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Critiques de Tom Franklin (82)
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Braconniers



S'imaginer au coin d'un feu de cheminée dans une cabane de trappeurs et écouter ces nouvelles braconnées en Alabama, loin des lieux touristiques par un conteur, capable de plonger dans ses souvenirs pour nous offrir des histoires authentiques. 
Le sud profond de cette région, un cadre parfait pour cette atmosphère sombre et violente, où l'on devient un homme après son baptême de chasse, si l'on a fait couler le sang. 






" Ce soir- là, assis sur mon flanc de colline, j'étais un homme, qui avait déjà versé le sang et ne demandait qu'à en verser encore. " 





Tel un braconnier, l'auteur vole ces fragments de vies à ces gens au plus profond de leur intimité, en passant par leurs secrets bien enfouis, leurs rêves inaboutis, inavouables, ravagés parfois par la drogue et l'alcool et subissant une pauvreté pas toujours méritée.





" La pauvreté, je vais vous dire ce que c'est. C'est quand on se fait plaquer par sa femme parce qu'on n'a pas été foutu de dégoter un boulot vu que du boulot y'en a nulle part. " 





Entre ces lignes circulent des armes à feu, de la violence, des âmes perdues, des corps blessés en mal d'amour, des chasseurs, des pêcheurs, des animaux, des glandeurs, des ivrognes, des vivants, des morts, des pacifistes et des criminels. Tous ont une histoire, leur histoire, même si elles finissent mal en général.




 " (...) redoutant - tout en l'espérant du fond du cœur. "




En digne chasseur, Tom Franklin traque et reste à l'affût du moindre détail qui enrichit sa prose et la rends admirable. Une plume puissante qui fait rêver.





" Ça serait facile d'oublier tout ce qu'on sait de la vie en contrebas, de s'imaginer qu'on est au fond de quelque abysse marin, un gouffre où des silhouettes noires se meuvent entre les colonnes, où des bancs de créatures indécises flottent comme des nuages. "




Et finir en beauté, avec cette nouvelle " braconniers " qui à elle seule est un petit diamant noir. Une histoire tragique qui a obtenu une multitude de prix aux USA, et dont on rêve qu'elle grandisse et devienne un roman. 
Des braconniers dont il faut pourtant se méfier..



.

" Ils ont besoin que d'une chose, c'est qu'on leur foute la paix. Dans la forêt, ils sont chez eux. Les gens devraient savoir qu'il faut pas venir leur chercher d'emmerdes. " 





Déjà conquise par son magnifique roman Dans la colère du fleuve, co-écrit avec sa femme, Beth Ann Fennelly, une histoire passionnante de bootleggers, j'ai été ravie de retrouver la plume talentueuse de Tom Franklin. Un auteur qui rejoint mon palmarès des grands noms de la littérature américaine, et qui me donne envie de poursuivre ma traque en terres d'Amérique à travers cette prodigieuse collection des éditions Albin Michel. 
Si ça ce n'est pas de bonnes nouvelles ! 




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Braconniers

Si la réédition de Braconniers, recueil de dix nouvelles initialement publié en France en 2001, est l’occasion de (re)découvrir celui qui n’était alors pas encore l’auteur de La Culasse de l’Enfer, elle est aussi certainement le signe d’un certain désamour français vis-à-vis des textes courts. Car sinon, ce livre n’aurait-il pas eu droit à une édition de poche ? Celle-ci aurait été d’autant plus méritée que les nouvelles de Franklin sont particulièrement belles et méritent amplement de rencontrer un bien plus large public. Même l’avant-propos de l’auteur, à sa manière, en est une. Peut-être même l’une des meilleures du livre, d’ailleurs, tant ce qu’il y dévoile de lui, de son travail, de son lien avec les lieux dont parlent ses histoires, y est décrit avec justesse et émotion.

