Val Williams

Un recueil agréable pour découvrir de belles images: belles au sens visuel, mais aussi au sens de signifiantes ou poétiques (la poésie peut être sombre).

Toutes? Non en ce qui me concerne mais cela est logique.

Chef d’œuvres? Je ne suis pas assez connaisseur pour l'apprécier. Je m'attendais à trouver davantage de noms connus..... mais c'est l'occasion de découvrir d'autres photographes.

Un moyen format agréable à parcourir, dont j'ai apprécié la mise en page, avec un niveau de commentaires assez réduit mais suffisant à mon sens: l'image elle même doit avoir "parlé" avant le commentaire!

Ceci est un album de photos, pas cher du tout, de très petit format et de présentation modeste. Il recense 80 photographes actifs pendant le XXème siècle et au début du XXIème. Certains des auteurs sont très connus (A. Stieglitz, D. Lange, E. Weston, Man Ray, H. Cartier Bresson, R. Capa, etc, etc....). D'autres - notamment parmi les photographes contemporains - sont pour moi de parfaits inconnus. Toutes les photographies présentées sont regroupées par thèmes (l'histoire, la beauté, les relations, etc). La plupart sont en noir et blanc. Certaines m'étonnent ou me ravissent; quelques-unes me laissent indifférent et j'ai envie de contester leur place parmi les "chefs d'oeuvre" sélectionnés. Mais d'autres ont mérité que je prenne tout le temps nécessaire pour les découvrir et les "apprivoiser". En feuilletant l'album, l'oeil s'éduque et parvient à bien voir ce qui lui avait échappé au premier abord. Mais j'ai trouvé trop succincts les commentaires sur les auteurs et leurs photos; ils "n'expliquent" rien et parfois n'apportent pas grand chose.

Ce petit livre donne envie de feuilleter des ouvrages de grand format, plus luxueux et plus complets.

Cet album de photographies de Martin Parr, je me le suis pris en pleine tronche. Il est cru et cruel sur notre Société occidentale, capitaliste, de consommation...tout ce que vous voulez.

En fait, il met en évidence des petits riens de notre quotidien que nous ne voyons même pas, mais qui apparaissent en photo bien ridicules, honteux et vulgaires.

Prenons un exemple de cliché page 373: nous sommes à une garden party quelque part en Grande Bretagne (l'Angleterre est terrain de jeu privilégié chez Parr)

- au premier plan à gauche, on voit le buste d'une femme habillée d'une robe rose satinée sans bretelles lui serrant la taille et les seins. On pourrait penser à un saucisson tellement le vêtement lui serre le corps. Cette dame tient un verre à la main, ainsi qu'un sac cousu avec des fleurs en tissu dont les tons ne sont pas sans rappeler l'ensemble vestimentaire. Sur la photo, ce buste prend la moitié de l'image. Il faut noter aussi qu'une tâche d'alcool est visible sur sa robe de fête.

- Au second plan, une seconde femme est assise sur un banc. Les rougeurs de son visage peuvent faire penser à un état d’ébriété bien avancé. Elle a l'air de s'emmerder ici. Comme tout le monde d'ailleurs.

Cette photo met, donc, en évidence un lieu où il fait bon être vu, un lieu où on ne sait pas quoi se dire, un lieu où l'on a emmené ses habits de carnaval, un lieu où l'on a aussi envie de vomir sur tout le monde.

L'album tout entier est riche de ces clichés qui au début paraissent sobres (intérieurs de maisons des années 70) mais qui virent rapidement vers des tons flashy et donc vers une sorte de décadence.

Parr est réellement un type dérangeant. Je me suis bien marré à regarder ces images...au début.

Ensuite, je me suis rendu compte que moi aussi, je pouvais être dans le viseur de son appareil dans plein de cas : une soirée trop alcoolisée, une tête dégoûtée en bouffant un big mac, un regard lubrique sur des jambes fluettes...

C'est le genre de livre à voir absolument pour se rendre compte à quel point nous en sommes aujourd'hui dans cette course à peu de choses.

Pour finir je tiens à remercier Babelio et les éditions Phaidon pour l'envoi de l'ouvrage. Je le regarderai encore et encore, car il y a trop de choses que je n'ai pas encore vu. Chic alors.

Découvert totalement par hasard, voici le genre de titres dont on se saisit comme d'une confiserie sucrée que l'on prend plaisir savourer, en feuilletant dans le désordre, des illustrations qui vous font "saliver des yeux" et avec une visée pédagogique claire : une page avec l'illustration, et ses commentaires critique et biographique en regard.

