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Citations de Vanessa Springora (513)


Le mensonge est littéraire, chère amie ! Vous ne le saviez pas ?
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Quand j’annonce à ma mère que j’ai quitté G., elle reste d’abord sans voix, puis me lance d’un air attristé : Le pauvre, tu es sûre ? Il t’adore !
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Vanessa Springora
Plus tard, avec un peu de maturité et de courage, j'opterai pour une stratégie différente : dire toute la vérité, avouer que je me sens comme une poupée sans désir, qui ignore comment fonctionne son propre corps, qui n'a appris qu'une seule chose, être un instrument pour des jeux qui lui sont étrangers.
Chaque fois, la révélation se soldera par une rupture. Personne n'aime les jouets cassés.
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La folie me guette lorsque, pendant les rares moments que je passe encore en classe, je me compare à mes camarades qui rentreront sagement écouter leurs disques de Daho ou de Depeche Mode en mangeant un bol de céréales tandis qu'à la même heure je continuerai à satisfaire le désir sexuel d'un monsieur plus âgé que mon père, parce que la peur de l'abandon surpasse chez moi la raison, et que je me suis entêtée à croire que cette anormalité faisait de moi quelqu'un d'intéressant
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On l'a beaucoup vu sur les réseaux, je ne savais pas trop si j'avais envie de le lire ou pas. J'ai eu la chance de le trouver en boîte à livre.

Vanessa Springora témoigne, dénonce, libère sa voix.
Et c'est terriblement important de pouvoir parler et d'être entendu.
Rien de larmoyant dans ce récit mais un sentiment de révolte.

Révolte envers cet homme, ce G. bien connu, qui a brisé cette jeune fille de 14 ans, qui a souillé son innocence en usant de ruses machiavéliques.

Révolte envers cette société qui avait décidé de fermer les yeux.

Révolte envers ces adultes qui ont oublié, nié leur devoir de protection envers leurs enfants.

G. vous aviez 50 ans, elle en avait 14. Vous avez exploité ses failles pour la séduire et la détruire. Vous parlez d'amour, je vois de la manipulation sur une mineur de moins de 15 ans. Et peu importe qu'elle soit fragile ou pas, peu importe la situation familiale, peu importe le contexte, peu importe qu' elle ait pu paraître consentante ou pas , vous étiez l'adulte, celui qui doit dire NON.
Au lieu de ça, vous avez dévoré cette jeune adolescente. Vous l'avez vidé de sa lumière, vous l'avez éteinte.
Vous pouvez bien écrire ce que vous voulez aujourd'hui, vous n'avez aucunes excuses !

