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Critiques de Victor del Arbol (598)
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Avant les années terribles

Je crois qu'il me faut un petit roman à l'eau de rose pour oublier les horreurs que je viens de lire. Le mérite de ce livre est de révéler la réalité de l'Ouganda, un pays méconnu du grand public.

Isaïe est un réfugié ougandais qui a refait sa vie en Espagne, où il est marié avec Lucia. Quand une ancienne connaissance vient le voir pour lui demander de participer à une conférence sur la réconciliation, il retourne en Ouganda et sa femme enceinte décide de l'accompagner.

Le récit se déroule en parallèle sur deux époques : le présent avec le retour en Ouganda, et d'autre part on revit l'histoire d'Isaïe, et son enfance heureuse en famille jusqu'à ce que les rebelles de la LRA atteignent son village. Ensuite c'est l'horreur, Isaïe et son frère Joel sont emmenés comme enfants soldats. Ils subissent l'horreur, et en même temps ils sont obligés d'y participer. Isaïe devient même le spécialiste de la chasse aux albinos, les malheureux étant très recherchés parce que leurs organes sont utilisés en sorcellerie.



Le plus affreux, c'est que tout est vraisemblable. La LRA est une armée de fanatiques créée par une femme, Alice Lakwena, qui arrosait les enfants d'une eau censée les rendre invisibles avant de les envoyer au combat. Le chef de la LRA, Joseph Kony, est encore l'homme le plus recherché d'Afrique pour répondre des exactions commises pendant 3 décennies. En fait l'Ouganda est sorti de la férule d'Idi Amin Dada pour tomber dans l'anarchie sous Milton Obote, puis tout le nord a été ensanglanté par la LRA depuis 1986. Aujourd'hui l'Ouganda a un fort développement économique, mais il reste des progrès à faire question liberté. En 2019 le président ougandais a décrété que toute personne possédant un béret rouge serait condamnée à la prison à perpétuité. Ça serait presque risible, mais on voit bien qu'il reste encore du chemin à faire sur la route des droits de l'homme.

Les meurtres rituels d'albinos sont une autre réalité de la région, même si la Tanzanie est encore pire que l'Ouganda dans ce registre. Quant aux enlèvements d'enfant, c'était la méthode traditionnelle de recrutement de la LRA. Ensuite l'enfant doit subir la violence et la cruauté pour qu'à son tour il devienne un combattant sans pitié. C'est la réalité d'un certain nombre de conflits en Afrique, mais la LRA a battu des records dans l'exploitation des enfants.



Le retour d'Isaïe en Ouganda ne se passe pas du tout comme prévu, et la conférence n'est qu'une anecdote dans le récit. Isaïe, qui en Espagne désirait avant tout oublier son passé, va retrouver les protagonistes de sa vie d'enfant-soldat et va devoir se confronter avec ses vieux démons. Sa femme est kidnappée et retenue en otage pour mieux s'assurer de son soutien, et il devient la marionnette d'une lutte de pouvoir impitoyable. Tous ont une bonne raison de le tuer, la LRA pour sa désertion, l'armée pour ses activités passées.



Avant les années terribles est un ouvrage sur la culpabilité et la recherche de soi. Un enfant qui massacre des villageois innocents est coupable, mais il est également innocent puisqu'il n'a agi ainsi que parce qu'on l'a forcé à commettre ces tueries. Soit il devient aussi fou que les leaders qui l'ont envoyé se battre, soit il garde son âme, mais comment peut-on vivre avec un tel poids sur la conscience ?
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Avant les années terribles

Isaïe bosse à Barcelone.

Comblé aux côtés d'une femme aimante dont il attend un enfant, il doit composer avec ses innombrables démons abandonnés en Ouganda.

Aussi, lorsqu'une vieille connaissance franchit le pas de son échoppe puis l'invite pressamment à retourner au pays dans le but oh combien louable d'assister à une conférence censée taffer sur la réconciliation nationale, Isaïe aurait dû écouter sa petite voix intérieure et refuser tout de go ce billet retour pour l'enfer.



J'aurais adoré adorer, ce ne fut pas le cas.

