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Critiques de Valérie Paturaud (33)
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La Cuisinière des Kennedy

On est en 1999, et cette biographie romancée s'ouvre sur un enterrement... Celui du personnage principal, Andrée Imbert, dans un petit village du Vaucluse et on comprend très vite que la dame n'a pas eu une vie banale, grace à une couronne de fleurs, accompagnée d'un petit mot de la famille Kennedy.

Et le lecteur de suivre, étonné, le parcours de vie de cette femme, abandonnée sur le parvis d'une église, confiée à l'assistance publique qui la placera chez des fermiers. Dés lors, la petite Andrée, observera ses "mères" cuisiner , prendra des notes dans des petits carnets ; cela deviendra sa passion puis son métier. de places chez des particuliers, en restaurants, je ne vous raconterai pas comment cette femme s'est retrouvée en Amérique, et chez les Kennedy, mais sachez qu'elle a travaillé chez un illustre écrivain français et chez un éditeur !

A partir d'un certain moment, les liens qu'elle entretiendra avec ses patrons sont moins formels, presque amicaux et j'ai été très surprise de la place qu'elle avait pris chez les Kennedy. ( Si vous ne connaissez pas bien cette mythique famille, l'autrice est très claire et vous vous y retrouverez dans la multitude des enfants et petits enfants, car certains sont plus présents que d'autres. Moi j'avais un coup d'avance, ayant lu l'histoire de la famille mais c'était il y a fort longtemps !) .

Dés lors, la vie d'Andrée et celle des Kennedy ne fait presque plus qu'une. Elle renoncera moults fois à se rendre en France pour les soutenir dans telle ou telle épreuve. C'est que des coups durs, dieu sait qu'ils en ont eu et Andrée les suivra dans les (ultra) bons moments et les plus affreux. Dés le début de l'histoire, la lectrice est conquise par sa personnalité, sa force de travail, sa générosité qui ne passe pas, que , par les papilles gustatives de ses patrons. Andrée est sur tous les fronts dont celui des calins aux petits Kennedy, mais elle oublie un peu sa vie aussi, Andrée.... Elle se rattrapera grâce à des lettres pleines d'amour et puis par sa présence à sa retraite, une fois revenue au pays.



J'ai été très surprise de la place qu'elle avait dans la famille, notamment auprès du dernier fils de Joe et Rose Kennedy, Ted. Grace à ce livre , on comprend la complexité des liens qu'il y a entre les patrons et les employés dans ces grandes maisons. Certains d'entre eux sont vraiment sympas. Il y a quelques scénes touchantes, c'est d'ailleurs ce qui émane de ces pages : une grande sensibilité de la part de l'autrice qui nous fait littéralement rencontrer cette cuisinière." Un ange à leur table", aurait pû s'appeler ce roman !

Bébé et enfant , elle nous fend le coeur comme on dit en Provence... Il y a un gros travail de documentation sur ce qu'était le sort des pupilles de la nation, ces petits orphelins placés dans les familles d'accueil, leurs humiliations au quotidien. Andrée Imbert s'en est merveilleusement sortie. Un miracle a -t-on envie de dire... Non, du travail, beaucoup de travail, et de la passion pour la cuisine. En refermant ces pages, on a qu'une envie, s'asseoir à sa table ! Tous ceux qui l'ont approchée l'ont aimée.

Le plus bel hommage que je puisse faire à l'autrice, c'est lui dire que j'aurai aimé connaître son héroine, Andrée Imbert...



Sensible, généreux, ensoleillé, (et un peu gourmand aussi ... )



Merci aux Editions Les Escales pour ce bon moment.
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La Cuisinière des Kennedy

Valérie Paturaud a un don réel pour raconter ! Au départ, je ne m'enthousiasmais pas plus que ça sur la famille Kennedy, il faut bien l'avouer. Si l'auteur avait été quelqu'un d'autre, je pense que je ne l'aurais pas lu. Mais on m'avait parlé de cette romancière et j'ai voulu connaître davantage son style. Bien m'en a pris.



