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Critiques de Theodor Mommsen (4)
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Histoire romaine

Ayant décidé de lire au moins une oeuvre de chaque auteur / autrice ayant été couronné.e du prix Nobel de littérature, je m'attèle à la lecture des premiers lauréat.



Après Sully Prudhomme, dont j'ai trouvé la lecture ennuyeuse, mais qui présentait l'avantage d'avoir des ouvrages très courts, je me suis attaquée au second lauréat : Theodor Mommsen, lauréat en 1902. Cette fois, le défi est très différent. Plus question de poésie (encore que) mais d'histoire.



Car Mommsen est un historien allemand. C'est un savant à multiples facettes spécialisé dans la Rome antique. Il a écrit des milliers de pages sur des sujets comme la monnaie, la papyrologie... qui n'est pas l'étude des grands pères mais la branche des études classiques qui déchiffre les documents grecs et latins provenant de divers sites de l'Égypte et surtout en exploite les données... Bref un professeur émérite.



Son livre sur l'histoire de Rome fait plus de 1500 pages. Il se compose de 4 volumes. Je vous livre ici les notes sur le premier tome. Je reviendrai compléter lorsque j'aurai fini les tomes suivants.



Dans ce premier volume, il est question de la création de Rome dans un temps fort éloigné où existaient des rois : les Tarquins. Dommage pour Romus et Romulus mais ce n'est qu'une légende.



On suit donc Mommsen qui relate comment cette ville s'est peu à peu créée. L'ajout de 2 communes puis de différentes familles. C'est un ouvrage extrêmement détaillé, très précis. Même si régulièrement l'auteur mentionne que les sources ne sont pas toutes précises ou prêtent à caution. Il justifie ses conclusions en expliquant les hypothèses émises. Il fait mention régulièrement à la linguistique pour expliquer les rapprochements. C'est fascinant pour plusieurs raisons.



D'abord parce qu'il cite certains éléments en grec et en latin sans traduction. Cela présuppose donc que le lecteur, la lectrice saura lire et comprendre ces extraits. C'était sans doute le cas fin du XIXe, début du XXeme siècle, mais aujourd'hui sans google traduction, difficile de comprendre.



Ensuite suivre les migrations des différents peuples en suivant l'évolution de la langue m'a toujours impressionnée.



Dans ce livre, on découvre des peuples dont j'ignorais l'existence. Je connaissais les Etrusques, les Sabins (à cause de l'enlèvement des Sabines) , mais pas les samniques, les Ombriens ni les Japyges. On découvre l'influence de l'Orient.



Mommsen narre le rôle des différentes collines (Palatin, Capitole, Aventin, ...) au bord du Tibre.



Des chapitres sont consacrés à la justice, la religion, l'agriculture, l'art tous au service de l'état. L'importance et la place du père.



L'influence d'abord des phéniciens puis des grecs à travers l'installation de

comptoirs. Il est question de hellénique et de Grec.



Mommsen a un style parfois très poétique et il y a des envolées lyriques.



"Les traditions venues jusqu'à nous avec leurs noms de peuples défigurés, avec leurs légendes confuses, ressemblent à ces feuilles desséchées, dont nous avons peine à nous dire qu'elles ont été vertes un jour. Ne perdons point notre temps à écouter le bruit du vent qui les soulève,

et des interminables discussions à l'aide desquelles on s'ingénie à classer par ordre ces échantillons de l'humanité, les Chones, les 0enotriens, les Sicules et les Pélasges."



Et si Mommsen admire les Romains, il n'en est pas pour autant dithyrambique systématiquement.



C'est un livre dense mais fort intéressant.



Je ne sais quel est sa place dans l'histoire actuelle et si Mommsen est toujours une référence? Est ce que certaines de ses hypothèses ont été infirmées ou confirmées par des travaux plus récent mais dans tous les cas, ce fut une lecture exigeante mais passionnante.





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Histoire romaine

Il n'y a vraiment que mon intérêt pour les Nobels qui a pu me lancer dans la lecture d'un historien allemand spécialiste de l'Antiquité. Si c'est bien de littérature qu'il s'agit, la définition en a varié avec le temps. Au début du XXème siècle, il apparait normal de décerner ce prix à un historien qui n'eut pas d'autre spécialité ou écrit qu'historique. Aujourd'hui, c'est Bob Dylan et ses chansons que l'Académie a récemment distingué. Comme quoi il est faux de dire que les grandes institutions sont immuables et ne savent pas s'adapter à leur époque.



