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Citations de T. Trilby (162)


Vous devinez dans quel état d'esprit je suis arrivé à la caserne. Les débuts sont durs, il y a des chefs insouciants et maladroits. Dès le premier jour, on m'a heurté,  je ne l’ai pas accepté, vous savez que je n'ai jamais aimé obéir, et, naturellement, l'idée de me libérer, s'est de nouveau imposée. L’Amérique était trop lointaine, il y a  voyages manqués qu'on ne prépare pas deux fois : l'Allemagne se trouvait de l’autre côté du Rhin, aucun préparatif à faire, la chose devenait facile. J'ai fixé la date de mon départ et je l'ai attendue. 
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Toutes ces pensées l'ont torturée, elle est physiquement bien lasse, pourtant elle accueille avec un sourire timide sou beau-fils. Lui, semble avoir oublié leur courte entrevue, il paraît d'une humeur charmante. Une auto attend sa belle-mère il l'emmène à Sainte-Odile, la gloire de l'Alsace.
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Me venger, mon pauvre enfant, n'avez-vous pas compris que je vous avais pardonné ? Non, je suis et je resterai la belle-mère et pourtant pour vous, qui fûtes si méchant, j'ai toujours eu un cœur de maman. Pauvre petit rebelle, alors qu'à sept ans vous m'insultiez parce que je prenais une place que votre âme d'enfant ne voulait pas qu'on prît, je vous aimais de garder une telle fidélité à votre maman. Je vous ai aimé tout le long de votre vie, celle que je n'ai pas su remplacer, de vous protéger et de vous ramener dans le bon chemin. Me venger! Ah! comme ce mot me semblera toujours le plus dur de ceux que vous m'avez dits.
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Il y a au-dessus de nous un intérêt qui doit dominer les autres, un intérêt qui nous oblige à tout sacrifier, sans regarder si les sacrifices sont pénibles : c'est l'intérêt du pays.
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L’Alsace est un nom qui évoque de grands souvenirs ; que de gens se sont sacrifiés pour elle, que de soldats sont morts pour la reconquérir. Voici les roches rouges et les sombres sapins, voici les montagnes sévères, les vieux châteaux, et les villages avec leurs maisons aux toits rouges. Voici les vergers d'Alsace, les vergers fleuris.
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Ne comptez plus sur mon indulgence : je sens que je ne pourrai de nouveau voir mon fils souffrir. Je ne sais ce que je ferai, vous êtes maintenant responsable de mes actes. Et puis et puis... tenez… oubliez mes paroles, mes menaces, je vous prie, je vous supplie : je ne suis qu'une pauvre maman qui a peur pour son enfant, ne lui faites pas encore du mal. Si vous aimez Armelle, si elle vous aime, partez, partez loin, laissez à Michel le temps de se reprendre. Je le raisonnerai, je lui ferai comprendre qu'il n'est plus homme comme les autres et que le seul sentiment qu'on puisse ressentir pour lui, c'est de la pitié, pitié ! Ayez-en pour cet aveugle que vous appeliez votre frère, pour moi, nous sommes si malheureux… pitié... pitié !
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II y a en d'autres qui ont une ambition démesurée, qui veulent être des chefs, des maîtres. Des idées nouvelles, qu'ils croient de grandes idées, les attirent, ils vont là, où malgré leur jeunesse ils sont écoutés, puis ils reçoivent des ordres auxquels il faut obéir. C'est toute mon histoire. Je ne voulais pas végéter attendre la cause qui me ferait sortir de l'ornière : la politique, c'était le tremplin nécessaire. J'y suis monté avec enthousiasme, croyant que je ferais mieux que les autres. Orgueil, ambition, appelez ça comme vous voudrez ; mais admettez qu'il y a des hommes qui ne se contentent pas de suivre le chemin que des parents trop aimants veulent leur tracer. Non, ils ont leur personnalité, une personnalité qui entend s'imposer.
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Que de pauvre êtres ont travaillé toute une vie sans jamais réussir ! On les glorifie, quand ils sont morts, mais vivants ils meurent de faim.
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Il n'accepte pas son malheur, il cherche, il veut connaître la raison de la douleur humaine. C'est un enfant qui souffre et qui oublie que la terre n'est qu'un passage.