Alors, quel lien peut bien avoir la jeune Andrée, pupille de la Nation, habitant dans l'arrière-pays drômois, et cette famille emblématique et controversée ? Prenant son destin à bras-le-corps, elle deviendra une cuisinière hors pair, travaillant pour les plus grands. C'est ainsi qu'elle fera la connaissance de Rose Fitzgerald Kennedy et s'envolera aux Etats-Unis afin d'être au service de la famille, au détriment, parfois, de la sienne...



J'ai appris énormément de choses grâce à ce roman. Un grand merci à Valérie Paturaud. J'imagine tout le travail mis en oeuvre pour cela.



N'hésitez pas à le lire !
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Nézida

C’est une belle surprise que ce roman de Valerie Paturaud. Le portrait d’une femme libre qui ne s’embarrasse pas du regard des autres, qui trace sa route, émouvante et paisible. Racontée par ses proches (la narration est particulièrement réussie), c’est également le témoignage de tout une époque, d’une vie à la campagne, et de la difficulté à sortir de sa condition et à s’accomplir autrement que dans la maternité quand on est une femme en 1884. Nezida va bien essayer de s’émanciper mais la vie, cruelle, va vite la rattraper. Le texte est court, la plume simple et gracieuse et l’histoire marquante, reflet d’une époque révolue. Un roman d’une grande finesse.
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Nézida

Nézida, en route vers l’émancipation



«Nézida Cordeil, 1856-1884». C’est en découvrant une photographie de cette jeune femme que Valérie Paturaud a décidé d’en savoir plus et de nous raconter la vie de cette féministe avant l’heure. Un premier roman réussi.



Il y a quelques années maintenant, Valérie Paturaud s’est installée à Dieulefit et s’est intéressée à l’histoire de sa ville et de sa nouvelle région. Elle a alors appris que coin de la Drôme était connu pour être haut lieu du protestantisme et de la Résistance. En cherchant à en savoir davantage, elle tombe un jour sur une photographie de femme portant la mention «Nézida Cordeil, 1856-1884». Intriguée par ce prénom peu usuel, elle est alors partie sur les traces de cette femme avant de choisir de la faire revivre dans son premier roman.

Elle nous entraîne dans la seconde moitié du XIXe siècle, du Second Empire aux débuts de la Troisième République dans ce coin de France où de nombreux Vaudois venus d’Italie ont trouvé refuge. La Drôme est alors le quatrième département le plus protestant de France et compte 26 pasteurs réformés. Et s’ils «prônaient davantage le réveil religieux que le combat politique», ils n’en instillaient pas moins dans l’esprit de leurs concitoyens de petites graines d’idées nouvelles. Il n’est de ce fait pas trop étonnant de voir Nézida s’interroger sur sa vie, son rôle et ses ambitions. Mais ne brûlons pas les étapes et revenons sur les jeunes années de cette femme étonnante. À l’image de sa fratrie et de ses amis, son destin semblait tout tracé. À Comps, dans son village natal, il fallait travailler la terre, essayer de trouver le meilleur parti, avoir des enfants et s’en occuper. Son père imagine par exemple qu’elle pourrait épouser son ami Isidore qui travaille au château, «cette imposante bâtisse qui dominait à la fois le village et ses habitants.» Si l‘idée ne semble pas lui déplaire à priori, elle a dans son caractère ce que certains voient comme un vilain défaut, une insatiable curiosité. Elle veut sans cesse apprendre et découvrir. Aussi décide-t-elle de seconder son Maître d’école après avoir très attentivement suivi ses leçons.

Et quand un jeune homme «venu de l’extérieur» tombe sous son charme, elle y voit le moyen de ses ambitions. Elle épousera André Delaitre et partira s’installer avec lui à Lyon. C’est dans une ville industrielle où les soieries vont connaître leur apogée qu’elle s’intéresse au prolétariat, qu’elle leur tend une main secourable, qu’elle veut ensuite aider en devenant infirmière, partageant ainsi le rêve de son amie Camille.

