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Critiques de Valérie Manteau (114)
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Le Sillon

Avant même le Renaudot, j'avais décidé de lire "Le sillon", en apprenant que le roman se passait à Istanbul (j'aime tellement cette ville que Guillaume Musso et même Christine Angot pourraient m'avoir comme lecteur s'ils choisissaient d'y situer un livre), et accessoirement parce que j'aime bien les livres des éditions le Tripode, qui font un travail formidable.

C'est une lecture que j'ai faite le plus souvent sans déplaisir.

j'ai aimé ces quelques jours passés en compagnie de la narratrice, une Française partie vivre sa relation quelque peu chaotique avec son amoureux, un jeune Turc - ou plutôt un Turc jeune - déçu par la révolution avortée de Gezi. Sur place, elle va s'intéresser aux autres mouvements contestataires de l'histoire de la Turquie, et décide de consacrer un livre à Hrant Dink, héraut de la défense des droits de la minorité arménienne (assassiné en 2007 par un nationaliste énervé).

J'ai aimé parcourir avec elle les rues d'Istanbul, prendre des thés et des bières en discutant avec ses compagnons - une sympathique bande d'opposants squatters et de sans-papiers rebelles (ou l'inverse). Elle vit son histoire d'amour un peu difficile tout en réfléchissant à l'après-révolution, en commentant ce qu'elle perçoit de la France, les malentendus mutuels, les rendez-vous ratés entre Orient et Occident (alors que quiconque vit là-bas passe périodiquement de l'Europe à l'Asie et vice-versa).



Je pourrais arrêter là ma recension et m'abstenir de dire ce qui m'a agacé, en me contentant de renvoyer aux nombreuses critiques qui n'auront pas manqué d'en dénoncer les travers.

Or, je m'aperçois que personne dans la presse, je dis bien personne, n'a émis la plus petite réserve vis-à-vis du roman, apparemment auréolé d'un formidable a priori favorable et immunisé du moindre reproche par le fait que Valérie Manteau est une journaliste qui a fait un passage par la rédaction de Charlie Hebdo entre 2008 et 2013. Mais désolé, ça ne m'empêche pas de trouver des défauts à son bouquin...



Voici donc, en vrac, mes motifs d'agacement

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Le Sillon

"Que signifie le nom du journal, Agos. Jean fait le geste de semer des graines par poignées. Agos, c'est Le sillon. C'était un mot partagé par les Turcs et les Arméniens; en tout cas par les paysans, à l'époque où ils cohabitaient. Le sillon, comme dans la Marseillaise? Qu'un sang impur abreuve nos sillons, quelle ironie, pour quelqu'un assassiné par un nationaliste."

"Un homme qui baptise son journal Le sillon devait probablement avoir en tête la parabole du semeur."



Avec ce roman (?) Valérie Manteau (dont je découvre qu’elle a travaillé à Charlie Hebdo jusqu'en 2013) nous entraîne sur les traces de Krant Dink, journaliste et écrivain turc, fondateur du journal Agos, assassiné à Istanbul en 2007. Ne pas s'attendre à une biographie linéaire, car tout se mélange subtilement, au moyen d'une écriture qui n'a pas le temps de trier dans les dialogues, où apparaissent des inconnus et des connus, au lecteur de se débrouiller (références en fin de livre si on veut). Au fil des pages se dessine l'histoire de Hrant, donc, mais aussi celle de la Turquie d'hier (surtout la question arménienne, avec le g-word) et celle d'aujourd'hui, avec le putsch manqué, la répression, les procès (Asli Erdogan en particulier). Et puis la vie nocturne, la montée d'un l'islam intolérant, dans Istanbul où les quartiers ont changé, suite à l'arrivée de Syriens, où l'on passe d'Asie en Europe et réciproquement, Istanbul et ses chats toujours à l'arrière plan mais bien présents. Magnifique évocation de cette cité de plus en plus tentaculaire, dans un pays à l'ambiance de plus en plus difficile, mais qui ne mérite pas l'oubli.
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Le Sillon

L’écriture de Valérie Manteau possède une grâce et une légèreté qui lui permettent d’entremêler l’évocation de ce qui se passe dans la tête de la jeune Française avec la description de ce qui advient dans les rues et dans le pays, tout en retraçant l’histoire de Hrant Dink.
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Calme et tranquille

