Tanya Huff

S’essuyant les mains contre les cuisses, Torin traversa le camp et se dirigea vers le lieutenant, se demandant mollement quelle quantité de sang un pantalon réglementaire était censé pouvoir absorber.

La foule qui bordait les routes, sifflait, les désignait du doigt, et, de temps à autre, un groupe se mettait à pousser des youyous aigus. Cela n’avait pas l’air très amical, mais Torin était disposée à reconnaître que Ret Aslar connaissait son peuple mieux qu’elle : quand les H’sans acclamaient leur équipe, ils donnaient bien l’impression que l’on était en train de les écorcher vifs ! Même si certains membres du peloton semblèrent quelque peu agités quand le cortège s’immobilisa en bordure d’une vaste place, ils parvinrent tout de même à s’aligner sans le moindre incident.

La guerre, c’est le progrès, marmonna Glicksohn en reculant d’un pas. Voilà.

Puisque l’espace est vaste et en grande partie inhabité, on devrait pouvoir affirmer sans prendre de grands risques qu’il est possible, pour toute forme de vie susceptible de ne pas s’entendre avec d’autres espèces, d’éviter de perdre du temps en recherchant leur compagnie.

Elle ne ressentit pas la présence d'un général deux étoiles dans le bureau du capitaine comme une surprise agréable. D'après son expérience, quand les généraux ne tenaient plus compte de la hiérarchie et souhaitaient s'entretenir directement avec les sergents, ce n'était jamais bon signe. Et ce qui avaient le sourire étaient souvent les pires.

La Confédération s’était retrouvée en position de faiblesse. Les races qui en étaient membres n’avaient établi une présence interstellaire qu’une fois surmontée leur irrépressible envie de s’autodétruire et d’anéantir toutes les espèces étrangères qu’ils croisaient. De toute évidence, les Autres s’étaient lancés à la conquête de l’espace bien avant d’avoir atteint ce degré de maturité. Indéniablement, si elle voulait subsister, la Confédération se trouvait dans l’obligation de recruter quelques membres un peu plus agressifs.
Quand les vaisseaux de la Confédération avaient surgi du néant, les humains disposaient d’une station orbitale sommaire et venaient à peine de poser un pied hésitant sur Mars. Après avoir appris que les Autres se dirigeaient vers la Terre, et en échange de la fourniture d’une technologie relativement basique, d’après les normes de la Confédération, l’humanité avait rapidement été convaincue qu’il fallait qu’elle projette son appareil militaire dans l’espace. Avec autant d’entrain que des H’sans sur du fromage, elle s’était précipitée dans la guerre interstellaire.

— Si étrange que ça puisse sembler, je vous rappelle que la Marine est dans le même camp que nous, murmura-t-elle alors qu’ils se dirigeaient vers le capitaine de vaisseau Carveg. C’est un peu comme entre frères et sœurs : au fond, on se supporte. Quant aux civils, les espèces les plus anciennes nous prennent pour des sauvages parce qu’on est toujours prompts à se battre pour préserver les intérêts de la Confédération. Ils sont donc impressionnés dès que l’on fait preuve du moindre signe de sociabilité. Quelques bonnes manières, et ils sont sur le cul !
Il se tourna légèrement, et sa chevelure se souleva mollement.
Elle haussa les épaules.
— Ou sur leur filière de soie, peu importe.

Il étudia les mouvements de la foule en contrebas en gonflant légèrement son goitre.
— Et le combat va nous permettre d’étudier lezzz interacsssions sssosssiales interessspèces.
Torin haussa les épaules.
— Quand une situation est inévitable, autant en profiter pour en tirer le plus d’enseignements possible.
— Nous ne sssommes pas dezzz humains, sssergent-chef. (Il cessa d’observer la terrasse et porta son regard doré sur elle.) Pas plusss que des Kraïs ou des di’Taykans.
— Peut-être pas, mais vous appartenez à une espèce sociable dotée de forces armées qui aiment partager des boissons alcoolisées dans un cadre accueillant. (Elle haussa de nouveau les épaules.) Après tout, si ça marche comme un canard et ça fait un bruit comme un canard, on peut affirmer qu’il s’agit d’un canard.
Le mouvement des paupières internes du Silsviss lui donna momentanément l’air de loucher.
— Sss’est quoi, demanda-t-il, un canard ?
— Un oiseau aquatique de taille moyenne qui vit sur Terra.
Il ouvrit la bouche, se gardant manifestement d’exprimer ce qu’il avait sur la conscience, et il secoua la tête.
— Votre essspèssse est vraiment déroutante…

