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Critiques de Tomas Espedal (42)
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Contre l'art

J’ai retrouvé Tomas Espedal ou plutôt je l’ai découvert il y a peu. Pendant longtemps j’ai cru qu’il était espagnol, la consonance de son nom je suppose. J’imaginais le dénicher à Lanzarote mais c’est sur l’île d’Askoy en Norvège que je l’ai surpris. Je me suis invitée, la porte de la maison était ouverte, l’automne sentait l’été. A son bureau devant une fenêtre, un horizon aux couleurs des saisons. Un homme englué dans les méandres de l’écriture, penché sur un écritoire face à l’énigme de la création artistique.





Contre l’art (les carnets) un genre d’aveux, de confessions, le cri d’un homme surpris par la douleur du deuil, la perte d’un être cher, un esprit entré en confusion. Un homme en apnée, plongé en solitude malgré la présence de sa fille à présent orpheline.



Presque une transe hypnotique, l’auteur quitte son présent et habite le passé, il se dédouble, se multiplie pour trouver la clé, des réponses à ce qu’il est aujourd’hui, traquant les ressemblances possibles ou réelles avec les membres de sa famille et les similitudes de leur parcours. Seul dans le silence, il est le narrateur, un narrateur qui évolue dans des espaces temps déversés par le flux de ses pensées, les divagations de son esprit. On l’observe, on l’écoute, on le suit, on se rapproche de lui peu à peu, heureux d’être son complice, à travers l’écho de son histoire familiale et les nombreux auteurs qui l’ont accompagné, Doris Lessing, Thomas Hardy, Agnar Mykle et Jens Bjorneboe.



Contre l’art (les carnets), Tomas Espedal a bu la tasse, il revient à la surface, c’est le temps de la claire voyance, la tête hors de l’eau, il prend du recul, son récit s’éclaire. Des révélations sur son enfance, son adolescence, une déclaration d’amour à sa mère, de la reconnaissance pour ceux qui l’ont aimé et l’aimeront encore.



Un texte en deux parties l’automne, avec Septembre, le printemps avec Avril et dans son coeur des moments de pure poésie. Une écriture sensible, colorée et poétique pour évoquer au-delà de la souffrance et de l’absence la mort, ses morts, la maladie mais aussi la vieillesse et l’obsession de l’écriture.



Funambule des maux, boxeur de mots, travailleur de lettres, libérateur de l’être, le rideau noir est levé. Je laisse Tomas Espedal vidé, heureux, debout et vivant, boxeur autrefois mais poète toujours.

Un voyage émouvant dans les territoires de l’intime.



Après le succès de Marcher – ou l’art de mener une vie déréglée et poétique publié en France en 2012, Contre l’art en 2013 semble plus confidentiel, tous deux ont été nominés pour le Grand Prix de littérature du Conseil nordique. Je remercie Terje Sinding pour cette superbe traduction.



J’ai beaucoup aimé. Une lecture bonheur.



Ah j’oubliais, le livre de Tomas Espedal achevé, l’un des exergues choisis par l’auteur, celle de Kristian Lundberg (1966-2022) écrivain suédois prend tout son sens : « C’est aussi une tâche qui exige du courage : rester. »
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Marcher

Je viens de lire, d'apprécier et de commenter la critique de Fanfanouche sur ce récit. "Voilà un Tomas Espedal, grâce à Fanfanouche, installé sur un beau pied d'Estale '' , je sais il y a une faute ça s'écrit piédestal et alors ! ça me fait une belle jambe ,et c'est mieux qu'un pied de nez, Non !! Hihihihi :-)

Comme son nom ne l'indique pas, Tomas Espedal est norvégien, aussi il maîtrise la langue de Shakespeare, et il saura nous faire découvrir multitude d'auteurs étrangers, principalement des poètes, souvent inconnus à la plupart d'entre nous, tout au moins, j'assume, je ne connaissais pas la moitié de ces illustres auteurs avant ma majorité ! non, je ne connaissais pas la majorité de ces auteurs alors que Tomas marchait déjà dans notre capitale, avec sa petite copine à seize ans, et ça c'est bien en-dessous de la majorité !!! Faut dire que c'était un boxeur, va pour l'endurance mais pour la poésie c'est pas la caractéristique qui se remarque le plus chez ce genre de personnage !

Tout ça pour dire, que oui j'ai bien apprécié ce recueil-récit... Dans toutes ces pérégrinations, Tomas nous fait marcher,"A force de transpirer, nous éliminons la fatigue et le froid, nous éliminons l'alcool et la peur, les soucis et les mots", faut avouer que pour leur voyage dans le grand Nord Scandinave, avec un copain, ils emmènent deux cartons de vin et deux bouteilles d'alcool fort, d'accord ils se le répartissent entre leurs sacs, mais là encore je pense qu'il nous fait marcher. ;-)

J'entends d'ici, certains bannir ces vagabonds, ces nomades errants, ces rêveurs déambulateurs, acceptons l'enseignement de ces pérégrinations tels des péripatéticiens à l'école de nos Antiques Lycées ...