Si ce roman est réussi, c’est parce que Valérie Paturaud a choisi d’en faire un témoignage polyphonique, donnant tour à tour la parole aux différents acteurs (Voir la liste des personnages ci-dessous), à ses parents, à ses frères et sœurs. On a ainsi un panorama riche et vivant de la société et des opinions de l’époque. On peut aussi lire certains avis tranchés entre ceux qui voient dans cette femme courageuse et intrépide un exemple à suivre et ceux qui pensent que son ambition est démesurée et qu’elle déroge aux règles patriarcales et conjugales. Comme fort souvent, on imagine que la vérité se situe quelque part entre ces deux extrêmes. Que si elle ne s’était pas autant investie durant sa grossesse, elle aurait pu vivre un peu plus longtemps. Mais grâce à Valérie Paturaud, sans doute émue par son destin tragique, elle revit aujourd’hui.



Personnages principaux

Nézida Cordeil

Née le 18 novembre 1856 à Comps dans la Drôme.

Antonin Soubeyran

Né le 3 septembre 1853 à Dieulefit dans la Drôme.

Suzanne Cordeil

Mère de Nézida, née Gougne le 12 mai 1836 à Comps.

Pierre Cordeil

Père de Nézida, né le 12 février 1831 à Comps.

Paul Cordeil

Frère de Nézida, né le 19 septembre 1859 à Comps.

Jean-Louis Cordeil dit Léopold

Frère de Nézida, né le 10 mars 1862 à Comps.

Joséphine

Amie d’enfance de Nézida, née le 28 mars 1857 à Comps.

Jean-Antoine Barnier

Maître d’école de Nézida, né le 5 septembre 1820. Instituteur de 1841 à 1886, à Comps.

Ovide Soubeyran

Frère aîné d’Antonin, né le 11 avril 1851 à Dieulefit.

Henry Soubeyran

Frère puîné d’Antonin, né le 10 décembre 1855 à Dieulefit.

Louise Soubeyran

Mère d’Antonin, née Defaysse en 1816 à Dieulefit, épouse d’Antoine Soubeyran, son cousin germain.

Éliette

Garde-malade de Louise Soubeyran, née en 1861.

Camille Delaitre

Amie de Nézida, née le 30 janvier 1859 à Lyon.

André Delaitre

Mari de Camille, né le 20 février 1850 à Lyon.




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Nézida

Vous connaissez ces romans qui ont la particularité que l'on se sent bien en les lisant ?

Nézida en fait partie.

Pourtant ce n'est pas joyeux.

Nézida va tenter de sortir de son milieu, d'échapper à son destin tracé d'épouse et de mère dans une ferme de la Drôme provençale.

Nézida se meurt et ses frères, son mari, ses amies, sa mère, son instituteur... la racontent.

Il y a un vent de liberté, de calme rébellion, d'envie de s'instruire, de besoin d'être utile.

L'écriture est posée et élégante.

Vraiment un très joli roman qui mérite d'être plus connu.

Un bonheur de lecture.
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Nézida

Si Gallmeister a fait des trappeurs et des forêts sa spécialité, il semblerait que Liana Lévi creuse son sillon dans les champs de patates car après Alto Braco, Nézida parle encore de terroirs et de généalogie. Cette boutade mise à part, Nézida est un beau roman sur le désir d’émancipation d’une femme en cette fin de dix-neuvième siècle qui se sédentarise et s’industrialise (belle description des soieries lyonnaises - p120-122). Les campagnes se dépeuplent, les enfants s’instruisent et pour les idées politiques, certains hommes sont prêts à mourir. Le progrès et la modernité, Nézida, tragique héroïne, les a ardemment souhaités - il y a une certaine ironie dans le fait qu’elle n’en disposera pas au moment le plus opportun. Pour raconter son histoire, Valérie Paturaud a choisi la formule du roman choral. Cela fonctionne à merveille parce que la vie de Nézida est subtilement déroulée à chacun des témoignages de celles et ceux qui l’ont croisée. L’écriture de Valérie Paturaud est gracieuse, efficace. Elle convient si bien aux mystères de la descendance, à la complicité des fratries, à l’incommunicabilité des sentiments.

