme qui va mal, qui ne souhaite qu’une chose : disparaître, ne plus exister depuis qu’elle vient de perdre le seul homme qui l’avait aimé telle qu’elle était. Et pourtant, elle va « vivre. C’est déjà pas si mal ! »



L’histoire est assez banale, mais le ton, l’humour, l’autodérision de la narratrice rendent le texte intéressant, amusant, décalé. C’est un livre qui fait du bien.



La suite sur mon blog.
Lien : http://krol-franca.over-blog..
Commenter  J’apprécie          50
Du silence sur les mains

"Du silence sur les mains", le titre annonce la couleur, car au bout de la centaine de pages de cette nouvelle, ou petit roman, nous n'en saurons pas beaucoup plus... ou comme si ce récit était le début d'une histoire qu'il nous incombe d'inventer.

Un style aux phrases très courtes, haché, des flash d'histoires comme les livres-photos dans lesquels les personnages cherchent des réponses sans les trouver...
Commenter  J’apprécie          40
Courir dans les bois sans désemparer

Sylvie Aymard est née en 1954 à Paris. Elle vit aujourd'hui en Bourgogne. "Courir dans les bois sans désemparer" est son premier roman.



L'histoire :



Seule, dans une maison perdue au milieu d'une sapinière abandonnée, une femme écrit, marche dans les bois, songe à mourir. Elle revit son histoire.



Dans les années cinquante, elle grandit dans un milieu ouvrier. Elle n'est pas vraiment malheureuse mais ne trouve pas sa place. Le modèle familial qu'elle a sous les yeux ne lui convient pas. Elle rêve d'une autre vie.



"Le handicap pour les enfants c'est qu'au début ils n'ont qu'un modèle : leurs parents. Ce fut une chance pour moi. Je partis le plus vite possible voir ailleurs".



Mais l'apprentissage d'un autre milieu social que le sien, ne se fait pas du jour au lendemain. Simple dactylographe, sans le bac, elle se sent mal à l'aise dans les milieux intellectuels, de gauche comme de droite. Elle n'a ni les manières, ni la culture pour s'intégrer :



"Ils parlèrent de Maïakovski, ça leur prenait d'un seul coup. Tout le monde y allait de son savoir. Je ne connaissais pas la poésie soviétique. On me demanda mon avis sur le suicide. Que dire de nouveau sur un sujet inconnu ? Je caressai le chien. J'aplatis ses oreilles avec vigueur. Atteinte, aveuglée, affaiblie, je me levai de table pour aller respirer sur le minuscule balcon donnant sur les étoiles.



Je fis la vache qui regarde les trains, sans volonté, avec une bouse étoilée collée au derrière. Je ne me souciai pas de mon image. Tous me voyaient de dos avec la trace de la culotte sous le pantalon."



Un jour pourtant, une rencontre la révèle à elle-même. Il s'appelle Nathan et elle tombe follement amoureuse de cet homme qui la regarde autrement. Quelques années de bonheur lui sont alors offertes. Elle s'épanouit, passe son bac pour se décomplexer… La vie lui sourit.



Malheureusement, la chance tourne et son amour lui est volé, la laissant seule et désespérée :



"j'étais seule. Sans liberté, sans projet. Tant d'années avant de rencontrer l'amour et quelques instants pour qu'il meure comme un chien qu'on écrase".



Mon avis :



Ce récit semi-autobiographique m'a émue, mais aussi amusée. Le ton est tragique quand la jeune femme parle de son amour perdu, mais léger et drôle quand elle évoque la dactylo complexée ou la rencontre avec le milieu hippie. L'humour est grinçant.



La lente construction de cette femme, puis sa reconstruction après l'épreuve qui l'a anéantie, m'ont touchée. Tout le monde n'a pas la chance de naître dans le milieu social qui lui correspond. En sortir et trouver le bonheur n'est pas si simple. Et quand on y parvient, rien n'est gagné pour autant, la vie joue parfois de mauvais tours.