Braconniers, donc, ce sont dix histoires ancrées dans l’Alabama de Tom Franklin, quelque part au sud de l’État, entre forêt, bayous et océan. Les neuf premières nouvelles de ce recueil voient s’entrecroiser les destins tristement banals mais toujours marqués par quelque drame que l’on n’a pas vu venir ou d’épiques et fugaces moments de grâce, de ceux qui font que, malgré toutes ses avanies, la vie vaut d’être vécue. Ce sont neufs nouvelles qui se répondent, se font écho, où l’on retrouve les mêmes femmes et les mêmes hommes occupant chacun leur tour le devant de la scène.

Histoires de beuveries qui tournent au ridicule ou à la tragédie, histoires aussi d’un monde qui semble s’enfoncer, entrainant avec lui ceux qui vivent encore là et ne semblent plus rien attendre de lui, si ce n’est de le quitter, chacun à sa manière. L’omniprésence dans les histoires de Franklin de ce kudzu, plante parasite qui étouffe peu à peu l’ensemble de la végétation et recouvre le moindre relief, est certainement la plus saisissante métaphore de cet effacement. Une réaction à cet état de fait, est le braconnage, le refus des règles, omniprésent ici, y compris chez les représentants de la loi… on prend des chemins de traverse pour essayer de fuir, on dérobe quelques instants de satisfaction ou la possibilité de renverser l’ordre établi, ne serait-ce que temporairement, on cherche une arme pour aider un ami… Alcoolisme, frustration sexuelle et rêves de grandeurs se mêlent et se heurtent. On retiendra particulièrement le terrible engrenage de l’ouvrier de la nouvelle « Granulat », payant pour ses errements et pour avoir cru à la possibilité de s’extraire un peu de sa condition en oubliant qu’il abandonnait un maitre pour entrer sous la coupe d’un autre, la très émouvante « Chevaux bleus », la dérangeante « Ballade de Duane Juarez » et le meilleur moyen d’acquérir un rhinocéros empaillé (« Dinosaures »).

Autant d’histoires qui nous mènent jusqu’à la longue nouvelle qui clos ce recueil et lui donne son titre : une éprouvante chasse à l’homme entre forêt et marais suite au meurtre d’un garde-chasse. On discerne aussi là comme les prémices littéraires de La Culasse de l’Enfer et on retrouve une grande partie des thèmes chers à Franklin : la transmission, la fin d’un monde que l’on peut parfois regretter parce que, tout simplement on y était habitué mais qui n’était pas particulièrement plus beau que ce que le nouveau propose (ce dernier ne suscitant par ailleurs pas forcément l’enthousiasme). Tout chez Franklin est ainsi ambivalent, bien loin de tout manichéisme et, surtout, toujours d’une grande justesse. Chaque mot est pesé, aucune scène n’est innocente et le diable, toujours, se cache dans les détails. C’est ce qui fait la grande richesse de ce formidable recueil.


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Braconniers

Braconniers est un recueil de nouvelles, parus en 1999 dont les histoires se déroulent en Alabama, dans le sud des Etats-Unis où Tom Franklin a passé son enfance. C'est d'ailleurs ce qu'il nous explique dans des avant-propos très instructifs, qui nous plonge déjà dans son univers et le climat de ce que l'on va découvrir dans les pages suivantes.



Dix nouvelles dont la dernière, Braconniers, est la plus conséquente (80 pages). Trois frangins chassent illégalement dans le bayou et ne s'encombrent pas à tuer un nouveau garde chasse dans la région, celui-ci ayant le malheur de ne pas fermer les yeux comme les précédents. Une chasse à l'homme va suivre. C'est sombre désespéré à l'image des différents tableaux des autres nouvelles.



L'Amérique de Tom Franklin est celle des laissés pour compte. Ça picole sévère, ça rêve de grandeur (ou du moins une volonté de gagner suffisamment d'argent pour vivre décemment). Mais les illusions de ses personnages, souvent des marginaux, sont à la hauteur d'une réalité cruelle.



Une Amérique en déliquescence, figée que Tom Franklin nous dépeint avec une écriture travaillée qui m'a bluffée. Car avec deux, trois mots bien choisis (je résume), un sens de la fluidité et des respirations dans ses phrases, il vous plante le décor, livre une émotion qui vous cueille, et vous fout en pleine gueule le tragique et la violence en pleine face.