Nézida, c’est comme avoir entre les mains une photo de famille et s’imaginer le destin de ceux qui la composent. A ce propos, petit regret, Je n’ai pas compris l’épilogue. Amis écrivains, arrêtez de nous dévoiler vos secrets de fabrication, ça gâche tout. Chère Valérie Paturaud, il suffisait de dire : « ce roman m’a été inspiré par la photo d’une certaine Nézida, dont le visage m’avait émue ».

Bilan : 🌹🌹

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Nézida

Que vous connaissiez ou non la Drôme provençale, vous serez captivé par le chemin de vie de Nézida.

Née à Comps dans une famille paysanne, elle va manifester précocement un caractère déterminé et une profonde envie de s'élever au-dessus de la condition sociale, culturelle et maternelle correspondant à son probable destin, incarné par Joséphine son amie d'enfance.

L'auteure, qui vit à Dieulefit est partie d'une ancienne photo retrouvée pour reconstruire le parcours de Zénida et le monde qu'elle a connu.

Valérie Paturaud nous parle de féminisme à la fin du 19e siècle. Elle s'attache aussi à décrire l'une des activités prépondérantes de la région : la culture du vers à soie destinée aux industriels lyonnais, souvent protestants, dont la rigueur morale et l'ambition se mêlent à l'esprit d'entreprise.

Un monde disparu dont les vestiges sont très présents

dans cette magnifique campagne haute provençale.

Une belle écriture et une superbe découverte de la rentrée littéraire peu médiatisée, mais heureusement proposée par ma médiathèque.







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Nézida

Nézida, quel drôle de prénom donné à cette petite fille venue au monde dans la Drôme provençale à la fin du 19ème siècle. Du côté de Dieulefit, entre Lyon et Valence vit tout un village partagé entre catholiques et protestants. On ne se fait pas la guerre, non, mais on ne se fréquente pas non plus. Il suffit de voir quel médecin on consulte, à quelle école on envoie ses enfants, chez quels commerçants on se sert et on sait si on est protestant ou catholique. La grand-rue est ainsi nettement coupée en deux.



La vie de Nézida devrait être toute tracée : aider sa mère à la maison, se marier jeune et vite donner plusieurs enfants à son époux, participer à l'office chaque dimanche et aux bonnes œuvres des associations.



Sauf que Nézida a d'autres ambitions : elle est intelligente, aime apprendre et n'est pas prête à convoler avec le premier jeune de la communauté juste parce que c'est ce qu'on attend d'elle. Alors, elle quitte le ville natal, part à Lyon, y entame des études, une vie sociale, et même - enfin ! à 26 ans on la croyait perdue pour le mariage ! - elle s'éprend d'un jeune homme de bonne famille. Elle, la paysanne mal dégrossie, devra regarder en silence, apprendre comment on utilise les couverts à table, ne jamais prendre l'air étonné ou confus, se taire, observer, reproduire.



Reproduire...C'est précisément ce que les femmes du village désespéraient de la voir faire. Et pourtant, la voilà enceinte, heureuse, au point de vouloir renouer avec sa famille au village perdu dans les collines. Et la vie bascule avant même qu'elle ait pu réaliser ses rêves.



Nous sommes au 19ème siècle, la vie de la femme oscille entre bonheurs et douleurs. Il n'est pas si simple de voir échapper aux contraintes sociales, ni à celles imposées par le corps.



