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Critiques de Victor del Arbol (598)
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La tristesse du samouraï

Bonjour.





C'est mon deuxième livre de cet auteur et j'aime beaucoup son style d'écriture.



L'histoire se déroule de 1941 à 1981 et j'ai appris beaucoup de choses sur le fonctionnement de l'Espagne à cette époque.



Il y a beaucoup de description et il faut être à cent pour cent dans sa lecture (pas simple pour moi lol).



Le sujet sur les rancunes entre différentes familles et la vengeance est très bien mené. 



Les personnages sont très bien détaillés.



Une lecture très agréable.



Bonne journée.



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Le fils du père

Si je me réfère à ceux que j’ai lus, les romans de l’écrivain espagnol Victor del Arbol sont peuplés de personnages sombres, rongés par la mémoire tragique de l’histoire nationale, hantés par les séquelles de drames familiaux, luttant sans espoir contre un mal-être personnel. C’était le cas dans Par-delà la pluie et surtout dans Toutes les vagues de l’océan, un thriller formidable et complexe dont je garde un souvenir ébloui.



Dans les premières pages de Le fils du père, on apprend qu’un homme vient d’en tuer un autre, après l’avoir torturé. Comment cet homme, nommé Diego Martin, un professeur d’université bien établi à Barcelone, en est-il arrivé à commettre un tel crime ? Pour répondre, l’auteur embarque le lecteur dans la généalogie du meurtrier.



D’extraction misérable, originaire de la province d’Estramadure, la famille avait longtemps servi dans la domesticité d’une vaste demeure, la Grande Maison, appartenant autrefois à d’importants propriétaires régionaux. Une condition de soumission humiliante, qui avait pris fin de façon sanglante, lorsque la guerre civile avait porté à leur paroxysme les haines mutuelles de classes.



Frustes, sans formation, portés par des rancœurs inextinguibles, le grand-père et le père de Diego ont été ballottés dans les équipées militaires de leur époque. Elles ont asséché leurs dernières onces d’humanité et de moralité. Deux mauvais garçons, deux brutes, tueurs à l’occasion, guettant des expédients pour survivre. Ils n’ont cessé de justifier des attitudes ineptes par leur « manque de chance », par la « nécessité de s’en sortir », les excuses classiques des losers qui saisissent les opportunités d’apparence facile, sans réfléchir aux conséquences.



Ces deux hommes, père et fils, se sont mutuellement méprisés et ont trouvé normal de brutaliser leurs femmes. Maltraitées, celles-ci se sont mises au diapason et se sont comportées en mères indignes. Quand ils n’ont pas détesté leurs enfants ou petits-enfants, ces hommes et leurs femmes les ont simplement ignorés.



A l’actif toutefois du père de Diego, le rachat de la Grande Maison en ruine, grâce à un billet de loterie gagnant. Une revanche sociale qui ne rapproche pas Diego de son père — dont on ne connaîtra d’ailleurs le prénom qu’à la dernière ligne du roman ; un artifice littéraire qui n’apporte rien !



Dans ce contexte d’abandon familial, Diego a failli mal tourner. Il s’est pris en charge, a suivi des études, est devenu écrivain, professeur d’université. Il a épousé une femme belle, brillante et riche, qui l’admire. Il s’occupe avec dévouement d’une sœur à laquelle il est très attaché : Liria, une femme au mental fragile, en perdition sociale et physique. Désormais aphasique, elle est hospitalisée sans espoir de sortie.



A l’instar de son père et de son grand-père, Diego ne pourra s’empêcher de saper ses propres fondations. L’auteur l’a fait naître sous le signe du scorpion, ascendant scorpion. Je ne suis pas féru d’astrologie et je n’y connais rien, mais j’ai toujours entendu dire que l’autodestruction était la malédiction incontournable de ce signe.



Comme son père et son grand-père encore, Diego en est arrivé à tuer un homme : l’infirmier en charge de Liria. Peut-être, lectrice, lecteur, te demandes-tu pourquoi ? Eh bien, pour le savoir, tu devras lire Le fils du père ! Mais je te préviens ; la lecture de ce long roman très noir est difficile et quelque peu démoralisante. Un livre qu’on pourrait qualifier de feel bad.



La construction est habile, mais complexe. Les cinquante premières pages sont hermétiques et il m’a fallu refeuilleter les premiers chapitres pour avoir une idée à peu près claire de l’identité des personnages, pour appréhender une chronologie s’étendant sur près de quatre-vingts ans, et pour comprendre pourquoi des événements se passent dans l’agglomération de Barcelone, alors que tout a commencé au sud-ouest de l’Espagne.