(du grec peripatein : se promener, élèves d'Aristote; je sais ça vous fout un coup, mais je vous rappelle que c'est le boxeur qui l'a écrit ! )

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Marcher

Je débuterais par un houspillage en règle… à mon intention. Je bénis souvent mon caractère boulimique…mais là dans ce cas là et tant d'autres , je le fustigerais de la plus belle manière !!!

Car comment ai-je pu débuter ce livre il y a plus d'un an…et avoir osé l'abandonner en cours de route. Pourtant, ce texte me plaisait au plus haut point… J'imagine, comme je le fais si fréquemment que j'avais plusieurs livres en cours… et que dans ces cas-là, il se trouve des « abandonnés » au cours du chemin, que l'on reprend avec des délais plus ou moins longs.



Un livre total où le narrateur-auteur parle de sa passion de la marche, de cette activité solitaire ou accompagné d'un ami soigneusement choisi… de sa perception unique en l'occasion, de la vie, des paysages, des gens rencontrés, des beuveries et fiestas, des aventures féminines…et cerise sur le gâteau, en parallèle, Tomas Espédal nous livre ses lectures, ses sympathies, affinités artistiques dans de nombreux domaines, avec bien sûr, au centre, la Philosophie et la Littérature !

« le voyage ne nous vieillit pas, il nous rajeunit. le voyage nous trouble, il change notre rapport au temps et aux années, nous croyons tout voir avec un regard neuf, avec un regard jeune, le voyage perturbe notre mémoire, il nous fait oublier; nous ne nous rappelons plus notre âge réel, nos erreurs, nos déceptions, nous voyageons, nous croyons retrouver notre jeunesse, alors qu'en réalité nous sommes entrain de rêver. Nous rêvons, c'est le voyage qui l'exige, il exige que nous soyons jeunes. le voyage attend de nous que nous affrontions le monde avec un regard innocent, un regard novice, que nous découvrions les choses avec un regard curieux, affamé (...) (p.181) »



Un texte prodigue, généreux, débordant de partout. En plus du récit détaillé de toutes les étapes d'un voyage, d'une longue marche, du répertoire des émotions multiples (dont à un moment donné, l'inévitable « mal du pays » !) qui vont l'accompagner, Tomas Espédal nous fait part de des attirances littéraires, artistiques et philosophiques : Voltaire, Rousseau, Hölderlin, Kierkegaard, Walt Whitman, Hamsun, Rilke, Marguerite Duras, Jean Genet, Sartre, Bruce Chatwin, Alberto Giacometti et « son homme qui marche »… qui nous vaut de magnifiques lignes.



Les pérégrinations de l'auteur vont aussi au-delà : questions métaphysiques (le « gros mot » est lâché !!) du sens d'une vie, de son authenticité, de remises en question de notre réalité, des vanités de notre société de consommation, et de la société , en général. Il décrit fort bien la « Marche » comme une protestation en soi…

« Oui, pourquoi marcher quand on peut naviguer ? Pourquoi marcher quand on peut se déplacer en voiture ou en avion ? Pourquoi cette lenteur, cette solitude, tous ces efforts, tous ces désagréments, pourquoi cette révolte imperceptible, cette protestation inaudible, cette tentative de faire quelque chose de différent et de compliqué ? J'ai toujours voulu vivre différemment, mener une autre existence que celle à laquelle on m'a éduqué. » (p.115-116)



Inutile de dire combien le catalogue Actes Sud renferme de pépites…là, je dirais un bref mot sur ces jaquettes qui m'enchantent toujours. Une couverture des plus sobres et réussies : la photographie en couleur d'un champ à perte de vue, un arbre solitaire, un nuage tout aussi solitaire et un ciel immense qui mange la couverture….Une jaquette des plus parlantes et significatives pour traduire merveilleusement le sujet du texte !



Un tout petit mot sur l'auteur.Il y a des détails qui transportent, des détails qui me font rêver, pouvant, et je le conçois, paraître très enfantins, mais tant pis, j'assume !!

Dans le cas de Tomas Espédal, j'ai été surprise et amusée d'apprendre que ce voyageur-marcheur-écrivain a été boxeur !... les rêveuses fantaisies vont bon train entre le film de Clint Eastwood, la figure légendaire de Marcel Cerdan, etc… et l'évasion se poursuit autrement !