Si le sujet abordé et développé fait preuve d'une maîtrise et d'un sens de la pédagogie certain, difficile d'en dire autant de l'écriture qui m'aura laissé sur le bord du chemin du début à la fin.



Isaïe est un personnage complexe, torturé par un passé qui lui explose de nouveau à la gueule sans préavis, et qui semble avoir pour film fétiche Un jour sans fin (saloperie de marmotte, tiens).

Véritable pierre angulaire de ce roman, sorte de Kurtz emblématique d'Apocalypse Now, dont il est régulièrement fait référence, et appelé à plonger encore et encore dans un chaos perpétuel, il semble voué à revivre éternellement ce qu'il s'évertue à oublier pour le salut de son âme.

Pour la résilience, c'est en face. En vous remerciant.



Les thématiques sont d'une richesse et d'une multiplicité incroyable.

Ce roman, très dur, lève le voile sur un pays meurtri, balafré par des conflits d'une violence inouïe à l'encontre d'une populace expiatoire.

Joseph Kony et sa LRA, en seigneur de guerre rebelle, homme brutal, sans conscience, avide de pouvoir, fût-il obtenu hors de tout cadre législatif et aux détriments d'innombrables atrocités commises par des enfants soldats qu'il s'évertuait à enrôler dès leur plus jeune âge.



Ouganda, terre de légende, de magie mais également de rituels ancestraux d'une bestialité peu commune. Naître albinos, c'était (c'est encore aujourd'hui dans certains pays) s'aliéner des années de persécution, voire de sacrifices rituels à base guillerette de décapitation, d'éventration et de démembrement.



Avant les années terribles aurait, de source peu sûre, été banni de tout office de tourisme ougandais.

Formidablement instructif et, paradoxalement, terriblement humain, il ne lui aura manqué qu'une adhésion pleine et entière au style pour cocher toutes les cases du très très grand roman.



Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud pour ces années de plomb.
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Avant les années terribles

Ma première incursion en Ouganda est sur l'invitation de Victor del Arbol.



J'aurais certes préféré découvrir ce beau pays d'Afrique de l'Est à travers sa faune abondante ou les célèbres sanctuaires d'animaux.

Malheureusement c'est sous un prisme beaucoup plus sombre et tragique, celui des enfants soldats pendant la guerre civile, qui j'embarque dans Avant les années terribles.

On découvre le destin tragique de tous ces enfants enlevés à leurs familles, endoctrinés de force, vivant dans l'obscurité et la terreur.



A la croisée du documentaire romancé et du roman initiatique, dans cette « novela negra » l'auteur espagnol délivre une fable amère sur la fin de l'innocence.

Il s'aventure également dans les rituels de superstition et de sorcellerie avec la chasse aux albinos.



Le prolifique écrivain capture une fois de plus le lecteur dans une sorte d'univers parallèle, quoique hélas bien réel, très noir et oppressant.

Victor del Arbol traîne ses pompes dans le bitume et parfois il trempe sa plume dans le caniveau.



Peut-on réparer les traumatismes de l'enfance ? Peut-on se reconstruire une nouvelle vie et restaurer notre part d'humanité lorsqu'on a commis des actes innommables?



Ces questions trouvent des réponses dans l'analyse toujours très juste et humaniste de l'écrivain.



L'intrigue est un peu trop longue et détaillée à mon goût, un peu de concision aurait allégé un sujet déjà bien dense et pesant.



Un autre bémol: comme dans les films d'action des années 80, ici on a du mal à tuer les méchants, qui « reviennent à la vie » après s'être pris des balles à bouts portant et autres atrocités, ce qui malheureusement décrédibilise un peu l'intrigue.



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Avant les années terribles

il s’agit de mon 2eme livre de Victor del Arbol, le premier m’ayant laissé une impression mitigé je me laisse convaincre par les jolies critiques de ce nouveau livre

on suit ici l’histoire d’un enfant soldat en Ouganda

le style alterne entre 2 périodes de la vie de cet homme: 1994 pendant son adolescence au plus fort de la guerre et de ses horreurs. 2016 a l’âge adulte on le suit lors de son retour dans son pays lors d’une conférence sur cette période.

l’histoire est bien construite on avance petit à petit au milieu de différents personnages en altérant de façon successive les 2 périodes.

il s’agit d’une histoire dure construite de façon intelligente et on découvre petit à petit les choses et les explications.

