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Critiques de Victor del Arbol (602)
Toutes les vagues de l'océan

Dans son troisième roman, Victor del Arbol reste fidèle à une structure narrative périlleuse, qu’il maîtrise pourtant avec talent, pour embrasser rien moins que l’histoire sombre du XXe siècle. Passant alternativement de personnages vivant à Barcelone au début des années 2000 à d’autres évoluant de l’URSS des années 30 à l’Europe de l’après-guerre, l’auteur tire les fils de deux histoires qui vont peu à peu se nouer pour former une terrifiante fresque.

Del Arbol revisite ainsi la Russie stalinienne, la guerre d’Espagne et la Seconde guerre mondiale en s’interrogeant sur la manière dont les idéaux et les utopies ont pu conduire à une sauvagerie sans égale et ouvrir sur des systèmes mafieux qui gangrènent aujourd’hui le monde.



Au-delà des tragiques événements qui font le cadre de ce roman, c’est l’humanité que sonde del Arbol. Comment un homme, y compris celui qui est animé d’intentions altruistes, peut-il devenir un monstre ? Comment les plus bas instincts peuvent-ils saillir chez l’homme, même le plus cultivé ? Qu’est-ce qui peut annihiler chez lui tout ce qui était constitutif de son identité - sentiments, idéaux, convictions ?

Quels que soient les lieux et les époques, le point commun à tous ces drames est cette réduction de l’homme à une sorte d’animalité, où seul domine l’instinct de survie, celui-là même qui permet de commettre des actes d’une inconcevable barbarie pour humilier et vaincre l’individu qui est en face.



Ainsi les héros de ce roman sont-ils tous, d’une manière à une autre, confrontés à des situations d’une extrême violence qui vont modeler leur psychologie et orienter leurs actes.

Des actes de même nature, commis parfois au nom de causes diamétralement opposées. Les individus ne sont plus alors que la somme de ces actes, et leur élévation au statut de héros, de victime ou de bourreau ne dépend que de l’issue du conflit dans lequel ils se sont illustrés.

Il n’est pas anodin que cette considération provienne d’un auteur espagnol. La guerre civile qui a opposé une partie de la population à l’autre et la dictature franquiste qui s’en est suivie ont profondément et durablement marqué la société espagnole, qui en porte aujourd’hui encore les stigmates. Andres Trapiello, dans son livre Plus jamais ça, ne disait pas autre chose. Vainqueurs et vaincus d’hier cohabitent en effet au sein de la démocratie qui a succédé à la mort paisible du tyran.



Comme dans La Tristesse du samouraï, Victor del Arbol peint un tableau d’une grande force, dans lequel il ne nous épargne aucune vicissitude. Mais il a un réel talent pour évoquer la violence, voire la barbarie, sans se complaire dans des détails pénibles. C’est pourquoi en dépit du malaise suscité par les horreurs qu’il évoque, les quelque 600 pages de son roman se lisent d’une traite.



C’est noir, c’est très noir ; mais nous n’en avons malheureusement pas fini avec la barbarie qui présente désormais de nouveaux visages. Aussi faut-il la regarder en face pour mieux la connaître et ainsi mieux la combattre.


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Toutes les vagues de l'océan

Un millón de Gotas

Traduction : Claude Bleton



ISBN : 9782330072810



Non, je n'écrirai pas qu'il s'agit là du chef-d'œuvre de son auteur car ce serait réduire une œuvre plus que prometteuse dans le genre polar à trois romans, tous remarquables à divers titres. Je me contenterai de dire que "Toutes Les Vagues de l'Océan" est sans doute le plus achevé des trois. Víctor del Árbol, après avoir sacrifié aux mânes du fascisme espagnol dans "La Tristesse du Samouraï", étape semble-t-il indispensable pour tout auteur espagnol actuel (il faut dire que Franco a vécu très longtemps et que la parole ne commença à se libérer en Espagne que timidement et à la fin des années soixante-dix), revient à nouveau à la terrible Guerre civile qui ensanglanta son pays mais cette fois-ci en nous décrivant l'autre côté du décor : celui des "Rouges", des Républicains - ceux que, rappelons-le encore, une Europe complètement obsédée par le fascisme (mais elle avait alors de bonnes raisons de l'être) ne cessa d'encenser jusqu'à la fin (et que nos "vovos" actuels encensent encore sans avoir la moindre idée de ce dont ils parlent ...)