Des renvois vers des artistes et des oeuvres similaires (que l'on peut à loisir aller découvrir sur le Net) clôturent les deux pages, puis on passe à l'oeuvre suivante et ainsi de suite.



A quelques très rares exceptions près (qui n'a jamais vu les clichés de Dorothea Lange et ses familles jetées sur les routes américaines lors de la crise de 1929 ?), aucune des oeuvres sélectionnées ne m'était connue et on y découvre des photos absolument incroyables.

Petit bémol toutefois : les petites critiques m'ont laissé sur ma faim. Très succintes et s'adressant visiblement à un public déjà "éduqué" (je ne le suis pas du tout dans le domaine de la photo, ceci expliquant cela).



En outre, je ne suis pas certain qu'un si petit format puisse rendre justice aux photographies qui y sont reproduites, mais il offre l'avantage d'un prix abordable.



Dans cette collection, il est à signaler que la formule a été déclinée pour d'autres domaines artistiques.

Derrière un titre un peu ambitieux se cache un petit livre sans prétention qui nous invite à décrypter 80 clichés qui auront marqués l’histoire de la photographie.



L’ouvrage est découpé en grandes sections thématiques (Le travail, l’histoire, la beauté, les relations, le quotidien, le foyer, le conflit, l’insolite, le mouvement et l’extérieur) et propose une présentation de 6 à 12 photographies pour chacune d’entre elles.

Si la page de gauche affiche une reproduction de l’œuvre, celle de droite permet de pénétrer concrètement en son cœur.

On y trouve un premier paragraphe qui analyse la photographie en elle-même : son cadrage, sa composition, son sujet. En quelques lignes, l’auteur réussit à dire l’essentiel et à mettre l’accent sur ce que le photographe a voulu souligner : le regard d’un homme, la fragilité d’un enfant, la violence d’une époque ou la beauté abstraite d’un paysage.

Plus bas, une notice replace l’œuvre dans son contexte, son époque et éclaire d’un jour nouveau le travail du photographe qui s’envisage souvent sous forme de séries ou de sujets de prédilection. Certains s’attachent à retranscrire leur époque, d’autres se penchent sur leur propre famille alors que d’autres encore préfèrent rendre la beauté éphémère de ce monde.

Les styles photographiques sont variés et suivent une certaine progression chronologique à l’intérieur de chaque thème offrant ainsi un panel aussi vaste que la taille de l’ouvrage le permet.

En complément de chaque fiche, une citation (du photographe étudié le plus souvent) vient appuyer de belle façon l’analyse et permet d’apprécier le regard personnel de l’artiste sur sa façon de travailler et d’envisager la photographie.

Enfin, des références similaires donnent le point final de la fiche offrant aux curieux d’autres pistes photographiques à explorer.



Loin de se vouloir exhaustif, ce petit ouvrage se présente véritablement comme une excellente porte d’entrée au monde de l’art photographique. Concis, accessible au plus grand nombre, il permet de naviguer entre les genres et les époques et surtout de comprendre l’essence de cet art. Car ce qui est notable ici, c’est de constater chez chaque photographe une volonté de laisser une trace, de traduire son époque en image. Une réflexion intéressante qui pousse à s’interroger sur sa propre pratique photographique.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..

Vous trouverez dans ce livre l'essentiel de l'oeuvre de Martin Parr. Son regard acerbe et très " british" sur notre vie quotidienne est juste et drôle mais parfois un peu cruel. J'ai beaucoup aimé ce livre et celui sur le tourisme de masse, avant de finir par ressentir une certaine gène devant ses dernières photos sur le thème des riches ou l'acerbité fleurte à mon avis un peu trop avec le mépris.

La plupart des travaux de Martin Parr se retrouvent dans ce gigantesque ouvrage, ses clichés les plus connus, comme des travaux plus personnels, et même ses travaux du début. très beau livre à feuilleter avec délectation.

Pourquoi est-ce un chef d'œuvre? Comme la grande majorité des compilations de photos célèbres, ce livre ne répond pas vraiment à la question. Facile à lire, certes, et pas désagréable à feuilleter. Quelques lignes sur la bio de l'artiste, une description succincte des circonstances, du contexte historique, une analyse rapide de l'image... et on passe à la suivante.