Bien qu’ayant aimé l’histoire malheureusement je n’ai pas eu de coup de cœur. je ne sais pas si cela est dû à l’écriture mais je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage principal.

il me manque un petit quelque chose pour avoir pleinement aimé cet ouvrage
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Avant les années terribles

Mondernier livre de l'année.

Je croyais avoir tout lu de Victor Del Arbol, eh bien j'étais passé à travers celui là.

Trouvé par hasard à la bibliothèque de ma ville, j 'ai lu ce roamn avec grand intérêt. Parce qu'il se passait en partie en Ouganda, pays relativement méconnu dans nos espaces médiatiques où, pourtant il s'est passé des événements terribles il y a 40 ans environ.

C'est ce que raconte ce roman entre deux époques. Celle actuelle 2016 et celle où le personnage principal du roman est enrôlé de force avec son petit frère dans une guerilla essentiellement faite d'enfants soldats.

L'auteur nous fait rentrer dans cet environnement de folie, dans lequel les sentiments non aucune place et où les perversions les plus atroces existent tous les jours. En 2016 le personnage revient dans son pays pour relater ces années d'enfants soldats et surtout pour témoigner. Mais voilà le passé n'est jamais vraiment très loin et le pays malgré son ouverture vers le monde occidental, vers une relative paix, traine encore ses scories du passé. Les mercenaires qui n'ont pas oubliés, les repentis qui sont au pouvoir et les vengeance personnelles qui persistent.

Magnifique roman-témoignage(?) qui montre bien que la plume de Victor Del Arbol peut s'exprimer sur tous les terrains.

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Avant les années terribles

Je connaissais Victor Del Arbol pour ses romans policiers. On en est loin, quoique. C'est donc une autre facette de cet auteur décidément prolixe. Alors alors, j'ai préféré de loin ses romans policiers, pas que ce livre soit mauvais, mais il n'atteint pas le sens littéraire d'autres auteurs sur ce genre de thème. N'est pas Villa-Matas qui veut.
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Avant les années terribles

Avant les années terribles, c'est une lecture exigeante, poignante, parfois dérangeante et extrême. Au-delà de l'histoire romancée, j'ai beaucoup appris avec ce livre sur l'histoire de l'Ouganda et sur les cruelles guerres et exactions menées au cours des dernières décennies.



Il y a les enfants soldats, la folie d'extrémistes religieux insensés et leurs dérives d'une part, mais aussi les méthodes douteuses plus actuelles pour traquer un terroriste, le rôle des espions et les doutes qui vous assaillent face à ces doubles-je(ux).



Tout au long de ce roman brut et franc, j'ai eu le sentiment de lire un grand livre, et je ressors de ces pages sonné. Il va falloir que je me penche sur les autres œuvres de Victor Del Arbol !
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Avant les années terribles

Direction l'Ouganda. L'auteur, plutôt classé en polar, nous sert ici un livre sur la guérilla sanglante qui eut lieu dans les années 90 - sorte de thriller historique ?! ce livre est puissant, très instructif. La réalité a été celle d'enfants-soldats, même pas adolescents, enrôlés pour trucider, violer, et souvent mourir. La narration alterne entre ces années noires et l'année 2016, lorsque notre héros est invité à revenir dans son pays, pour un colloque et raconter cette folie meurtrière. Revenu donc, il tombe dans un guet-apens : parce que tous ses ennemis, des deux camps, n'ont pas oublié qu'il a été le "chasseur". Très bon travail de l'auteur sur la frontière ténue entre la responsabilité d'être victime et bourreau. Et même lorsqu'un travail sur soi peut avoir lieu, d'acceptation par exemple, il y a toujours quelqu'un pour vous refaire porter les habits d'un passé très obscur. Comme on dit, ça colle à la peau. Lecture passionnante et déroutante.
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Avant les années terribles

Victor del Arbol a déclaré dans une interview avoir mis huit ans pour écrire ce livre, après sa rencontre avec une personne qui lui a appris ce qui se passait en Ouganda avec l'armée de Joseph Kony.