C'est brillant. Des nouvelles que j'aurais le plaisir de relire dans quelques années pour les redécouvrir. Braconniers rejoint, sur nos étagères, les autres très beaux recueils de la collection Terres d'Amérique de chez Albin Michel qui sont tous, dans ce que j'ai pu lire jusqu'à présent d'une qualité constante.
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Braconniers

Dans les nouvelles de Tom Franklin la chaleur humide des marécages d’Alabama vous colle à la peau. Dans les nouvelles de Tom Franklin on se réveille au petit matin dans son pick-up avec une gueule de bois carabinée en se demandant ce qu’on a fait la veille. Dans les nouvelles de Tom Franklin le mâle blanc, pauvre et sans emploi, vient de se faire plaquer par sa nana ou va l’être incessamment sous peu. Dans les nouvelles de Tom Franklin on se retrouve dans un bar sombre et enfumé une bière à la main pendant que la voix pleine de gravillons de Calvin Russell sort d’un jukebox. Dans les nouvelles de Tom Franklin on pointe à l’usine, on pêche à la dynamite, on tue les chatons à la carabine, on offre un flingue à l’ami suicidaire ou on part vers l’Alaska.



Cet ouvrage, réédité pour la première fois vingt ans après sa première publication, vous cueille comme un uppercut à la pointe du menton. La qualité va crescendo et les premières nouvelles, plutôt courtes, sont suivies par des histoires plus longues, plus denses, plus intenses, jusqu’au feu d’artifice final offert par le texte éponyme (près de 100 pages à lui tout seul) qui clôt les débats en apothéose. Aucune fausse note donc, pour ce recueil impressionnant de maîtrise et de puissance.


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Braconniers

De nombreux auteurs américains démarrent leur carrière par le biais de la nouvelle, et beaucoup s'en sortent très bien, malgré la difficulté de l'exercice.

C'est le cas de Tom Franklin que bizarrement je découvre par ce biais alors que je tourne depuis quelques années autour de ses romans publiés ultérieurement, "la culasse de l'enfer" notamment. Eh bien! au vu de ces nouvelles, il est maintenant sur que je les lirai!

Car ces nouvelles sont extrêmement bien troussées, et vous plongent avec réalisme et sensibilité dans l'envers du décor du rêve américain, au fon de l'Alabama du tournant des années 80 : dans une nature défigurée, on y boit, beaucoup pour tromper son ennui ou son mal de vivre on y chasse et on y braconne, le ciel est aussi bas que les illusions.

La nouvelle qui clôt le livre et donne son titre au recueil est particulièrement réussie, avec ses trois frères asociaux et demi-bêtes dont la course rappelle l'épopée sanglante de "Méridien de sang" de Cormac McCarthy ou encore la fratrie des Stampers de "Et quelquefois j'ai comme une grande iée" de Ken Kesey.

Une belle tranche d'Amérique, la vraie!
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Dans la colère du fleuve

Deux en deux pour moi avec Tom Franklin, découvert avec le magnifique Retour de Silas Jones. Comme dans cette dernière oeuvre, Franklin (ici avec son épouse la poétesse Beth Ann Fennely) nous livre des destins de personnages hors du commun, criants de vérité et de sensibilité.



Sur fond de la grande crue du Mississippi de 1927, on suit deux agents du fisc (de Hoover, ou futur FBI) enquêtant sous couverture sur la disparition de deux des leurs en chasse de fabricants illicites d'alcool, car nous sommes en pleine Prohibition. Ils feront la rencontre de la troublante Dixie Clay Holliver et de son mari Jesse, qui concoctent le meilleur whisky de la région... Les éléments se déchaînent, au diapason des fureurs et des passions des protagonistes. le fleuve est ici un personnage en soi et les descriptions de la sauvagerie du Mississippi m'ont procuré un véritable bonheur de lecteur !
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Dans la colère du fleuve

rien dans les critiques ou dans la lecture de ce livre ne m'a passionné

je ne trouve rien du sud profond, rien du début des années 1920, rein de l'histoire n'est intéressant, rien dans la prohibition n'est passionnant

pour moi, tout celà est trop superficiel
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Dans la colère du fleuve

Mississppi 1927. Le fleuve menace de déborder et la Prohibition est toujours en vigueur. Deux agents du fisc arrivent dans cette atmosphère tendue pour savoir ce qui est arrivé à leurs deux précédents collègues et où se cache la distillerie.