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Le fils du père

En général c'est un livre très sombre, mais fort riche d'enseignements. À travers l'histoire d'une famille Espagnole étalée sur trois générations d'hommes dont l'existence ne fut pas une sinécure, l'auteur ratisse large en terme de thématiques abordées.



Sommes-nous inéluctablement marqués par les tares de nos géniteurs? Les fictions que nous construisons à partir de nos vécus ont-elles une part de vérité qui soit en tout point conforme à la réalité? Avons-nous le droit de porter un jugement global et péremptoire sur la vie de ceux qui nous ont précédés? Qu'est-ce que le bien, le mal? Qui est courageux et qui est lâche? Existe-t-il toujours une rivalité père et fils? Qu'est-ce que l'amour?



Pour voguer sur ces thèmes universels et intemporels, nous parcourons une partie du XXe siècle, en passant par l'Espagne sous Franco, l'Union Soviétique envahie lors de la seconde guerre mondiale, sous oublier une incursion au Sahara Oriental.



Tout au long du livre, l'auteur nous présente des vies faites de misère psychologique et de dénuement matériel, de torpeur intérieure et d'avenirs bouchés. Des existences remplies d'amours trahis, de rêves bafoués, et ce, dans un cycle qui semble, parfois, se répéter sans cesse.



L'histoire se termine sur une note touchante, empreinte d'humanisme et d'espoir. C'est tout en l'honneur de l'auteur après nous avoir fait voir toute cette noirceur.

Bref, c'est encore du grand art de la part de V. del Arbol!
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Toutes les vagues de l'océan



Toutes les vagues de l’océan.

Víctor del ÁRBOL



Espagne, Russie, France.

1930, 1960, 2000.



Elias Gil est un jeune ingénieur communiste espagnol qui part avec 3 camarades en Union Soviétique pour construire des routes et des ponts.

Sur place il découvre l’ horreur : la prison et surtout le camp de Nazino qui l’enfer sur terre (violence, faim, cannibalisme, froid, tortures…).

C’est là aussi qu’il rencontrera son seul et unique amour : Irina ainsi que la fille de celle-ci Anna dont il gardait le portrait dans un petit médaillon.

Et c’est là aussi qu’il rencontrera son ennemi éternel Igor Stern qui lui crèvera un œil pour un manteau.

Quand Elias sort de cet enfer c’est pour en rencontrer un autre : l’Espagne de Franco et la guerre civile où il n’aura pas une attitude exemplaire.

Puis le voilà en France au moment de la seconde guerre mondiale dans un camp de réfugiés à Argelès sur mer.

Ça c’est pour le passé du père.

Le présent de son fils Gonzalo c’est une lettre lui annonçant le suicide de sa sœur Laura avec laquelle il est en froid (depuis qu’elle a écrit un portrait au vitriol de leur père dans un journal).

Il faut dire que Laura a perdu son fils (assassiné), son mari (divorcée) et que son métier de policière lui était devenu insupportable.

Version à laquelle Gonzalo ne croit pas et pour laquelle il va décider de mener l’enquête.

Lui qui n’est pourtant qu’un avocat mollasson écrasé par son flamboyant beau-père avocat renommé.

Cette enquête va l’emmener très loin sur les traces du père faisant ressurgir un passé extrêmement difficile expliquant bien des comportements chez la fille morte, le fils apathique, la mère taiseuse et mystérieuse et bien d’autres encore…

Un très bon roman noir une fois de plus de cet auteur exceptionnel.

C’est extrêmement riche, c’est historique, c’est malin.

Les chapitres alternent entre le père et le fils, le passé et le présent.

Les rebondissements sont intelligents, imprévisibles et surtout ils sont crédibles.

Victor del Arból maitrise vraiment le roman noir !









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Avant les années terribles

Je crois qu'il me faut un petit roman à l'eau de rose pour oublier les horreurs que je viens de lire. Le mérite de ce livre est de révéler la réalité de l'Ouganda, un pays méconnu du grand public.

Isaïe est un réfugié ougandais qui a refait sa vie en Espagne, où il est marié avec Lucia. Quand une ancienne connaissance vient le voir pour lui demander de participer à une conférence sur la réconciliation, il retourne en Ouganda et sa femme enceinte décide de l'accompagner.

Le récit se déroule en parallèle sur deux époques : le présent avec le retour en Ouganda, et d'autre part on revit l'histoire d'Isaïe, et son enfance heureuse en famille jusqu'à ce que les rebelles de la LRA atteignent son village. Ensuite c'est l'horreur, Isaïe et son frère Joel sont emmenés comme enfants soldats. Ils subissent l'horreur, et en même temps ils sont obligés d'y participer. Isaïe devient même le spécialiste de la chasse aux albinos, les malheureux étant très recherchés parce que leurs organes sont utilisés en sorcellerie.