L'habitué des romans de l'auteur catalan est désormais rompu à sa technique qui fait alterner présent et passé tout en laissant entendre très clairement que tous les deux sont liés. Tout commence donc dans le présent, par le suicide de Laura Gil, officier de police à Barcelone. Un suicide sans mystère. Après avoir mis tout en ordre dans ses affaires, la jeune femme, qui se trouvait en congé de maladie, n'a été victime ni d'un tueur de flics en maraude, ni d'un règlement de comptes : elle a choisi librement de se donner la mort. La nouvelle en est évidemment communiquée à son jeune frère, Gilberto, avec qui elle était très liée bien qu'elle se fût éloignée plus ou moins de lui et de leur mère après son adolescence. Avec leur mère, on peut même parler de rupture puisque la jeune Laura avait osé écrire un article rien moins qu'élogieux sur son père, Elías, revenu, après bien des tourments, d'URSS et transformé, de par son passé héroïque, en légende vivante pour tous ceux qui avaient lutté contre Franco.



La mort d'un proche, surtout s'il fait partie de nos parents ou encore de notre fratrie, ramène à la surface bien des souvenirs. Il y a les doux, les lumineux, les ensoleillés ... et puis les autres. Gilberto se rappelle toujours comment sa sœur le mettait à l'abri dans le puits, au fond du jardin, certaines nuits que leur père rentrait ivre et bagarreur, hors de lui-même, tel un Mr Hyde insoupçonné jailli d'un tout aussi ignoré Dr Jekyll ... Oui, Laura a toujours protégé Gilberto. Mais de quoi ? Et lui ? Comment a-t-il fait pour ne pas protéger sa sœur de son addiction à la cocaïne, de sa dépression et enfin de ses envies suicidaires ? Là où Laura a toujours répondu "Présente", Gilberto se dit qu'il a toujours failli. Mais il se rend compte aussi qu'il ignorait beaucoup de choses ... Beaucoup trop.



C'est là que, par la magie des retours en arrière et de son sens certain de l'Histoire de son pays, del Árbol prend en main l'histoire du jeune Elías Gil, membre déjà du Parti communiste espagnol et expédié en URSS pour se perfectionner, auprès des camarades soviétiques, dans son métier d'ingénieur. Tout d'abord, c'est l'enthousiasme, l'exubérance, le Bonheur quasi paradisiaque ; accompagné de trois camarades dont un Anglais, Michael, un Ecossais, Martin (tous deux formant un couple homosexuel) et d'un Français, Claude, méridional et enjoué, il travaille d'arrache-pied et s'extasie au point presque d'en pleurer. Dans ce Pays de la Liberté qu'est pour eux l'URSS de Staline, les quatre étudiants n'hésitent pas à s'exprimer franchement. Mais comme, pour se faire remarquer d'un pouvoir paranoïaque, il suffit ici d'un seul mot déclaré suspect par les autorités alors qu'il ne contient en lui rien de subversif, les jeunes gens se retrouvent bientôt mis en examen (à la soviétique) et enfin déportés (à la soviétique), vers la Sibérie. Dans le train, les déportés politiques sont terrorisés par les Droits communs, sur lesquels règne un certain Igor Stern, lequel ne tarde pas à s'opposer à Elías (celui-ci en sortira avec un œil crevé) et à "enrôler" dans ses troupes Michael et Martin. Pendant ce temps-là, le train roule, roule toujours et Elías fait la connaissance d'Irina, jadis médecin-chirurgien à Kiev, et de sa fille, la petite Anna.



Le "terminus", si l'on peut dire, c'est ce que l'on appellera plus tard "l'Île de l'Horreur", la petite île de Nazino, où les déportés, pas plus que leurs gardiens, ne découvrent ni baraquements, ni aucun outil pour les construire. Evidemment, le gouvernement stalinien est conscient que cette déportation n'est qu'une forme d'abandon épouvantable, capable d'inspirer à ceux qui la subissent les actes les plus ignobles, dont le cannibalisme. (Nicolas Werth a écrit un livre sur ce sujet, dont nous ferons la fiche cette année sans doute : il s'agit de "L'ïle aux Cannibales"). Et c'est ici que nous nous arrêterons dans les souvenirs d'Elías, notre propos n'étant pas en effet de vous gâcher votre lecture.



De pareilles épreuves, sans parler de celles qu'il subira ensuite, forgent évidemment le caractère de l'homme qui y survit. Mais cet Elías Gil qui a quitté son pays en rêvant d'une URSS digne des délires utopistes d'un Jean-Jacques est-il vraiment semblable en tout à celui qui y revient ? Pour les gens de gauche, il est un héros de la Cause, un camarade qui n'a jamais trahi. Pour les autorités, encore teintées de franquisme, il reste un opposant redoutable dont il faut se méfier. En revanche, pour certains particuliers, comme le commissaire Alcázar, fils d'un ami proche de l'Elías de jadis qui lui a sauvé la mise en URSS en lui donnant l'occasion de quitter clandestinement le pays, ou encore pour Esperanza, sa femme, ramenée d'URSS où elle s'appelait Katarina, et qui lui a donné ses deux enfants, il est ...



