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Citations de Thomas Owen (30)


Lorsqu'il ya quelques mois, le feu du ciel frappa une fois de plus la maison, l'éclusier François Boncoeur, fils de Joseph, décédé entre-temps, découvrit une petite tête et un bras minuscule dans la pièce basse où l'eau avait été pompée pour faciliter la réparation des
dégâts.

Sur le pavement humide, ces débris dérisoires, venus on ne sait d'où, étaient ceux d'une poupée de porcelaine au visage blafard et aux cheveux roux. Il mit ces étranges choses dans une petite caisse et s'en fut enterrer discrètement celle-ci au cimetière de Morville, derrière le calvaire de béton où des gens parfois jettent, par facilité, des bouquets fanés.

Les rares initiés se sentirent soulagés qu'ait été accompli ainsi un rite qui ne s'était que trop fait attendre. Ils considérèrent que le sortilège était désormais conjuré et que le feu du ciel ne viendrait plus jamais frapper la maison située au point précis où se rencontrent la route de Pont à Crans et le canal des Ayguières. Il faudra sans doute attendre vingt ans encore pour voir s'ils ont dit vrai. Mais, voyez-vous Monsieur, nous ne serons plus là pour le savoir.
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D'abord tout est simple, anodin, tranquille... Une auberge paisible au bord d'une route, une boule noire sur le parquet, une vieille assise dans un jardin public... Et puis quelque chose s'insinue dans la banalité quoitidienne et, petit à petit, les formes changent, les objets basculent, les visages se transforment : tout devient trouble, sournois, inquiétant. Et soudain, s'ouvrent les portes du néant.
C'est alors que surgit la Peur...

(4ème de couverture édition originale 1972 Marabout Fantastique)
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C’est beau un motard. Vu de près, hors de la route. C’est étonnamment humain. Privé de sa carapace de cuir, c’est un autre être, soudain plus accessible, plus vulnérable peut-être, comme – proportions gardées – une crevette décortiquée.
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Bella Van U.. était de ces âmes généreuses qui, d'avoir donné à d'autres raisons de compter sur elles, se trouvent un beau jour engagées, malgré elles, dans une espèce de responsabilité permanente et sans limite. "Vous avez tant fait déjà !" leur dit-on. Et c'est presque un reproche. Ne pas faire davantage apparaît comme une trahison.
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C'était une réception très mondaine et Manuel Valados entra dans cette foule élégante, comme un roi, la main haute en signe de bienvenue à tous, un large sourire éclairant son masque volontaire.
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Elle demeure là, hébétée, devant ce corps à présent immobile. Tandis que le sang fait une tache grandissante sur la carpette en haute laine blanche, sa raison peu à peu l'abandonne. Elle se retourne vers le lit et sanglote longuement, le visage dans l'oreiller.
Puis elle se lève, téléphone à la police. Elle donne son nom et son adresse. Elle dit :
- Venez vite, il y a un petit garçon tout nu qui est mort dans ma chambre.
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Owen arrive en pente douce à la peur, il prend le lecteur par le bras pour une promenade innocente, dans l'intention perverse de lui fausser compagnie une fois face à l'épouvante.
Jean Ray.
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Thomas Owen
Un des Maîtres qui m'a fait découvrir l'unviers Fantastique étant ado.
Un style que j'ai par la suite toujours privilégié, et des univvers toujours plus ... intéressants les uns que les autres tant les déclinaisons sont infinies.

Un tout grand merci donc à Thomas Owen d'avoir largement contribuéà mbien remplir a bibliothèque dans un premier temps, et dans l'amour de la lecture dans un second !
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LA TRUIE

- Vous jouez avec nous ?
- D'accord. Mais en quoi consiste le jeu ?
- C'est un secret
- Mais encore ?
- Le gagnant emporte le droit d'aller voir la truie.
- Qu'est ce que c'est ?
- on le sait si on gagne.
La mise était modique. Arthur Crowley tenté. Il joua, gagna et fut ovationné.
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Ma tante s'est fait un bonheur à elle... Vous comprenez ce que cela veut dire... Elle s'occupe de bonnes oeuvres... et de moi... Entendez par là que je suis en somme le personnification de sa bonne action quotidienne... Je suis la nièce à charge, la parente pauvre-type... La compagne, le souffre-douleur, la servante, celle qui doit payer de reconnaissance avec un grand R le droit de vivre obscurément dans le foyer banal et étriqué de ses bienfaiteurs... avec un grand B. (page 193)
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LA TRUIE