Nézida est une belle figure de femme, un exemple de ce qu'elles ont parfois tenté pour s'affirmer. L'histoire est une sorte de roman-choral où chaque protagoniste livre une partie des événements. Un livre agréable à lire, d'autant que, curieusement, il m'en est échu la version pour mal-voyants de l'édition A vue d’œil qui apporte un réel confort même aux « bien-voyants » !.
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Nézida

Dans la Drôme huguenote des années 1800, il est question d’une femme portant un prénom des plus originaux.

Ce sont ceux qui l’ont côtoyée, aimée, redoutée, ou même défiée qui en parle le mieux. Elle est née dans la Drôme, sur les terres protestantes ; destinée à une vie rude, et aux travaux de la ferme. Elle n’aura de cesse de s’instruire, aidant durant ses jeunes années l’instituteur du village. Elle dénote dans son milieu où les femmes ne sont que des ventres à produire des fils. Nézida se choisit une autre vie ; refuse le prétendant que sa famille lui destine. C’est ailleurs qu’elle rencontrera celui pour qui son cœur bat ; C’est à la ville qu’elle ira mener sa vie, loin des tâches traditionnellement dévolues à son milieu. Nézida n’en oublie pas pour autant son éducation protestante. Elle s’investit beaucoup auprès des malades, voudra se former, avoir un métier, un vrai.

On ne voit pas cela d’u très bon œil. Seul Augustin son mari la soutient, et comprend son désir d’émancipation et de de liberté.

C’est cette vie courte et fulgurante que raconte successivement les protagonistes de ce court et intense roman choral.

Fabuleusement écrit, intense, cet opus dévoile toute la finesse au fil des pages que l’on dévore et que l’on savoure en même temps.

Comme on l’apprendra en épilogue, cette histoire raisonne fortement dans l’histoire familiale de son auteur. De ses recherches est né ce premier roman, et si j’ai bien lu entre les lignes, l’auteur a encore des choses à nous dire ….

Une bien belle découverte !


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La Cuisinière des Kennedy

{LECTURE 2024-52} La cuisinière des Kennedy de Valérie Paturaud chez Les escales



1999. Dans un petit cimetière du Vaucluse, sur la tombe d’une certaine Andrée Imbert, une couronne de fleurs et un mot : «Avec toute la sympathie de la famille Kennedy.» Quel est donc le lien entre cette femme et l’illustre famille ?



Une biographie romancée, passionnante qui nous raconte la vie peu banale de cette femme, Andrée, partie de rien. De sa naissance à ses débuts comme cuisinière. Son apprentissage puis ses débuts à Lyon.



Son départ aux États-Unis, signe un tournant dans sa vie. On bascule dans un monde plus guindé, plus mondain. La petite Andrée qui a su se rendre indispensable à la famille d'un illustre président américain dont on découvre la vie. Une femme passionnée et déterminée à laquelle on s'attache.



J'ai aimé cette histoire. Parfois quelques longueurs mais un récit riche en émotions et en informations. Découvrir la famille Kennedy sous un autre regard dans le reflet d'une assiette ou d'un plat. Une plume qui se lit avec délice et attention, une très belle découverte pour moi.



Bref, un roman historique gourmand qui met en appétit.



Une belle lecture via Netgalley et Les Escales.
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La Cuisinière des Kennedy

Andrée est une enfant "trouvée", qui, née à Marseille en 1907, est envoyée en famille d'accueil dans la Drôme provençale. C'est là qu'elle grandit, sans connaître ses origines, trimballée de famille en famille au gré des contraintes de l'administration. Outre un talent pour la cuisine, qu'elle va peu à peu se découvrir, son caractère volontaire la conduira bien plus loin qu'on ne s'y attendrait. Jusque donc à cuisiner pour la famille Kennedy, mais aussi à s'occuper de certains des enfants, qui ne l'oublieront pas.



En lisant le début, je me disait : que de changements en un siècle ! Alors que dans cette campagne haut perchée dans la Drôme du sud, la vie semblait quasi immuable depuis les siècles précédents.

(Toute la famille mangeant au coin du feu, les grands-pères avec les petits-enfants, huit sans compter ceux de l'assistance...)