Qu'est-il ? Ou plutôt qu'était-il car il est mort, il y a plusieurs années, une nuit, dans des circonstances mystérieuses et brutales.



C'est ce que Gilberto va découvrir, en dépit d'Alcázar, qui sait que cela ne lui apportera que souffrance, en dépit aussi de sa mère qui tient à ce que perdure la "légende" pour laquelle elle a accepté de vivre et de survivre et qui, pour cette légende, a sacrifié au moins sa fille.



Au-delà une intrigue envoûtante, "Toutes les Vagues de l'Océan" a le mérite de remettre les aiguilles à l'heure et de démontrer ce que trop de gens, surtout en France, s'acharnent à nier : c'est-à-dire que le plus grand ennemi du Parti communiste espagnol et des "brigades internationales" qui se précipitèrent au secours des Républicains s'opposant aux Nationalistes et à Franco, ne fut pas ce dernier, bien au contraire, mais Staline en personne, bien résolu à faire exploser l'une après l'autre les diverses composantes du mouvement, notamment le POUM, qui comprenait essentiellement des anarchistes libertaires, ou, à tout le moins, à les faire se dresser l'une contre l'autre pour que les malheureux communistes espagnols n'eussent aucune chance de vaincre le Caudillo. Certes, la droite espagnole était elle aussi divisée mais Franco parvint à éliminer peut à peu ses opposants, à fédérer son mouvement et, avec l'aide logistique d'Hitler et de Mussolini, à mettre à genoux les Républicains. Fort de ses propres forces armées, l'URSS aurait pu certainement soutenir ceux-ci bien plus efficacement qu'elle ne le fit. Mais Staline avait parlé. Celui qui avait souhaité un temps se faire séminariste avait dit la messe orthodoxe et donna, sans état d'âme, le coup de grâce à un Parti communiste ibérique qu'il n'avait cessé d'affaiblir sur tous les plans, en commençant par l'intérieur.



Une fois encore, je préviens l'amateur de textes courts : "Toutes les Vagues de l'Océan" compte 680 pages, touffues et solidement argumentées. L'Histoire y enlace avec passion une intrigue complexe et mieux vaut sans doute s'y connaître un tout petit peu sur le sujet de la Guerre civile espagnole avant de décider de se lancer dans cette lecture de bout en bout passionnante. C'est sanglant, insidieux, noirissime, captivant et cela se double d'un hommage légitime à tous ceux, gardes comme déportés, qui périrent à Nazino, sur place ou en tentant de s'échapper de ce piège épouvantable. Les personnages sont difficilement oubliables et leur fureur, leur rage, leur colère ainsi que leur humanité tout comme la façon qu'ont certains d'eux de renoncer à cette humanité pour sauver leur peau, la tristesse et le désespoir de tous (car si l'on oublie une seule fois sa part d'humanité sur le long chemin de la Vie, on s'en trouve à jamais handicapé et cela, quel que soit le degré du cynisme derrière lequel on cherche à se réfugier) font très longuement résonner leur voix au plus profond du cœur du lecteur.



Un grand roman, qui dépasse le genre polar autant que le genre historique, un hybride flamboyant et sincère qu'il faut lire, non pour juger mais pour se demander, par exemple, ce que nous aurions fait, nous, pour survivre à Nazino. Vivre ou mourir à Nazino, "Toutes les Gouttes de l'Océan" pourrait très bien se résumer à cela. ;o)
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Toutes les vagues de l'océan

Bonjour.





Premier livre de cet auteur pour moi et j'ai beaucoup apprécié.



Malgré un début d'histoire qui commence très doucement et qui au fur et à mesure monte en intensité et en suspense.



J'ai appris pas mal de choses sur l'Espagne et la Russie de l'entre-deux guerres et pendant la deuxième guerre mondiale.



J'ai aimé le mélange de personnages qui ont existés et ceux inventés.



Un agréable moment de lecture.



Bonne journée.





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Toutes les vagues de l'océan

Trop lourd et trop trop noir en plus pour être crédible : A un premier malheur se rajoute un deuxième puis un troisième... OH ! ça ne s'arrête jamais pour une tranche de bonheur, pour sourire voir rire un peu, non ?!



L'auteur n'a jamais vue le film "la vie est belle" ?



Si vous vous complaisez dans le malheur et le drame ce bouquin interminable est pour vous

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Toutes les vagues de l'océan

Avec des aller-retours incessants dans le temps et dans l'espace (entre Espagne et Russie) au cours du XXe siècle, le livre est d'une telle richesse, qu'il n'est pas toujours facile à suivre.