Heureusement, l'être humain possède des ressources qu'il ne soupçonne pas lui-même et qui lui permettent de continuer son chemin...



Un premier roman à tenter, si vous aimez les récits intimistes.


Lien : http://sylire.over-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          40
Débarrassés du bonheur

L'art des petites phrases qui vous font ralentir, porté à son summum. On sent, en sous main, la même veine que dans "Courir dans les bois sans désemparer". Un personnage central, une jeune femme, qui avance dans la vie malgré - ou avec - une grande fêlure. Un détachement, mêlé à une sourde rage de vivre. Une structure romanesque avec des retours en arrière tout en subtilité, alors qu'on ne les attendait plus. Sylvie Aymard nous peint la vie brute de décoffrage, sous une fausse désinvolture, la profondeur de l'expérience humaine. A nouveau, un roman court, mais étrangement plein.
Commenter  J’apprécie          20
Du silence sur les mains

Un village dans le midi, Toni le garçon, sa mère et le mensonge « par tradition, par bêtise », sa tante Camille et entre autres personnages la centenaire Ada, une tortue nommée Godasse, et Akatébé le maçon guerrier samburu.



Un enfant adoré se cache, disparaît. Une quête avant une recherche.
Commenter  J’apprécie          20
Courir dans les bois sans désemparer

Je sais bien qu'on ne devrait jamais résumer un roman, car c’est toujours réducteur, quand ça ne trahit pas les intentions de l'auteur. Là-dessus, Courir dans les bois sans désemparer est l'exemple le plus éloquent qu'un bon roman ne se réduit pas à une histoire, quoiqu'en disent les pages littéraires, de plus en plus anorexiques, des journaux. Et le premier roman de Sylvie Aymard est sans nul doute à ranger dans la catégorie des bons romans, car elle a su trouver le ton juste, le style idoine, pour nous faire pénétrer, par une économie de mots, dans la vie de cette fille de rien du tout, de cette fille comme il en existe des milliers d'autres, ces filles qui grandissent dans des familles ordinaires, avec des possibilités limitées, qui font des petits boulots, se marient, font des enfants, vieillissent en n'ayant jamais pris conscience de leurs potentialités. La narratrice de Courir dans les bois sans désemparer aurait pu être l'une ces filles, si cela n'avait pas été la rencontre de cet homme qui, par son seul amour, l'a révélée à elle-même. Maintenant, elle peut vivre. Seule.
Lien : http://danielducharme.net/le..
Commenter  J’apprécie          11
Courir dans les bois sans désemparer

(janvier 2007) L'Histoire commence sur un ton que l'auteur ne quittera pas, par un " J'ai bien essayé de me faire piétiner par un gros sanglier, mais il se cache le jour et la nuit je ne vois rien. J'y vais quand même. A minuit tapant, je sors."



J'ai aimé ce livre pour son style attachant comme pour ses formules fracassantes. Sylvie Aymard signe ici son premier roman. Elle signe l'histoire d'une rencontre d'un homme et d'une femme, une rencontre d'une adolescente et d'une femme, une rencontre d'un passé et d'un présent pour faire un avenir.



Aussi dense que mince, aussi émouvant qu'original, aussi réaliste que porteur d'espoir, l'incommunicabilité des êtres défile sans pitié ni sans compassion, mais le tout reste lumineux, sensible et tendre.



La magie des romans est d'agir sur nous comme des métaphores. Reprenant contact malgré nous avec nos expériences sensorielles, nous re-visitons des épisodes fondateurs de nos vies. Grands que nous sommes devenus, si les romans nous offrent la joie et la consolation que nous ne sommes pas seuls à vivre des douceurs et endurer des calvaires, ils nous offrent aussi un autre regard sur ce que nous vivons et endurons.



J'aime la façon dont Sylvie Aymard ne s'est pas contenté d'un écueil ironique du type "La vie, c'est dur. Mais, finalement, on n'a rien inventé de mieux …". J'aime son "Je pars, ne me retourne pas. Je fredonne. Mon chant n'est plus murmure. Vivre. C'est déjà pas si mal !".