Le plus affreux, c'est que tout est vraisemblable. La LRA est une armée de fanatiques créée par une femme, Alice Lakwena, qui arrosait les enfants d'une eau censée les rendre invisibles avant de les envoyer au combat. Le chef de la LRA, Joseph Kony, est encore l'homme le plus recherché d'Afrique pour répondre des exactions commises pendant 3 décennies. En fait l'Ouganda est sorti de la férule d'Idi Amin Dada pour tomber dans l'anarchie sous Milton Obote, puis tout le nord a été ensanglanté par la LRA depuis 1986. Aujourd'hui l'Ouganda a un fort développement économique, mais il reste des progrès à faire question liberté. En 2019 le président ougandais a décrété que toute personne possédant un béret rouge serait condamnée à la prison à perpétuité. Ça serait presque risible, mais on voit bien qu'il reste encore du chemin à faire sur la route des droits de l'homme.

Les meurtres rituels d'albinos sont une autre réalité de la région, même si la Tanzanie est encore pire que l'Ouganda dans ce registre. Quant aux enlèvements d'enfant, c'était la méthode traditionnelle de recrutement de la LRA. Ensuite l'enfant doit subir la violence et la cruauté pour qu'à son tour il devienne un combattant sans pitié. C'est la réalité d'un certain nombre de conflits en Afrique, mais la LRA a battu des records dans l'exploitation des enfants.



Le retour d'Isaïe en Ouganda ne se passe pas du tout comme prévu, et la conférence n'est qu'une anecdote dans le récit. Isaïe, qui en Espagne désirait avant tout oublier son passé, va retrouver les protagonistes de sa vie d'enfant-soldat et va devoir se confronter avec ses vieux démons. Sa femme est kidnappée et retenue en otage pour mieux s'assurer de son soutien, et il devient la marionnette d'une lutte de pouvoir impitoyable. Tous ont une bonne raison de le tuer, la LRA pour sa désertion, l'armée pour ses activités passées.



Avant les années terribles est un ouvrage sur la culpabilité et la recherche de soi. Un enfant qui massacre des villageois innocents est coupable, mais il est également innocent puisqu'il n'a agi ainsi que parce qu'on l'a forcé à commettre ces tueries. Soit il devient aussi fou que les leaders qui l'ont envoyé se battre, soit il garde son âme, mais comment peut-on vivre avec un tel poids sur la conscience ?
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Le fils du père

Victor DEL ARBOL. Le fils du père.



Diego Martin est professeur à l’université. Il vit dans une somptueuse villa en bordure de la mer avec son épouse et la fille de cette dernière. Il est actuellement en prison, détenu dans une unité d’évaluation et de soins psychiatriques . Nous sommes en 2011, en Espagne. Quel est donc l’évènement qui a conduit ce homme a être emprisonné ? Quel délit a-t-il commis ? Pour quel motif ? Diego nous narre son histoire personnelle. Je suis attérée par son histoire. Voilà déjà trois générations frappées par une étrange malédiction ; cette dernière percutte les hommes et se transmet de père en fils… Se poursuivra-t-elle encore pendant combien de générations !



En 1950, son père, Antonio, installé dans la périphérie de Barcelone, fréquentant les tripots clandestins a tué une homme au cours d’une bagarre. Afin de payer sa dette à la société, il est contraint de s'engager dans la légion étrangère, affecté dans un régiment sis dans le Sahara oriental. Lorsqu’il revient en Espagne, il fonde une famille. Son couple survit par enchantement. Il est bagarreur et frappe ses enfants et son épouse. Petit à petit les enfants quittent le domicile. Diego va avoir la possibilité de poursuite des études.



Dans les années 1930, les grands-parents de Diego se sont révoltés face à la puissante famille des Patriota. En effet, ces derniers, riches propriétaires terriens exploitent la famille d’Alma Vitudes, la grand-mère du narrateur. Simon, son époux sera mis en demeure de partir combattre sur le front russe, aux côtés des fascistes dans la division Azul de FRANCO. Il connaîtra l’enfer ce ces combats de la deuxième guerre mondiale dans un pays où règne un climat hostile  et des conditions épouvantables : neige, désert humain, malnutrition, punitions extrêmes, tentatives de désertion, fuites, guerilla, luttes d’autorité entre les divers chefs…. La guerre déshumanise les hommes. Le grand-oncle de Diego, Joachim, le frère d’Alma a osé bravé les Patriota, il a été pendu. C’est le début de l’anathème.