Celui-ci est connu comme un chef de guerre sanguinaire, réputé pour sa cruauté, en conflit contre le gouvernement du président Yoweri Museveni . Depuis la fin des années 80, le rebelle illuminé fait régner la terreur dans la région. Son armée se compose principalement d' enfants qui ont été enlevés dans leurs villages , enrôlés de force ou réduits à l’état d’esclaves.

Ses victimes sont ces enfants-soldats qui perdent leur famille et leur enfance, mais aussi les Noirs albinos qui sont pourchassés pour être sacrifiés à des fins de sorcellerie.



L'auteur maîtrise parfaitement le sujet et ses révélations sont d'autant plus terrifiantes qu'elles sont documentées. Le roman va permettre au lecteur de découvrir une réalité historique de l'Ouganda tout en s'abandonnant au rythme et au sens de l'intrigue que l'auteur espagnol maîtrise parfaitement en tant qu'auteur de thrillers policiers.

Le va-et-vient entre passé et présent, entre Ouganda et Espagne, met l'accent sur la résilience nécessaire pour survivre, sur la reconstruction d'un individu dont l'enfance s'est construite dans la violence.



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Avant les années terribles

Ce qui est bien avec Victor Del Arbol, c’est qu’on ne sait jamais à l’avance sur quel terrain il va nous embarquer. Ce qui est sûr c’est qu’on apprend toujours quelque chose, et j’aime ça. Ici sur l’Ouganda. Oserais-je avouer que je ne savais même pas où situer ce pays? ( hormis sur le continent Africain, quand même, je ne suis pas aussi inculte ) Je me suis laissée embarquer par cette histoire, par l’histoire de ce pays ( et dire qu’il existe aujourd’hui sur cette terre encore des pays et des gens qui vivent ça !) et pourtant j’étais au départ assez réticente à la vue des critiques Babelio … Comme quoi il peut exister autant d’avis différents que de lecteurs! Alors moi je mets 5 étoiles







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Avant les années terribles

Traduit de l’espagnol par Claude Bleton.

Un nouveau roman de Victor Del Arbol est toujours très attendu.

Romans noirs sur le thème de la guerre civile espagnole, sur la filiation, sur l’amour aussi, c’est toujours avec une plume magnifique et experte que l’auteur nous raconte ses histoires, qu’elles soient passées ou présentes.

Dans Avant les années terribles, Victor Del Arbol change de continent et nous emmène, accompagnés d’Isaïe en Ouganda, au cœur d’une Afrique noire emplie de trafics en tous genres, de guerres ethniques, religieuses qui perdurent depuis des décennies.

Son personnage central, Isaïe, y retourne, des années après l’avoir fuie et avoir refait, le pense-t-il, sa vie en Espagne. Incité à une conférence dans son pays natale pour dénoncer ce qu’on appelle les « enfants-soldats », il va devoir, pour sauver la femme qu’il aime, retourner dans son passé où de victime, il est passé bourreau, enfant-soldat lui aussi.

Alors, bien évidemment, j’ai pensé au roman de Laurent Guillaume, lu il y a quelques semaines, Un coin de ciel brûlait, qui se déroule en Sierra Léone et aborde déjà le thème des enfants-soldats.

Plus psychologique et moins musclé que le roman de Laurent, il n’en reste pas moins un texte réellement prenant, passionnant, avec des personnages criants de vérité.

Victor Del Arbol alterne les époques dans son roman, passant de l’année 1992 où tout a commencé à ces dernières années. Si je ne suis pas une adepte des va et vient dans les romans, chose qui me perd très vite, ce texte-ci le demande tant les deux déroulements sont mêlés. Tout comme Isaïe, on revit son passé afin de retrouver sa femme, enlevée pour le contraindre à faire tomber l’un des principaux « dresseur » d’enfants-soldats. C’est tout une partie de l’histoire de ce pays mais aussi de ses pays frontaliers.

