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Critiques de Vincent Delareux (162)
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Les pyromanes

Au fin fond du département de la Manche cher à Jules Barbey d’Aurevilly, à Brézeville, les ruines du chateau sont hantées par la mémoire d’un inceste.



Nous sommes dans une Normandie rurale, après guerre (1952-1985), résumée par Annie Ernaux : alcool, inceste, viol, suicide. Les filles sont abusées, les femmes cancanent, les hommes boivent et fréquentent le bordel immortalisé par Guy de Maupassant dans « Le port ».



Tout le monde se connait, s’épie, après avoir préparé son certificat de fin d’études à l’école communale où règne l’institutrice, épouse du propriétaire de l’abattoir local. Les croyances ont succédé à la foi et Thérèse de Lisieux a laissé place à Sainte Thérèse des Yeux, dont chacun sait qu’elle rend la vue aux aveugles !



Françoise, la fille unique de Thérèse (qui se rêve en Emma Bovary) et de Serge Sommer (initiales SS), allume le feu qui éclaire les turpitudes et décape les consciences.



L’intrigue est sombre, immorale et glauque, sans être brutale, car Vincent Delareux fait discrètement et parfois élégamment disparaitre ses victimes (abattoir excepté).



L’écriture est féroce et humoristique car le romancier a un incontestable talent pour aiguiser sa plume et ciseler la phrase ou la formule qui fait mouche en caricaturant un personnage ou un vice. Chaque page des pyromanes mériterait d’être citée sur Babelio, chaque chapitre s’ancre dans la mémoire.



Arrivé à la dernière page, je suis impatient de lire la suite, qui se trouve être « Le cas Victor Sommer », publié 3 ans auparavant, car ce jeune auteur se révèle très prometteur.
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Le cas Victor Sommer

Comme dans la chanson d'Aznavour, Victor habite seul avec Maman, mais, lui, dans une vieille maison délabrée. Il a 33 ans et sa mère bientôt 68. Ils forment un couple improbable : la mère, infirme et obèse, est étouffante, elle ne laisse aucun espace à son fils qui doit entièrement lui consacrer sa vie ; il ne travaille pas, n'a pas de vie privée, pas de compagne, aucune relation à part sa mère à qui il se dévoue corps et âme, à la limite de l'inceste, et un psy qu'il va voir avec beaucoup de réticence. Mais le jour anniversaire de ses 68 ans, sa mère disparaît… ● C'est un magnifique roman sur l'emprise d'une mère sur son fils et les formidables dégâts qu'elle peut faire. ● le récit est mené de main de maître, car sur une trame assez mince il n'y a aucun temps mort, et les pages se tournent toutes seules. C'est que la tension psychologique est subtilement construite et subjugue le lecteur. ● le style est sobre, efficace et élégant. Il permet de comprendre les affres que vit Victor Sommer, sa difficulté extrême à exister, pris qu'il est dans les rets de cette femme épouvantable, qui fait bien sûr penser à la mère dans Psychose, comme le suggère le bandeau signé Amélie Nothomb (le roman de Vincent Delareux est bien meilleur que les siens, soit dit en passant !). ● Il est compréhensible que Victor éprouve un dégoût de la vie : « Je n'avais pas demandé à naître, loin de là. À la vérité, je m'en serais bien passé. […] Souvent, je me demande pourquoi je vis. — Tout simplement parce qu'on t'y a forcé. Combien d'entre nous seraient nés si on leur avait laissé le choix ? Très peu, je crois. […] On n'a des enfants que pour soi et non pour eux. Si on voulait leur bonheur, on ne les mettrait pas au monde, un point c'est tout. […] Mais en ce qui me concerne, j'ai décidé de ne pas avoir d'enfants, parce qu'ils ne seraient que le fruit d'une frustration. Ce choix, je le fais par amour pour eux : c'est parce que je les aime que je leur épargne la vie. » ● Il est incroyable qu'un tel roman ait été publié d'abord sur Librinova, ce qui signifie sans doute qu'aucun éditeur n'a accepté de le publier, avant Archipel qui fort judicieusement l'a repéré et édité à compte d'éditeur. ● Je recommande sans réserve ce superbe roman. Comme le dit Victor : « Les livres, à mon avis, sont bien plus intéressants que les gens. »
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Le cas Victor Sommer

Le résumé m’a tout de suite intriguée, mais je ne m’attendais pas à être autant subjuguée par cette lecture. Il faut dire que l’auteur nous propose ici un roman différent et original qui tient captif non pas par une profusion d’actions et d’effets, mais par une tension psychologique qui grandit insidieusement jusqu’à atteindre son point de rupture.



Déroutant et déstabilisant, ce roman l’est, tout comme son protagoniste, Victor, un trentenaire transformé en Tanguy par les caprices d’une mère étouffante, capricieuse, un peu reine du drama sur les bords, et un peu trop tactile au goût de son fils. Pas vraiment la mère idéale donc, d’autant qu’elle a veillé à isoler socialement son fils, construisant autour de lui une prison dont il a fini par s’accommoder.



Victor semble ainsi accepter cette vie en autarcie à deux avec un détachement incroyable, jusqu’à ce qu’il décide soudainement, à trente-trois ans, de chercher un travail et, comble de l’ingratitude, d’accepter de sortir avec une fille. Deux grains de sable dans le rouage d’une vie rythmée par une femme qui a l’habitude d’être obéie sans délai par un fils, pas vraiment aimant, mais incroyablement docile et patient. La sanction du coup d’éclat de Victor ne se fait pas attendre, sa mère se volatilise !