A quelles autres oeuvres cela me fait-il penser ?

Pour les jours où on ne sait plus comment hurler la mort que l'on préfère l'animer et la colorier, j'ai pensé à L'oiseau bleu, Maurice Maeterlinck. Pour rebondir et offrir une merveilleuse communicabilité des êtres, j'ai pensé à L'heure dite, Michelle Tourneur.

Commenter  J’apprécie          10
C'est une occupation sans fin que d'être viva..

Un court roman, écrit avec soin, qui peut surprendre par son style légèrement décalé, aux mots inattendus mais empreints de poésie. Anna est morte, on le sait dès la première ligne, et le livre va nous livrer, pas à pas, le chemin qui l'a conduite vers sa fin, au travers des souvenirs des personnages qui l'ont aimée, bien ou mal, c'est selon. L'univers et le vécu de cette famille, meurtrie par les événements de la vie, se dévoile petit à petit au fil d'une narration kaléidoscopique, mettant successivement en lumière les divers personnages en alternance avec la confession d'Anna. L'émotion est au rendez-vous dans ce petit bijou qui ne laissera personne indifférent.
Commenter  J’apprécie          10
C'est une occupation sans fin que d'être viva..

J'ai lu ce livre très vite, avec envie et grande soif.

Les mots sont beaux, les mots sont tristes...

-21 novembre 2014-
Commenter  J’apprécie          10
La vie lente des hommes

C’est le deuxième roman de Sylvie Aymard que je lis après Du silence sur les mains. Je trouve celui-ci beaucoup plus abouti et surtout je pense l’avoir mieux compris dans celui-ci.



Le style, comme il est dit dans la quatrième de couverture, est hypnotique : il utilise des phrases simples dans une langue qui claque. On est pris à la gorge par la manière dont c’est narrer et pas par les faits.



La narration, c’est à mon avis le point faible, est faite par deux narrateurs : un narrateur extérieur, qui est froid et lointain (c’est lui qui fait les phrases qui claquent mais on n’arrive pas à sentir réellement concerné : une histoire intime qui ne touche pas) et Esther, qui elle utilise les sentiments et surtout le sentiment d’incompréhension vis à vis de ses parents.



Ce que j’ai par contre aimé c’est l’angle original. Pour ce type d’histoire, on s’attend à ce que la fille découvre que son père n’est pas son père mais l’amant que sa mère a eu quand elle était jeune. Quand la fille le découvre, elle lâche sa mère et fait une enquête sur son père biologique. ici, la fille ne recherche rien, n’apprend pas que son père n’est pas son père, ne lâche jamais sa mère, essaye d’aimer son père le mieux qu’elle le peut même si lui est assez distant et essaye de construire sa vie le plus normalement possible. Le sujet n’est pas la guerre ou une histoire de famille mais comment réussir sa vie, comment vivre la vie en général. C’est dans ce sens où j’ai mieux compris l’auteur que dans son deuxième roman.



Là encore l’histoire ne s’arrête pas vraiment au roman ; elle continue après comme elle avait commencé avant. Les romans de Sylvie Aymard sont des romans qui décrivent une partie de vie et pas une vie ou la vie.
Lien : http://cecile.ch-baudry.com/..
Commenter  J’apprécie          10
Débarrassés du bonheur

Toujours aussi douée pour dépeindre les êtres et leurs états d'âme, Sylvie Aymard est à son meilleur avec Débarrassés du bonheur.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sylvie Aymard (79)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Étranger d'Albert Camus. Quiz pour les nuls! (Niveau: Facile)

Comment s'appelle-t-il le roman?

La vie de Camus
La vie de Meursault
L'Étranger
Meursault, un étrange homme

6 questions
419 lecteurs ont répondu
Thème : L'étranger de Albert CamusCréer un quiz sur cet auteur

{* *}