C’est encore une fois une belle lecture, enrichissante, comme souvent quand on lit cet auteur.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Avant les années terribles

J'ai un peu connu l'Ouganda et ses habitants secoués par des séismes politiques, alors une histoire qui se déroule dans ce pays, ça m'a tenté. Le début est plutôt bien construit et puis les choses se gâtent: une succession de rebondissements qui caractérisent sans doute les recettes des thrillers mais qui plongent l'histoire dans l'invraisemblance et le lecteur dans l’ennui. Ce livre pourrait avoir été écrit par un ordinateur tant il est construit conformément aux préceptes du best-seller. Il ne me donne vraiment pas envie de lire un autre titre de l'auteur.

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Avant les années terribles

Ce roman de Victor del Arbol m’a déroutée par rapport à ces précédents ouvrages. Cette histoire nous plonge, du début à la fin, dans l’enfer vécu par les enfants soldats en Ouganda. C’est dur, très dur. Tout au long du récit, on ne voit poindre aucune espérance de résilience dans l’avenir de ces enfants détruits. Le livre a beau être écrit sous forme d’un roman déroulant la vie d’Isaïe depuis son enfance, il y a si peu de moments de répit que j’ai plutôt eu l’impression de baigner en permanence dans les violences de cette période de folie dans l’histoire de l’Ouganda. C’est presque insoutenable parfois. Et l’épilogue n’apaise pas vraiment toutes les tensions ressenties. Lecture à éviter pour les personnes sensibles.
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Avant les années terribles

J'aime, j'adore Victor del Arbol et je me suis jetée sur "Avant les années terribles", sans vraiment réfléchir au sujet traité, et j'ai été en peine de le terminer. C'est l'anti livre "feel good", on est transporté dans un univers de déshumanisation, de violence, de cruauté abominable, insupportable, inimaginable. Et ça m'a plongé dans le désespoir. A déconseiller aux personnes sensibles et dépressives. A recommander à ceux qui veulent comprendre la situation dans les pays d'extrême violence d'Afrique dont les autochtones sont prêts à croire et à suivre le premier démagogue venu, sans état d'âme. Ce livre me laisse un goût amer sur le peu d'espoir à attendre de l'humanité.
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Avant les années terribles

Isaïe répare des vélos à Barcelone et s'apprête à devenir papa pour la 1ere fois quand une ombre du passé frappe à sa porte et lui demande de venir témoigner à Kampala pour un congrès de la réconciliation en Ouganda.

Car Isaïe a été enfant-soldat, enlevé à sa famille à 12 ans et dressé à porter les armes, à chasser et à tuer les enfants albinos pour le compte de Joseph Kony, criminel de guerre toujours en fuite.

Sur la base de personnages et d'évènements réels, Victor del Arbol déroule un roman violent avec pour cadre l'Ouganda et les exactions commises pendant des années par le chef des rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

Les victimes sont-elles coupables ? C'est probablement la question principale qui ressort de ce roman très très noir et très bien documenté qui pose également la question du mal absolu…

Victor del Arbol s'exprime à la 1ère personne ce qui est un peu déroutant car, comment se mettre dans la peau d'un enfant enlevé à sa famille pour subir viols et violences et apprendre à violer et à tuer ?

Ames sensibles s'abstenir, évidemment !

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Avant les années terribles

Alternant entre deux espaces-temps bien distincts (l'Ouganda du début des années 1990 et la Catalogne et l'Ouganda actuels), Victor del Arbol nous raconte l'histoire tourmentée d'un ancien enfant soldat, à la fois innocent et coupable des pires atrocités.



Un roman habilement construit, poignant, et qui traite avec beaucoup de compassion du sort des populations déchirées par la guerre.
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Avant les années terribles

Dans ce roman l'auteur alterne deux périodes :

- début des années 90 - guerre civile en Ouganda

- années 2010 - le personnage central, Isaïe, va quitter l'Espagne où il s'est réfugié pour revenir dans son Ouganda natal participer à un colloque sur la réconciliation.

Très rapidement on comprend qu'Isaïe est un ancien enfant soldat de l'Armée de résistance du Seigneur (sans rire) du tristement célèbre Joseph Kony. Personnage toujours poursuivi par La Haye. Toujours en fuite, toujours vivant. Jamais jugé.....