Dans le fond, une porte basse. La porcherie, sans aucun doute. Il tira un loquet et poussa doucement.
Une odeur d’étable lui sauta au visage et le faisceau de sa lampe, projeté dans l’ombre de ce lieu, lui révéla sur la paille blonde une masse rose pâle qu’il distingua mal tout d’abord. Mais il dut bientôt se rendre à l’évidence. Il y avait là, couchée en chien de fusil, une femme nue, sans âge, avec une tignasse blonde, des épaules grasses, un gros derrière mou.
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Elle est blonde, un peu rousse, avec des cheveux très beaux, très riches, lourds d'une sensualité inexplicable. Avec ça des yeux rieurs, subitement tristes parfois, quand elle ne se croit pas observée. Une bouche - ah! pour ce qui est de la bouche, je ne vous dis que ça! - à mordre dedans en pleine église. Des épaules rondes.
Le reste aussi. Taille moyenne. Pas grande, pas petite. Un drôle de petit derrière qui a l'air de vous faire des clins d'oeil lorsqu'elle marche. Et des jambes ! Belles comme des larmes.
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Le fantastique, tout fantastique
qu'il soit, est évident. Mieux : naturel.
Louis VAX
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Elle sentait quelque chose de mauvais monter du plus profond de son âme et la confirmer dans sa résolution. Ce serait aujourd'hui ou jamais.
Le petit homme était tout près d'elle . Il ne la dépassait pas de beaucoup par la taille. Il sentait l'eau de Cologne. Il riait un peu sottement.
- Ma petite belle ! dit-il en tendant doucement la main vers son visage, comme tes yeux sont noirs et méchants !
Il y eut, dans cet instant où Sabine réfléchissait une dernière fois, je ne sais quoi qui n'a pas de nom, mais qui rend tout possible.
Oui, vraiment. Ce serait aujourd'hui...
Elle fit à deux reprises le geste avec une promptitude de petit fauve et le vieil homme porta vivement les mains à son ventre. Il contint un gémissement et se plia en deux. Son visage avait pris, une expression poignante d'étonnement et de réprobation.
Sabine en fut toute remuée. Elle tenait toujours son arme à la main. A la lumière intermittente de la lampe, elle regardait le sang qui noircissait la lame, qui souillait sa main, qui avait coulé sur son poignet. Elle voyait le vieillard touché à mort se recroqueviller littéralement et se laisser sur le sol, résigné aurait-on dit, comme si tel avait été depuis toujours son destin.
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Triste, angoissante, pénible nuit ! La campagne, à certaines heures, sait être tragique et poignante. Dans le ciel, très bas, très lourd, passaient d'énormes nuages aux formes extraordinaires, étirés, déchiquetés, traînant à leur suite des lambeaux d'eux-mêmes au travers desquels on pouvait entrevoir par instant une lune blafarde, malsaine comme un ventre de poisson mort.
Le vent soufflait par à-coups, avec de brusques colères. Un vent tiède, humide et sournois, qui arrachait des feuilles aux peupliers geignants, secouait méchamment les haies, faisait courir sur la rivière noire des rides désordonnées qui se poursuivaient, se croisaient, allaient mourir ensemble dans les roseaux bruissants.
Une nuit de mauvais présage. Une nuit de poète maudit ou de sorcière.
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On perçut un rire de femme, un clapotis et un martin-pêcheur passa rapide, au ras de l'eau, bien comme un oiseau publicitaire.
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Chacun de nous est un désert.
François Mauriac
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"C'est une bien vilaine maison", pensa-t-elle.
Une maison peu engageante, presque hostile. Etroite et haute. La porte avait été peinte en vert, il y a très longtemps. La pierre du seuil était noire, incurvée par l'usure. Au ras du sol, une fenêtre obscurcie d'un grillage serré. Plus haut, hors de portée de la main, une autre fenêtre, puis deux autres encore, une à chaque étage, garnies de pauvres rideaux défraîchis.
"Une vraie maison pour ça...", pensa Donatienne.
Une maison grise et noire.
Une maison cariée. Une maison lépreuse, pourrie, malodorante. A l'intérieur, cela devait sentir l'eau de vaisselle, la graisse froide et l'égout.
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Des fantômes...Vous trouvez étrange leur tenue, comme la mienne? Pourquoi donc? Le spectre de blanc vêtu n'a jamais existé que dans les livres. Il n'y faut point croire. Les chaînes, les gémissements? Théâtre d'outre-Manche ! Moi qui vous parle, j'ai étudié sérieusement la question. Depuis que j'ai rejoint nos amis, il y a dix ans exactement, j'ai eu l'occasion d'écouter et d'observer. Pourquoi les fantômes se ridiculiseraient-ils en portant l'uniforme de leur état? Les assassins ont-ils un costume d'assassin? Les escrocs ont-ils un costume d'escroc?
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Je le regardais fasciné. C'est beau, un motard. Vu de près, hors de la route. C'est étonnamment humain. Privé de sa carapace de cuivre, c'est un autre être, soudain plus accessible, plus vulnérable peut-être, comme - proportions gardées ! - une crevette décortiquée.
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