Est-ce que, contrariée par la situation et les velléités d’indépendance de son fils, elle a décidé de lui infliger une petite leçon en lui montrant que sans elle et son argent, il n’est rien et ne peut pas vivre ? Ou la raison de sa disparition est-elle plus obscure et dramatique ? L’auteur introduit un certain suspense et une belle tension autour de cette question, même si, pour ma part, par le jeu des allusions, je me suis assez vite fait une opinion qui s’est révélée être la bonne.



Malgré une ambiance parfois psychologiquement pesante, Victor se montre drôle sans le chercher, son détachement au monde et à lui-même lui permettant d’avoir une approche très particulière de la vie et des événements. N’ayant jamais vraiment vécu sa vie d’adolescent et d’adulte, il se révèle souvent assez naïf, mais sans jamais être enfantin. Victor n’est pas attachant, il n’est pas non plus franchement antipathique, il est juste déroutant, d’autant que certaines de ses pensées et de ses réactions se révèlent imprévisibles et témoignent de son degré d’immaturité émotionnelle et affective. Ce personnage est définitivement à part, peut-être parce qu’il est le résultat d’une vie en liberté sous captivité.



Pour ma part, j’ai apprécié la manière dont Vincent Delareux nous permet de suivre l’évolution de son état d’esprit grâce à un découpage en plusieurs parties. On le voit se rebeller symboliquement contre l’autorité et l’autoritarisme de sa mère, se désespérer de la disparition de cette figure maternelle omnisciente, entrer dans une phase de déni, avant d’entamer une sorte de renaissance où il réalise qu’en sortant de sa caverne et des murs de sa maison/prison, c’est tout un monde qui lui ouvre les bras. Mais après tant d’années en cage, est-il en mesure d’accueillir l’infini des possibles d’une vie dépourvue de barrières ? Comment trouver du sens à sa vie quand depuis trois décennies, elle est régentée de A à Z et du soir au matin, par une seule et même personne ? Créatrice, bourreau et messie réunis en une seule figure qui inspire une réelle ambivalence des sentiments…



Il y a dans ce roman, une sorte de désespérance et de violence latente qui, étrangement, n’assombrit pas la lecture, elle aurait même tendance à l’ancrer dans un questionnement global où l’histoire de Victor dépasse le cadre individuel pour amorcer des questions quasi philosophiques. Il est question, entre autres, des présents et des absents, des absents encore bien trop présents, du sens et du fardeau de la vie et de la nécessité de la mort, de relations familiales étouffantes et profondément malsaines, de la difficulté à s’approprier la liberté et donner une orientation et un but à sa destinée, des fantasmes provoqués par le vide…



Au fil des pages, j’ai noté un certain nombre de phrases parce que je les ai trouvées particulièrement fines ou bien tournées. En plus de nous plonger dans une histoire plus profonde qu’il n’y paraît, l’auteur nous offre, en effet, un exercice de style parfaitement maîtrisé grâce à une plume incisive qui touche au plus près et frappe très fort. Sans envolée lyrique, il vise juste et alterne entre allusions et force des non-dits, et implacabilité d’une vérité dénuée de toute volonté de plaire. Car Victor ne cherche pas à plaire, il est déjà bien trop occupé à tenter d’exister ! Pas une mince affaire quand on a passé trente-trois ans à se contenter de (sur)vivre à chaque journée…



En conclusion, Le cas Victor Sommer est un texte à part, un roman noir qui brille par le travail effectué sur la psychologie d’un personnage qui semble se réveiller d’un long sommeil de trois décennies. Un réveil qui alternera entre cauchemar et espoir, et qui conduira les lecteurs dans une sorte d’entre-deux où ils ne savent pas s’ils peuvent croire au meilleur ou s’attendre au pire. Un roman court et intense, à l’écriture libérée des contraintes de l’émotion où la tension se mêle à l’angoisse de l’absence, à moins que ce ne soit d’une liberté inattendue, mais chèrement payée !
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Les pyromanes

« Les pyromanes » est le second ouvrage de Vincent Delareux, après « Le cas Victor Sommer » qui a connu un certain succès lors de sa parution en 2022, également aux Editions de L’Archipel. Ce second roman confirme le talent de cet auteur, âgé de seulement 26 ans !



En 1952, naît la petite Françoise au sein d’une famille dysfonctionnelle : sa mère, Thérèse, couche avec tous les hommes du village et des alentours, tandis que son « père », Serge, persuadé de ne pas être son géniteur est un marin alcoolisé et alcoolique dès ses retours à terre. Françoise doit grandir alors dans la maltraitance sous toutes ses formes. Sa seule bulle d’oxygène est Jeanne, sa grand-mère maternelle, qui tente de veiller sur elle et de la prendre sous son aile.



Alors que le résumé ne laisse pas sous-entendre beaucoup de « rebondissements » ou d’«action », je me suis laissé prendre par l’histoire et j’ai été totalement conquise, malgré sa noirceur certaine.



Les personnages sont très souvent détestables, dotés des pires défauts que l’humanité puisse connaître et pourtant, je n’ai pas pu m’empêcher d’être fascinée par le déroulé du récit.