Andrée, après des débuts dans la vie bien difficiles, croisera beaucoup de personnalités connues, d'une place à l'autre. Avant même les Kennedy, elle nous fait rencontrer les artistes du début du 20e siècle, Camus et Gallimard, la famille Berliet à Montchat (où encore maintenant, des rues et des lieux évoquent cette famille), et même les Lumière. Sera évoqué aussi le début des "mères" lyonnaises.

Mais il sera question encore des horreurs de la Libération, qui n'a pas été qu'un temps de joie et de liesse. Mais aussi celui des règlements de compte, parfois sommaires. Je lis ça juste après Trop humain, et le sujet revient.



Et puis, l'Amérique des Kennedy, les grands évènements qu'on connait et l'intimité d'une famille qu'on connait moins. Andrée, enfant abandonnée, et qui a elle-même dû abandonner sa fille en France pour suivre ses employeurs, se sent presque comme en famille dans cette nombreuse tribu. Et l'inverse est vrai aussi, puisqu'ils ne l'abandonneront jamais vraiment.

Car même romancée, c'est une histoire vraie, et la fin nous explique un peu plus.



Je ne suis pas particulièrement friande de récits touchant des personnes célèbres, mais l'écriture de Valérie Paturaud est si prenante qu'on se passionne pour ces gens-là !

Une écriture qui fait que, en lisant les premières années d'Andrée à la ferme, j'étais totalement avec eux. Plus dans ma cuisine mais dans celle des Ormeaux, au début du siècle précédent dans la Drôme du sud !



Valérie Paturaud (par ailleurs il me semble autrice de la série scolaire Daniel et Valérie) s'est appuyée sur les récits des petits-enfants d'Andrée pour nous narrer sa vie au plus près de la réalité. Une vie qui est vraiment un roman !!

Et nous avons même droit à quelques recettes à la fin. Y compris la Bombine drômoise.



J'ai l'impression que la couverture retenue n'est pas celle qui nous était proposée dans l'édition non corrigée, et je le regrette, je la préférais. (Ma préférée est celle que j'ai mis en tête de ma chronique).
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Nézida

Nézida a vraiment existée !

Vivant dans la Drôme non loin de Dieulefit, j'ai particulièrement appréciée ce retour vers le passé.

Nézida née non loin de Dieulefit dans une famille protestante . Toute petite déjà ,elle montre son indépendance ,son caractère affirmée .

Son prénom est aussi singulier qu'elle le sera elle singulière . ou en avance sur son temps;

A 26ans , au grand désespoir de sa mère,elle n'est pas encore mariée !

Elle rencontre Antonin ,un lyonnais bien né, se marie avec lui

et pars habiter à lyon ou elle s'intègre très bien à la société .

Elle ambitionne de devenir infirmière!

Merci à l'auteur pour cette rencontre avec cette femme du passé mais aussi du présent!



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La Cuisinière des Kennedy





Une lecture instructive, enrichissante. L'auteur, de par ses investigations et avec l'appui des petits enfants de Andrée (la cuisinière) accumule en abondance dans cette biographie romancée des informations qu'elle nous transmet.



Tout d'abord, sur les conditions des enfants abandonnés au début des années 1900, mais aussi bien évidemment sur la famille Kennedy.



Andrée, abandonnée à sa naissance devient pupille de la nation. Placée et prise en charge par plusieurs familles de fermiers, c'est à leur contact qu'elle va découvrir, dès son plus jeune âge, la cuisine.



Plus qu'un plaisir, cela devient rapidement une passion. Torturée par son désir de progresser, André prend des décisions difficiles, au risque d'affecter sa vie personnelle, mais , qui vont la propulser.



De recommandations en recommandations, sa réputation d'excellente cuisinière va la faire côtoyer la bourgeoisie, des grandes personnalités françaises, puis l'amène jusqu'au E.U. au service de la famille Kennedy.