Lors d'une fusillade, ils retrouvent un bébé abandonné et l'un des inspecteurs a des scrupules à le laisser à l'orphelinat voisin puisqu'il a été orphelin lui-même. Sans le savoir, il se retrouve dans la maison du bootlegger du coin et confie le bébé à sa femme, qui distille l'alcool elle-même!



La tension va crescendo à mesure que la crue menace : les habitants de divisent au sujet de la digue, on parle même de sabotage...



Un magnifique roman historique et psychologique sur le Sud des Etats-Unis.
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Dans la colère du fleuve

Fin fonds du Mississipi, 1927, à la veille de la Grande Dépression : Hobnob est une petite ville mal protégée par une digue, hors les cieux se déchainent en pluies furieuses. C'est aussi le temps de la Prohibition et des bootlegers. Dixie Clay Holliver, jeune femme désabusée par son mariage, a choisi pour lutter contre l'ennui de distiller un des meilleurs bourbons du coin que son homme, Jesse le beau gosse revend. C'est aussi le temps de la corruption, des agents du fisc commandés par Hoover, qui se jouera l'un de l'autre du chat engraissé ou de la souris pas si innocente?

Dans ce déchainement des eaux débarquent les agents Ingersoll et Ham, aussi différents que complices, à la recherche de deux de leurs confrères mystérieusement disparus. Ils recueillent en chemin un bébé orphelin, et ne voulant point l'abandonner aux autorités partent en quête d'une mère. Ainsi vont-ils croiser Dixie Clay et Jesse.

"Dans la colère du fleuve", c'est une peinture d'époque soigneusement documentée, des rencontres émouvantes, les personnages sont attachants par leur fragilité et leur sincérité, des histoires d'amour tristes ou attendrissantes, bref un puissant roman du Sud rendant hommage aux faibles et oubliés animés par un extraordinaire instinct de survie.
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Dans la colère du fleuve

Histoire du Sud.

Mississippi, 1927, le fleuve menace de déborder, la Prohibition sévit toujours et deux agents du fisc donnent sans le savoir un bébé à la bootlegger du coin !

Un très bon roman historique et psychologique.
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Dans la colère du fleuve

Tom Franklin, avec ce titre, fait une nouvelle fois la preuve de la diversité de son talent.

Avec son premier roman, La Culasse de l'enfer  et son deuxième Smonk, nous rappellent la plume d'un William Faulkner ou Cormac McCarthy. Philip Roth ne tarie d'ailleurs pas d'éloge au sujet de notre auteur  Avec ce titre, il fait encore plus fort. Surtout qu'ici il s'associe avec sa femme pour nous décrire une Amérique mythique. Ils nous offrent une fresque inoubliable du Sud, cette région des Etats-Unis où la question de l'identité, le poids de la ségrégation et la violence sont encore présents aujourd'hui.  Ils se font les chroniqueurs d'une humanité qui connait parfois la violence et le chaos, mais qui ne renonce pas à ses idéaux. Un roman prenant et impressionnant . Quand la rencontre entre la littérature noir et la blanche sonnent à l’unisson. Une lecture marquante, prégnante qui va vous secouer à n'en pas douter.
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Dans la colère du fleuve

Je suis désolé de jeter une note discordante dans ce concert de louanges, mais ce livre ne m'a absolument pas séduit.



Les aspects sociaux, économiques et surtout raciaux de cette catastrophe sont à peine effleurés. Les Noirs ont payé un lourd tribut à cette occasion, et cela est presque complètement occulté.



La fin du roman est pitoyable. Des rebondissements grotesques à la Dan Brown (le canot sur le fleuve, l'hôpital) et une histoire d'amour qui ne déparerait pas dans la collection Harlequin tant elle est mièvre à la fin du livre.