Pour prolonger le plaisir et ma curiosité pour cet auteur norvégien, je continue à faire sa connaissance avec son dernier texte, plus intimiste et douloureux « Contre l'art », toujours publié par les éditions Actes Sud…

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Marcher

Je quitte l’avenue aux acacias, une des rares rues parisiennes décrivant un arc de cercle, échappant à la géométrie implacable qui découpe trop souvent la ville en formes rectangulaires, emprunte l’un des nombreux escaliers de la butte et me dirige vers les vignes montmartroises, carré de vert sous un dôme bleu nuit.



Le brouhaha incessant de la ville s’estompe laissant place à un ronronnement lointain et aux gazouillis de quelques oiseaux parisiens. Le ciel s’est évadé de l’ombre des façades haussmanniennes, l’air lui-même semble plus pur. Je songe à une estampe tibétaine où un moine quitte Babylone, sa poussière, sa misère, ses bidonvilles, ses bordels, et escalade une imposante montagne enneigée afin d’aller méditer sous une cascade.



J’atteins les vignes que je contourne par la droite en me dirigeant vers la place Marcel Aymé où m’attend avec une patience infinie, sous un ciel crépusculaire parsemé de quelques nuages rougeoyant, le passe-muraille engoncé pour l’éternité dans un épais mur de pierre.

La quiétude de ces lieux oubliés des hordes de touristes est ma récompense, si loin du vacarme assourdissant de la place de Clichy. La musique du hasard m’accompagne toujours, je crois discerner la mélopée nostalgique d’un oud, et le rythme syncopé d’une contrebasse, qui se fondent dans la douceur de cette soirée d’été.



Je continue de m’éloigner du bruit incessant de la ville, de la foule aux yeux brillant d’un désir incompréhensible, des voitures qui enserrent la butte de leur flux infini, comme un immense serpent gris qui tenterait d’étouffer la citadelle blanche, je laisse les hommes derrière moi et avec eux ton regard bleu qui hante mes nuits, je m’arrache du monde et je grimpe, vif et léger malgré la souffrance indicible qui gronde au fond de ma poitrine …

____



Ce court texte se veut un hommage « littéraire » au très beau livre de l’auteur norvégien Tomas Espedal, « Marcher ».



Le narrateur sort de chez lui un beau matin, quitte sans crier gare son domicile et sa compagne, et part pour une interminable marche qu’il n’a absolument pas préméditée. Se laissant porter par la poésie de ses auteurs « marcheurs » préférés, Rousseau, Hölderlin, Rimbaud, Tomas va sillonner la Norvège, le Pays de Galles, les montagnes de Transylvanie, la côte grecque, parcourir Paris et Istanbul. Tout en méditant sur les maximes en forme de mantras énoncées par Kierkegaard, Thoreau, ou Whitman, il va de rencontres inopinées, en mésaventures montagnardes, retrouver le sens d’un mot trop souvent galvaudé, la liberté.

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Marcher

"Marcher", emboîter le pas à l'auteur et le suivre dans ses errances, de villes en villes et parfois de bars en bars, le suivre au gré des rencontres, en Norvège, à Paris ou en Turquie. L'imaginer dormir à la belle étoile, poser le livre et regarder par la fenêtre la nuit claire et tranquille.



J'ai toujours beaucoup aimé ce que l'on nomme "Littérature de voyage" et peut-être qu'en ces temps de confinement, je l'apprécie plus encore.

C'est l'histoire d'un homme qui sort un jour de chez lui et commence à marcher. Il ne sait pas vraiment où il va. Il "vagabonde", selon la vieille tradition. Derrière lui, une maison, une femme, tout un pays. Des liens terrestres, des liens du coeur. Mais Tomas Espedal s'éloigne, il avance, il marche. Et plus il marche, plus son esprit s'allège, plus sa pensée s'approfondit. C'est une force incroyable qui le pousse en avant, l'irrépressible envie de liberté.

"Petit à petit je le comprends, tu es heureux parce que tu marches" écrira-t-il.

Il fera route tantôt seul, tantôt avec un ami. Car si la solitude est féconde, nous devons nous méfier de toute fascination morbide qui nous éloignerait du monde. Cela, Tomas Espedal semble l'avoir bien compris.

En chemin, l'auteur rend hommage à quelques solitaires bien connus, comme Erik Satie, dont il ira voir la petite maison, mais sans s'y attarder, déçu sans doute de la trouver si misérable. Le lecteur croisera aussi Giacometti, Rousseau, et quelques autres, ces grands hommes évoqués donnant au récit de voyage un tour plus érudit.



Le rythme de cette balade est lent, comme pour réhabituer le lecteur à faire la pause, à accepter les blancs. Tomas Espedal veut faire de nous des lecteurs-flâneurs. Il nous berce de sa prose délicate et mélodieuse. Il ne s'agit ici que de prendre son temps, de ne pas trop en demander et de regarder vraiment.