Dès les premières pages tournées, cela m’a fait penser au magnétique « Né d’aucune femme » de Franck Bouysse. Je ne sais que difficilement expliquer ce sentiment mais il ne m’a pas quittée…



Bien loin du conte de fée, ce roman fait preuve de violences et de méchancetés. Mais pas gratuitement, bien du contraire ! Cette tragédie familiale met en exergue ce qui peut y avoir de plus vil dans l’être humain.



Évoluant au fil des pages, comme Françoise passant de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte, le lecteur sera happé tout comme je l’ai été et aura bien du mal à décrocher de ce livre au quotient hautement addictif et brûlant qu’il n’est pas près d’oublier…
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Le cas Victor Sommer

Ça ne commençait déjà pas très bien avec cet inutile bandeau de 4e de couverture : « Une réussite ! » nous dit Amélie N. Le genre d’accroche promotionnelle qui fait plutôt office de répulsif chez moi (qui n’ait toutefois rien contre la dame au chapeau). Une fois pour toutes : arrêtez avec ces bandeaux !



Au final, j’ai un peu traversé Le cas Victor Sommer, de Vincent Delareux, en spectateur de ma lecture : appliqué mais pas emballé.



Victor, 33 ans, vit seul avec sa mère, possessive et castratrice. Elle subvient à ses maigres besoins si bien que ses seules distractions sont l'achat du journal du jour et ses rendez-vous hebdomadaires chez son psychiatre. Jusqu'à ce que sa mère disparaisse et qu'un semblant d'émancipation débute.



Il va alors découvrir le travail, les femmes et son passé, ce qui va lui permettre de tenter de répondre à des questions (à nouveau présentées dès la 4e de couverture) d’une intensité folle : Faut-il détruire son passé pour se bâtir un avenir ? Renier père et mère pour pouvoir exister ? Se révolter pour être enfin libre ? On dirait les sujets d’une dissert de bac…



Les réponses sont malheureusement à l’avenant et malgré un style distancié et agréablement minimaliste, ni l’intrigue, ni l’ambiance à la Ravey n’ont suffi à effacer un sentiment de déjà lu. Mais comme toujours pour les premiers romans, je tenterai le deuxième pour me faire un avis plus forgé.

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Le cas Victor Sommer

Un roman entre Les Évangiles et Psychose, annonce Amélie Nothomb sur le bandeau qui entoure ce livre.

Belle accroche laudadive qui met la barre haute !.

Pari tenu cependant par ce jeune auteur Vincent Delareux qui signe là un roman à l'ambiance étouffée et glauque. Des le début, on est immergé dans le quotidien de ce Victor Sommer, un jeune homme, pas si jeune que cela d'ailleurs, qui vit encore chez sa mère. le quotidien étriqué de ces deux introvertis, c'est peu de le dire, se résume aux gestes du quotidien : pas de relations sociales, peu de chaleur. On pressent le petit déclic qui va faire basculer Victor lorsque celui-ci essaie de s'ouvrir au monde extérieur. Si le dénouement n'est pas inattendu, peu importe, car le cas de Victor Sommer est avant tout un roman de genre, de tension psychologique, de non-dits étouffés et certainement traumatiques. Belle réussite ! Auteur à suivre.

Merci à la Masse Critique de Babelio et aux éditions L'Archipel pour m' avoir fait découvrir ce jeune auteur.
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Le cas Victor Sommer

Cela vous est-il déjà arrivé d’être subjugué par un talent précoce qui s’affirme dans l’évidence ? C’est ce qui m’est arrivé en lisant Le cas Victor Sommer : écrit avant 25 ans, et pourtant d’une maturité impressionnante. Un genre de Joël Dicker du roman psychologique, si vous voulez !⠀⠀



Un petit bout de pitch ? La mère de Victor Sommer (33 ans) a disparu. Son fils ne sait pas comment vivre sans elle : « "Victor, aimes-tu réellement ta mère ?" Cette question directe ne me plaisait pas beaucoup. Je l’ai donc contournée. "Maman m’aime beaucoup", ai-je dit. » 👉Cette disparition est-elle sa chance, ou son drame ?



👉Si Victor Sommer était un personnage de la mythologie, ce ne serait pas Œdipe (il n’épouse pas sa mère). 👉Si c’était un mythe fondateur de la psychanalyse, ce ne serait pas le petit Hans (il ne connaît pas son père). 👉Si c’était un personnage de roman, ce ne serait pas Emma Bovary (« prisonnier d’une vie qui ne lui convenait pas » ? Allons, c’est plus compliqué que ça…). 👉Vous commencez sans doute à comprendre pourquoi Victor Sommer est un cas, n’est-ce pas ? Il en évoque beaucoup d’autres, mais il est un nouvel archétype de tout cela réuni.