Il aura fallu plusieurs années à Vanessa pour se "réparer" et encore plusieurs années pour dénoncer "l'ogre" dans ce récit.
Alors, pour que ses paroles soient lues, je m'en vais de ce pas, ramener ce livre dans une boîte à livre.
Et j'espère de tout mon coeur qu'il sera lu un nombre infini de fois.
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Le manque, le manque d’amour comme une soif qui boit tout, une soif de junkie qui ne regarde pas à la qualité du produit qu’on lui fournit et s’injecte la dose létale avec la certitude de se faire du bien. Avec soulagement, reconnaissance et béatitude. (p. 90)
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A table, il est assis à un angle de quarante-cinq degrés. Une présence évidente. Bel homme, d'un âge indéterminé malgré une calvitie complète, soigneusement entretenue et qui lui donne un air de bonze. Son regard ne cesse d'épier le moindre de mes gestes et quand j'ose enfin me tourner vers lui, il me sourit avec ce sourire que je confonds dès le premier instant avec un sourire paternel.
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Depuis l'enfance, ce sont les livres qui me tiennent lieu de frères et sœurs, de compagnons de routes, de tuteurs et d'amis. et par vénération aveugle de l'"écrivaiin" avec un grand E, je confonds dès lors l'homme et son statut d'artiste.
page 44
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Le passé est le passé. On a tous une histoire à surmonter.
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De nouveau, les lettres se succèdent, plus passionnées que les précédentes, G. me déclare son amour sous toutes les formes, me supplie de revenir le voir dès que possible, impossible de vivre sans moi, non, pas une minute supplémentaire ne vaut la peine d'être vécu si ce n'est dans mes bras. Du jour au lendemain, je me suis changée en déesse.
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Elle me rappelle alors la façon qu'avait G. de faire l'amour, tellement mécanique et répétitive. (..) Dire qu'il se prend pour l'as des as, le meilleur des amants, ce qu'il pouvait être pathétique en réalité. {Il est} plutôt éphébophile (...) Ce qu'il aime c'est l'âge de la puberté, celui auquel il est sans doute resté bloqué lui-même. Il a beau être redoutablement intelligent, son psychisme est celui d'un adolescent. Et quand il est avec des filles toutes jeunes, tu vois, il se sent comme un gamin de quatorze ans lui aussi, c'est pour cette raison sans doute qu'il n'a pas conscience de faire quoi que ce soit de mal.
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Au début, les circonstances sont loin d'enchanter ma mère. Passé la surprise, le choc, elle consulte ses amis, prend conseil autour d'elle. Il faut croire que personne ne se montre particulièrement inquiet. Peu à peu, devant ma détermination, elle finit par accepter les faits tels qu'il se présentent. Peut-être me croit-elle plus forte, plus mûre que je ne le suis. Peut-être est-elle trop seule pour réagir autrement. Peut-être aussi lui faudrait-il un homme à ses côtés, un père pour sa fille, qui s'érige contre cette anomalie, cette aberration, cette... chose. Quelqu'un qui prenne la situation en mains.
Il faudrait aussi un environnement culturel et une époque moins complaisants.
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Ces [de jeunes filles] sont aussi, de façon plus pernicieuse, le gage qu’il n’est pas le monstre qu’on décrit. Toutes ces déclarations d’amour sont la preuve tangible qu’il est aimé, et mieux encore, qu’il sait, lui aussi, aimer.

A quatorze ans, on n’est pas censée être attendue par un homme de cinquante ans à la sortie de son collège, on n’est pas supposée vivre à l’hôtel avec lui, ne se retrouver dans son lit, sa verge dans la bouche.

Malgré toute la bonne volonté du monde, un adulte reste un adulte. Et son désir un piège dans lequel il ne peut qu’enfermer l’adolescent.

Il faut croire que l’artiste appartient à une caste à part, qu’il est un être aux vertus supérieures auquel nous offrons un mandat de toute-puissance, sans autre contrepartie qu’une œuvre originale et subversive, une sorte d’aristocrate détenteur de privilèges exceptionnels devant lequel notre jugement, dans un état de sidération aveugle, doit s’effacer.
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Tout autre individu, qui publierait par exemple sur les réseaux sociaux la description de ses ébats avec un adolescent philippin ou se vanterait de sa collection de maîtresses de quatorze ans, aurait affaire à la justice et serait immédiatement considéré comme un criminel.
En dehors des artistes, il n'y a guère que chez les prêtres qu'on ait assisté à une telle impunité.
La littérature excuse-t-elle tout ?
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Le manque, le manque d’amour comme une soif qui boit tout, une soif de junkie qui ne regarde pas à la qualité du produit qu’on lui fournit et s’injecte la dose létale avec la certitude de se faire du bien. Avec soulagement, reconnaissance et béatitude.
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Certains enfants passent leur journée dans les arbres. Moi, je passe les miennes dans les livres. Je noie ainsi le chagrin inconsolable dans lequel l'abandon de mon père m'a laissée. La passion occupe tout mon imaginaire.
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Emile Cioran à Vanessa Springora enfant :

" G Matzneff)est un artiste, un très grand écrivain, le monde s'en rendra compte un jour. Ou peut-être pas, qui sait ? Vous l'aimez, vous devez accepter sa personnalité. G ne changera jamais. C'est un immense honneur qu'il vous a fait en vous choisissant. Votre rôle est de l'accompagner sur le chemin de la création, de vous plier à ses caprices".
(p.141)
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Et puis il y a ces livres, par centaines, entassés à la va-vite sur des étagères croulantes. Enpaquetés dans des cartons. Muséifiés dans des vitrines. Photographiés et affichés sur les murs.Mon terrain de jeu est le royaume des livres.
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G. manie le verbe comme on manie l'épée. D'une simple formule, il peut me donner l'estocade et m'achever. Impossible de livrer un combat à armes égales.
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Il faudrait aussi un environnement culturel et une époque moins complaisants.
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