Et ils se sont mis à deux pour écrire « ça » ? Dommage que Jim Harrison n'ait rien écrit là-dessus (à ma connaissance), il en aurait certainement tiré un chef-d’œuvre.



Mais bon, Tom Franklin et Beth Fennelly ne sont pas Jim Harrison...
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Dans la colère du fleuve

Je ne connaissais ni le nom, ni les œuvres de T.Franklin. Aussi, la lecture de Dans la colère du fleuve a été une découverte.

Laissons de côté une vague intrigue policière, qui a tué deux policiers ou l'histoire d'amour entre la bootlegger Dixie Clay et l'agent fédéral Ingersoll. La richesse du roman est ailleurs. Le héros du livre, c'est le Mississipi, fleuve aux crues dévastatrices. Il est décrit semblable à un être vivant, menaçant, imprévisible, un être redoutable avec un réseau tentaculaire d'affluents. Et, près de lui, s'est constitué un autre réseau : celui des bootleggers et de leurs clients. Nous sommes en 1927 et c'est encore l'époque de la prohibition. L'alcool coule, s'écoule, irrigue la société.

La crue monte. Les digues menacées par la force des eaux et les malversations des hommes vont-elles résister ?

Un roman où la beauté et la puissance de l'écriture chantent le Mississipi.

«  Des oiseaux tournoyaient au-dessus d'elle, la pluie dégoûtait des arbres, le monde entier frissonnait. Le bruit s'amplifia, devenu le rugissement de la terrifiante locomotive qui fonçait sur elle, la terrifiante locomotive noire de son cauchemar. Alors, elle comprit. Oui, elle comprit. On lui avait parlé d'une chose qui ressemblait à une locomotive. Et, cette chose, c'était le déluge. « 
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Dans la colère du fleuve

DANS LA COLÈRE DU FLEUVE de TOM FRANKLIN

Après le rugueux et plutôt violent La Culasse de l’ Enfer, un livre beaucoup plus léger et poétique bien que baignant dans une ambiance dramatique. Franklin nous transporte sur les rives du Mississippi en 1927( 500000 personnes déplacées 200 morts et les digues rompues sur une centaine d’endroits) tout comme Faulkner l’avait fait dans Si je t’oublie Jérusalem, les pluies sont diluviennes, les digues menacent de rompre et certains seraient même prêts à accélérer le processus. Deux agents fédéraux sont au même moment en mission pour découvrir un ou des alambics qui alimentent le secteur en whisky, on est en pleine prohibition. L’un d’eux va recueillir un enfant abandonné et sans le savoir, le confier à la compagne du bootlegger qu’il recherche.

Le côté enquête est assez inexistant puisque l’on sait dès le début qui fabrique et distribue l’alcool, c’est dans l’enchaînement des faits suite à la montée des eaux que se situe l’intérêt du livre. Les personnages principaux sont très bien étudiés, la romance improbable bien amenée et au final une bien agréable lecture.

Pour ceux qui craignaient la violence de La Culasse de l’enfer, c’est une bonne opportunité de découvrir Franklin sans avoir peur.
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Dans la colère du fleuve

Je m'étais attendue à un roman noir mais voilà plutôt un bon roman d'aventure dépaysant à souhait ! Des gentils, des méchants, de l'amour, des rebondissements sur fond de catastrophe naturelle et pour finir une happy end, tout cela se laisse lire avec beaucoup de plaisir. Bien sûr, il y a quelques scènes qui sont un peu "too much", qui font un peu cinéma grand public mais cela reste un très bon divertissement ! Et cela fait du bien.
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Dans la colère du fleuve

Il pleut depuis un an, et le Mississippi menace de déborder. L'histoire est prenante, les personnages sont attachants, une happy end. Un vrai bonheur de lecture.



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Dans la colère du fleuve

Décidément, cette collection "Terre d'Amérique", chez Albin Michel, est une source de plaisirs ! Ce roman tout juste paru est une découverte et la quatrième de couverture tient ses promesses !

Je me suis laissée charmer par la prose de l'auteur où le romanesque côtoie la sauvagerie dans une histoire américaine comme je les aime.