Mais point d'idéalisme. L'auteur nous rappelle, juste au moment où nous commencions à chausser nos sandales que la vie du vagabond est une vie faite de beaucoup de souffrances et de privations. Alors marcher, oui, mais pouvoir rentrer quand on veut dans sa chaude maison. C'est le vagabondage moderne, un itinéraire pour enfant gâté. L'auteur en est pleinement conscient et le léger agacement qui parfois m'avait titillée s'est évanoui en lisant ceci: "nous avons assez d'argent et aucune contrainte, ni travail ni devoirs, (...) nous sommes irresponsables et libres."



Pour tous les autres il reste les voyages immobiles car, nous dit l'auteur, "il y a bien des façons de voyager, il y a bien des façons de rester à la maison; (...) nous pouvons voyager dans notre propre salon. Nous pouvons nous asseoir dans le premier fauteuil venu, derrière le bureau près de la fenêtre, et commencer à écrire."

Ou lire....

















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Marcher

Tomas Espedal, écrivain norvégien qui a déjà publié plusieurs romans, éprouve un matin l'envie ou plutôt la pulsion irrépressible qui l'invite à partir et entreprendre un voyage à pied, dont il n'a pas prévu l'itinéraire. Pas vraiment bien équipé, il décide de découvrir la Norvège et de trouver le long de la route le gîte et le découvert au gré des rencontres. Mais ce voyage qui n'a pas de but précis, lui permet néanmoins de convoquer tous les écrits de voyage et rendre hommage à tous les écrivains voyageurs...De Rousseau à Kirkegaard, de Hölderlin à Henry David Thoreau en passant par Shakespeare, Virginia Woolf, Eric Satie ou Rimbaud, c'est l'éloge de la solitude, de la réflexion, de l'introspection qui permet la construction de la pensée, le retrait du monde qui permet l'observation de la nature, les difficultés qui remettent en cause la présence de l'homme dans la nature...Traversant les villes comme Bergen, mais dormant également à la belle étoile au bord des Fjords, Espedal offre une belle réflexion sur l'Homme dans l'univers.

Dans une deuxième partie du récit, Tomas Espedal part avec un ami dans un voyage en Grèce puis en Turquie, l'occasion également d'apprécier le voyage en duo dans le berceau de la civilisation occidentale mais également d'en apprécier le style de vie, la quiétude des monastères des Météores, ou le partage d'un repas de poissons avec un vin résiné.

Tmas Espedal offre avec "Marcher", une parenthèse pas toujours enchantée, mais très érudite, illustrée de citations d'écrivains et poètes, un récit qui reste accessible et n'est jamais suffisant...Il réussit ce partage avec le lecteur.
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Contre l'art

De l'aléatoire informatique à l’écriture poétique débarquant de Norvège



Reçu dans le cadre de Masse critique, le hasard de la vie a voulu que je découvre un ouvrage norvégien « Contre l’art » dont la couverture est superbe comme toujours avec les éditions Actes Sud. Le hasard effectivement.



Pour ceux qui ne connaissent pas Masse critique, cette opération de Babélio, relative aux romans pour cette occasion, permet de sélectionner des ouvrages dans une liste en les cochant dans le but de recevoir un livre et d’en faire la critique.



Après avoir sélectionner quelques romans noirs américains, j'ai eu la surprise de remporter un ouvrage que je n'avais pas retenu dans ma liste (1).



Manifestement, le sort informatique a voulu que je découvre « Contre l’art », un roman dont je n’avais jamais entendu parler. Ni de son auteur non plus, le norvégien Tomas Espedal. Les polars américains attendront encore un peu...



Le livre en main, dépourvu de tout préjugé, je me plonge dans cette œuvre dans laquelle l’auteur distille dans un ordre non chronlogique de nombreux éléments autobiographiques.



Après avoir perdu son ex-femme, Tomas Espedal Olsen doit s’occuper de sa fille âgée de 15 ans sur l’ile d’Askøy. D’une part, Tomas doit désormais s’atteler aux tâches ménagères quotidiennes qui étaient anciennement dévolues à la mère de sa fille. D’autre part, l’auteur poursuit l’écriture de ses romans qui lui permettent de vivre et d’étancher sa soif d’écriture depuis très jeune.



Tout au long du roman, Espedal va alors explorer les souvenirs d’enfance, les anecdotes sur son grand-père, grand-mère et autres personnages de sa famille. Espedal reviendra notamment sur les différents traumatismes de sa vie : les blessures infligées par ses camarades qui le rackettaient, les nombreux déménagements qu’il subissait, la perte brutale de sa mère, …



De tous les évènements qu’il décrit, les pages qui évoquent la maladie et le décès de sa mère sont pour moi les belles et les abouties. Durant cet épisode douloureux, Tomas Espedal emploie à merveille une écriture poétique, relative aux saisons et aux mois, à la floraison et à l’extinction des fleurs. Des vagues de métaphores qui subliment le récit.



