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EAN : 9782730403931
Nouvelles Editions Oswald (30/11/-1)
3.84/5   37 notes
Résumé :
"Cérémonial nocturne" est, par excellence, un livre qui dérange -- le livre du trouble et du frisson -- et si de temps à autre, l'humour y transparaît, c'est l'humour le plus noir, celui auquel on tente vainement d'échapper et qui débouche dans les inavouables de l'âme humaine...

On trouvera ici 17 nouvelles fantastiques composant ce nouveau recueil de Thomas OWEN (première publication en 1966 aux Editions Gérard and C°, Verviers) :

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'ombre de Jean Ray flotte au dessus de ce recueil. Thomas Owen, son auteur, était l'un de ses amis. Il nous livre un ouvrage réalisé presque "à la manière de ...".
"Cérémonial nocturne" contient 17 histoires originales destinées à faire frémir !
Elles sont toutes assez courtes, rapides et efficaces.
La dernière, "Étranger à Tabiano", plus longue, fait, elle, un peu moins d'une centaine de page.
La plus remarquable de ces nouvelles, dont la fin est faite d'un épilogue assez embrouillé et presque incompréhensible, s'intitule : "au cimetière de Bernkastel".
Thomas Owen y met en scène son ami et condisciple Jean Ray.
L'auteur assure de la véracité de l'histoire et y décrit le légendaire maître gantois du fantastique.
Il se lance, en compagnie du "grand bourlingueur cynique" à la recherche d'Esther von Schaefer, une gentille petite garce morte aux environs de la révolution bourgeoise et qui a bu sans doute plus de sang humain que celui-ci n'a bu de whisky, ce qui n'est pas peu dire !
Le ton du recueil est donné.
Malheureusement, il ne suffit pas d'évoquer Jean Ray pour livrer un chef d'oeuvre fantastique. Les textes sont assez bons dans leur ensemble, mais aucun ne fait saillie. le recueil, fait d'ambiance, ronronne sans jamais rugir.
Refermé, il est assez vite oublié.
Aussi pour me faire plaisir, j'ai ressorti un ancien numéro* de "Fiction", paru en mai 1964 et entièrement consacré à Jean Ray.
La nouvelle de Thomas Owen fait partie de son sommaire somptueux.

* "Fiction" n° 126 "spécial Jean Ray" paru en mai 1964

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Il est malaisé de faire une critique sur un recueil de nouvelles, mais j'ai été englouti dans ce livre, principalement à cause d'une nouvelle. Mais avant de plus m'avancer plus en avant dans ce livre je vais d'abord faire une halte pour mieux apprendre qui est cet auteur pas forcément connu à notre époque. J'y ai réfléchi plusieurs minutes mais synthétiser tout l'art d'un homme en quelques phrases est une tache ardue. Je vais donc citer Christophe van de Ponseele qui en quelques lignes résume parfaitement ce que j'ai ressenti en lisant ses nouvelles :

« Thomas Owen, en ses récits, procure cette sensation montante d'angoisse, de mystère insoutenable pour souvent dans les dernières lignes produire une chute à vous couper le souffle. Mêlant adroitement les figures de mort aux figures de sensualité, ses histoires se savourent comme autant de plaisirs sans cesse renouvelés. Ne délaissant pas une certaine pointe d'humour (Le petit fantôme, in Cérémonial Nocturne), il nous invite surtout à entrer dans un monde d'effroi au décor horriblement réel. »
Ces quelques phrases vous permettrons d'emblée de comprendre ce recueil.

Passons maintenant au livre. Constitué de 17 nouvelles variant de 2/3 pages à une vingtaine, excepté une qui monte à plus de 80 pages, qui se trouve être la clé de voûte du recueil, mais nous y reviendront plus tard. Je vais pas m'attarder sur toutes les nouvelles, seulement vous dires lesquelles m'ont le plus emporté : La fille de la pluie, Les lectures dangereuses, Who in am abend ?, La tentation de Saint Antoine. Dans la fille de la pluie un homme séjournant dans un hôtel dans le nord de l'Europe, rencontre sous une pluie torrentielle une jeune fille, les mains en sang qui l'entraîne vers un château abandonné. En une dizaine de pages Owen, mêle l'étrange, l'épouvante mais aussi l'humour : L'homme s'adressant à la femme, au moment où il aperçoit le sang sur ces mains :

« - Vous avez du sang sur les mains …
- Oui. C'est excellent pour la peau. le sang et la pluie la rendent très douce »

Wohin am abend ? (Où aller le soir?) et lectures dangereuses sont tout autant intéressante, et raconte respectivement la rencontre d'une femme avec un vieil homme qui l'emmène retrouvé dans un bar son ancienne amour, mort 5 ans plus tôt, et lectures dangereuses, un homme lisant un livre dont l'histoire se densifie au fur et à mesure des relectures. En ce qui concerne La tentation de Saint Antoine, je peut difficilement vous le résumé sans tout vous raconter, je peux seulement vous dire que j'ai beaucoup ri en lisant cette revisitation de cette scène biblique, même si je ne suis pas totalement sûr que ça soit vraiment le but de l'histoire.