Finalement, ce sont peut-être les auteurs qui en parlent le mieux, dans ce dernier paragraphe du roman :



"C'est une histoire pleine de meurtres et d'alcool de contrebande, pleine de digues et de sabotages, pleine de dynamite et de déluge. Un mari impitoyable, un oncle à l'esprit dérangé, une fille dangereuse, un coéquipier loyal. Une femme mal mariée qui semeurt à petit feu. Un homme qui a l'impression d'être invisible. Mais c'est surtout une histoire d'amour. C'est l'histoire de la famille que nous devenus."



J'ajouterai qu'on y parle d'abandon, de solitude, de rédemption et de renouveau, de la nature dans toute sa beauté et dans sa violence, de la cruauté des hommes et d'humour. Les personnages sont attachants et tout particulièrement Ingersoll, l'agent du fisc.

Une réussite !
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Dans la colère du fleuve

L’histoire se déroule aux Etats-Unis pendant la prohibition et suit deux personnages Dixie Clay et Ingersoll.



Dixie Clay s’est marié à Jesse il y a quelques années sans savoir qu’il était un bootlegger. Depuis leur relation s’est détériorée, ils ont perdu un bébé et Dixie Clay qui avait 16 ans à son mariage, a perdu ses illusions sur son « mari parfait ». Elle a alors proposé de s’occuper de la distillerie pendant que Jesse s’occuperait de vendre et distribuer l’alcool. D’un autre côté il y a Ingersoll et son équipier Ham Johnson, agents du fisc et venus enquêter sur la disparition de deux collègues. Ils se connaissent depuis de nombreuses années et ont fait la première guerre mondiale ensemble.



Le contexte de l’histoire entre la prohibition, les inondations et l’inquiétude sur les digues qui bordent le Mississippi est extrêmement intéressant et donne beaucoup de charme à l’histoire. J’ai également apprécié les personnages, leurs caractère, leurs pensées ainsi que la rencontre entre Dixie Clay et Ingersoll.



Après si la tension monte au fil des pages et que le début et la fin sont assez captivants, le rythme est très lent, accentué par des flash-backs sur le passé des personnages qui ne sont pas inintéressants mais qui ralentissent encore l’histoire. J’ai eu un peu de mal avec ces longueurs et je pense que le roman aurait pu être plus court. Mais malgré cela, cela reste une lecture plutôt intéressante.


Lien : http://raconte-moi.net/2015/..
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Dans la colère du fleuve

L’histoire se déroule en 1927, dans la bourgade fictive nommée Hobnob, dans le Mississippi. Nous sommes en plein dans la prohibition, et qui dit interdiction de commercialiser de l’alcool dit aussi enfreindre la loi. On trouve donc des bootleggers un peu partout qui fabriquent eux-mêmes de l’alcool et le commercialisent. Les agents du fisc sont bien déterminés à les trouver et à démanteler leurs réseaux. Dans ce roman, nous suivons Dixie Clay, un petit bout de femme d’une vingtaine d’années, mariée à Jesse, un sale type. Quelques temps après son mariage, elle a compris d’où provenait l’argent de son mari et, résignée, lui a proposé de fabriquer l’alcool pendant que lui, se chargerait de la commercialisation. Mais, parallèlement, deux agents du fisc sont chargés d’enquêter à Hobnob et de débusquer les bootleggers…



Même si je sais de quoi il s’agit, j’avoue ne pas trop connaître la période de la prohibition aux États-Unis. Étant de nature curieuse, il me tardait d’en apprendre davantage à travers ce roman. Il y a une certaine ironie d’ailleurs, car les agents doivent absolument arrêter les trafiquants d’alcool et, pendant ce temps, suite aux intempéries, l’eau du Mississippi monte et menace de tout inonder. On chasse l’alcool et on repousse l’eau !