Après cette perte maternelle, on comprend mieux pourquoi l’auteur tente de nouer avec sa fille une relation d’un amour devenu presque maternel.



Cependant, bien que de nombreux passages du livre soient écrits avec maestria, la construction globale du livre m’a très fortement gêné. En effet, l’auteur saute très fréquemment dans le livre du présent au passé puis dans un autre lieu à une autre époque pour revenir ensuite dans le présent. Et ainsi de suite…



Dans la première moitié du roman, je me suis perdu en chemin ne reconnaissant plus les personnages aux noms norvégiens difficiles à retenir, les lieux norvégiens ou danois ou encore les relations de parenté ou d’amitié pas vraiment évidentes à discerner.



Pour plonger le lecteur un peu plus dans le brouillard, l’auteur emploie le « je », le « il », le « nous » pour parler de lui, en changeant de sujet d’un paragraphe à l’autre, sans que l’on comprenne très bien dans quel but.



Pour conclure, je sors de cette lecture avec un sentiment très partagé. Autant la structure globale du roman m’a profondément déplu et agacé, autant l’évocation des souvenirs sur sa mère, de la relation avec sa fille ou encore ses sentiments profonds sur son métier d’écrivain sont une pure merveille.



Je laisse donc à chacun la liberté de découvrir ce court roman norvégien, autobiographique et poétique, long de 170 pages, à la fois irritant dans sa première partie dans un dédale de personnages et de lieux et touchant dans la seconde partie grâce à une écriture plus personnelle.



Du bestemmer ! (Á vous de décider !)

På tur ! (Á vous de jouer !)





(1) Lors de la dernière Masse critique de septembre, j’ai remarqué que lorsque vous cliquez sur un livre pour connaitre sa fiche signalétique, le retour sur la liste de sélection peut engendrer la sélection totalement au hasard d’un ou plusieurs livres dans la liste (certaines cases sont alors cochées sans les avoir sélectionnées).

La vérification d’erreurs éventuelles est alors très difficile à réaliser étant donné la quantité importante d’ouvrages disponibles dans la liste.
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Gens de Bergen

Comment vous donner envie d'ouvrir ce livre, d'en feuilleter les pages ?





C'est un objet original : oui, je sais bien, tout le monde,ici, sait ce qu'est un livre ! Mais celui-ci est du genre inclassable et c'est l'une de ses qualités. Son originalité fait qu'il trouvera place dans une poche, pour une lecture épisodique, morcelée, un peu comme on reprendrait une conversation, là où on l'a arrêtée.



Ce n'est ni un roman, ni un essai, ni une autobiographie, ni un livre de poésie... mais c'est tout cela en même temps. Lire ces phrases, c'est accepter de déambuler aux cotés de Tomas Espedal et l'écouter raconter : se raconter, parler des gens qu'il a croisés, des livres qu'il a aimés, lire la poésie qu'il compose, l'écouter évoquer des cités qu'il a parcourues, les paysages variés dont il se souvient. C'est découvrir des bribes de son enfance, de son adolescence, c'est recueillir sa détresse, celle d'un Amour perdu et dont il ne veut se détacher.



Toutes les lignes sont nimbées de mélancolie mais qu'importe, la promenade proposée est tellement captivante. Acceptons d'accompagner cet écrivain qui nous redit, comme si nous l'avions oublié, que le temps passe, les actes restent, les regrets également. Il ne cherche pas à nous présenter uniquement ses meilleurs côtés mais partage avec nous ses faiblesses, ses erreurs, des emportements.



Il se fait porteur du message que la vie peut également, nous faire éprouver tant de curiosité pour tout ce qu'elle place dans nos mains et tout ce qu'elle nous fait croiser...



Voilà un livre que l'on quitte en ayant une foule de choses gribouillées sur des morceaux de papier : autant de pistes pour découvrir un lieu, un texte, un personnage et on tourne la dernière page comme comblé des cadeaux que l'on aurait reçus lors d'une visite à une connaissance !









C'est ma deuxième lecture de cet auteur, et il est de ces écrivains qui enthousiasment notre quotidien par la singularité du style et des mots.



Bousculons nos habitudes de lectures !
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Marcher

Avec Marcher Tomas Espedal nous emmène avec lui sur les routes et les chemins de Norvège et d'ailleurs.

Le récit est celui de la contemplation mais aussi de la philosophie et de la réflexion sur le sens qu'on donne à sa vie.

J'ai pris beaucoup de plaisir dans ma lecture qui fut assez lente, au rythme des mots de Tomas Espedal.

Le style est précis, direct, incisif, en tout cas facile à lire.

