Après (ou avant, au demeurant peu importe) l’escargot, voici du même auteur et dans la même collection, le pissenlit. Celui-ci fonctionne comme celui-là, un petit cahier, à la belle couverture de registre ancien qu'un élastique noir referme, étiqueté à l'ancienne, des pages dépliables, bourrées d’illustration, rigolotes ou savantes… Malgré l’humour et la dérision, pour ne pas se laisser aller à être sérieux, l’auteur n’oublie jamais les références culturelles, celles que l’on découvre incidemment et qui, parce qu’elles n’ont pas l’objectif de convaincre, demeurent, comme un rappel stimulant de l’essentiel qui persiste. Ici, l’homme de Vitruve vous accueille, décoré… de pissenlit. Au même titre que la Joconde à la moustache de Duchamp, c’est la caricature transgressive qui nécessite, outre un esprit ouvert, l'indispensable culture. Etymologie, expressions populaires, coutumes mais aussi cycle de vie, pollinisation et pollinisateurs et quelques précisions botaniques indispensables. Ainsi le pissenlit n’est-il pas fleur mais capitule et d’expliquer comment, et de quoi, il se compose, ce qui donne l’impression, à l’observateur débutant de former une simple fleur. A nouveau, Dedieu choisit des sujets triviaux au possible. En saisissant sa lorgnette, avec esprit et malice, par l’autre bout, il nous conduit à changer de point de vue et à faire apprécier le génie de la nature dans l’humble banalité de ce que nous ne voyons plus.
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C’est moins un livre qu’un petit cahier, à la belle couverture de registre ancien qu’un élastique noir referme précieusement. Etiquetté à l’ancienne comme dans un cabinet de curiosité, ce libre revendique de n’être justement qu’« un petit carnet de curiosité ». Effectivement, il est moins un livre documentaire et documenté qu’un carnet de terrain que l’on composerait au fil de ses observations et de ses découvertes, en bon naturaliste de terrain qu’il propose d’être. C’est ce que dit, en contrepoint, ce livre surprenant, allez voir, là-bas, dehors, là où il pleut, là où il fait beau, dans les prés, dans les bois, sur les chemins, loin de la télé et du canapé. Les pages sont devenues un dépliant cartonné, bourré d’illustrations rigolotes ou savantes, de montages, de collages, de photos et de dessins au trait. A travers ces mille façons d’illustrer, l’auteur aborde, sans se prendre au sérieux mais avec minutie, anatomie, reproduction, régime alimentaire… Autant de petites touches qui au final composent un tableau pas banal sur une espèce ordinaire pas si banale au final.
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Messieurs foumi et escargot enquêtent sur la disparition du mari de la Mante religieuse. Pour ceux qui connaissent un peu cet insecte, vous vous doutez que ça ne se termine pas super bien pour ledit mari...
Si les illustrations manquent un peu de gaieté et de détails, l'histoire est bien trouvée et pédagogique. Le format policier-documentaire est une très bonne idée pour un album jeunesse.
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Entrez dans "L'étrange zoo de Lavardens" , vous y découvrirez une ménagerie plutôt particulière.
Dans cet album couleurs sepia de Thierry Dedieu, j'ai découvert un monde étrange où les animaux sont peu à peu humanisés. L'histoire en elle-même est intrigante et pousse à la réflexion sur l'exploitation animale et sur l'humanisation constante. Mais le vrai talent de Thierry Dedieu se retrouve dans les dessins. Ils peuvent être dérangeants mais il est difficile de ne pas être admirative/admiratif devant ce travail de minutie et de jeux d'ombres. Si cette histoire ne vous tente pas, feuilletez au moins ce livre pour les illustrations.
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"Pour 9 mois de patience et 12 heures de souffrance
Cadeau
Pour tant de nuits de veille, surveillant ton sommeil
Cadeau
Pour les tours de manège, les jouets, le collège
Cadeau
Et quand on fait le tour, le total de mon amour
C'est cadeau." Marie Laforêt
Un petit bonhomme de neige part jusqu'en Laponie, afin de rencontrer le Père Noël, avec un cadeau: des grelots pour le traîneau de rennes et des cookies pour son voyage, dans son baluchon.
Il se perd très vite dans la forêt (pardon, Marie!) Pas de boussole, ni de GPS "Il marcha, trébucha, glissa"...
En chemin, il rencontre des animaux : un corbeau, un cerf... et un ours qui lui demandent des choses en échange du chemin à suivre...
-"C'est le prix à payer pour aller plus loin!"
Le petit bonhomme de neige perd ses affaires au fur et à mesure: ses cookies, ses grelots, son chapeau, la carotte qui lui sert de nez, son écharpe rouge. Et il va même chanter des comptines pour pouvoir continuer...
Enfin, enfin, le petit bonhomme trouve le Père Noël, mais il n'a plus rien...
-"Sache petit bonhomme de neige que lorsque je donne un cadeau, je n'attends rien en retour". Fit le Père Noël qui lui donne un petit cadeau.
"Le petit bonhomme de neige ne put s'empêcher de lui offrir en retour, son plus grand sourire."
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C'est une fable, oui. Qui commence doucement:
Le seigneur des oiseaux somnole paisiblement sur son royal perchoir.
Soudain vient se percher, sur la branche d'un arbre voisin, un pinson,
lequel a vue sur le château.
L'oiseau minuscule remarque aussitôt
les ors et les scintillements
auréolant l'oiseau couronné.