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Pleure, Michel,   non pas sur toi et sur tes yeux clos, pleure en pensant à celui qui a fait le mal et qui ne se consolera jamais. Pleure en songeant à ses remords, à ses regrets ; pleure en te disant que pour lui il n'y aura jamais de repos, de bonheur, et que tes larmes, ta révolte, tes cris de souffrance l'ont marqué pour toujours.
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C'est fini, jamais Michel ne rira comme il riait tout à l'heure, insouciance, confiance, ¡oie, des sentiments qu'il ne connaîtra plus. Allons, il faut parler et aucun mot ne vient à si pensée ; tous ceux qui se rapprochent de la vérité sont des mots cruels, des mots qui feraient du mal.
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La haine, la paresse, le désordre et le désir, qui est une loi, de s'approprier le bien des autres. Jean n'y est pas resté. Tu peux dire qu'il n'est pas toujours facile, mais tu sais qu'il est un honnête homme... Il parait que, chez ces gens-là, l'honnêteté est un mot qu'on ne connaît pas. Et puis tu oublies que c'est un de ceux qui se promènent avec le drapeau rouge qui m'a frappé. Crois-tu qu'il puisse pardonner à ces gens qui, prêchant la guerre civile, ne ne se soucient pas des victimes qu'elle peut faire !
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Pendant des années, son amour pour Colette a refoulé en lui tout sentiment tendre ; aimer, c'était oublier et il ne le voulait pas. Peu à peu la douceur d'Armande, son tact, son culte pour celle qu'elle remplaçait avaient aplani bien des choses, elle était devenue le compagnon, l'amie dont on ne peut se passer, "l'habitude". Mais, ce soir, Pierre a conscience d'avoir accepté le dévouement de cette femme, le don total de sa vie, sans donner rien de lui-même. N 'a-t-il donc été qu'un égoïste qui, pour s'absoudre, se réfugie dans un passé douloureux ? Il a honte, honte que sa femme ait pu dire près de lui qu'elle était seule. Il proteste avec une émotion qui l'étonne lui-même. — Armande, vous oubliez qu'il y a longtemps, quatorze ans je crois, que j'ai adopté Michel, il est aussi un peu mon enfant. Je vous aiderai, nous tâcherons d'arranger sa vie pour qu'elle soit aussi douce que possible, et puis un autre nous aidera, un autre qui aime passionnément votre fils Rappelez-vous le visage de Jean lorsqu'il nous l'a ramené, la douleur en avait fait un fou, il était incapable de nous donner un renseignement, il ne savait que répéter : "Il ne va pas mourir, mon Michel, mon petit Michel. " Et, depuis trois semaines, il ne quitte guère la chambre de son ami, quand il se décide à venir prendre ses repas, il me fait pitié. J'essaie de le consoler, il ne me répond pas, on sent que sa pensée est restée près du malade. Jean saura lui parler, vous verrez avec quelle douceur ce brutal le préparera Vous ne l'en croyez pas capable. Vous vous rappelez l'enfant grossier et méchant qui cherchait toujours à vous faire de la peine, vous oubliez qu'il a pu changer et que ses défauts, qui vous ont fait souffrir, sont devenus des qualités. Vous pardonnerez, parce que Jean sera l'ami le meilleur, le plus tendre, le plus fidèle. Le visage d'Armande est devenu si pâle qu'il semble que le sang ne circule plus dans cette face de marbre, c'est presque une morte qui est assise sur la banquette de bois au haut dossier. Effrayé, Pierre la regarde, il ne comprend pas que cette femme vit une agonie et qu'elle a conscience de la vivre. Elle est la proie d'une révolte soudaine, elle est mère avant tout et ne peut supporter d'entendre l'éloge du meurtrier de son enfant. Elle va crier à cet homme qui depuis quatorze ans a accepté son dévouement et son amour, la vérité, une vérité qui, à son tour, va le faire souffrir. Pourquoi a-t-elle empêché Jean de parler, pourquoi lui a-t-elle ordonné de se taire avec une autorité que sa douleur lui donnait ? Pourquoi ? Elle aimait, elle se croyait assez forte pour pardonner. Mais non, elle s'est cru trop parfaite, la vengeance est là, quelques mots précis, et cet homme qui la regarde avec une pitié presque tendre va baisser la tête et, à son tour, savoir ce que c'est que de souffrir. Elle est prête à faire le mal, le tumulte de ses pensées la rend presque inconsciente, une seule idée est en elle : venger son fils. Pierre, qui ne comprend pas ce silence, tient toujours les mains glacées, il les serre et, doucement, avec une affection respectueuse, il les porte à ses lèvres, les embrassant pour les réchauffer. Il ne sait que faire, il sent que cette femme n'est que douleur, tous les mots qu'il pourrait dire lui feront encore du mal. Et voilà que ce geste affectueux, ces baisers apaisent la révolte qui grondait dans ce cœur maternel, la vengeance lui apparaît ce qu'elle est réellement : un sentiment affreux. Non, elle ne fera souffrir personne, elle ne veut pas que celui qu'elle a tant aimé, qu'elle aime encore ait honte devant elle. Elle lui rend son amour qu'elle avait cru pouvoir lui enlever.