Un livre scindé en deux parties. Une première partie sur la vie d'Andrée de sa naissance jusqu'à son envol, et une seconde partie de sa vie de cuisinière chez les Kennedy, avec une multitude de détails sur les malheurs de cette immense famille que l'on suit avec peine .



J'ai adoré cette lecture captivante , émouvante et dure à la fois, agrémentée de quelques photos de certains échanges écrits, de Andrée et famille Kennedy et de quelques recettes.
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La Cuisinière des Kennedy

Je recommande vivement. Comment une petite cuisinière, enfant de l'assistance publique a pu vivre auprès des Kennedy qu'elle a connus de façon intime. Faire partie du personnel d'une Maison revient à tout percevoir ou presque tout, de leur vie.



Le livre, très pudique et respectueux, révèle plusieurs centres d'intérêts. Comment vivaient les enfants abandonnés ? Le rôle de l'assistance publique et l'accompagnement de cette instance jusqu'à la majorité. Le choix des familles d'accueil. Les humiliations subies car "on vient de nulle part", le pouvoir de résilience...



Autre intérêt : la vie dans un petit village de la Drôme avant et après guerre, la découverte des "bouchons lyonnais" où Andrée fait ses armes. La condition de la femme au 20e Siècle. Et puis le cheminement professionnel qui aboutit aux cuisines des Kennedy et l'attachement profond et sincère d'Andrée pour cette famille marquée par un karma terrible.



C'est beau, gourmand souvent car Andrée séduit les plus grandes familles grâce à ses talents de cuisinière généreuse et de terroir... On apprend beaucoup sur cette dynastie des Kennedy qui force l'admiration car chaque membre apparaît dans son humanité.



L'émotion est au rendez-vous. Bravo.



Une belle leçon de vie.
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Nézida

Parfois, on tombe sur une pépite ! C'est le cas avec ce roman ! Une critique télé relayée par une amie concernant le nouveau livre de Valérie Paturaud... et me voilà plongée dans l'univers de Nézida pour un moment de lecture rare. Comme le hasard fait bien les choses. Celles de savoir pourquoi, quand on lit beaucoup, quand on oublie parfois assez vite ce dont il était question, combien il est bon de s'attacher à cet objet livre qui nous entraîne ailleurs le temps de quelques heures. Hâte de découvrir la cuisinière des Kennedy et

Merci (à ceux qui se reconnaîtront peut-être)
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Nézida

Drôle de prénom (emprunté à une héroïne de roman québécois) pour un drôle de destin.



Dès le début, le lecteur sait que cela finira mal pour cette belle et vaillante héroïne née dans la Drôme à la fin du 19ème. Celle-ci grandit dans une ferme auprès d'une mère peu aimante. Pleine de charme, jolie, dotée d'un caractère enjouée et affable, elle est cependant aimée et même admirée de son père, grand-père et de ses deux jeunes frères. Très tôt, elle montre des dispositions intellectuelles et aspire à une vie selon son goût. Au grand regret de ses parents, alors qu'elle est devenue une belle jeune femme, elle refuse les prétendants les uns après les autres . Elle attend le grand amour et elle le trouvera en la personne d' Antonin Soubeyran.



Son mariage avec ce bel homme fortuné lui fera quitter son village natal pour rejoindre la ville de Lyon. Tout semblera alors au mieux quand surviendra une tragédie que l'on devine peu à peu en lisant ce beau livre polyphonique . En effet, chaque chapitre est raconté par un de ceux que Nézida a fréquentés (parents proches, mari, amis…). Chacun donne son témoignage et fait revivre sous nos yeux la personnalité charmante et volontaire de cette jeune femme à la fois douce et exigeante, en avance sur son temps.



J'ai aimé ce livre qui évoque, avec beaucoup de délicatesse, le destin d'une jeune femme très attachante mais qui décrit aussi, avec un grand sens du détail, la vie quotidienne à la fin du 19ème tant à la campagne qu'en ville. L'auteur a indéniablement un talent de conteuse.