Valérie Manteau travaillait à Charly Hebdo, le jour de l'attentat elle était absente et a appris par téléphone la tragédie. Dans son roman qui n'est pas un simple témoignage, elle confronte le suicide de sa grand-mère qu'elle a appris de la même façon à cet évènement. Bien sûr elle aborde ce que le 7 janvier 2015 a eu comme conséquences sur sa vie dans les premiers jours puis plus tard et même encore maintenant mais elle interroge avant tout le sens de la vie ou le sens de ces morts. Une façon de prendre du recul face à l'horreur.
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Calme et tranquille

C’est un très beau livre qui nous ramène aux attentats de Janvier 2015.

Valérie Manteau écrit sans pathos, mais ne cesse de nous faire parvenir le chaos qu’elle traverse.

Elle est sans concessions, violente et perdue . Ça touche, ça cogne car on se retrouve dans ce déchirement des repères, des désirs .
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Le Sillon

Le sillon c'est une immersion en aller simple vers Istanbul, sa vie trépidante, la chaleur humaine, les errements de la narratrice dans cette vie cosmopolite. On ne sait pas très bien quelle est son rôle, on ne sait pas très bien ce qu'elle fait, mais elle semble extrêmement concernée par le procès de Hrant Dink, journaliste défendant les arméniens et plus généralement la liberté retrouvé assassiné par la milice de Erdogan, on ne sait pas.

Si le livre raconte une histoire, la quête de liberté, cette immersion profonde dans la vie d'Istanbul, j'ai vraiment eu du mal avec les personnages très hétéroclytes, nombreux et ponctuels. Je n'ai compris que très tard le lien avec Charlie hebdo même si on sent une grande fragilité et instabilité chez la narratrice.

Je pense aussi que ce livre doit être mis au regard d'une carte de Turquie d'une part, et qu'il faut un minimum de connaissances avant de rentrer dedans. Mais je comprends que ceux qui possèdent tout çà soient enchantés !
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Le Sillon

Un livre se devrait d'être un sillon, une trace laissée, une ride de plus. Peut être est-ce là celui de l'autrice, pour ne pas oublier d'abord les réalités de la Turquie, mais surtout la vie d'un homme qui se battra pour ses convictions, qu'elle qu'en soit le danger.
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Le Sillon

Une jeune femme déambule ds les rues d'Istanbul de rencontre en rencontre, sur les traces de Hrant, journaliste arménien, tué par un jeune nationaliste.

Ces déambulations mènent de quartier en quartier, de conversation en conversation qui font percevoir fatalisme, crainte, dérision, qui présentent des instants de vie.....

Ces bribes de conversations plongent dans l'histoire turque en train de se faire : décisions gouvernementales incomprises, haine pour les Arméniens et les petites nationalités, justice et police arbitraires...arrestations, emprisonnement. ....

Je me suis trouvée perdue ds ces bribes d'actions, de conversations, de décisions. J'ai terminé le livre en ayant une sensation de confusion, d imbroglio ds la capitale turque d'aujourd'hui et d'incompréhension généralisée
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Calme et tranquille

Je ne connaissais pas du tout l’autrice, pourtant primée pour son deuxième roman Le Sillon, et quand j’ai lu « irruption brutale de la violence dans la vie d’une jeune femme » dans le résumé, j’ai instinctivement supposé qu’il s’agissait de violence conjugale. Mais non. En tout cas ce n’est pas le sujet premier du texte.



Il m’aurait suffi de peu de recherches pour comprendre ce que j’ai fini par saisir. La violence, dans le texte, c’est avant tout la mort des proches. D’abord la grand-mère suicidée qui perturbe sa petite-fille, qui tente de capter l’émotion des derniers instants de son aïeule et va chercher les raisons de son geste dans son programme télé. Déjà à ce stade du récit, j’avais remarqué qu’il ne s’agissait pas d’un roman comme je le croyais mais bien d’un témoignage, d’un récit autobiographique. Je ne suis pas toujours très à l’aise avec ce type de livre, je préfère largement la fiction au réel, et les personnages aux personnes qui me touchent souvent moins. Ici pourtant j’ai continué ma lecture sans trop peiner, même si j’ai fini par comprendre de quoi il était réellement question lorsque l’autrice détaille son quotidien et évoque son travail… à Charlie Hebdo.