Comme tous les grands romans, il revisite plusieurs mythes et déroule une histoire intemporelle, mais il le fait avec un regard qu’on ne connaissait pas encore. Croyez-moi : c’est une plume, et c’est une vision du monde, que nous voyons naître sous nos yeux. Vous voilà prévenu.e.s !
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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Le cas Victor Sommer

D'entrée de jeu le lecteur est immergé dans l'univers quotidien de Victor Sommer, trentenaire sans emploi et sans relations sociales, qui vit toujours chez sa mère, qui a créé autour d'eux un univers très étriqué (à se demander pourquoi elle lui fait consulter un psy). le quotidien de Victor est centré sur les soins prodigués à sa mère. Mais soudain, elle disparaît. C'est très bien écrit, le style est sobre, minimaliste, ce qui correspond à merveille à cette intrigue ténue sur fond d'emprise maternelle. C'est aussi plein de petits détails et de remarques bien vues. Pour un premier roman, c'est très prometteur. Mais le dénouement se laisse deviner, à mon avis, bien trop tôt, c'est vraiment la seule chose qui me gêne, alors que si on ne l'avait deviné qu'une dizaine de pages avant la fin, cela aurait été génial (genre Généalogie du mal ) Mais bon, je fais peut-être un peu la difficile, et puis Yu-jeong Jeong a mis la barre haut, très haut.
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Le cas Victor Sommer

Je remercie Vincent Delareux qui a eu la gentillesse de m'envoyer, en service presse, son roman : Le cas Victor Sommer.

À 33 ans, Victor Sommer mène une vie discrète et monotone qui lui pèse. Il aimerait devenir « quelqu’un » aux yeux du monde mais cette ambition est toutefois entravée par sa mère, une vieille infirme autoritaire et possessive qui l’empêche de proprement exister.

Mais voilà qu’un jour, cette dernière disparaît sans laisser de traces.

Livré à lui-même, son fils va devoir faire face à ce monde qu’il n’a jamais appris à connaître... à ses risques et périls.

Car sa mère, sans doute, n’est pas aussi loin qu’il le pense…

Le cas Victor Sommer est un très bon roman noir.

J'avais compris certains éléments assez rapidement mais cela n'a pas dérangé ma lecture car j'ai pris plaisir à découvrir le personnage de Victor. Je ne vais pas aller jusqu'à dire que je me suis attachée à lui toutefois il est intrigant cet homme.

Et oui, il est très étrange ce trentenaire qui vit avec sa mère depuis toujours. Il ne travaille pas, elle l'entretient. Cette femme est possessive, ne veut pas que son enfant trouve un emploi, elle le nomme mon enfant, l'infantilise.. Elle boude quand il trouve un travail, s'intéresse à une jeune fille. Victor est docile en apparence mais parfois, il se rebiffe et en a un peu marre de passer toute sa vie en compagnie de sa maman. Il aimerait vivre, être quelqu'un..

Quand sa mère disparaît, Victor le prend mal, il souffre.. Avant de vivre les choses beaucoup mieux...

J'ai aimé découvrir la vie de cet homme, la relation très particulière avec sa mère, ses confessions à son psy, sa relation naissante avec une jeune femme..

Il y a de très bonnes choses dans ce roman noir, qui est glaçant.

Vincent Delareux a une plume acérée, qui fait mouche. J'ai aimé l'histoire, les personnages même si Victor est un peu... déroutant, dirais-je.

Le dénouement quand à lui est très réussi.

Vous l'aurez compris, je trouve que Le cas Victor Sommer est une réussite.

Je vous invite à le découvrir ; ma note : 4,5 étoiles.
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Le cas Victor Sommer

Victor Sommer a trente-trois ans, l'âge du christ. Sa mère, soixante-six ans, elle est son seul univers, sa vie, son horizon. Après lui avoir permis de faire des études, cette femme a réussi le prodige, ou plutôt le maléfice de soumettre son fils à sa seule volonté. C'est l’archétype de la mère possessive et autoritaire. Infirme, elle exige sa présence au quotidien, heure par heure et en échange lui offre le gîte, le couvert, et des émoluments qui suffisent à combler ce semblant de vie qu'elle lui autorise.



Elle prend soin de ce fils qu'elle couve, embrasse, enlace, au delà du raisonnable. Elle lui a même trouvé un psy chez qui il peut aller exposer ses états d'âme. Mais en dehors du psy et du marchand de journaux chez qui il va docilement chaque matin acheter le journal pour sa mère, sa vie est solitaire et soumise.

Une seule fois elle lui a montré une vieille photo de celui qui devait être son père. Mais n'a jamais plus évoqué ce géniteur inconnu.



À chacun de ses anniversaires elle ne souhaite qu'un seul cadeau, une photo encadrée de son fils, qu'ils accrochent quasi religieusement au mur de la chambre maternelle.

Ce dernier anniversaire ne fait pas exception à cette règle immuable. Mais Victor montre des velléités de vouloir travailler à l'extérieur, de voir le monde, de rencontrer une femme, de s’émanciper de cette mère possessive. C'est le jour qu'il choisit pour braver l'interdit. Dès lors, le monde de sa mère s'écroule et elle disparaît. Punition, disparition inquiétante, cette solitude est difficile à supporter...



Je me suis laissée totalement embarquer dans ce roman à côtoyer un Victor aussi étrange que paumé, à comprendre sans vouloir le découvrir trop vite ce qu'il a bien pu se passer, mais en ayant envie de voir où cette relation toxique entre une mère et son fils pouvait les mener. J'ai aimé l'écriture et le style de Vincent Delareux. Mais aussi le caractère particulier de ce personnage ni vraiment attachant, ni vraiment détestable que l'on a envie de sauver de cette prison affective.



chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/08/28/le-cas-victor-sommer-vincent-delareux/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Le cas Victor Sommer

Victor Sommer vit avec une mère abusive. Le jour où elle disparaît, il commence par se sentir perdu, avant de perdre goût à la liberté.