Le ton du récit, très classique et identique selon les différents intervenants, peut lasser le lecteur et la psychologie des personnages reste sommaire (sauf celui de la mère très réaliste et plus fouillé) mais personnellement je me suis laissée bercer par ce beau récit inspiré et dépaysant d'une grande qualité littéraire. J'en recommande la lecture.

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Nézida

Un véritable coup de cœur pour ce premier roman de Valérie Paturaud.

On découvre Nézida à travers les yeux des membres de sa famille et des personnes qui l’aiment. L’écriture est belle et je serai bien restée quelques heures de plus avec Nézida. Une très belle histoire à découvrir.
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La Cuisinière des Kennedy

Andrée Leufroy est une enfant trouvée. Un jour de décembre 1907, le bedeau de la paroisse la découvre sur le parvis de l'église de Sainte-Marthe. Baptisé Andrée Leufroy, le nourrisson devient pupille de l'Assistance, matricule 18603. de ses premières années dans une famille nourricière à sa vie de l'autre côté de l'Atlantique, auprès de la famille Kennedy, La cuisinière des Kennedy raconte la vie peu banale de cette femme de tête partie de rien, et qui a su se rendre indispensable à la famille d'un président américain.



J'ai aimé tout le début du livre, le récit de l'enfance d'Andrée, ses années d'apprentissage de la cuisine, ses débuts à Lyon dans un restaurant. A partir du moment où Andrée part aux États-Unis, le récit prend un tour plus mondain. J'ai découvert l'histoire de la famille Kennedy, que je ne connaissais pas vraiment. C'est intéressant, et ça se lit bien, malgré quelques longueurs ici ou là. Cependant, même si j'ai apprécié cette lecture, il manque un petit quelque chose pour que ce soit un coup de cœur.



Je remercie Netgalley et Les Escales pour le service presse.



#LacuisinièredesKennedy #NetGalleyFrance
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Nézida

Ils sont treize dans l’entourage de Nésida. Chacun prend la parole pour témoigner de sa rencontre avec cette jeune femme hors du commun. Fière, intelligente, déterminée, elle a voulu choisir sa vie. Plutôt que demeurer dans son village de la Drôme, elle a préféré habiter notre belle ville de Lyon où elle a pu s’épanouir.

Sa mère avoue ne pas avoir aimée celle qui a eu le défaut d’être une fille

Son frère a tant appris à ses côtés, comme elle, il a préféré quitter le travail de la ferme qu’il a laissé à son cadet.

Son amie Joséphine aurait préféré qu’elle épouse un homme du village, voisines elles auraient élevé de nombreux enfants

Son mari amoureux l’a soutenue sans toujours bien la comprendre.

D’autres l’ont appréciée, enviée, critiquée, jalousée, mais il est trop tard à présent.

La construction de ce roman est fort réussie et le récit sonne juste. On pourrait croire que Nésida a réellement vécu ainsi, à la fin du 19e siècle.

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Nézida

Nézida, 1856 - 1884 : prénom inconnu, donné par sa mère qui attendait un garçon pour le travail à la ferme. Nézida est une femme libre, le monde de la ferme est bien trop étroit pour elle, elle s'instruit à l'école, puis instruit les autres .... se marie à 26 ans avec un bourgeois de la ville ... s'intègre parfaitement dans le milieu de la bourgeoisie Lyonnaise. Elle veut faire des études d'infirmière et pourquoi pas de médecine. Mais une grossesse va tout bouleverser. Triste condition de la femme ! Elle retourne au village et meurt, en donnant la vie. Cette vie aussi sera enlevée.

Au début du roman, elle est là, dans sa chambre mortuaire. On la veille. Et au fur et à mesure des chapitres, les personnes qui l'ont rencontrée témoignent, parlent d'elles, évoquent les souvenirs.

Le récit est admirablement bien construit, tendre et touchant. Chaque personnage donne un éclairage différent et fait renaître cette jeune femme très moderne. J'ai beaucoup aimé l'originalité de cette construction.

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