Avec Gonzalo ont essaie de comprendre ce qui a poussé sa soeur au suicide, mais aussi de découvrir l'histoire de son père cet homme parti sans laisser de traces.



Parfois violents, les propos tenus et les actes nous entrainent dans des méandres un peu invraisemblables. Mais cela se lit plutôt bien.



Les personnages restent pour autant très froids et peu attachants.
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Toutes les vagues de l'océan

Pour être honnête, je lis rarement des polars mais là, c'était un cadeau d'anniversaire et bam ! J'ai juste adoré ce livre. Une perle. Une histoire qui se déroule sur deux temps (passé, présent)avec des intrigues jusqu'à la fin du roman. L'auteur arrive à tenir le lecteur jusqu'à la fin. On remonte dans cet univers fascinant du communisme et des conséquences que cette période a eu sur le personnage principal (son amour, sa partenaire, son ennemi, ses enfants, ses amis,...).

Je dis bien, une perle, car dans ce livre, personne n'est ni blanc ni noir. Un héros peut devenir le plus monstrueux des êtres humains après une seule page. Initiation psychologique, souffrances, rancunes etc etc. Foncez y ! Je le recommande à 100%!!!
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Toutes les vagues de l'océan

*****
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Toutes les vagues de l'océan

..."C'est une histoire qui n'aurait pu exister que dans un roman, dans l'esprit malade et dérangé d'un écrivain".



Auto dérision d'un auteur?

Il est vrai que Victor Del Arbol a imaginé un fresque familiale très noire, aux accents de requiem, aux parts d'ombre et de lumière des individus.



Gonzalo Gil aurait pu poursuivre tranquillement sa vie tièdement heureuse de père de famille et d'avocat sans envergure, si le suicide de sa sœur, enquêtrice de la police, suite à la froide exécution pour l'exemple de son jeune neveu, ne l'avait entraîné dans les industries mafieuses sur fond de prostitution enfantine.



Ce coup du destin va l'obliger à ouvrir un album de famille chargé de deuils et de douleur, reflet de ce que l'Espagne a vécu depuis la guerre de 1936. Comme une mise en miroir, les décennies et les personnages vont se télescoper pour suivre la destinée dramatique de son père Elias, héros communiste pour certains, dangereux et cruel salaud idéologue pour d'autres.



Des camps staliniens de Sibérie et à la police secrète du communisme, des combats de la guerre d'Espagne à l'exil français des républicains et à la guerre de 39/45, Gonzalo va lever la chape de silence et de secrets. Il nous fait vivre ces années de plomb du fascisme espagnol, où les choix politiques des individus déterminent le pire ou le meilleur pour l'avenir des familles et des descendants, sur plusieurs générations.



Voici un livre comme je les aime!

Des personnages denses et travaillés dans leur psychologie, un contexte familial fort et un panorama social documenté, une construction de fiction en tiroirs pour des tracés individuels ballotés par les soubresauts historiques et politiques. C'est un puzzle fait de trahisons et de massacres, une écriture foisonnante de détails, une belle puissante narrative pour illustrer un chemin semé d'embûches, de remise en question de la figure du père, et de l'adaptation héroïque de l'homme pour survivre en dépit des conséquences.



La littérature espagnole se nourrit de cet héritage sombre et dramatique du 20ème siècle, de cette descente aux enfers subie par sa population dans une guerre civile fratricide. Et quand ces fictions sont portées par des talents comme celui de Victor Del Arbol, on s'incline, sans crainte devant 600 pages, en ne voulant pas que la lecture s'arrête...captivée jusqu'à la dernière page.



Constat implacable: la violence engendre toujours la violence, quel que soit la part d'humanité en chaque individu.
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Toutes les vagues de l'océan

Proche de l'excellence à mon goût. On en sort chamboulé, un peu étourdi par tant d'intensité. Un roman/récit car on touche tant la grande histoire qu'on se laisse captivé par le plaisir d'apprendre et l'effroi des destins brisés, broyés par la brutalité qui éclabousse parfois l'humanité.

C'est noir, très noir, l'âme est disséqué à vif. C'est peut-être le seul bémol, pas de lumière au bout tunnel. Mieux vaut en être conscient mais tellement fort malgré tout. Et qu'elle écriture! En tout cas, moi, elle me porte et j'en redemande.

C'est dur mais chaque personnage prends sa place et jusqu'au bout comme un très grand thriller.

Je ne reparle pas du contexte historique, et cet enfer, personnellement je savais pas, maintenant oui et c'etait nécessaire je crois.