Diego est hanté par la malédiction qui pèse sur les père, grand-père, ses ancêtres. Lui aussi, comme ses prédécesseurs va devenir un assassin. Il reconstitue sa généalogie, analyse les situations. Il a remplacé son père dans la fratrie, aidant les uns les autres, portant un regard bienveillant sur sa petite sœur Liria. Cette dernière souffre vraisemblablement de bipolarité. Elle use et abuse de psychotropes, mène une vie dissolue. Internée dans un établissement spécialisé, Diego est alerté par la conduite d’un infirmier, Martin Pearce. Il a découvert d’étranges photos de sa sœur dans l’appartement de cet homme. Il va donc poursuivre son objectif, mettre fin aux agissements de ce thérapeute. Et il devient un meurtrier et attend le jugement des hommes…. Est-ce que la malédiction va cesser ?



Ce roman noir est une recherche de filiation, La haine est présente dans chaque page. La tension sociale est sous-jacente. Nous naviguons dans l’Histoire du XXème siècle, de la guerre civile espagnole aux goulags sibériens russes. La lutte des classes, l’humiliation subie par les enfants, la fuite des pères, le manque d’amour, la force des mères, la peur installée dans ces foyers , l’absence de communications entre les divers membres des familles créent un sentiment d’insécurité, une envie de renverser le système. Ce récit s’achève sur le cri d’amour du père à son fils Diego : « Je t‘ai toujours aimé. Je n’ai jamais su t’aimer. » . Un cri d’amour d’un père lancé trop tardivement à son fils. Je vous recommande de vous plonger dans ce récit vibrant qui mêle à une saga familiale une page de l’Histoire de L’Europe. Bonne journée et belles lectures.



Je suis frappée par la couverture : ce portrait d'enfant en noir et blanc auquel un adulte ferme la bouche et lui tient la tête enserrée dans ces grandes mains… Est-ce pour l’empêcher de parler, de dire des vérités peu avouables…. Est-ce le père qui baîllonne ainsi son fils ?



Un grand merci à l’auteur et à ses traducteurs, Émile FERNANDEZ et Claude BLETON . Je réitère mon avis : les publications des éditions Actes sud, sont toujours de bonne facture ! Mais cela n’engage que moi, pauvre petite lectrice !

( 05/03/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Avant les années terribles

difficile de m 'exprimer sur ce bouquin...

pourtant le pitch est très intéressant et instructif puisque pour moi je connaissais le drame tutsi mais je ne connaissais pas cette autre horreur africaine en Ouganda qui a consiste a pourchasser et tuer sinon torturer les albinos!!! terrible . mais pour moi malgré tout cela j 'ai trouvé un manque d 'émotions dans ces personnages , peut être un peu trop de retournements dans l intrigue. je l 'ai lu il y a 2 semaines....le poids des morts etait cependant excellent...

D'autres babelio ont ils perçu le même vide????



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Toutes les vagues de l'océan

Dès le prologue qui se passe en 2001 près de Barcelone , le ton de ce pavé est donné : le lecteur qui se glisse innocemment dans ce livre assiste à la mort d'un petit garçon jeté dans le lac , meurtre ordonné par un certain Zinoviev.



Cet enfant est le fils de Laura Gil, personnage pivot de ce roman . Elle est flic et elle est aussi la fille ainée d'Elias Gil, mort dans des circonstances suspectes en 1967.



C'est une femme déterminée, elle enquête sur un réseau mafieux russe étendu de prostitution enfantine connu sous le nom de Matriochka et elle a également publié un article mettant à bas le mythe entourant la vie de son père .



Retour en 1933,où Elias Gil, avec son diplôme tout neuf d'ingénieur en poche arrive à Moscou avec trois autres jeunes hommes étrangers , fervents communistes, pour mettre leurs compétences et leur jeunesse au service de Staline et de l'Union soviétique .



Ils connaitront ensemble le camp de Nozino en Sibérie où les pires conditions de survie mettent à mal leur amitié et où leur candeur et leur jeunesse disparaissent à jamais .



À ces situations extrêmes , répondent une large palette de sentiments : amour et haine , lâcheté et loyauté avec des frontières qui s'effacent comme les paysages blancs de la steppe .

Jusqu'où un être humain peut-il aller pour sauver sa peau , l'amour est-il plus fort poussant au sacrifice ?



De retour de ce camp de l'horreur, Elias rentre en Espagne au moment de la guerre civile, en mission pour le parti communiste , puis lors de la défaite des républicains en camp à Argelès .



Entre les chapitres de l'histoire mouvementée et tragique d'Elias, l'écrivain bascule sur la période récente où Gonzalo, le frère cadet de Laura , avocat sans envergure et homme sans combat , est ébranlé par le suicide sa sœur et affronte peu à peu tous les non-dits de son enfance , de l'histoire de sa famille .

Il décide de reprendre le dossier sur cette mafia russe sans se douter où il va mettre les pieds.