— … vraiment désolé, Votre Excellence, mais vous avez simplement de trop grandes mains pour pouvoir manier notre équipement médical.
— Et nous sommes trop lents pour pouvoir porter les brancards, contrairement aux Mictoks…
— Oui, Votre Excellence, j’en ai bien peur. (Il ne s’était pas agi d’une question, mais le lieutenant y répondit malgré tout.) Les brancardiers sont très vulnérables. Je n’aurais pas permis aux Mictoks de nous prêter main-forte s’ils n’étaient si rapides. Il en va de notre devoir d’assurer – à vous tous – votre sécurité.
— Oui…, soupira l’ambassadeur. À nous tous. Toute une Confédération de cultures anciennes se cache derrière la mort de ses membres les plus jeunes. (Se caressant les moustaches à l’aide d’une griffe brisée, il regarda par-dessus la tête du lieutenant, en direction des cadavres reptiliens.) Nous avons un point commun avec les Silsviss, je le crains : seuls les plus âgés d’entre nous semblent bénéficier d’une once de bon sens. (Il poussa un nouveau soupir et se tourna vers le bâtiment dans lequel ses congénères avaient trouvé refuge.) Vous nous direz, s’il y a quoi que ce soit que nous puissions faire, lieutenant Jarret ?

— Et toi, qu’est-ce que tu penses de lui ?
— Les gars ont cessé de jeter des coups d’œil vers toi quand il leur donne des ordres. Ça me suffit.
— Eh bien, si t’es content, ça me va !
— Je le serais encore plus si j’avais deux ou trois bières par jour, des nuits de douze heures et la chance de jouer contre Ressk au poker fermé.
— Pourquoi Ressk ?
— Parce que les Kraïs sont incapables de bluffer.
— C’est certainement pour cette raison qu’ils ne jouent pas très souvent.
— Probable… (Étouffant un bâillement du revers de la main, il désigna de l’autre le centre du camp.) On dirait qu’on a besoin de toi. Je me demande pourquoi il a l’air si content de lui…
— Il est du matin. C’est l’un de ses principaux défauts. S’il s’agit d’autre chose, je te le ferai savoir.

— On prétend qu'il est possible de juger une civilisation au respect qu'elle accorde à ses défunts.
— Ah ouais ? (...)
— Sur Dornage, si le mort est issu d'une grande famille, un enterrement peut durer plusieurs jours. (...)
— Ça ne m'étonne pas.
— De quelle façon les Kraïs traitent-ils leurs morts ?
— On les fait cuire et on les mange.
Qui Réfléchit Beaucoup continua un long moment à marcher en silence.
— Et c'est un signe de respect ? finit-elle par demander.
— Eh bien, je dois dire que ça dépend pas mal de celui qui cuisine.

Haysole est un fouteur de merde. Il est bon au combat, mais quand il n’y a personne qui lui tire dessus, il s’ennuie, et il se retrouve aussitôt avec trois jours de corvée de chiottes.

— C’est toujours agréable d’avoir des toilettes propres, fit remarquer Amanda.

Les romans ont une désastreuse influence sur les jeunes femmes.

Vicki ne parvenait pas à se souvenir de la dernière fois où elle s'était sentie aussi vivante. Ce qui, comme je suis maintenant un membre avec carte des zombies suceurs de sang, constitue en soi une impression fort intéressante.

— Vampire - ses yeux clairs semblaient plus argentés que gris. Tu peux le dire, Mike. Ça ne heurtera pas ma susceptibilité. Une suceuse de sang. Une rôdeuse de la nuit. Une créature des ténèbres.

Grandiose , nous pouvons plier l'espace , mais nous ne pouvons pas améliorer la ceinture sur le siège du tracteur de mon père .
Great , we can fold space , but we can't improve on the seat belt my father tractor .

Envoyée en mission par le général Morris, et cernée par un ennemi en surnombre tout en essayant de garder un groupe de civils en vie. Elle avait l'impression d'avoir déjà vu ça quelque part.

Comme dans la vie, les morts en simulation sont inutiles si on en tire aucune leçon.

- De quelle façon les Kraï traitent-ils leurs morts ?
- On les fait cuire et on les mange.
- Et c'est un signe de respect ? Finit-elle par demander.
- Eh bien, je dois dire que ça dépend pas mal de celui qui cuisine.

....t'en as déjà vu un réussir à se lever suffisamment vite pour se gratter le cul avant que sa démangeaisons disparaisse ?