Écrit comme un journal, le roman déroule le quotidien de Victor, ses visites chez le psy du jeudi, ses retrouvailles avec une ancienne camarade de classe, sa tentative d'exercer un travail. On s'identifie facilement à Victor, personnage attachant étouffé par sa mère et qui cherche, à son échelle à s'émanciper.

La référence à Psychose est très juste, mais elle dévoile aussi une partie de l’intrigue qui arrive à la fin du roman, gâchant un peu l'effet et c'est vraiment dommage de ne pas pouvoir arriver à ce twist en sachant déjà ce qui va arriver.

Pourtant, j'ai apprécié ma lecture et passé un bon moment.
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Les pyromanes

Waouh ! Quel roman qui me laisse pantoise, un peu sonnée mais complètement conquise !!!!

Nous sommes en 1952, dans un village d'une centaine d'âmes, perdu au fin fond de la Normandie. Thérèse, qui méprise sa mère, Jeanne, trompe son mari alcoolique et veule à tour de bras avec tous les hommes du village puis les jette, accouche d'une enfant non désirée, Françoise, qu'elle rejette immédiatement car elle voit en elle une rivale, qu'elle va maltraiter sans relâche jusqu'à ses treize ans. En 1965, Thérèse meurt et Françoise est prise en charge par sa grand-mère qui est la seule à lui montrer de l'amour. Après la mort accidentelle de sa tante, la même année, Antoine, son cousin, vient vivre avec elles. S'ensuivent sept ans de passion cachée entre les adolescents jusqu'à ce qu'Antoine rencontre Séraphine, une chanteuse renommée et abandonne Françoise pour vivre à Paris. Françoise arrivera-t-elle à se construire une vie ou se consumera-t-elle dans cette passion dévorante et sans espoir?

Ce roman, particulièrement addictif, est noir, très noir et incandescent à la fois. A part Jeanne, la grand-mère, les personnages sont méprisables, en particulier les hommes qui ne sont pas à leur avantage, et c'est un délicat euphémisme, qu'ils soient pères, curé, maire, gendarme... Ce sont des violeurs, des alcooliques, des menteurs, des pédophiles, des lâches... Et ce que je trouve savoureux c'est que ce soit un auteur qui les croque sans vergogne. Il faut dire que les personnages féminins n'ont rien à leur envier; elles sont des langues de vipère, des commères, des peaux de vache acariâtres voire des meurtrières.

Le feu est, d'une certaine façon, le personnage principal de ce roman à commencer, bien sûr, par son titre et sa magnifique couverture mais aussi par le nom imaginaire du village "Brèzeville". Les personnages sont consumés soit physiquement par l'alcool soit moralement, par la haine, la colère, la rage, la vengeance mais aussi par l'amour exalté qu'il soit pour un homme ou pour Dieu qu'on honore d'ailleurs avec des cierges.

Par moment, j'ai eu l'impression d'être projetée dans un conte de fées sans fées, qu'avec des marâtres. Cette sensation a été particulièrement prégnante avec Thérèse qui voit en sa fille une rivale et qui se regarde dans un miroir pour vérifier qu'elle est la plus belle à l'instar de la reine de Blanche-Neige. Mais le roman ne manque pas d'un certain humour, noir, bien sûr : le gendarme s'appelle Gruchot (en référence au Gendarme de Saint-Tropez?????), le patron de l'abattoir s'appelle Tuvache!, le médecin alcoolo, Gouloche! Certaines descriptions sont un vrai régal d'humour noir.

J'ai dévoré ce roman que j'ai trouvé jubilatoire par ses personnages hors normes, truculents qui ne peuvent absolument pas laisser indifférent mais aussi animée par une curiosité inextinguible quant au destin de Françoise dont l'auteur maintient la flamme intacte jusqu'à la fin.

Je vais donc me ruer maintenant sur "Le cas Victor Sommer" qui bien que paru en 2022, se situe chronologiquement après celui-ci.

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Les pyromanes

Pour tout vous dire, je n'avais jamais entendu parler de Vincent Delareux. En faisant quelques recherches rapides, j'ai découvert un jeune auteur de 23 ans, souriant, sympathique, propre sur lui, pas de quoi s'inquiéter. Maintenant que je l'ai lu, voilà le conseil que je pourrais vous donner : Ne vous fiez pas aux apparences ! Son livre est le négatif de son image !



Les premières pages ont d'ailleurs très vite confirmé mon erreur d'appréciation. Sans préliminaires, l'auteur nous emmène à la rencontre d'une famille particulièrement dysfonctionnelle. Elle est composée de membres, tous aussi mauvais les uns que les autres. Ces infâmes individus, emplis de haine et d'égoïsme, mettent en action leur méchanceté envers les autres. La tragédie n'est donc jamais loin et ils s'en donnent à coeur joie. le lecteur se retrouve plongé dans une histoire glauque, où tous les coups sont permis.