Victor Del Arbol malmène son lecteur, il faut s'accrocher devant les différentes tentacules , aussi bien du passé de communiste actif d'Elias, que de cette puissante Matriochka , son récit est comme les poupées russes, quand on croit avoir déroulé le fil, il en arrive un autre autant emmêlé.



Les portraits des personnages sont approfondis, léchés, ambigus souvent , laissant souvent un sillage de trouble chez le lecteur.



Héros ou monstre ?



"Le monstre avait peut-être toujours palpité en lui, attendant patiemment son heure pour dévorer la carapace qui le dissimulait au regard des autres. "



Jusqu'où nos convictions peuvent-elles nous mener , ne deviennent-elles pas souvent la façade pour une cause personnelle : narcissisme, vengeance, âpreté du gain, complaisance dans l'état de violence ...



J'ai beaucoup aimé ce roman bouleversant, dur, exigeant .



Si les conditions des goulags ont déjà étaient décrites, c'est à chaque fois la même abomination avec la nausée qui prend à la gorge .

Celles dans les camps des républicains espagnols, comme ceux d'Argelés ont été une découverte pour ma part .







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Le fils du père

D'emblée j'ai été happé par ce récit qui débute comme un roman noir dans lequel « tout le monde ment et tout le monde dit à un moment la vérité». Diego Martin, prof de fac, de la cellule psychiatrique ou il est enfermé, nous révèle qu'il a enlevé Martin Pearce, l'a mis dans le coffre de sa voiture, parcouru 1000 kms jusqu'à la Casa Grande. Là, il l'a torturé et ensuite l'a tué de 2 balles dans la tête et appelé la police. Dès lors se posent à nous tout un tas de questions. Qui est Martin Pearce ? Quel lien entre lui et Diego ? Qu'a-t-il fait pour être assassiné de façon aussi horrible ? Pourquoi avoir fait 1000 kms avant de l'exécuter ? Qu'est cette Casa Grande où il va le tuer ?

● C'est à toutes ces questions -et à bien d'autres- que le roman va répondre. Il va le faire dans un style direct, incisif, sans fioritures, sans images ou métaphores inutiles et sans la moindre phrase de remplissage. Quelques aphorismes ou formules péremptoires superflus peut-être, mais qui correspondent parfaitement à l'esprit espagnol (digo yo). Il construit son récit de façon résolument moderne en passant de la forme autobiographique « je » (Diego se raconte) à celle du narrateur omniscient à la 3ème pers. D'autre part et sans que cela soit le moins du monde gênant pour le lecteur, il fait évoluer ses personnages sur 2 axes ; à travers le temps (1936/ 2011) et l'espace (Estrémadure/ Barcelone/ Sibérie/ Sahara...) . Ainsi on va les suivre à travers l'histoire sur plusieurs générations. Plusieurs thèmes, très espagnols eux aussi, vont être abordés: la famille et ses secrets, l'amour et la haine, la violence et la vengeance, le mensonge et la vérité , la fatalité...enfin, comme vous le voyez, plutôt la « sombra » espagnole que le « sol » qui brille bien peu. C'est cet ancrage dans la réalité hispanique qui m'a beaucoup intéressé. On est loin du simple roman noir.

● La famille. C'est avec la guerre civile et ses conséquences, le thème le plus souvent abordé dans le roman espagnol contemporain, avec le Cœur glacé d'Almudena Grande comme point d'orgue.

Ici, des familles il y en a deux, sur 3 générations. Les Patriota, grands propriétaires en Estrémadure et qui, depuis toujours dominent le Pueblo, et la famille du narrateur, les Martín dont les grands parents ont été les serviteurs à la Casa Grande, exploités et humiliés. Dans les années 50, ils ont émigré en Catalogne, en périphérie de Barcelone ou ils ont vécu dans des conditions déplorables. Les mots envers la cellule familiale, sont durs et sans appel. «  S'aimer, se pardonner, oublier. C'est ce que fait la famille (…) S'étriper, se trahir, se déchirer mais simplement à l'intérieur de chez soi. Ceux du dehors, on ne supporte pas le moindre mauvais regard d'eux contre qq'un du clan ». C'est entre autres ce que Diego ne va pas supporter...et il va larguer les amarres.

● Cette servitude des pauvres envers les riches exacerbe les passions, les rancoeurs, les haines Cette rage endémique qui est en eux, qui est le poison le plus nocif des Espagnols (voir actuellement la violence de genre), va s'exercer, certes pendant la guerre civile, mais aussi à l'intérieur même de la famille. Cette violence et cette rage – « Cain est éternel » disait Machado- continuent de se transmettre de génération en génération sans la moindre marque visible d'amour et de tendresse entre parents et enfants et dans une impossibilité d'aimer les autres. Terrible constat.

