Citations de Tidiane N`Diaye (35)
Dans l'histoire de la résistance de captifs africains, l'insurrection la plus dure et la plus meurtrière fut celle des Zendjs déportés dans le monde arabo-musulman. Les hommes arrachés à leurs terres ne se laissèrent pas toujours mener à l'abattoir sans réagir. Arrivés sur les lieux de leur calvaire, ils se sont souvent révoltés.
L'une des sources historiques les plus anciennes connues sur cette revolte des Zendjs est celle d'Alexandre Popovic. Ce chercheur nous révèle qu'en 689, 690 et 694, les esclaves africains s'étaient insurgés en Mésopotamie.
Ainsi, la triste réalité est bien que des Noirs ont livré d'autres Noirs. Parce que aucun peuple n'est différent d'un autre dans les vertus ou dans le crime. Quand les chasseurs d'hommes arabes ne faisaient pas le travail eux-mêmes, la plupart des rabatteurs qui livraient des captifs noirs aux négriers étaient bien des Noirs.
Avant l'arrivée des Arabo-Musulmans, chaque communauté africaine avait sa propre culture, un système original de croyances et de coutumes. (...) C'est parce qu'il avait conscience du caractère éphémère et fragile de l'existence que l'Africain évoluait dans une profonde religiosité. (...)L'univers spirituel de l'Africain est composé de trois mondes relativement lié entre eux. Le premier est son environnement immédiat (...) Le deuxième est celui d'un être immatériel associé à un ancêtre défunt. (...) Enfin, le troisième est le royaume des esprits.
Certains historiens anglo-saxons l'appellent le Muslim connection. Car les négriers qui ont trempé dans ce trafic n'étaient pas exclusivement arabes. Ils étaient aussi persans, berbères, turcs, javanais, etc...avec souvent comme seul point commun la religion musulmane. (...) Les marchands arabes vendaient aussi des esclaves noirs jusqu'en Inde.
La conquête arabe de l'Afrique et l'islamisation de ses peuples ne changeront rien à l'image du Noir dans le monde arabo-musulman. La conversion des peuples africains ne les préservera nullement de l'état de "proie" en dépit de leur statut d'"étrangers" et de" récents convertis". Allait apparaître chez les Arabes une "absolutoire" commode, qui est la version arabo-musulmane de la malédiction de Cham.
La plupart de ces savants arabes n'hésitaient pas à citer les médecins de la Grèce antique. Ils rappelaient que Galien avait défini chez les Noirs dix caractères absents chez les Blancs, à savoir: cheveux crépus, fins sourcils, larges narines, lèvres épaisses, dents saillantes, mauvaise odeur de peau, basse mortalité, pieds fendus, long pénis, humeur joyeuse.
Saïd ben Ahmad Saïd - probable inspirateur d'Ibn Khaldun-, auteur de plusieurs ouvrages sur la "question raciale" entre 1050 et 1060 (...) Dans le climat du "pays des Noirs" dit-il - mais pas celui des Bédouins évidemment-, "l'air est brûlant et le climat extérieur subtil. Ainsi le tempéramaent des Sûdans (Noirs) devient-il ardent et les humeurs s'échauffent; c'est aussi pourquoi ils sont noirs de couleur et leurs cheveux crépus. Pour cette raison sont anéantis tout équilibre des jugements et toute sûreté dans les appréciations. En eux, c'est la légèreté qui l'emporte et la stupidité et l'ignorance qui dominent".
C'est ainsi qu'une traite négrière fut pour la première fois inventée et planifiée par les Arabes lorsque cet émir et général Abdallah ben Saïd imposa aux Nubiens la livraison annuelle et forcée de centaines d'esclaves.
Les Nubiens finiront par battre Tefnakht, pharaon de la XXIVè dynastie, et son fils Bocchoris. L'issue de cette guerre conduira les Couchites nubiens à s'emparer du trône d'Egypte et à inaugurer la XXVè dynastie de pharaons noirs.
Les romains entretinrent des relatons suivies avec les Afris, d'où découle le nom d'Afrique. Ces Afris étaient des guerriers de la tribu des Awragas, qui occupaient le sud de la Tunisie.
... on peut soutenir sans risques de se tromper que le commerce négrier et les expéditions guerrières provoquées par les arabo-musulmans furent, pour l'Afrique noir et tout au long des siècles, bien plus dévastateurs que la traite trans-atlantique.
Longtemps appréhendée comme un désert inhabitable et stérile, parce qu'on en jugeait d'après les terres du littoral, où le climat était malsain et souvent fatal aux étrangers, l'Afrique noire, que les négriers arabo-musulmans allaient mettre à feu et à sang, n'était ni aride ni stérile et inhabitée, comme pouvait le laisser penser le Sahara. Nombre de voyageurs en témoignent. Ils rencontraient d'abord des steppes couvertes de grandes herbes, puis des contrées boisées et des champs cultivés où le bétail s'élevait sans soin, dans un univers riche et luxuriant. Sur cette terre aussi douce que la soie à certains endroits, de petites chaînes de montagnes s'allongeaient entre les cours d'eau.
C'est à cette époque (1985-1991) que fut révélée au monde entier l'étrange histoire de Juifs noirs vivant en Afrique. Après les avoir ignorés pendant des décennies, Israël decidait d'arracher à la famine et à la guette civile qui ravageaient l'Éthiopie plusieurs milliers d'entre eux, pour les rapatrier au nom de la "loi du retour".
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la communauté juive d’Egypte est l’une des plus vieille diasporas du monde, s’étant disséminée, bien avant les autres, dans beaucoup de pays de la région
L’investissement anthropologique et historique peine à saisir bien des aspects de leur cultures et des origines de leurs pratiques religieuses, qui restent encore dans la pénombre voire dans l’obscurité complète
Ainsi, avec la complicité passive des Anglais, les arabes de Zanzibar continuaient d'envoyer leurs chasseurs d'hommes jusque dans les coins les plus reculés du continent. De véritables armées de prédateurs se mettaient en campagne au cours d'expéditions qui duraient un an, quelquefois deux. Elles traversaient toute l'Afrique traînant après elles des milliers de captifs vers la côte, sous le regard de témoins européens vivant à Zanzibar.
« Mais tout a commencé là, au Darfour, et cela n’a apparemment jamais cessé. C’est le mépris des Arabes pour les Noirs qui continue de s’y manifester cruellement aujourd’hui encore par une pratique de l’esclavage à peine dissimulée et par un véritable nettoyage technique ».
« Coran d’une main, le couteau à eunuque de l’autre, menant hypocritement une « vie de prière », ne prononçant pas une parole sans invoquer Allah et les hadiths de son Prophète. Beaux et nobles principes en vérité, mais que foulèrent aux pieds – avec quelle allégresse, quelle indignité et quelle mauvaise foi! – ces négriers arabes, qui mettaient l’Afrique à feu et à sang ». Car, derrière ce prétexte religieux, ils commettaient les crimes les plus révoltants et les cruautés les plus atroces «
Je crois grand-père, que toutes les idées de paix, de liberté, d’égalité, de fraternité et de respect que tu nous as transmises sont utopiques. Comment peut-on les vivre et les appliquer quand on naît dans un monde de folie et de violence comme le nôtre ?
Derrière un rocher, non loin de là, n’osant pas bouger, le souffle coupé, un jeune homme n’en croit pas ses yeux ! Il vient d’assister à un spectacle fantastique. Que la lune se pose sur la terre est en soi un mystère. Mais qu’elle prenne une jeune fille dans ses bras le laisse abasourdi.