Après un début de lecture nuancé, avec des protagonistes excessifs et un peu caricaturaux, la magie (noire) a opéré sur moi ! Mes réserves ont été balayées par l'ambiance du roman. « Les pyromanes » appartient à ces romans sulfureux qui agissent comme un aimant. Les scènes malsaines et violentes se succèdent, je suis constamment dans le malaise, mais je reste absorbé par ma lecture. Les protagonistes sont ignobles, leurs actes le sont tout autant et pourtant ils ont un pouvoir fascinant indéniable. Cette aventure fait appel à tous les bas instincts de l'être humain et c'est ce côté sombre qui semble nous attirer.



Vous aurez compris que cette aventure littéraire n'est pas destinée à tout le monde. Incestes, cruautés, meurtres rythment le texte pour en faire un roman glaçant. Pour ma part, j'ai dévoré cette tragédie familiale, à la saveur très noire. Et j'ai maintenant hâte de découvrir ce que Vincent Delareux me réserve à l'avenir !
Lien : https://youtu.be/VSkN_6vhV2A
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Le cas Victor Sommer

Merci à SimPlement et à l'auteur,Vincent Delareux, pour l'envoi en service presse de ce bon roman .Victor Sommer ,33 ans,vit encore chez sa mère qui pourvoit à toutes ses dépenses mais l'empêche d'avancer dans la vie.Cette mère castratrice lui refuse de travailler ou de faire de belles rencontres alors Victor va enfin se rebeller en répondant à une annonce pour un travail et en s'ébattant avec Eugénie ,une ancienne camarade de classe ,mais à quel prix?Un roman noir à découvrir.
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Les pyromanes

Après le succès rencontré avec son premier roman, Le cas Victor Sommer, Vincent Delareux sort son deuxième livre, Les pyromanes, qui retrace la vie d’un personnage présent dans son précédent roman. Les ingrédients sont quasiment identiques : des personnages particuliers, très mystérieux et une plongée en apnée dans les méandres de la psychologie humaine.



L’histoire se déroule dans un petit village de Normandie, où Thérèse Sommer est réputée pour tromper impunément son mari avec l’ensemble des hommes du village. Contre toute attente, Thérèse tombe enceinte d’une petite fille non désirée, qu’elle considérera immédiatement comme sa rivale. Cette fille, Françoise, sera élevée dans la peur permanente, elle ne connaîtra pas l’amour maternel ni paternel mais pourra se raccrocher à sa grand-mère, seule pointe de lumière dans son quotidien très noir.



Françoise grandit dans un environnement familial compliqué, puisqu’elle est rejetée par ses propres parents, ainsi que par l’ensemble des habitants du village et en particulier ses camarades de classe, qui tous, la catégorisent comme étant la fille de Thérèse la gourgandine. Cela l’oblige à se raccrocher aux seules pointes d’espoir qui jalonnent son existence, en l’occurence la religion et la figure de sainte Thérèse de Lisieux, qu’elle prendra comme point de repère tout au long de sa vie. Elle se découvre également une fascination pour le drame du château désaffecté du village, qui a vu un couple d’amoureux issus de la même famille se donner la mort pour s’aimer il y a plusieurs décennies. Un épisode dramatique qui bouleverse et obnubile la jeune femme.



Françoise est une jeune fille fragilisée depuis l’enfance, facilement influençable, naïve mais gentille, pour laquelle on ressent autant de compassion que de peine. Sa personnalité, tout comme celle de sa mère, est entourée de mystères indicibles, qui donnent de la noirceur au récit et une touffeur certaine. On a beaucoup de mal à comprendre leurs agissements, leur façon de penser, de réfléchir et d’agir. Le comportement de la mère et de la fille prouve qu’elles souffrent de troubles mentaux qui peut facilement être considéré comme de la folie pure. Vincent Delareux nous plonge dans des méandres psychologiques complexes, qui donnent une dimension passionnante au récit mais aussi très angoissante.



Un très bon roman, percutant, fascinant, qui ne vous laissera pas indifférent. J'ai beaucoup aimé cette deuxième rencontre littéraire avec Vincent Delareux !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Le cas Victor Sommer

Le cas Victor Sommer porte bien son nom, puisque Victor Sommer est assurément un cas bien particulier. Trentenaire encore hébergé chez sa mère, Victor n’a jamais travaillé de sa vie. Il a tenté de suivre plusieurs formations diplômantes, avant d’être quelque peu obligé par sa mère à rentrer à la maison pour s’occuper d’elle. Car la pression exercée par sa mère sur lui est telle que Victor se retrouve obligé d’obéir sans délai aux caprices maternels, de justifier ses déplacements et l’ensemble de ses faits et gestes. Jusqu’au jour où Victor tombe sur une annonce professionnelle qui l’intéresse et décide de tenter sa chance, afin d’être totalement libre et indépendant financièrement. Comble du déshonneur, il se met à fréquenter une fille… ce qui contrarie fortement sa mère, qui n’apprécie pas ce comportement irrespectueux. Ces dernières mésaventures professionnelles et sentimentales vont sonner le glas de la rupture mère/fils, puisque la mère de Victor, bien que vieillissante et fragilisée par la maladie, disparaît subitement du domicile, sans plus donner signe de vie. D’abord inquiet, perdu puis attristé par cette situation, Victor vient tout doucement à s’en accommoder et à apprécier cette nouvelle liberté à laquelle il n’a jamais goûté.