Avec une certaine pudeur qui n’est pourtant pas exempte de détails, Valérie Manteau revient sur l’épisode tragique que l’on connaît tous des attentats de 2015. Après le décès de sa grand-mère, la perte de ses collègues et amis dans ces circonstances brutales la plonge dans des abîmes. Le texte devient de plus en plus sombre, couleur de désespoir, voire d’auto-destruction. Pourtant, même au pire moment, elle trouve la force d’habiller ses sentiments de références littéraires qui agacent tant son psy et de souvenirs rieurs comme un hommage aux disparus.



Et puis il faut finalement partir pour tenter de surmonter le chagrin et d’enfin, se mettre à faire ce que tous et toutes lui conseillent depuis longtemps : écrire. Les lignes sur Istanbul sont jolies, on en aurait voulu davantage, même si la ville devient peu à peu surtout le théâtre de la relation avec « l’amant ». Ce rapport mêlé de violence m’a déstabilisée sur la fin de ma lecture, et m’a semblé plus proche d’une nouvelle tentative auto-destructrice (telle la scène du punk) que d’un début de guérison.



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Le Sillon

Une prose fluide, vaporeuse, hâtée, qui glisse entre les doigts et qui se fait le miroir d'une société où tout va vite, tout change, et où les rapports entre les individus se précipitent. Parce qu'il y a urgence dans ce monde qui sait se montrer cruel et qui voit les libertés individuelles se décliner. C'est un roman - peut-être à la limite de l'autobiographie - qui examine l'Europe d'aujourd'hui, créée par les guerres d'hier, les médias, la quête obsessionnelle de l'Autre et la recherche de la vérité.
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Le Sillon

Plongée au cœur d'une Istanbul en crise, une jeune femme nous donne à entendre son cri de révolte face à une liberté à l'agonie. A la fois littéraire et sensible, Le Sillon est un texte exigeant, engagé et politique qui provoque la réflexion et ne nous laisse pas indifférent!
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Calme et tranquille

J’ai été un peu désarçonnée lors de ma lecture. L’écriture est parfois difficile à suivre, ça va par ci, par là. La temporalité est changeante. Le cadre spatio-temporel également. Paris. Istanbul. Deux cultures. Deux visions différentes. Un point commun ? La narratrice. Valérie Manteau.



On suit la descente aux enfers d’une femme. Une femme percutée de plein fouet par la violence et la cruauté du monde, des hommes. Cette femme qui subit la perte d’amis chers lors des attentas de Charlie Hebdo. Cette femme qui perd sa grand-mère. Un meurtre de masse. Un suicide.Personne n’a rien vu venir. C’est soudain, horrible, insupportable. La narratrice est bouleversée, horrifiée. Le sang, les mots, la barbarie, les enterrements, les souvenirs. Tout un tas de sentiments se mêlent. Pas de pathos, loin de là. C’est profondément humain.



Les psy se succèdent, se ressemblent. L’alcool coule à flots, les médicaments assomment et appellent le sommeil, le sexe fait se sentir vivant. Mais qu’est-ce donc être vivant ?



Un style écorché qui vous saisit au cœur, un personnage malmené qui vous émeut. Que nous reste-t-il encore lorsque la vie n’a plus de sens ? Un message pour les souvenirs, les morts, la vie.
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Calme et tranquille

Tempête sous un crâne



La narratrice est un roseau que des vents contraires ploient dans une danse macabre. Mais elle ne rompt pas, douée d’une force vitale ambiguë, paradoxale, à rebours, qui la mène de souvenirs de Kinshasa ou Oléron à des errances entre Paris, Marseille et Istambul.



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Le Sillon

Perplexe en refermant Le Sillon de Valérie Manteau. Un curieux mélange entre autofiction et récit journalistique de la vie d’un quartier d’Istanbul, dernière poche de « résistance » mais pour combien de temps encore, à l’emprise de la dictature d’Erdogan. Mais aussi entrecroisement d’autres, récits, d’autres sillons, creusés dans l’histoire et la chair de cette mégapole où voisinèrent, en d’autres temps, des peuples aux langues et aux religions différente. Et de convoquer, en figure centrale, celle du journaliste arménien Hrant Dink, assassiné en 2007 par un jeune nationaliste, auquel vont s’ajouter d’autres martyrs de la liberté. Avec comme ultime figure de proue, Asli Erdogan, personnalité littéraire et politique mieux connue de l’Occident, au procès de laquelle la jeune française va assister.