Être accroché mais à lire absolument.
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Toutes les vagues de l'océan

Un roman violent, d'une violence accablante, une déferlante qu'il nous faut défier et ce n'est qu'en refermant "Toutes les vagues de l'océan" que l'on retrouve une respiration à peu près normale.

Un polar. Vraiment ? Un polar historique, une fresque épique, un grand polar. De Barcelone du début du nouveau millénaire à la Russie des années '30, on remonte le cours de l'histoire et c'est une lente descente aux enfers que l'on amorce, qui nous scie les jambes, qui nous empêche de surmonter la vague.

Un livre qui prend aux tripes et un livre qui nous en apprend. J'avoue que je ne connaissais rien de Nazino avant cette lecture. Nazino, surnommée l'île aux cannibales, un cauchemar créé par Staline. Un livre qui nous parle des hommes , des hommes "enfermés dans une possibilité" (p. 196).

Un livre aussi sur les guerres grandes et petites dans toute leur splendide laideur, celles qui transforment à tout jamais les êtres humains , celles qui distillent le poison de génération en génération au nom d' idéaux ou de la cupidité, celles qui tuent au propre comme au figuré.

Gonzalo Gil apprend le suicide de sa soeur qu'il ne cotoie plus depuis plusieurs années. Un suicide ? Il en doute. Il décide donc de gratter un peu dans les enquêtes sur lesquelles travaillaient sa soeur. Une décision qui provoquera un raz-de-marée. Une décision qui révélera les secrets familiaux, qui déformera à tout jamais l'image de héros de son père.

Un récit sur l'idéalisme naif qui devient aveugle. Une trame narrative qui amène aisément les retours en arrière. Une intrigue qui se densifie, s'épaissit au fil des pages et qui n'en finit plus de se noircir. Des personnages que l'on aime, que l'on déteste, on ne sait plus mais qui sont fait de chair et d'os et qui toujours apprennent à survivre. La misère des humains, la beauté, la laideur, la rapacité. Une écritude fluide et dense et qui porte en elle des sujets de réflexion que l'on met très facilement de côté pour notre plus grand confort.

Épique ce roman qui nous rapelle que nous ne sommes pas à l'abri de dictature ou d'intégrisme , oui ces dangers, bien affichés ou du clair-obscur, sont toujours là qui nous guettent.

À lire absolument.

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Toutes les vagues de l'océan

Excellent. L'auteur arrive à raconter la petite histoire dans la grande. Tout en ne perdant pas le fil de son intrigue policière. Et ça c'est remarquable.

Une fresque dantesque donc, et des personnages hors norme. Je ne connaissais pas l'ïle de Nazino.

A noter la traduction absolument impeccable.

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Toutes les vagues de l'océan

Toutes les vagues de l'océan - Victor del Arbol



Voilà un superbe roman, pas vraiment du polar mais beaucoup plus. Pas facile à résumer. On suit le héros et les siens de 1933, au fin fond de l'URSS et du terrible camp de Nazino jusqu' à la Barcelone du début des années 2000 et l'on sombre dans l'horreur.

Qu'est ce qu'un homme est capable de faire pour survivre et pour une idéologie ?

Comment façonne-t-on les souvenirs d'un enfant qui n'a pas ou peu connu son père pour que celui ci reste un héros?

L'amour et les liens familiaux résisteront-ils à toutes ces épreuves ?

Les dictatures peuvent elles changer les hommes au point de faire des meilleurs d'entre eux des monstres et de ceux qui sont des monstres, des monstres pire encore ?



C'est une histoire terrible que ce roman, on n'en sort pas indemne. C'est très bien écrit, c'est palpitant, captivant, foisonnant.



Je remercie Dixie39 pour sa superbe critique qui m'a fait découvrir ce roman et cet auteur

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Toutes les vagues de l'océan

Je n'imaginais pas qu'en mettant le nez dans un polar ibérique, dont j'ai lu très peu d'auteurs, à part Arturo Perez Reverte, j'irais aussi me balader en Sibérie.



L'histoire tragique de l'Europe du 20 e siècle est une fabrique de secrets de famille, semble nous dire Victor del Arbol. Avec « Toutes les vagues de l'océan », Crimes et trahisons, haine, rancoeur inextinguible et désir de vengeance naissent dans les années 30, puis franchissent le seuil du millénaire et s'expriment en de multiples cadavres et mystères semés autour de Gonzalo, avocat barcelonais, qui se débat avec une famille pour le moins compliquée.