Il va sans dire que le personnage de Victor sort de l’ordinaire. Il est très compliqué, voire quasiment impossible, de le cerner. Je l’ai trouvé très angoissant, puisqu’il y a une dose de mystère excessive qui entoure son histoire et sa personnalité. C’est aussi un personnage imprévisible, dont les faits et gestes ne sont pas mesurés, qui peut être prêt à tout et son contraire. Il initie un flirte avec une jeune et folie demoiselle qu’il apprécie, mais la repousse pour une sombre excuse… insensé.



Le lien qui unie Victor et sa mère est tout aussi angoissant, puisqu’on ressent un amour excessif d’un côté, avec des gestes affectueux bien trop présents, une possession désarmante et une sorte d’embargo des sentiments qui empêche Victor de se lier avec qui que ce soit. De l’autre, Victor semble froid, distant, presque résigné à rester auprès de sa mère et à lui obéir, sans toutefois ressentir d’amour maternel. Il parle d’ailleurs de sa mère de manière détachée, comme si c’était quelque chose qu’il devait endurer, duquel il ne pouvait se dépêtrer, mais qu’il doit néanmoins subir.



La façon dont Vincent Delareux construit son histoire est passionnante : il nous entraîne dans les méandres psychologiques de Victor, une sombre traversée étonnante, dans laquelle on se perd facilement. La réunion hebdomadaire de Victor avec son psychiatre nous laisse croire que notre protagoniste puisse avoir des troubles d’ordres mentaux et un état d’esprit pas tout à fait clair ; d’où la dimension pesante du récit.



J’ai beaucoup aimé l’histoire, mais je regrette néanmoins l’imprévisibilité du récit. En effet, qu’on soit un habitué du genre ou un novice, on commence à avoir des doutes au milieu du livre, puis on devine carrément le dénouement une cinquantaine de pages avant qu’il n’arrive. Cela n’enlève rien à la qualité du livre, mais apporte tout de même une petite frustration et moins de surprise.



Un roman psychologique sombre et glaçant, avec un protagoniste déroutant, qui serait un parfait cas d'étude. J'ai beaucoup aimé cette lecture.
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Le cas Victor Sommer

Un court roman, à l’écriture simple mais précise, agréablement fluide. Le style possède un charme désuet, étonnant pour un auteur si jeune. Le narrateur de ce récit à la première personne est un homme célibataire de trente-trois ans, l’âge du Christ à sa mort dit-on… Victor Sommer habite depuis toujours chez sa mère, une femme vieillissante et possessive, inquisitrice et étouffante. Victor Sommer n’a pas besoin de travailler puisque sa mère l’entretient. Il n’a pas besoin de fréquenter du monde puisqu’il a sa mère pour lui. Il n’a pas besoin de « chez soi » puisque sa place depuis toujours est « chez elle ». Victor Sommer voit un psychiatre à qui il parle beaucoup de sa mère, et puis il y a ce père qu’il n’a jamais connu et dont la seule image qu’il garde en mémoire est une photographie entrevue une unique fois lorsqu’il était petit. Et puis un jour, sa mère se volatilise. Victor Sommer se retrouve seul face au monde et à son moi amputé…



Malgré ce tableau ni glorieux ni propice aux échappées aventureuses, l’auteur parvient à nous embarquer dans la psyché de son personnage narrateur, à nous faire ressentir ses angoisses et ses névroses, sa touchante sensibilité, sa vision cynique du monde et ses émois dévorateurs. Bien évidemment, Freud n’est jamais loin et le lecteur pressent que les méandres de l’inconscient et du subconscient viendront bientôt s’entremêler avec la réalité de ce monde dans lequel Victor Sommer ne parvient pas à trouver sa place ni à se révéler tel qu’il devrait être. La mécanique est efficace… du moins jusqu’à la moitié du roman. Car pour moi le charme s’est rompu en devinant bien trop précocement le dénouement de cette histoire. Les indices m’ont sauté aux yeux et cette révélation a gâché la seconde partie de ma lecture. Dommage, car c’est à ce moment que le récit bascule dans une ambiance un peu kafkaïenne qui aurait mérité d’être prolongée voire intensifiée, et surtout mieux voilée.



Ce roman reste une découverte intéressante et je lirai certainement le prochain ouvrage de ce jeune auteur prometteur.
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Les pyromanes

Chaque soir que son époux part en mer, les hommes se précipitent à la porte de Thérèse Sommer. « L’adultère était son crédo et le vice sa vertu. » (p. 11) Serge sait qu’il est un mari trompé, mais il ne dit rien ; c’est un ivrogne. Les voisins, eux, observent le défilé par leur fenêtre. Aussi, le 16 mars 1952, ils sont nombreux à s’étonner de ne voir personne venir chez Thérèse. Jusqu’au jour de l’accouchement, elle est parvenue à cacher sa grossesse. Malgré ses efforts pour l’empêcher, l’enfant est né. Lorsqu’elle apprend que c’est une fille, elle est persuadée que c’est Dieu qui lui a envoyé « cette rivale, pour punir sa débauche. » (p. 35) Serge la baptise Françoise, du prénom de sa prostituée préférée.



Serge refuse de s’occuper du bébé : il sait que ce n’est pas le sien. Thérèse hait sa fille. Seule Jeanne, sa grand-mère maternelle, veille, à distance, sur la petite. Regard éteint, Françoise grandit dans un foyer dans lequel la maltraitance est reine. Pauvre gamine ! Elle oscille entre deux sentiments au sujet du prénom Thérèse. Il lui évoque la cruauté de sa mère et la bonté de Sainte- Thérèse de Lisieux, à qui elle voue un culte, empli d’espérances. Elle a la certitude qu’elle lui a rendu la vue.