● Comme l'affirme la grand-mère, Alma Virtudes, les hommes de la famille sont infectés par le virus du malheur et de l'autodestruction et tous finissent par payer cette colère insensée qui les habite. Diego pourra-t-il échapper à cette malédiction ? Est-on condamné à être fatalement le fils de son père ? Voilà les questions qui se posent.

● Ses relations avec son père ont toujours été conflictuelles. « Je sais que tu me hais. Tu me hais parce que tu m'aimais. Tu te hais toi-même pour m'avoir aimé. » Ce père qui ne l'a jamais protégé, son silence quand il part pour l'université, ce père à qui il pense lorsqu'il aura l'occasion de « pouvoir revenir un jour et le regarder dans les yeux et pouvoir lui dire : « Je suis comme toi. Tu n'es pas meilleur que moi. » Ce père « qui n'a pas su être un homme, comment aurait-il pu être un père ? » lui laissera pourtant une lettre dont le contenu nous tirera quelques larmes à la fin du roman « Je t'ai toujours aimé. Jamais je n'ai su t'aimer ». Tel est le terrible paradoxe sur lequel se clôt le roman.

● Une lueur d'espoir tout de même dans ces mots que Diego, du fond de sa prison, adresse à sa nièce qui vient de naître : « Tu réussiras à briser la chaîne du temps, celle des hommes de notre famille qui détruisent tout ce qu'il y a de bon chez ceux qui s'approchent de nous. » Acceptons-en l'augure car « l'avenir de l'homme est la femme », en France comme en Espagne, si l'on en croit un célèbre poète.

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Par-delà la pluie

Je n’arrête pas de lire cet auteur et à chaque fois c’est un coup de cœur. Ce roman qui touche au polar (mais pas seulement) sait nous emmener là où il veut et on quitte les personnages principaux comme des amis dont a fréquenté un moment de vie. Ce roman vous prend car c’est aussi un roman d’amour. Puisse cet auteur espagnol continuer à transmettre au monde son talent. Difficile de ne pas vouloir le remercier pour ce qu’il rend possible.
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La veille de presque tout

Ce n'est pas un "roman policier", même si les héros sont presque tous flic, assassins, victimes: Il n'y a pas d'énigmes, pas d'enquêtes: les crimes appartiennent au passé et pour des motifs variés les dossiers ne seront jamais rouverts.



-Unité de temps et de lieu: Des histoires sans lien entre elles viennent s'entrechoquer un certain 20 août 2010 dans un village perdu de la "Côte de la Mort" (à quelques kilomètres au nord du Cap Finisterre en Galice).



> Disparition d'une femme, fille connue d'un milliardaire et dont la gamine fut massacrée 3 ans auparavant par un sadique;

> Présence dans le secteur du policier dépressif qui a exécuté le dit sadique (action étouffée par le grand-père de la petite victime.

> Arrivée sous une fausse identité de la maman fugueuse dans un gîte rural galicien,

> gîte tenu par une femme de son âge qui n'a pas l'air d'aller bien.

> Omniprésence d'un vieil argentin tourmenté et d'un "couple"(?) d'adolescents étranges et plus ou moins inquiétants (le jeune homme est le petit fils de l'argentin, unique parent qui lui reste).



Les thèmes qui courent tout au long de ce livre complexe (mais pas du tout compliqué à lire):

Bourreau/victime; culpabilité/innocence; haine/pardon; folie/esprit sain ...,

sur fond de dictature argentine, guerre des malouines, océan hostile, etc

Oui, un livre pas très gai, riche, qui pose des vraies questions...





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Le fils du père

Une nouvelle fois Victor Del Arbol nous conte l'histoire de 3 générations, de 3 pères qui vont traverser l'histoire espagnole (Décidement en ce moment, je ne lis que cela....) de 1930 à 2010 avec le Mal au centre de ces histoires de fils qui ne sont pas aimés de leur père.

Victor Del Arbol est souvent classifié dans les rayons polar, mais ce dernier Opus n'est pas un roman policier, c'est bien le roman qui manquait à son crédit.

L'histoire est complexe, et il faut un peu de temps pour situer les personnages, leur vie, leur destin, leur violence, leurs maux pour mieux comprendre ce prof d'université qui, de la prison où il est en attendant son jugement, nous parle de son lien cassé avec son père depuis 24 ans et de son amour indéfectible vers sa soeur.

Au cours de ce roman, l'histoire du grand-père nous emportera vers la Russie et la brigade Azul que j'avais oubliée et l'histoire de son père nous entrainera vers le sahara et la dernière colonie espagnole pour enfin comprendre comment le malheur (le mal) peut s'installer dans une famille au cours des générations.