Ce très gros roman noir nous emmène déjà dans la Russie de Staline où, à Nazino, dans l'enfer d'un univers concentrationnaire nait le mal absolu. C'est là que se rencontrent presque tous les protagonistes, dont Elias Gil le père de Gonzalo, la figure qui domine le récit, ainsi que l'abominable Igor Stern, la belle Irina et sa fille Anna, tous victimes de rafles et de déportation. Puis les mêmes se croisent et se retrouvent volontairement ou par hasard pour la guerre d'Espagne, la seconde guerre mondiale, l'époque du franquisme et au-delà.



Le poids de l'histoire est énorme et contribue beaucoup aux 600 pages du roman, c'est très documenté. le récit mêle des personnages historiques et faits réels aux héros de fiction. C'est parfois un peu long et plein de sigles, et cela apporte à chacun des personnages un passé tragique, et une biographie fouillée .



Ainsi, l'auteur brouille les codes classiques. On a beau chercher, Il n'y a pas de gentils dans cette affaire , juste des héros effrayants et impitoyables parfois pervers, prêts à tout pour survivre ou se venger. On se demande souvent si ce qu'on cherche à résoudre, c'est toujours l'enquête de Laura, la soeur de Gonzalo, car le mystère s'épaissit, le ballet entre passé et présent complexifie les relations. Difficile d'imaginer la fin plutôt déroutante.



Le risque de cette épopée sanglante, c'est le « un peu trop » pour un même personnage qui fait parfois comparer Elias Gil ou le pauvre Martin, à ces héros de films d'horreur, battus, poignardés, révolvérisés, finissant par prendre une armoire sur la tête et qui s'en sortent quand même …bref le pacte de vraisemblance patiemment construit avec des références historiques solides peut sombrer dans le grand guignol à chaque instant .



Un livre tout à la fois fascinant et agaçant. On a envie de savoir. Un polar qui ne laisse pas indifférent.

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Toutes les vagues de l'océan



Toutes les vagues de l’océan.

Víctor del ÁRBOL



Espagne, Russie, France.

1930, 1960, 2000.



Elias Gil est un jeune ingénieur communiste espagnol qui part avec 3 camarades en Union Soviétique pour construire des routes et des ponts.

Sur place il découvre l’ horreur : la prison et surtout le camp de Nazino qui l’enfer sur terre (violence, faim, cannibalisme, froid, tortures…).

C’est là aussi qu’il rencontrera son seul et unique amour : Irina ainsi que la fille de celle-ci Anna dont il gardait le portrait dans un petit médaillon.

Et c’est là aussi qu’il rencontrera son ennemi éternel Igor Stern qui lui crèvera un œil pour un manteau.

Quand Elias sort de cet enfer c’est pour en rencontrer un autre : l’Espagne de Franco et la guerre civile où il n’aura pas une attitude exemplaire.

Puis le voilà en France au moment de la seconde guerre mondiale dans un camp de réfugiés à Argelès sur mer.

Ça c’est pour le passé du père.

Le présent de son fils Gonzalo c’est une lettre lui annonçant le suicide de sa sœur Laura avec laquelle il est en froid (depuis qu’elle a écrit un portrait au vitriol de leur père dans un journal).

Il faut dire que Laura a perdu son fils (assassiné), son mari (divorcée) et que son métier de policière lui était devenu insupportable.

Version à laquelle Gonzalo ne croit pas et pour laquelle il va décider de mener l’enquête.

Lui qui n’est pourtant qu’un avocat mollasson écrasé par son flamboyant beau-père avocat renommé.

Cette enquête va l’emmener très loin sur les traces du père faisant ressurgir un passé extrêmement difficile expliquant bien des comportements chez la fille morte, le fils apathique, la mère taiseuse et mystérieuse et bien d’autres encore…

Un très bon roman noir une fois de plus de cet auteur exceptionnel.

C’est extrêmement riche, c’est historique, c’est malin.

Les chapitres alternent entre le père et le fils, le passé et le présent.

Les rebondissements sont intelligents, imprévisibles et surtout ils sont crédibles.

Victor del Arból maitrise vraiment le roman noir !









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Toutes les vagues de l'océan



J'ai lu ce roman tranquillement car l'histoire est très prenante mais aussi très terrifiante, on ressent le mal qui rôde à chaque page et qui envahi nos personnages.

Cette histoire de famille nous emporte dans un passé très lourd, le récit de la vie du père de Gonzalo fait froid dans le dos, la souffrance et la haine du camp de Nazino en Russie d'où il s'échappera en laissant des traces qui le poursuivront toute sa vie jusqu'au bout de son chemin.

De l'amour à la haine il n'y a qu'un pas où juste quelques années inoubliables.

On va retrouver dans ce roman la vie des rescapés qui hante le présent, la mafia Russe présente et aussi beaucoup de récit du passé à l'époque Stalinienne et aussi au retour en Espagne pendant Franco.