Sautant de branche en branche,
le petit se rapproche du gros jusqu'à l'interpeller...
S'ensuit alors une série de questions qui pourront faire réfléchir sur la propriété, l'hérédité, le respect... le petit va soumettre le roi à un interrogatoire en bonne et due forme on l'on comprendra qui est le plus asservi et que la liberté est la plus belle des "possessions". A n'en pas douter, un album de grande qualité.
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Un hommage avec une minute de silence, en appréciant ces superbes dessins, à la mémoire de nos arrières grands-pères courageux. En ce qui me concerne, il s'agit de mes grands-pères car si ce livre est classé en jeunesse, il convient à toutes les générations. Pas de textes, à part la lettre en fin d'album, mais les dessins suffisent, pas de besoin de mots pour ressentir la dureté de cette guerre.
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C'est un thème qui m'est cher: les animaux qui vivent en ville.
Toute une faune sauvage s'est adaptée au milieu urbain, ici à Paris. Des oiseaux, des souris bien sûr et même des renards... cela paraît à peine croyable.
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Malgré les provocations, ce samouraï reste de marbre.
Dans des teintes jaunes et orangés, Dedieu raconte une histoire de patience et de contrôle de soi pour le bien de tous. Le texte est tout en haïkus.
C'est un album original prônant la sagesse et la paix.
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Un livre qu'on a lu et relu avec notre fille de trois ans avec toujours le même amusement. C'est un plaisir partager par les enfants et les adultes.
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Que serait notre vie sans culture ?
Quelle saveur aurait-elle ?
Pour continuer à respirer et à vivre : lis et passe à ton voisin
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De magnifiques dessins et une belle plume au service d'une histoire détestable.
Une reine sacrifie sa fille afin que son fils puisse vivre. La princesse est bannie, moitié humaine, moitié bête sauvage dans la forêt, pour échapper à l'inceste, et pour que son frère continue à vivre la vie de château.
Jamais je ne lirais une telle histoire à mes enfants. Et c'est bien la première fois que je censure.
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Six haïkus illustrés avec tendresse sont présentés dans ce grand et bel album pour ravir les sens des bébés. Thierry Dedieu a écrit ces haïkus en lien avec la saison automnale, inspirés probablement de ses balades dans la nature, qu'il décrit avec poésie et douceur. Il a par ailleurs fait l'expérience de la lecture de ses textes et de la présentation de ses illustrations à des touts-petits. Succès garanti ! Bébé adore car il peut observer les formes en noir et blanc sur un format très grand, ce qui laisse la place à l'exploration !
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Avant les vacances j'avais demandé à ma bibliothécaire de me faire une petite sélection, et elle m'avait proposé celui-ci! Nous n'avions pas encore de grands livres pour les petits, et c'est un format que ma fille a adoré, elle qui adore se mettre debout dès qu'elle le peut !
Un prédateur a repéré sa proie, s'apprête à la dévorer... mais heureusement, une petite main arrive pour lui faire des guilis, laissant ainsi la proie s'enfuir !
Le principe est amusant, ça fonctionne super bien. Ma fille adore les matières à toucher, et la petite fenêtre qui s'ouvre sur la page suivante, elle a tout de suite compris le système. A tel point que j'avais à peine le temps de lire la double page !
Un bon moment à passer avec son enfant, qui participe à son éveil et sa motricité, et qui peut bien sûr se terminer en séance de guilis en famille !
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J'adore vraiment cette collection qui est destinée à priori pour les 0 à 3 ans. Cependant, l'illustrateur met beaucoup d'humour (la tête de la poule), la comptine est populaire, les illustrations sont grandes. Cet album amusera également les plus grands.
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Le grand livre coup de coeur ma fille dès 7 mois. On l'a lu des dizaines de fois par jour. À 13 mois, c'est encore un des livres qu'elle sort le plus de sa bibliothèque ! Un énorme coup de coeur.
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Un Donald, un canard bizarre a changé d'avis et promeut le port du masque, dorénavant.
Ou je me Trump?
Même pour les palmipèdes ?
Dans le Zoo de Mr de Lavardens,
pour préserver leur pudeur et leur anonymat, les animaux du zoo refusèrent de paraître à poil, ou à plumes...
Ils se mirent à porter des... masques!
En fait, les animaux l'ont réclamé, voyez pourquoi?
"Dès lors, l'étrange zoo de Lavardens ne désemplit pas".
Les visiteurs purent admirer des créatures, semblant sortir d'un livre pour enfants.
Une girafe à tête de Rhinocéros,
un gorille-tigre, une biche-toucan...
"Venus du monde entier, les photographes rivalisaient d'ingéniosité pour produire les meilleurs clichés."
Un grand merci à Mr Frédéric Marais, pour sa collection de photos et de cartes postales du début du siècle.
Je vous présente la tortue-girafe, le kangours, le manchimpanzé...
Une photo, couleur sépia, nous montre une fillette qui se promène sur un croco-chameau.
L'auteur précise qu'aucun animal n'a été blessé, dans ce zoo unique. Mais voici de véritables animaux bizarres (en plus du Donald décoloré d'Amérique):
la fourmi-panda, la grenouille violette d'Inde, le papillon caniche du Venezuela...
Un récit fantasmagorique, (voilà que je fais comme Mr de Lavardens) qui bouscule les préjugés, entre vrai et faux, onirisme et réalité.
Ce Zoo a vraiment existé ?
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