Mais c'est en commençant Étranger à Tabiano que je me suis pris une claque magistrale. Je vois cérémonial nocturne comme un joli cadeau, avec un papier cadeau succulent, constitué des nouvelles précédant étranger à Tabiano. Elles font monter le plaisir, excite l'impatience, s'amuse à titiller la curiosité et là le cadeau débarque avec douceur, une barque dérivant sur un lac calme enfoncé dans le brouillard. C'est avec l'arrivé du héros dans cette barque dans une société jusque-là inconnue, que commence le début d'une étrange expérience littéraire. L'histoire commence comme un récit ethnologique, le narrateur est un aventurier archéologue fasciné par les sociétés méconnus, il va donc tout d'abord se contenter de décrire ce qu'il voit. Subtilement s'impose des détails magiques, des détails qui donnent des frissons. À ce moment-là, l'histoire bascule et on passe de la passivité à l'activité, tant au niveau du peuple qui subit la vie, du héros qui se contente de décrire ce qu'il vit et du chef de l'État, le Grand Malicieux, qui jusque-là ne passe son temps qu'à montrer une image positive de sa société.

En gros ce livre est un régal, pour les personnes qui aime avoir peur, qui aime être dérangé, mais Étranger à Tabiano peut trouver un public encore plus large tant l'histoire est ambitieuse et surtout à quel point elle est aboutie.
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On jurerait là une descendance précoce du "Grand Fantastique" intime que mit au monde le "novelliste" polonais Bruno SCHULZ ("Les boutiques de cannelle" [1933], "Le sanatorium au croque-mort" [1936])...

Publié pour la première fois en Belgique en 1966, le recueil "Cérémonial nocturne" du belge Thomas OWEN (1910 - 2002) commence par une très courte nouvelle d'essence autobiographique (hommage au monde étrange d'un père), aussitôt placée sous le haut patronage de "notre" cher & vénéré prosateur-poète Bruno SCHULZ (1892 - 1942), auteur légendaire de nouvelles fantastiques secrétant infiniment leur propre cosmogonie intime.

Avec cette citation en exergue, évoquant -- là encore -- une figure paternelle énigmatique...

" Tous les craquements, les bruits nocturnes, la vie secrète et grinçante des planchers trouvaient en lui un observateur aussi vigilant qu'infaillible. ".

Comme un petit détail très pictural, déjà parfumé de senteurs résineuses si fortement anamnétiques...

Les 17 nouvelles de ce recueil s'intitulent : "Cérémonial nocturne", "Wohin in Abend ?" ["Où dans le soir ?"], "Mutation", "La fille de la pluie", "Elna 1940", "Le chasseur", "Les lectures dangereuses", "La passagère", "La soirée du baron Swenbeck", "Un beau petit garçon", "Le grand amour de Mme Grimmer", "Le petit fantôme", "Au cimetière de Bernkastel", "La dame de Saint-Petersbourg", "Bagatelles douces", "La tentation de saint Antoine", "Etranger à Tabiano".

Autant de perles d'espace-temps aux titres flamboyants et tranquillement mystérieux... Autant de microcosmes clos, aux conséquences hautement imprévisibles !

Découverte il y a bien longtemps, je sais combien la "magie OWEN" (autre nom possible de sa Poétique propre) opérera toujours...
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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J'avais tenté la lecture, il y a de nombreuses années, de la Truie et autres histoires secrètes. Ça avait été un échec.
En effet, je n'avais pas réussi à me résoudre à lire plus de quelques nouvelles (environ 20% du recueil). J'ai eu récemment l'opportunité d'acheter à petit prix cet autre recueil. J'ai voulu réessayé cet écrivain belge Dont Jean Ray disait beaucoup de bien. Je ne pouvais imaginer qu'un de mes auteurs fantastiques préférés puisse faire l'éloge d'un écrivain de fantastique que je n'apprécierai pas. Eh bien, si ! Je n'aime pas ce que fait Thomas Owen. Son écriture est soignée, bien que vieillissante ; les histoires sont bien racontées ; mais je n'y ai pris aucun plaisir sauf pour le Chasseur. Cette petite histoire de vampire vaut le détour.

Malheureusement je n'ai pas accroché au reste de ce bouquin, au point de n'avoir que survolé,je dois l'avouer à ma grande honte, la dernière. Étranger à Tabiano ma donné l'impression d'un amoncellement de scène sans véritable lien entre elles. J'ai finalement craqué et survolé ce texte de 87 pages (soit, environ, 31% du volume). Donc, maintenant, l'affaire est faite : il est inutile que je m'intéresse plus avant à l'oeuvre de Owen.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Bien sûr je me devais de continuer sur ma lancée et explorer encore plus l'univers de mon auteur préféré.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Owen arrive en pente douce à la peur, il prend le lecteur par le bras pour une promenade innocente, dans l'intention perverse de lui fausser compagnie une fois face à l'épouvante.
Jean Ray.
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La vieille femme maigre, hideuse, échevelée, se découvrait ignominieusement, déchirait ses draps comme s'ils eussent été en papier buvard, bondissait dans son lit qui craquait comme sous l'assaut de deux ou trois sauvages déchaînés!

Au cimetière de Bernkastel
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Jean-Baptiste Baronian parle de Thomas Owen
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