Une grosse dose de souffrance face à la guerre et beaucoup de morts, des moments de torture d'où on ne ressort pas indemne. Le mal envahi l'esprit de l'homme.

Gonzalo à tout perdu, sa famille est explosée alors il part à la recherche de la vérité sur la mort de sa sœur et de son neveu, mais jusqu'à la fin de l'histoire on se trompe de chemin et le personnage vengeur n'est pas du tout celui à qui l'on pense, le passé remonte à la surface tout doucement et avec ses souffrances oubliées.

Il y a des véritables monstres dans ce livre qui nous donnent envie de hurler à certains moments.

C'est la guerre qui crée des monstres qui feront de la vie de leurs descendances un enfer qui se reproduit à chaque génération.

J'ai été subjuguée par ce roman magnifique et surtout par la plume de l'auteur qui m'a fait vivre un moment exceptionnel en compagnie de ses personnages.

Il m'aura fallu une bonne digestion car c'est dur, c'est glaçant et j'ai failli me noyer dans cet Océan.
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une noire poésie qui me me parle
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Toutes les vagues de l'océan

Difficile de considérer ce livre comme un simple polar, une enquête qui commencerait dans les années 1930 e, se poursuivrait dans les années 1960 et se terminerait dans les années 2000

Un départ, il y a Elias Gil, jeune et brillant idéaliste communiste espagnol qui part avec trois compagnons en URSS pour apporter son savoir et découvrir l’idéal communiste

La chute sera brutale. Il découvrira d’abord le goulag stalinien et surtout l’enfer de Nazino. Il y rencontrera aussi Igor Stern, crapule absolue qui le mutilera et qui, pour moi, est l’autre grand protagoniste de l’histoire

La description de Victor del Arbol est absolument atroce et et troublante .Des pages qu’on oublie pas

De retour dans son pays ,Elias est au cœur de la guerre civile en Espagne et de l’arrivée de Franco au pouvoir

Puis viendra la Seconde Guerre Mondiale. Après toutes ces vagues historiques ( d’où le titre), quel homme est devenu Elias ?

cette première partie du roman est époustouflante

Connaître l’histoire de ce père devenu héros aux yeux de tous, voilà la quête de Gonzalo, avocat de modeste réputation , dominé par un beau père riche et puissant

Reste aussi le mystère de la mort, par suicide , il paraît de sa sœur Laura

J’ai eu un peu de difficulté avec cette partie du livre qui paraissait assez simple en comparaison de la puissance créatrice de la première partie

Puis , tout doucement , le souffle revient, les secrets se révèlent

Ici pas beaucoup de place pour l’amour

Ne reste qu’une noirceur et une violence absolue jusqu’au dénouement final ,en plusieurs étapes

Où est le Bien? Où est le Mal dans tout cela?

Peux-t-on éviter d’être submergé par les vagues?

Questions métaphysiques dans la violence de l’Histoire

Inutile d’en dire plus dans ce livre de plus de 600 pages

Énorme travail historique.Un style très brillant

Soyons clairs: ce livre est réservé à un public de lecteurs et lectrices aguerris , qui seront capables de supporter sa noirceur

Mais quelle force!

Accrochez-vous, le jeu en vaut la chandelle

Un très,très grand roman
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Toutes les vagues de l'océan

Quelle magnifique livre ! Fascinant, dense, écrit avec justesse dans une langue sauvage et brute. Le genre policier n'étant que le prétexte pour nous narrer l'histoire de plusieurs familles ennemies, différentes et tellement semblables à la fois. Il est question de la guerre d'Espagne, des camps en URSS, de vengeances et de quêtes, de la noirceur de l'âme humaine. Un livre magistral qui hériterait d'une sixième étoile si je pouvais le faire. Mon coup de coeur 2015.
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Toutes les vagues de l'océan