Je n'ai désormais qu'une envie enfiler mes chaussures et partir en randonnée.
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Marcher

Ce livre de Tomas Espedal (auteur norvégien que je ne connaissais absolument pas avant de craquer pour ce titre et cette couverture) est un roman mais on peut en douter jusqu’aux dernières pages où on peut se demander si les voyages de Tomas ne se font pas uniquement en chambre, ce qui justifierait l’appellation de « roman ». Car tout au long des 246 pages sur 249, on croit accompagner le narrateur, Tomas, en Norvège dans la première partie et dans divers pays européens dans la seconde, comme dans un vrai récit de voyage.



Le voyage pour Tomas semble spontané : un beau jour il décide de partir d’une rue banale de sa ville (cela fait un peu penser au personnage d’Harold Fry ans le roman de Rachel Joyce). La simplicité de son matériel, son sens du détachement s’accompagnent d’un brin de fantaisie atypique : il voyage en complet, chaussé de bottes, un signe vestimentaire qui le fait distinguer des gens qu’il croise ou de ceux chez qui il s’arrête. S’il simplifie au maximum le contenu de son sac à dos, il n’oublie jamais des livres d’écrivains voyageurs, à commencer par Jean-Jacques Rousseau. Quand il s’arrête pour faire des provisions, il se fournit aussi en livres.



Il voyage seul à travers les fjords et montagnes de Norvège, et aussi en France où il suit les traces d’Eric Satie (qui parcourait chaque jour douze kilomètres pour aller boire dans un café où il arrivait déjà imbibé car il faisait plusieurs chapelles en route… et il en repartait donc dans un état assez avancé) et d’Arthur Rimbaud entre Charleville-Mézières et Paris, il évoque aussi les sculptures de Giacometti. Bon, il est vrai qu’il est déjà venu à Paris quand il était beaucoup plus jeune, en compagnie de sa petite amie et il raconte une scène torride dans un hôtel du Quartier latin (bon là, ok, c’est sans doute un peu romancé aussi).



Dans d’autres pays européens (le pays de Galles, la Grèce) et en Turquie, il est accompagné de son ami Narve, l’un marchant devant l’autre à tour de rôle, pour que le premier exerce ses talents d’orientation et de décision et que le second puisse penser tranquillement en marchant. Les deux hommes font des rencontres à la fois banales et peu ordinaires (et pas seulement des humains) et l’alcool tient aussi une place non négligeable dans leurs pérégrinations. Au contraire de son ami, Tomas a une vision assez optimiste de la nature bien qu’il observe que l’intervention humaine gâche le paysage et l’écologie à long terme en Norvège, il sait qu’il trouvera (toujours plus haut dans la montagne) des lieux qui lui permettront de rêver.



Bon, il me faut avouer que je ne retiendrai sans doute pas grand-chose de ces voyages marqués de fantaisie et de multiples références artistiques mais la marche n’a pas été désagréable, sans doute aussi grâce à la qualité de la traduction.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Marcher

Au départ de la lecture, j'ai dû m'y reprendre à deux ou trois fois, sans doute n'avais-je pas chaussé les bonnes chaussures et endossé le plus léger sac à dos...

Puis après m'y être reprise, courage, courage, j'ai lu avec un certain intérêt les pages... on va dire une centaine. La présentation de la marche est intéressante (pour la marcheuse que je suis, mais pour un non pratiquant, je pense que cela peut paraitre casse-pieds, l'image est appropriée)... la recherche et les références des écrivains et poètes, plutôt rafraichissantes : "tu le connais lui ? ben non pas vraiment, ah ben je cherche..."... "ah lui oui je le connais...".

Et puis on s'enlise, on s'enlise, on s'enlise, on s'enlise... Le récit, roman, pas roman ?, bref le livre devient inintéressant, car un verbiage, il n'y a plus d'histoire, on ne peut pas se raconter à travers les autres, quand on se veut écrivain ou romancier, il faut avoir le courage... Bref la lecture de ce livre se termine en se disant : que de temps perdu, et dire que j'ai une belle promenade à faire sur le Mont des Princes (tout près de là où je vis).
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Marcher

Aux antipodes des formes classiques des récits de marche. L'auteur écrit avec ses tripes, ses tourments, ses doutes de débutant, sa joie de marcher, sous la bienveillance de ses écrivains préférés, il embarque le lecteur dans des cheminements pleins de sève et de simplicité aux quatre coins de l’Europe.
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Contre l'art

Tomas Espedal est écrivain. A la mort de son ex-femme, il revient dans leur vieille maison sur une île pour s'occuper de sa fille adolescente.

Dans ce roman Tomas Espedal raconte ses souvenirs, mêlés à ceux de sa grand-mère, avec laquelle il a passé beaucoup de temps.

L'ensemble de l'ouvrage peut parfois paraître confus, puisque s'y joignent passé et présent, dans une très belle écriture consciente.