La fin est magnifique mais je ne la dévoilerai pas.

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La tristesse du samouraï

Je suis en pleine période de polar espagnol. C’est même un plaisir renouvelé. Si le roman m’a happé j’avoue que la grande fresque est un peu excessive dans sa volonté d’embrasser 40 ans d’histoire de la péninsule. L’erreur commise sur la responsabilité du meurtrier engage toute l’histoire avec une application quasi morbide. La poursuite d’un destin tragique à force d’insister et d’en faire des tonnes devient insistante et perd en crédibilité romanesque. Le personnage du flic est sans doute le plus réussi de même que l’ignoble Ramondo. Cela dit, je suis allé au bout avec attention et intérêt.

La partie russe tombe un peu à plat.
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Le fils du père

Nouveauté Actes Sud / actes noirs, Le fils du père, selon les échos et bruits de couloir serait le meilleur de Víctor del Árbol. On me prête un exemplaire afin que je découvre cet auteur espagnol qui tisse la petite histoire dans la grande Histoire.



Ce qui s’avère très casse-gueule dans les romans fresques, les romans familiaux comme Le fils du père, c’est qu’avec la présentation de toute la famille, on se perd dans les générations, on se perd dans les situations de chacun (Je vous ai pas dit que j’étais un lecteur distrait ?). Víctor del Árbol a presque réussi un sans-faute.Il y a juste un passage dans lequel je n’étais plus certain du degrés générationnel dans lequel je me situais. Pour le reste, le lecture a été d’une fluidité exemplaire ce qui m’a permis d’entrer et ne jamais sortir de Le fils du père.



J’en ai aimé la force, la dramaturgie, la structure, la tension, la thématique et les personnages. Le fils du père est un roman qui semble manichéen mais ne l’est pas du tout. Il est d’une richesse thématique qui le rend plus profond sans être ennuyeux.



J’ai aimé découvrir cette Espagne par ce prisme là, le prisme d’un microcosme géographique et de 2 familles intimement liées par des rapports de forces ataviques qui fluctuent dans le temps.



Une réussite !
Lien : http://livrepoche.fr/le-fils..
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Avant les années terribles

Ma première incursion en Ouganda est sur l'invitation de Victor del Arbol.



J'aurais certes préféré découvrir ce beau pays d'Afrique de l'Est à travers sa faune abondante ou les célèbres sanctuaires d'animaux.

Malheureusement c'est sous un prisme beaucoup plus sombre et tragique, celui des enfants soldats pendant la guerre civile, qui j'embarque dans Avant les années terribles.

On découvre le destin tragique de tous ces enfants enlevés à leurs familles, endoctrinés de force, vivant dans l'obscurité et la terreur.



A la croisée du documentaire romancé et du roman initiatique, dans cette « novela negra » l'auteur espagnol délivre une fable amère sur la fin de l'innocence.

Il s'aventure également dans les rituels de superstition et de sorcellerie avec la chasse aux albinos.



Le prolifique écrivain capture une fois de plus le lecteur dans une sorte d'univers parallèle, quoique hélas bien réel, très noir et oppressant.

Victor del Arbol traîne ses pompes dans le bitume et parfois il trempe sa plume dans le caniveau.



Peut-on réparer les traumatismes de l'enfance ? Peut-on se reconstruire une nouvelle vie et restaurer notre part d'humanité lorsqu'on a commis des actes innommables?



Ces questions trouvent des réponses dans l'analyse toujours très juste et humaniste de l'écrivain.



L'intrigue est un peu trop longue et détaillée à mon goût, un peu de concision aurait allégé un sujet déjà bien dense et pesant.



Un autre bémol: comme dans les films d'action des années 80, ici on a du mal à tuer les méchants, qui « reviennent à la vie » après s'être pris des balles à bouts portant et autres atrocités, ce qui malheureusement décrédibilise un peu l'intrigue.



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Le fils du père

L'avis de PRP reflète très exactement mon ressenti, ce qui m'évite d'en rédiger une qui serait également modérée, alors que j'apprécie beaucoup Victor del Arbol. Merci

PRP..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
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Le fils du père

En septembre 2011, Diego Martin est en Unité d’évaluation et de soins psychiatriques. Diego Martin (quarante ans) marié et professeur d’université, a torturé et tué Martin Pearce (vingt-quatre ans) le 11 novembre 2010, après trois jours d’horreur …



Pourquoi cet homme, d’apparence pacifique, a-t-il commis un tel acte ? Ses écrits durant son internement seront-ils révélateurs ? Pour quelles raisons n’avaient-il pas revu son père depuis plus de vingt ans ?