MAGISTRAL ! Un roman noir, certes. Mais aussi et surtout un magnifique roman historique, sur près de 70 ans qui démarre en 1933 et nous amène jusqu’à nos jours, une fresque dont le point de départ est l’idéalisme des jeunes européens communistes partis à Moscou avec une bourse d’étude pour aider la Russie à se développer et qui ont découvert un pays qui n’avait pas grand-chose avec ce qu’ils s’attendaient à trouver.. Une histoire à deux voix, celle du passé et celle du présent qui rappelle la construction du roman « la tristesse du samouraï ». Et une fois encore, les actes du passé génèrent haine et vengeance qui impliquent des acteurs qui ne savent pas quels sont les fondements sur lesquels ils ont bâti leur vie. Les secrets des anciens pèsent lourd.. très lourd.. et même si ils sont morts ou si les survivants ont scellé à jamais leurs souvenirs et leurs blessures au fond de l’oubli ou de leur mémoire, les actes ne s’effacent jamais et leurs conséquences finissent toujours par remonter à la surface… Le passé, ici, c’est la figure du père, Elias. Le présent, c’est Gonzalo. Et autour des personnages qui sont rattachés, soit à l’un soit à l’autre, et de fait aux deux par les fils qui se tissent entre les histoires du passé et du présent. Pour le reste, c’est un voyage entre deux époques et plusieurs générations des mêmes familles, dont les vies se croisent et s’imbriquent. Une fois encore l’importance des racines, de l’endroit d’où l’on vient, du passé est un thème primordial pour l’auteur. Il faut regarder en arrière, chercher pourquoi et comment on en est arrivé là. Retrouver les racines des haines et des rancœurs qui lient les êtres, pénétrer au cœur de la souffrance et de la douleur, aller au-delà des apparences, faire fi des actes pour pénétrer au plus profond des motivations cachées et des blessures enfouies. Casser la gangue pour arriver au noyau. Un livre qui nous montre qu’il ne faut pas se fier aux apparences, qui nous montre à quel point il est facile de se faire manipuler, et combien patience et ténacité sont importantes pour remonter le cours du temps et tenter d’entrevoir la vérité. Et aussi l’importance d’être acteur et non spectateur de sa propre vie. Un vrai héro ne subit pas ; il agit, prend des décisions, au risque de se tromper. Un exemple parfait de ce type de personne est un personnage fascinant dans le livre, Igor Stern, parti de rien et qui devient un des rouages les plus importants du pouvoir soviétique, à la tête d’un empire fondé sur la peur et la haine. C’est aussi un roman de société ; sur l’évolution des personnages et la progression de la société. Un roman sur les utopies et la lutte, la lutte pour survivre, sur les convictions. C’est aussi une peinture des années « paraitre », le fossé entre les gens qui ont de l’argent et du pouvoir et ceux qui privilégies les vraies valeurs et la culture. Et une fois encore l’auteur nous présente ses personnages de telle manière qu’on a l’impression de faire leur connaissance ; il les rend vivants avec un soin du détail qui permet de les recentrer dans un contexte ; l’auteur met un tel soin à décrire l’environnement affectif des personnages qu’on jure qu’ils sont réels et non inventés. Nous sommes dans du concret et pas dans de la reconstitution. On pourrait croire qu’il y était ; qu’il décrit des situations qu’il a vécues et de ce fait qu’on y est aussi. Que ce soit les deux personnages « clés » ou les autres (morts ou vivants) ils ont tous une vie propre, un caractère, qui les rend attachants ou détestables – (même si ils sont détestables il leur reste toujours une petite étincelle d’humanité salvatrice qui fait que leur vie nous intéresse.) J’ai beaucoup aimé que Catherine change son prénom pour prendre celui d’Esperanza le jour où elle quitte la Russie pour commencer une nouvelle vie. (le choix du prénom de Catherine comme héroïne du roman ne peut pas me laisser indifférente   et de plus -petite note personnelle – il semble que l’héroïne du premier roman de l’auteur se prénomme Gilda, comme ma Maman) J’ajoute que j’aime aussi le style de l’auteur. C’est un roman historique extrêmement bien documenté, un roman noir, mais mâtiné de poésie. (le poète Maïakovski entre autres) Dans une interview, l’auteur a dit que la phrase qu’il préfère est la suivante : “Il m’a dit qu’on ne peut pas aimer une personne qu’on ne connait pas, que le véritable amour dépend de la vérité, et que le silence ne sert qu’à tromper».
Lien : http://www.cathjack.ch/wordp..
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Toutes les vagues de l'océan

Je viens de terminer, et enfin respirer, après un séjour en apnée dans le monde de Gonzalo Gil, personnage au coeur d'un incroyable roman, mais pas vraiment au centre.



Comme vous l'aurez compris, j'ai été happé par ce roman qui m'a avalé tout entier.

Il est référencé en tant que polar ou thriller, mais l'auteur nous fait naviguer, sans nous perdre, au travers de plusieurs périodes et plusieurs contrées,

Et il le fait vraiment avec Brio !

D'exactions sous l'époque stalinienne, à la Barcelone contemporaine, d'une mafia trafiquant des humains à la guerre sous Franco , le lecteur découvre que le crime qui semblait barbare mais banal prend ses racines dans une histoire qui l'est moins.



Bravo à l'auteur pour m' avoir tenu en haleine sans me perdre et avoir su conclure (ce qui n'est pas simple non plus et coûte souvent une étoile) un très bon roman palpitant !

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