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Citations de Vanessa Springora (513)


Le manque, le manque d’amour comme une soif qui boit tout, une soif de junkie qui ne regarde pas à la qualité du produit qu’on lui fournit et s’injecte sa dose létale avec la certitude de se faire du bien. Avec soulagement, reconnaissance et béatitude .
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Face à lui, l’écrivain et l’intellectuel, je manque cruellement de vocabulaire. Je ne connais ni le terme de « pervers narcissique », ni celui de « prédateur sexuel ». Je ne sais pas ce qu’est une personne pour qui l’autre n’existe pas. Je pense encore qu’il n’y a de violence que physique. Et G. manie le verbe comme on manie l’épée. D’une simple formule, il peut me donner l’estocade et m’achever. Impossible de livrer un combat à armes égales. 
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Dans les ouvrages de G., on est loin de toute contrition, et même de tout questionnement. Pas une trace de regret, aucun remords. A le lire, il aurait presque été mis au monde pour apporter aux adolescents l'épanouissement qu'une culture étriquée leur dénie, les ouvrir à eux-mêmes, révéler leur sensualité, développer leur capacité à donner et à se donner.
Tant d'abnégation mériterait une statue au jardin du Luxembourg.
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S'emparer avec une telle brutalité de l'image de l'autre, c'est bien lui voler son âme.
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Que ce soit dans cet ouvrage (Les moins de seize ans), ou dans la pétition que G. publiera trois ans plus tard, lorsqu'on y regarde vraiment de près, ce ne sont pas les intérêts des adolescents qu'il défend. Mais bien ceux des adultes "injustement" condamnés pour avoir eu des relations sexuelles avec eux.
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Un père aux abonnés absents qui a laissé dans mon existence un vide insondable. Un goût prononcé pour la lecture. Une certaine précocité sexuelle. Et, surtout, un immense besoin d'être regardée.
Toutes les conditions sont maintenant réunies.
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Certains livres sont d’excellents médicaments. Je l’avais oublié.
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Vanessa Springora
« Une Pure degueulasserie? »
Et se taper des « culs frais » à l’étranger, grâce aux droits d’auteur qu’on a amassés en décrivant ses ébats avec des collégiennes, avant de publier sur Internet leurs photos, sans leur consentement et sous couvert d’anonymat, on appelle ça comment ?
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L'Église est faite pour les pécheurs.
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Depuis tant d’années, je tourne en rond dans ma cage, mes rêves sont peuplés de meurtre et de vengeance. Jusqu’au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre.
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Depuis que j’ai lu les livres interdits, ceux qui étalent sa collection de maîtresses et détaillent ses voyages à Manille, quelque chose de visqueux et sordide est venu recouvrir chacun de ces moments d’intimité dans lesquels je ne parviens plus à voir la moindre trace d’amour. Je me sens avilie, et plus seule que jamais. 
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G. est ressorti de la Préfecture de police, quai de Gesvres, assez amusé, satisfait d'avoir embobiné l'inspectrice et ses collègues. " Tout s'est déroulé à merveille, fanfaronne-t-il dès son arrivée. Les policiers m'ont assuré qu'il ne s'agissait que d'une formalité administrative. Des lettres de dénonciation concernant des célébrités, vous savez, Monsieur, on en reçoit des centaines par jour, a déclaré l'inspectrice." Comme toujours, G. est persuadé que son charme irrésistible a opéré. Ce qui n'est pas improbable.
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Pendant des années, si attentionnés que soient les garçons avec lesquels j'essaierai d'avoir des relations sexuelles sans nuage, je ne parviendrai pas à reprendre là où nous nous en étions arrêtés, Julien et moi : à retrouver ce moment de découverte innocente et de plaisir partagé, d'égal à égal.
Plus tard, avec un peu plus de maturité et de courage, j'opterai pour une stratégie différente : dire toute la vérité, avouer que je me sens comme une poupée sans désir, qui ignore comment fonctionne son propre corps, qui n'a appris qu'une seule chose, être un instrument pour des jeux qui lui sont étrangers.
Chaque fois, la révélation se soldera par une rupture. Personne n'aime les jouets cassés.
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“Savez-vous que l'épouse de Tolstoï passait ses journées à taper le manuscrit que son mari écrivait à la main, corrigeant sans répit la moindre de ses petites fautes, avec une abnégation complète ! Sacrificiel et oblatif, voilà le type d'amour qu'une femme d'artiste doit à celui qu'elle aime.
- mais Emil, il me ment tout le temps !
- Le mensonge est littérature, ma chère amie. Vous ne le saviez pas ?"

(page 142)
Dialogue entre la narratrice, 15 ans à l'époque, et Emil Cioran, philosophe et ami de G. Matzneff.
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D'abord ces lettres de dénonciation anonyme, puis la crainte d'être tous les deux atteints du sida : des menaces successives ont cristallisé notre amour. Devoir se cacher, disparaître, fuir le regard intrusif des témoins, des jaloux, hurler dans une salle d'audience que je l'aime plus que tout tandis qu'on passe les menottes à mon bien-aimé... Mourir dans les bras l'un de l'autre, la peau rongée, collée sur les os, mais d'un seul cœur qui ne bat que pour l'autre... La vie auprès de G. ressemble plus que jamais à un roman. Sa fin sera-t-elle tragique ? (p. 112)
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Pourtant, ils ont bien dû s'aimer un jour, ces deux-là.
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J'ai longtemps réfléchi à cette brèche incompréhensible dans un espace juridique pourtant très balisé, et je n'y vois qu'une seule explication. Si les relations sexuelles entre un adulte et un mineur de moins de quinze ans sont illégales, pourquoi cette tolérance quand elles sont le fait du représentant d'une élite - photographe, écrivain, cinéaste, peintre ? Il faut croire que l'artiste appartient à une caste à part, qu'il est un être aux vertus supérieures auquel nous offrons un mandat de toute-puissance, sans autre contrepartie que la production d'une oeuvre originale et subversive, une sorte d'aristocrate détenteur de privilèges exceptionnels devant lequel notre jugement, dans un état de sidération aveugle, doit s'effacer.
[... ] En dehors des artistes, il n'y a guère que chez les prêtres qu'on ait assisté à une telle impunité.
La littérature excuse-t-elle tout ?
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Comment admettre qu'on a été abusé, quand on ne peut nier avoir été consentant ?
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L'abus sexuel, au contraire, se présente de façon insidieuse et détournée, sans qu'on en ait clairement conscience. On ne parle d'ailleurs jamais d' "abus sexuel" entre adultes. D'abus de "faiblesse", oui, envers une personne âgée, par exemple, un personne dite vulnérable. La vulnérabilité, c'est précisément cet infime interstice par lequel des profils psychologiques tels que celui de G. peuvent s'immiscer. C'est l'élément qui rend la notion de consentement si tangente. Très souvent, dans les cas d'abus sexuels ou d'abus de faiblesse, on retrouve un même déni de la réalité : le refus de se considérer comme une victime. Et, en effet, comment admettre qu'on a été abusé, quand on ne peut nier avoir été consentant ? Quand, en l'occurence, on a ressenti du désir pour cet adulte qui s'est empressé d'en profiter ? Pendant des années, je me débattrai moi aussi avec cette notion de victime, incapable de m'y reconnaître.
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S'emparer avec une telle brutalité de l'image de l'autre, c'est bien lui voler son âme.
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