La lecture de Mommsen reste malgré tout agréable, passé l'austérité de certains passages. On sent chez lui la volonté d'être exhaustif tout en cherchant à rétablir parfois une vérité que les légendes ont parfois écorné. Il ne se prive pas d'ailleurs de critiquer ses confrères parfois trop prompts à croire les belles histoires de l'Histoire.



Sa volonté de parler dans ce premier tome de tout ce qui a fait la naissance de Rome, pas seulement l'aspect politique mais également les divers aspects de la société (droit, économie, langue, agriculture, arts, écriture) en fait également un historien moderne et il mérite en ce sens le Nobel qui lui a été décerné.



Cela reste malgré tout bien daté et ne correspond pas totalement aux canons des Nobels de notre époque où on cherche avant tout l'originalité, la voix singulière, la révolte contre l'ordre établi.
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Manuel des antiquités romaines

Il est au taquet, Mommsen (Nobel 1902). À son époque, il devait sans nul doute être le plus grand des spécialistes de la Rome antique. Son érudition, son intime connaissance des auteurs latins sont renversantes.

Bon, ceci dit, il faut s’accrocher pour le lire.

Moi j’aime ça, l’Antiquité. Rome, c’est passionnant. Mais pour l’enseigner à des sixièmes ou pour aller visiter le Forum républicain, franchement... vous pouvez peut-être vous dispenser de lire Mommsen : c’est vraiment très, très pointu.

Et avec des mots compliqués en plus, comme désidémonie et obnuntiation, vous voyez le style.

Si vous y tenez vraiment, vous pouvez le lire en ligne. Mais bien sûr, j’ai profité de l’occasion pour réclamer, à la "réserve patrimoniale 19ème siècle" de la médiathèque, l’exemplaire de 1892, et (après m’avoir fait laver les mains) une aimable bibliothécaire me l’a apporté dans un rouleau de velours rouge, avec une sorte de boudin en velours rouge itou pour marquer les pages. On est jaloux, hein ?

Mais comme peu de vous vont aller le lire, au moins je peux rédiger une longue critique sans craindre de divulgâcher.

Mommsen traite de la magistrature romaine, ce que recouvre le mot magistrat, dans quelles circonstances, dans Rome, "Urbs Roma" comme à l’extérieur, de la monarchie à la République.

J’avoue avoir survolé les chapitres Commandement militaire ou Droit de coercition...

Par contre j’ai lu avec grand intérêt la partie "Émoluments", où l’on apprend que le magistrat peut recevoir pour ses frais, esclaves, frais de transports par terre et par mer, "Mobilier et équipement de voyage". Mommsen cite un magistrat ayant reçu 18 millions de sesterces pour aller passer deux ans en Macédoine. Faut pas abuser non plus, "s’il excédait la mesure il pouvait être poursuivi pour concussion". Il y a toutefois semble-t-il eu de "scandaleux abus". (C’est à peine croyable, lorsqu’on compare avec la probité de nos personnalités politiques actuelles…!)

Mais ma partie préférée a été celle qui concerne une autre tâche des magistrats romains, à savoir : lire les auspices. Ceux-ci sont de 5 sortes : vol des oiseaux, autres animaux, ciel, poulets (oui, oui, poulets) et sinon tout le reste.

Pour les auspices du ciel, sachez que "L’éclair est tenu pour un signe favorable quand il est dirigé de gauche à droite." Vous y ferez gaffe, maintenant.

"L’appétit des poulets" est très utile également pour connaître la volonté des dieux (on emmenait des poulets en cage lors des campagnes exprès pour ça) : s’il laisse tomber une graine de son bec en picorant, c’est tout bon !

Pour la 5ème catégorie d’auspices, on fait feu de tout bois : la chute d’un objet dans le silence, une crise d’épilepsie dans l’assistance, aïe, pas bon.

Tout l’intérêt, pour les magistrats, c’est qu’ils peuvent ainsi (et ils l’ont fait, c’est attesté) mettre fin à toute contestation venue du peuple en lui assurant que non non, c’est pas le bon moment pour manifester car les auspices sont défavorables. Là aussi, on peut faire un instructif parallèle avec la politique au 21ème siècle, non ?



Challenge Nobel
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Histoire romaine

Sans aucun doute un livre essentiel, mais essentiel pour qui? Un énorme pavé, totalement indigeste, qui ne peut plus se lire aujourd'hui. En tout cas pas par un amateur. On croule sous les détails, on ne sait plus où on en est, on ne comprend plus qui est qui. Bref, une épreuve.
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