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Pardonner, c'est bien, mais on doit châtier d’abord.
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La haine, le mensonge, l'orgueil, la paresse, voilà ce qu'on veut introduire chez nous. Maman, je te remercie de m'avoir dit qu'il fallait combattre, si je suis devenu un homme d'action, c'est à toi et aussi à Armelle que je le dois. Je vivais sans réfléchir, sans comprendre, sans me douter que j'appartenais à un pays que je devais défendre contre les mauvais bergers. Merci. Michel a saisi la main de sa mère et, avec une émotion qui les étonne tous deux, il la porte à ses lèvres. — Allons, dit-il, voilà que je fais l'avocat et que mes propres paroles m'émeuvent. L'éloquence, les mots, comme il faut s'en méfier.
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La plus grande joie des jeunes gens c'est d'être réunis, et cette joie est rare, car les études, les ambitions de chacun rendent la chose difficile. Aussi les dimanches sont attendus par eux avec impatience, car les dimanches ils sont ensemble et n’admettent pas d'être séparés.
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C'est vrai, je ne voulais pas que dans cette maison, qui est celle de Colette, une femme vînt pour la remplacer, pour vivre là où elle avait vécu. Je craignais de la haïr, vous entendez, et que cet affreux sentiment fût plus fort que ma volonté. Votre discrétion, votre douceur, votre bonté ont permis que toutes ces choses qui me semblaient devoir être si pénibles s'arrangeassent toutes seules ; je n'ai jamais souffert de votre présence ici, au contraire. Je vais vous conduire, si vous te permettez, dans sa chambre, avec la certitude qu' si elle vous avait connue elle vous aurait choisie pour être près de ses enfants.
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Les changements faits ici ont été ordonnés par votre père, vous n'avez pas à les discuter ; vous les accepterez comme je les accepte, à votre âge on n'impose à personne sa volonté et on ne se permet jamais de discuter avec ses parents.
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Elle ne se sentira plus seule, elle sera une maman aimée et respectée, et aussi une femme à qui on demandera secours, car les hommes, Armande, les plus forts ont leurs heures de faiblesse, des heures où ils sont heureux d'avoir près d'eux une amie à qui on peut tout dire, certain qu'elle comprendra et pardonnera.
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Oui, un jour elle aimera Pierre, elle aime déjà ce mari qui s'occupe si peu d’elle, elle l'aime sans se demander si c’est d'amour. Elle l'aime tout simplement, elle est prête à faire ce qu'elle pourra pour, adoucir sa peine. Elle l'aime avec indulgence, dévouement, elle l'aime assez pour lui pardonner son insouciance et ce départ que bien des femmes considéreraient comme une insulte. Hier, il était triste mais confiant, et ses derniers mots permettaient tous les espoirs. Pourquoi est-il parti sans la revoir ? A-t-elle dit des choses qui l'ont froissé, a-t-il cru qu'elle voulait s'introduire dans un cœur qui appartient à une autre ? Non, Colette est l'aimée, elle a droit à la première place, et Armande n'a jamais pensé qu'il pourrait l'oublier.
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