En juillet 2010, Diégo était pourtant retourné au village (dans l’Estramadure) pour l’enterrement de son géniteur. Il y avait revu ses frères Octavio et Alberto ainsi que sa soeur Liria. Que c’était-il passé dans la Grande Maison, durant leur jeunesse ? …



Victor del Arbol va nous faire plonger dans les souvenirs des uns et des autres, de père en fils, sur trois générations. Essayer de décortiquer la complexité des liens filiaux, analyser le processus du pardon, de la résilience … Car Victor del Arbol a « le chic » pour appuyer là où ça fait mal !



Un très beau roman, sincère et empreint d’humanité (et de nostalgie) comme ce formidable auteur espagnol sait indéniablement en offrir à ses lecteurs ! Voilà un homme doué d’un talent fou pour l’écriture, qui s’exprime « avec ses tripes » !
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Avant les années terribles

Un excellent roman qui traite de nombreux sujets d'actualité, les enfants soldats, le fanatisme, l'esclavage moderne, la violence faite aux femmes etc...

Il figure à présent dans mon top 3 des romans consacrés à l'Afrique avec "Un Turbulent Silence" d'André Brink et "Les Fils du Ciel" de Philippe Morvan. Ils ont en commun le fait d'avoir été écrit par des auteurs blancs, mais qui ont choisi des héros noirs ou métis, ce qui apporte à l'intrigue une certaine distance d'autant plus romanesque et qui est un vrai plus je trouve. Voilà, un vrai coup de cœur !
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Le fils du père

Un gosse efflanqué, côtes saillantes, le regard baissé ou les yeux clos. Deux mains masculines qui embrassent sa tête ou l'emprisonnent, peut-être sur le point de rompre le cou fragile. Le noir et blanc de l'image... La photo de couverture du huitième roman de Victor del Arbol génère un malaise. Amour ou violence, l'ambivalence est tapie sur le cliché. Et c'est la force de ce roman que de fouiller les rapports ambigus entre pères et fils.

Diego vient d'une lignée d'hommes maudits. Travailleurs pauvres dans une Espagne bouleversée par l'Histoire, ils sont ballottés d'un village de l'Estremadure aux quartiers miséreux de Barcelone au gré des trahisons de l'un, des amours illicites de l'autre, selon les morts violentes ou les humiliations.

Simon, le grand-père a combattu aux côtés des Allemands au sein de la division Azul sur le front russe. Volontaire malgré lui de cette guerre pour être le frère de Joaquim, anarchiste engagé dans les brigades internationales, torturé et pendu au pont du village sous les yeux de toute la population réunie.

Le père, joueur et bateleur, ancien légionnaire, abandonne régulièrement foyer et enfants.

Les mères et grand-mères sont soumises ou méchantes, et souvent les deux à la fois.

Diego a voulu faire table rase de cet héritage maudit, se construire une histoire qui ne serait que la sienne, loin des drames et secrets de cette famille noyée sous les flots ravageurs de l'histoire et des vicissitudes intimes. Il a réussi. Auteur reconnu et enseignant à la faculté, il reste pourtant le fils du père jusqu'à dans son miroir où, chaque jour, il retrouve les mêmes traits, les mêmes sourires et les mêmes moues, comme un écho vengeur.

Et puis, il y a Liria, sa jeune soeur maudite, ensevelie vivante dans son mutisme et sa détresse.



C'est un roman puissant, charnel et bouleversant, qui brasse destins et histoire d'une écriture élégante et sobre.

Au fil des années, les livres de Victor del Arbol délaissent le versant" noir" pour coucher une oeuvre plus intime. Celui ci, bien que paru chez Actes noirs, fait peu cas de la trame policière. Il ya bien eu meurtre, mais le coupable est connu d'emblée. L'attente du procès laisse le temps au travail de mémoire et peut-être aussi à celui du pardon.

Victor del Arbol est assez peu lu en France. Il est reconnu en Espagne comme l'un des écrivains majeurs de sa génération.

Ayant lu chacun de ses romans traduits, j'ai puisé à toutes mes lectures matière à m'émouvoir, à réfléchir ou apprendre.

Enfin, je lui sais gré de cette dédicace complice à Roselyne, formidable libraire toulousaine, qui fait de chaque jour un hymne à la littérature...
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Le fils du père

C’est le 5eme roman de Victor del Arbol et j’aime toujours autant. Le fait de lier la grande histoire du monde avec celle d’une famille. C’est toujours dramatique. Dans ce roman on comprend à demi mots les mobiles de Diego Martin, on a du mal à saisir comment il en arrive là. Est ce seulement la répétition de la malédiction qui frappe les hommes de cette famille et dont aucun ne parvient à s’extraire. Ils sont embarqués dans un tourbillon infernal.
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