Il me semble que l'auteur occulte tout un pan de l'histoire, à savoir: qui décide qu'une image est un chef d'œuvre, et pourquoi? Pas seulement le photographe, ni la "qualité" de son produit, - pour autant que le terme de qualité ait un sens ici - mais aussi tout l'écosystème qui gravite autour. Dorothea Lange et son iconique "migrant mother" seraient-elles devenues célèbres sans l'appui du rédacteur en chef du grand journal qui publia la photo?



Le plus intéressant dans ce petit livre se trouve peut-être dans les citations attribuées aux auteurs. On voit que la plupart d'entre eux cherchent à exprimer du sens à travers leurs œuvres. Capa veut témoigner des souffrances dues à la guerre. Sanders, qui fut critiqué pour ses portraits en pied de gens du peuple, voulait dire la vérité sur son époque. Lewis Hine, connu pour ses photos montrant des enfants au travail, voulait montrer "ce qui devait être corrigé". Salgado, avec ses mineurs d'or dans la boue, veut "provoquer une discussion sur ce qui se passe dans le monde". Grace Lau veut "soulever la question des représentatifs culturelles à travers les âges". Etc, etc...



Peut-on expliquer ces chefs-d'œuvre seulement par leurs qualités esthétiques? Les célèbres "règles" que l'on apprend aux débutants en photo? Il faut bien reconnaître que non. Un certain nombre de ces photos sont devenues célèbres justement parce qu'elles s'affranchissaient de ces conventions héritées de la peinture classique (et occidentale). En photographiant par exemple des scènes banales, tel Eggleston, qui nous propose une vue d'un plafond où pend une ampoule. On devine quelques photos accrochées au mur, mais elles sont coupées par le cadrage... tout ce que l'on n'est pas censé faire. On devine qu'il a pris cette photo, couché sur un lit. Sans trop réfléchir. Un moment ordinaire, où l'on contemple l'ordinaire. "Je ne me soucie pas de savoir si cela marche ou pas", explique-t-il...



Qu'est-ce qu'une bonne photo, sinon celle qui provoque, fait réfléchir, attire l'attention sur ce que l'on avait pris l'habitude de ne plus regarder? Citons Gilles Peress (auteur de 'Bloody Sunday'): "je ne me soucie plus guère de faire de 'bonnes photos'. Je rassemble des preuves pour l'histoire".



Une petite dernière pour la route, celle-ci est de Mark Power: à l'heure où tout le monde peut prendre des photos, ce qui importe plus est ce que l'on en fait.

Pédagogique, ce livre explique en quoi sont exceptionnelles 80 photographies qui ont marqué l'Histoire (par le thème, la composition ou la technique.) Il permet aussi de découvrir des photographes et leurs clichés, percutants ou émouvants. Une jolie pépite.

Un bon livre de photo mais un titre trompeur.

Un bon livre dans le sens où il présente, par thèmes, 80 photos de photographes différents, présente le photographe et donne des clés de lecture de la photo. En plus, il y a des références à des photos similaires.

Un titre trompeur, parce que si les photos sont intéressantes, ce ne sont pas toutes des photos extraordinaires ou des photos « icônes ». Ce sont de bonnes photos, techniquement intéressantes.

En tout cas, la lecture de ce livre est plaisante.

J’ai reçu un énooorme livre sur Martin Parr édité par Phaidon. Mais si, tu sais, Martin Parr, le photographe britannique. On en a parlé récemment car la MEP (maison européenne de la photographie) lui a commandé une série thématique sur Paris ; et il a produit des photographies qui ont fait l'objet d'une exposition à la MEP au printemps 2014. Elles illustrent non pas Paris (monsieur Parr est imprévisible) mais les touristes qui visitent Paris .



Car Martin Parr aime les gens, tous les gens : ta grand-mère et son napperon au crochet sur la télé ; le gosse de ton voisin qui mange une grosse glace verte dégoulinante ; ta cousine en robe à fleur assise sur un canapé à fleurs devant un papier peint à fleurs ; tonton James (car ses personnages sont le plus souvent britanniques) qui porte des chaussettes roses avec ses sandales.



Son travail est davantage ethnographique que plastique. Il souligne toutes les petites mochetés qui nous rendent si attachants, nous les gens du peuple (si, moi aussi !). Il est un clin d’œil moqueur mais gentil. Ironie qu’il s’applique aussi à lui-même, car ses autoportraits sont d’une kitcherie décapante.



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