L'histoire familiale de cet ancien boxeur devenu écrivain est empreinte de tendresse mais aussi de violence, et de sentiments souvent tenus secrets.
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Contre l'art

Le livre de Thomas Espedal «Contre l’art» est un journal autobiographique avec beaucoup d’autoréflexion. Il s'agit d'une histoire sur la formation d'un écrivain, sur la façon dont une personne découvre soudainement sa vocation.



Espedal dans ce livre est à la fois un homme adulte prenant soin de sa fille, dont la mère est décédée, et un adolescent chipant des romans de sa mère. Il parvient à entrer dans la peau des personnages des livres: quelques jours après avoir lu "Les enfants de la violence" de Doris Lessing, il se sent comme une fille de quinze ans se rebellant contre ses parents. A Copenhague, il aime la poésie et ne sait plus écrire comme avant. Après la publication du premier livre, une crise s'installe: il ne peut pas écrire. Et rompt avec sa petite amie.



Espedal a un talent unique: décrire les événements de la vie de telle manière qu'ils se transforment en art. Les frontières entre réalité et romance sont floues. J'ai lu les histoires de ses ancêtres comme une saga familiale.



Il s'agit d'un essai très lyrique et subtil. L'auteur m'a plongé dans le monde de son enfance pour quelques jours, et c'est merveilleux. Évasion du plus haut niveau.
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Marcher

A vous qui lisez ces lignes dans les transports en communs, le roman du Norvégien Tomas Espedal fera lui aussi le plus grand bien. Marcher (Ou l’art de mener une vie déréglée et poétique) est bien plus qu’un éloge à la promenade, c’est un hymne au vagabondage, une ode à la gloire des plaisirs simples. Loin de La première gorgée de bière chère à Philippe Delerme car Espedal en bon Viking est plutôt du genre à boire toute la pinte, et d’une traite, suivie de toute sa fratrie.

La Marche à pied est son aspirine, le remède à ses gueules de bois, à « La joie de tanguer, et de perdre les mots, de tituber et de ramper, un peu comme si on redevenait un enfant », il préfère désormais le bonheur, celui simple de marcher. D’abord dans son pays, la Norvège, puis dans les rues de Paris, et enfin jusqu’en Grèce et en Turquie, mais toujours une bouteille de vin, de whisky ou de Raki dans son sac. Espedal n’est pas un randonneur ou un backpackeur, c’est un vagabond à l’ancienne qui marche en bottes de cuir et en vieux complet froissé et veston, en citant Rimbaud, l’homme aux semelles de vent.



Quand vous aurez fini de lire Marcher de Tomas Espedal, peut être choisirez-vous de rentrer à pied au lieu d’aller au bistrot avec des collègues après le boulot. Ou mieux encore, faites les deux, et qui sait peut-être ne pourrez-vous plus vous arrêter de marcher, de boire, de manger, regarder, sentir, bref de vivre une vie déréglée et poétique.

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Marcher

Régulièrement, l'auteur, ancien boxeur, prend ses cliques et ses claques pour aller marcher mais attention, pas de petites balades, des longues expéditions à pied, seul ou avec un ami. La marche est pour lui un exutoire et il raconte dans ce roman certaines marches qui ont jalonné sa vie et les parallèles qu'il fait avec d'autres récits de grands auteurs classiques qui ont fait, eux aussi, de la marche une philosophie de vie.



C'est un livre tout à fait singulier, mi-roman mi-essai, parfois décousu mais sans que cela ne gêne dans la compréhension. L'écriture, de toute façon, nous scotche par sa précision et sa violence parfois, une véritable musique personnelle que j'ai trouvée envoûtante et rare. C'est, je pense, un livre qui laisse des traces et auquel je repense en marchant, moi aussi (mais sur de bien moins longues distances)...
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Contre l'art

Déception pour ce livre dont je pensais me délecter, encore une grave erreur de la quatrième couverture. Alors, oui c'est poétique, disons plus ou moins, mais sans plus.

J'ai ressenti ce livre comme un pêle-mêle, comme si l'auteur nous racontait l'histoire de sa famille, un coup ici, un coup là, en final on finit par si perdre, d'autant que les noms aux consonances norvégiennes, on finit de m'égarer.

Je dois avouer que je n'ai pas tout capté à 100 %. Hormis qu'il a perdu sa mère d'une maladie alors quand à s on tour, sa fille perd sa mère donc sa compagne, fait tout pour pas qu'elle vive comme lui le manque d'une maman. Il se fait "père au foyer" tout en écrivant.

C'est étrange comme lecture, par moments on ressent bien ce malaise, cette douleur, et à la fois, de la joie par ces instants poétiques.

Dommage, je pensais me régaler à la lecture de ces petits carnets, en fermant le livre je cherche encore si je n'ai pas loupé une porte quelque part.