Ce roman aborde aussi la question des albinos africains et l'horrible traitement qui peut leur être réservé. Vu comme des esprits noirs, dont la mort (de préférence sous torture) ou les organes peuvent apporter bonheur, santé etc à ceux qui les massacrent....

.

En soi ce livre est très intéressant. "Mais" car il y a un mais....

La partie années 90 est passionnante. On sent que c'est le sujet qui intéresse l'auteur. C'est fouillé, étudié.... S'ajoutent les questionnements du personnage central sur ce qu'il est, ce qu'il est devenu, le fait d'être innocent et coupable à la fois.

La 2e partie fait "too much", c'est trop.... Trop de rapt, de violences, de retournements, de traîtrises.... Au final j'ai trouvé que ça desservait le livre.

.

Donc un roman utile mais avec une petite pointe de déception en ce qui me concerne. Mais que cela ne vous empêche pas de jeter un oeil sur ce livre !

Merci pour ce cadeau obtenu lors de la dernière Masse Critique !
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Avant les années terribles

Il semble que Victor del Arbol soit devenu pour moi un auteur incontournable.

C'est la troisième fois que je le lis et je retrouve une nouvelle fois une certaine "sécurité" de lecture. La garantie que son style, le rythme et l'histoire ne me décevrons pas.

Pari gagné avec ce roman qui nous prend aux tripes et ne nous lâche plus. Que ce soit sur le fond comme sur la forme, j'y retrouve ce rythme de lecture élevé, l'intensité des mots et des situations, la profondeur des personnages et surtout une histoire captivante empreinte d'actualité, de violence et de réalisme.

C'est un réel envoûtement que nous offre V.d.A avec un enchaînement de chapitres qui, bien que séparés dans le temps, se mêlent les uns aux autres sans jamais nous perdre. Une plongée au cœur de conflits armés, familiaux, sentimentaux et diplomatiques aussi douloureuse que passionnée qui ne nous épargne aucune horreur. L'auteur ne fait aucune concession quant au rôle de chacun, n'épargne aucune sensibilité et nous immerge totalement dans cette intrigue étouffante et douloureuse.

Ce récit marque notre esprit comme le fouet marque la peau des enfants soldats.

Bonne lecture.
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Avant les années terribles

Roman historique, roman noir, thriller historique, "Avant les années terribles" de Victor Del Arbol c'est tout cela à la fois.



Dans un récit où les chapitres oscillent entre le passé et le présent, nous suivons Isaïe, aujourd'hui réparateur de vélo en Espagne et ancien enfant soldat dans l'armée de Joseph Kony au Ouganda. Essayant depuis des années de mettre les traumatismes de son passé derrière lui, le voilà sur le devant de la scène pour un discours censé parler de paix et de rédemption. Mais revenir sur les terres de son enfance fut sa plus grande erreur quand sa jeune épouse enceinte se fait kidnapper par Kony, l'homme qui lui a déjà tant prix.



Isaïe va tout faire pour retrouver sa femme et se retrouve malgré lui encore une fois enrôlé de force dans une guerre politique qui ne le concernait plus.

Impossible désormais de laisser de côté les horreurs de son enfance, Isaïe va devoir les affronter et accepter qu'elles fassent partie de lui.



Un roman absolument bouleversant sur une partie sombre de l'histoire de l'Afrique, qui relate les atrocités faites aux enfants au nom de la religion et de la politique, mais qui est aussi l'histoire d'un homme en quête de paix et de liberté.
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Avant les années terribles

Un excellent roman qui traite de nombreux sujets d'actualité, les enfants soldats, le fanatisme, l'esclavage moderne, la violence faite aux femmes etc...

Il figure à présent dans mon top 3 des romans consacrés à l'Afrique avec "Un Turbulent Silence" d'André Brink et "Les Fils du Ciel" de Philippe Morvan. Ils ont en commun le fait d'avoir été écrit par des auteurs blancs, mais qui ont choisi des héros noirs ou métis, ce qui apporte à l'intrigue une certaine distance d'autant plus romanesque et qui est un vrai plus je trouve. Voilà, un vrai coup de cœur !
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