Si la ville et les personnages sont fictifs, l’époque et la crue du Mississippi sont bel et bien réelles ! Il s’agit de la pire inondation de l’histoire des États-Unis qui a touché pas moins de 6 états ! Dans le roman, l’eau monte et la pluie ne s’arrête pas. Tout est boueux et on sent les tensions qui montent, la peur qui s’insinue chez les habitants. On se doute que la catastrophe est imminente…



Dans la colère du fleuve est un roman absolument magnifique. J’ai été conquise par l’histoire et ravie d’apprendre des choses que j’ignorais. Mais, par dessus tout, ce sont les personnages que j’ai adorés. Dixie Clay est jeune, petite mais forte. Elle n’a pas peur de réaliser le travail d’un homme, elle sait tirer au fusil et ne se laisse pas faire. Elle m’a touchée par son histoire. Celle d’une femme mariée à seize ans avec l’homme qu’elle croyait idéal et qui est tout simplement une ordure incapable de la rendre heureuse. Il ne l’écoute pas, se fiche que leur bébé soit mort, la trompe sans regrets et j’en passe. Son destin va changer quand elle va rencontrer l’agent du fisc Ingersoll qui est bien sûr sous couverture et qui ne se doute pas non plus qu’il vient de croiser celle qui distille l’alcool… Ingersoll est un homme qui a vécu la première guerre mondiale en France et qui a gardé sa sensibilité. Il sera partagé entre les sentiments et le sens du devoir, un affreux dilemme…



Je ressors de cette lecture époustouflée. J’ai tout aimé, l’aspect historique, les personnages, la pression du fleuve qui commence à déborder. J’ai été immergée dans cette histoire, me demandant comment les personnages se sortiraient de cette situation mais aussi s’ils s’en sortiraient tout simplement ! J’espérais pour eux une fin heureuse. L’écriture est splendide et ce récit à quatre mains est plus que réussi. Un roman que je n’oublierai pas, lisez-le, je vous en conjure !
Lien : http://romansurcanape.fr/dan..
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Dans la colère du fleuve

4.5/5 : La collection Terres d'Amérique des éditions Albin Michel est incontournable pour découvrir les grands monuments de la littérature américaine, en voici la preuve avec Dans la colère du fleuve : roman magnifique, rude et sublime (sans hyperbole promis !) !



L'auteur du Retour de Silas Jones s'allie ici avec sa femme -poétesse- pour nous dévoiler un roman d'une extrême beauté tant dans l'écriture que dans les caractéristiques intrinsèques aux protagonistes. J'ai retrouvé tout ce qui m'avait plu dans son autre roman mais en mieux, je trouve réellement que ce livre en duo a eu des effets bénéfiques, a amené une touche féminine, sensible et profondément humaine au tout.



En effet, les personnages sont vraiment attachants, ils sont marqués par la vie -le mariage, la guerre, la solitude, la peur, la faim- mais ils sont aussi remplis de valeur, du sens du devoir et de la moralité. Le personnage de Dixie est vraiment parfait : une femme a priori faible physiquement qui est devenue au travers de ses expériences, une femme réaliste, mature et forte. Une femme qui a repris le commerce de l'alcool, une femme qui maitrise les armes et qui sait avancer sans l'aide d'un homme. Il y aussi les agents du fisc et plus particulièrement Ted Ingersoll qui se rapproche progressivement de cette femme sans savoir qu'elle est celle qu'il traque.



Le lien qui unit progressivement les personnages donne une mise en perspective intéressante à l'ensemble, une nouvelle forme d'intrigue permettant de se demander tout le long ce qu'il va advenir d'eux. A côté de leur propre aventure, le lecteur découvrira une époque célèbre aux USA : celle de la Prohibition mais du point de vue des états du Sud, de même qu'il vivra l'une des plus grandes catastrophes naturelles de l'histoire américaine. Deux événements qui forment une métaphore : eau et alcool.



L'écriture est vraiment magnifique : on sent la patte de Tom Franklin mais avec un nouvel attrait, un aspect plus poétique qui est la trace laissée par Beth Ann Fennelly. Je félicite encore une fois la superbe traduction -comme toujours dans cette collection- signée ici par Michel Lederer.



En définitive, vous le savez je suis une grande adepte de la littérature américaine, si vous souhaitez commencer ou continuer dans votre lancée : Dans la colère du fleuve vous attend en librairie pour vous accompagner durant cet été !


Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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