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Marcher

Le livre surprenant d'un écrivain voyageur norvégien qui nous emmène d'abord sur les chemins longeant les fjords norvégiens du coté de Bergen, puis (sans transition) sur les chemins grecs puis turcs avec un petit détour dans une boîte de nuit stambouliotte. C'est bien écrit, et même très bien écrit, on est sur la route et on se laisse aller, on sent les ampoules sous les pieds mais avec les quantités astronomiques d'alcool que l'auteur ingurgite on n'a "même pas mal", on sent le vent marin, les épines des épineux et on partage les abris de fortune du voyageur. On suit la "piste ouverte" sans savoir où elle mène. Le saura-t-on grâce à l'épilogue ? Mystère et boule de gomme ...
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Contre la nature (les carnets)

Il a quarante-huit huit ans et fait plus âgé "Dès qu'il a vue, il a oublié l'âge qu'il avait. Leur rencontre n'avait pas d'âge."



"Nous nous sommes rencontrés à une fête. C'était le réveillon du Nouvel An. Le langage du bonheur et en tout point simple et brutal : elle était la fille la plus belle que j'aie jamais vu.

Le langage du bonheur peut être blessant : à ses yeux, j'étais un homme âgé.

Ou plutôt : nous nous sommes reconnus tout de suite.

La jeune fille et l'homme âgé. Nous avions besoin l'un de l'autre. Nous allions nous aimer.

Comment écrire sur le bonheur ? Que puis-je dire sur le bonheur, si simple et banal, si calme et transparent ? Comme lorsqu'elle était allongé sur le canapé et que je la voyais à peine, tellement j'étais habitué.

(...)

De toute ma vie je n'ai jamais été aussi heureux."



Pourtant, le narrateur a vécu avant cette rencontre, il a été marié et est père. Mais il vit le grand bonheur, l'amour le plus grand et le plus beau avec cette fille beaucoup plus jeune que l'on prend pour sa fille.

"Cela se produisait tout le temps.

Nous sortions, quelqu'un nous abordait, voulant faire la connaissance de ma fille.

C'était honteux.

Nous avions honte.

D'où venait ce sentiment de honte ?

Le bonheur était-il honteux? Notre bonheur était honteux, il n'était pas naturel, il était contre nature.

Nous avons cessé de sortir. Nous nous isolions à la maison."

Se protéger du regard des autres pour garder leur amour intact.



Le narrateur nous rappelle que les amours avec des différences d'âges ont toujours existé. Comme Héloïse et Abélard : un amour interdit entre une jeune femme de dix-sept ans et un professeur chargé de son éducation. La passion sera plus forte que tout mais leur relation se terminera dramatiquement. La grande différence d'âge est synonyme de péché et sème l'opprobre. Il faudrait savoir bâillonner les coeurs...



Lorsque son amoureuse le quitte, le temps le rattrape comme si le bonheur l'avait épargné. Il s'agit d'une d'un homme vieilli qui ne se reconnaît plus. Il s'abandonne, ne cherche pas à lutter.

Un roman écrit avec une grande pudeur et sans faux-semblants.

Est-ce l'auteur qui se cache derrière le narrateur? Peu importe car le résultat est un roman qui prend aux tripes par sa beauté, son universalité et les toutes dernières pages m'ont remplie les yeux de poissons d'eau...


Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Marcher

Il est indiqué "Roman" sur la première de couverture de Marcher, du norvégien Tomas Espedal (livre paru en 2006 dans son pays). On veut nous faire marcher, ou quoi ? Il s'agit plutôt d'une sorte de traité philosophique, en plus modeste, sur l'art du vagabondage, du plaisir du voyage lent, sans contraintes, là où emportent ses semelles de vent. Comment cohabitent la marche et la pensée, c'est la grande obsession d'Espedal, qui cite moult références de Socrate à Rimbaud en passant par Hölderlin et Rousseau. Et l'auteur nous raconte ses propres pérégrinations pédestres : Norvège, Pays de Galles, Grèce, Turquie, France ... Parfois, l'intérêt est mince pour le lecteur mais il est arrive que le paysage vaille le détour : sur les traces de Rimbaud, par exemple, dans les environs de Charleville-Mézières. Les gueules de bois sont nombreuses, le bonheur de cheminer à deux exalte et, occasionnellement, la fréquentation de prostituées ajoute une touche sordide à l'ensemble. Il n'est pas désagréable de suivre les pas de ce marcheur compulsif, en particulier à travers les portraits, rapidement dessinés, de quelques figure marquantes rencontrées au détour d'un sentier. Une lecture apaisante, à l'écart du tumulte des villes, qui ne transcende cependant pas l'âme et donne plutôt envie de paresser dans son canapé. Quel paradoxe !

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