L’auteur, à travers des scènes brèves comme des haïkus, sait restituer le charme de la ville, ses habitudes, sa frénésie mais aussi sa nonchalance. On déambule dans ces quartiers bancals où subsiste une proximité entre les gens. Et on apprend beaucoup.

La langue qui porte ce récit s’en tient style journalistique, elle manque d’une force qui aurait donné de l’incandescence à cette tragédie, car il s’agit bien d’une tragédie, le sacrifice de ceux qui sont tombés pour leurs convictions, et la montée irrépressible d’une dictature qui ne dit pas son nom. Et c’est pour cela aussi que l’autre fil rouge, celui des amours contrariées de l’héroïne avec son amant turc, font un curieux contre-point, assez peu convaincant, d’autant que dans ces scènes, la narratrice semble faire preuve d’un certain narcissisme, en décalage avec son empathie pour la cause de ses amis menacés.

Un livre qui m’a donné à réfléchir, mais où l’émotion, malgré le sujet, n’était pas au rendez-vous.

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Le Sillon

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Calme et tranquille

Valérie Manteau est journaliste. Elle fait partie de l’équipe de Charlie Hebdo jusqu’à ce qu’elle décide de s’installer à Marseille. Le coup de fil qu’elle y reçoit le 7 janvier 2015 l’anéantit comme celui reçu quelques temps auparavant lui apprenant le suicide de sa grand mère. Valérie Manteau raconte, ses amis, leurs rires, sa grand mère, la violence, ses errances. Des obsèques de Charb, elle écrit : « Les hommages des amis sont irrésistiblement drôles, infiniment tristes d’être si drôles comme l’était Charb. Il est certain que nous survivrons à cela, puisqu’ils ont cette force épatante de nous faire rire encore aujourd’hui ». Âmes sensibles, ne pas s’abstenir !
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Calme et tranquille

Récit poignant par une ancienne de Charlie Hebdo sur les événements de ces derniers mois. Quelques rares phrases construites bizarrement mais un témoignage important cependant.
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Calme et tranquille

Premier texte de Valérie Manteau, intime et perturbé. Elle raconte une tranche de vie qui commence avec le suicide de sa grand-mère, s’enchaîne avec les attentats de Charlie et ceux qui suivent et marquent l’année 2015. Une destruction lente et un parcours difficile entre 3 villes : Paris, Marseille et Istanbul pour cette journaliste.

Un récit autrement sur les victimes collatérales de Charlie. On ne juge pas et on ne comprend pas toujours ses confessions mais on assiste à ce témoignage avec empathie. La lecture n’est pas une lecture plaisir mais l’écriture a dû être un exutoire.
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Calme et tranquille

Un récit de l'après 7 janvier 2015, entre Marseille, Paris et Istanbul un peu décousu mais d'autant plus frappant et juste. La peine et la difficulté de reprendre pied sont décrites au fil des semaines et ne trouvent pas de réconfort ni de solution. J'ai aussi lu et aimé "Le sillon" de la même actrice. Je conseille absolument !
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Le Sillon

Au début, difficile de suivre, et de la suivre...

Il faut comprendre que V. Manteau a été journaliste à Charlie Hebdo jusqu’en 2013 – année où Erdogan, président de la Turquie, a fait réprimer une manifestation à Istanbul contre la destruction du parc Gezi.

Comprendre aussi que Agos (le sillon), est le nom du journal fondé par Hrant Dink, écrivain et chroniqueur turc d’origine arménienne, assassiné en 2007 à Istanbul par un nationaliste.

V. Manteau, à travers ses errances dans Istanbul et sa recherche de la vérité au sujet de Hrant, nous fait vivre l’histoire récente de la Turquie : putsch de 2016, droits démocratiques bafoués et autoritarisme, procès. Elle est confrontée au doute, à la peur et elle conte sa résistance comme celle de ses amis turcs avec ironie et exactitude, dans un style très personnel et direct.

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