Françoise s’embrase alors de prières. Elle se débat avec le danger que représente sa génitrice, endure la perversité de Serge, accueille avec reconnaissance le réconfort de Jeanne et attend, avec ferveur et inquiétude, le basculement de son existence. Deux feux se disputent en elle : celui de son âme et celui de son existence terrestre. Lequel se propagera ?



Durant son enfance, Françoise m’a inspiré de la compassion. Rejetée par sa mère, victime de maltraitances de la part de ceux censés veiller sur elle, seuls les rares moments passés avec sa grand-mère lui apportent l’espoir. En grandissant, deux personnes se disputent en elle. Elle a éveillé en moi des sentiments de crainte, de pitié, de compréhension, de répulsion, d’empathie, de fascination et d’effroi.



Le feu exauce les prières, il cache les secrets, exprime et attise la colère, il détruit et fait renaître. La vertu et le vice se mêlent l’un à l’autre : nous sommes déstabilisés et nous demandons comment cela va se terminer. Qui l’emportera du bien ou du mal ? Quelle est la frontière entre les deux ? Vincent Delareux la fait reculer à chaque chapitre. Nous peinons à distinguer les deux notions, elles se mélangent, s’alimentent l’une et l’autre, menant au cataclysme et aux révélations foudroyantes de la fin.



J’ai adoré ce roman noir, à l’atmosphère flamboyante, ardente et incendiaire.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Les pyromanes

Avec « le cas Victor Sommer », j'avais découvert un jeune auteur prometteur explorant les prémices de la folie chez un homme écrasé par une mère possessive. Avec « Les Pyromanes », Vincent Delareux confirme son aisance avec le roman noir psychologique en nous plongeant dans les origines de ce personnage qui, avant d'être figure maternelle consomptive, n'était qu'une petite fille en proie à un père alcoolique et abusif, mais surtout sous la tyrannie d'une mère dont l'égoïsme n'a d'égal que la cruauté.



Thérèse Sommer est une femme infidèle dont les plus grandes fiertés sont sa beauté et ses mâles conquêtes. Dans son petit village de Normandie, rares d'ailleurs sont les hommes qui n'ont pas déjà visité sa couche, ce qui assoit sa réputation d'ogresse du sexe et attise la jalousie des femmes trompées. Fière, libre et indépendante, Thérèse est tout à la fois reine et déesse en son royaume, n'ayant que faire de l'opinion des villageois et encore moins de celle de sa mère, la discrète Jeanne. Lorsque Thérèse accouche d'une petite fille après un déni de grossesse, elle voit en cette abjecte créature une rivale inacceptable qu'il faut enchaîner et briser.



La petite Françoise parviendra-t-elle à surmonter les tortures psychologiques infligées par sa mère, trouvera-t-elle auprès de sa grand-mère l'attachement sécure qui lui permettra de dépasser les abus parentaux, ou devra-t-elle se tourner vers la foi et les prières pour apaiser le feu qui crépite en elle, aspirant à un brasier vengeur ?



Les courts chapitres aux titres pleins de traits d'esprit s'enchainent pour dérouler le fil maudit de l'existence de Françoise. le style est efficace, fluide et sans prétention, les portraits de ces villageois tiraillés par leurs travers et leurs pulsions rappellent le réalisme des nouvelles de Maupassant. L'auteur est un fin observateur des noirceurs de l'âme humaine, qu'il aime explorer et décortiquer à la manière d'un fruit pourri. Avec cet antépisode de son premier roman publié aux éditions L'Archipel, l'auteur transforme l'essai et creuse une veine proche de celle exploitée par des romanciers que je suis avec plaisir, tel Franck Bouysse.
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Le cas Victor Sommer

Victor est un jeune homme qui vit avec sa mère. Tout tourne autour d’elle et Victor n’arrive pas à s’épanouir. Il vit sous son emprise constante. Pourtant, un jour, sa mère va mystérieusement disparaître. Dès lors, comment Victor réussira-t-il à s’adapter à cette nouvelle situation ?



En voilà un excellent roman auto-édité. Quelle écriture ! C’est un roman de qualité que nous offre Vincent. Il m’a totalement bluffée de par sa maturité dans sa plume et par son intrigue profonde et très psychologique.



Dès les premières pages, j’ai senti une tension sous-jacente. Vincent a su créer une intrigue prenante. En très peu de pages, il a réussi à installer une véritable atmosphère et à brosser des personnages qui vont porter un récit qui va devenir de plus en plus pesant au fil des pages.



Ici, ce n’est pas l’action qui primera mais plutôt l’aspect psychologique. Vincent a su retranscrire à la perfection cette relation entre la mère et le fils. Peu à peu, la tension montera, jusqu’au dénouement totalement inattendu.



La plume de l’auteur est bluffante. Avec un style très mature, Vincent m’a totalement bluffée. J’ai été conquise par cette écriture toute en précision et très soignée. Aucune faute, aucune coquille ne subsiste.



Un roman psychologique, servi par une plume étonnante. La tension est présente à chaque page. Une véritable pépite de noirceur et un roman à découvrir sans hésitation.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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