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Critiques de Vincent Mondiot (277)
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Emergence 7

« C’était le tout dernier moment avant la fin du monde tel qu’on le connaissait, également. Quelques minutes plus tard, "la ville dans laquelle j’avais grandi" deviendrait à tout jamais "le point d’Émergence 7".

Heureusement, ça, je l’ignorais encore. »



Vingt ans après le cataclysme de l’Émergence 7, Léon peut enfin retourner sur les lieux. Il y trouve le cimetière de sa jeunesse et des réminiscences traumatisantes, celles de cette journée qui a vu son enfance voler en éclats…



Que sont les Émergences et que dissimule l’État à leur sujet ? Qui a survécu parmi les protagonistes ? Notre curiosité est piquée mais in fine, les conditions de la catastrophe restent floues. Quant au sort des membres de la bande, nous avons trouvé qu’un peu trop d’indices étaient fournis dès le début (un peu comme dans L’île de Vincent Villeminot, que j’ai bien aimé par ailleurs).



L’essentiel est donc autre part. Les aller-retours entre le temps de la narration, les souvenirs du jour de l’Émergence, des années qui l’ont précédée et de celles qui l’ont suivie permettent de varier les rythmes et les perspectives sur la catastrophe, alternant récit de survie et méditation sur la fin de l’enfance, la fragilité des liens humains, les traumatismes des survivants. Léon décrit très bien les cauchemars, les images et les fantômes qui le hantent, sa colère et sa culpabilité. On navigue ainsi entre teen novel, thriller post-apocalyptique et drame.



Surtout : c’est un nouveau format au croisement du roman et de l’album qu’inventent Vincent Mondiot et Enora Saby, leur permettant de jouer sur les deux tableaux. L’ampleur du texte en surimpression sur des illustrations pleine page permet de développer une intrigue nourrie. Mais la narration est au moins autant portée par les illustrations que par les mots. Les trois premières double-pages sont d’ailleurs muettes, la représentation de l’île plongée dans une brume épaisse dont nous approchons en bateau se suffisant à elle-même. Le texte n’arrive que progressivement et laisse souvent les images parler. Ces dernières recèlent des indices, comme sur le bureau de Nina, jonché de coupures de presse consacrées aux Émergences (extrait disponible via le lien ci-dessous). Elles portent le récit et stimulent notre imagination – comme dans un film d’horreur, les scènes de paniques sont souvent floues ou focalisées sur le visage ahuri des protagonistes, nous laissant imaginer ce qu’ils voient. C’est hyper réussi.



Haletant et très original, bien que très sombre. J’espère que ce titre fondera un genre à la croisée entre roman et album, nous adorerions retrouver ce format.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Rattrapage

« En adoptant le point de vue d’une harceleuse qui se dégoûte et n’a pas été punie, le roman offre la possibilité de réfléchir de l’intérieur à un phénomène qui nous échappe et nous glace. A mettre dans toutes les mains, adolescentes mais pas que » : c’est un extrait de ma chronique que 20 minutes a publiée sur Rattrapage, au sein d’une série sur le thème du harcèlement scolaire. En effet, depuis une semaine, la communauté des lecteurs de 20 minutes a recommandé chaque jour un livre sur ce thème, avant la Journée de lutte contre le harcèlement scolaire, aujourd’hui, le 5 novembre.



Rattrapage incarne parfaitement la collection « d’une seule voix » d’Actes sud junior : un très court monologue « coup de poing », auquel les adolescents peuvent s’identifier.



Pourtant, le parti-pris du livre est risqué : l'histoire est vue du côté de la souffrance du bourreau, une jeune fille en classe de terminale qui, depuis le drame, ne supporte plus rien à part être dénigrée et rabaissée.



Révoltant ? Attention, il ne s’agit pas de s’apitoyer sur un bourreau, encore moins de l’excuser : il s’agit plutôt de faire entrer dans la tête de quelqu’un qui n’a pas été puni, mais qui se sait coupable, ce qui l’entraîne vers une autopunition sans fin. Ne pas punir le bourreau, c’est une injure faite à la victime, mais c’est aussi empêcher le bourreau d’avoir une autre identité que celle de bourreau, ce qui est très risqué…



Moyennant quoi la harceleuse et le harcelé se retrouvent dans les couloirs du rattrapage du bac. « Il me demande si je vais tenter de le repasser. Retourner au lycée pour encore un an. Je lui dis que oui. Qu’à défaut d’avoir rattrapé mon bac, je vais essayer de rattraper l’année qui vient de s’écouler. » « Il » : le harcelé. « je » : son bourreau. Pourquoi et comment… c’est l’objet des 80 pages d'un livre remarquablement efficace.
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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Mondes miroirs, tome 2 : L'ombre des arches

Après "Les Mondes-Miroirs", Vincent Mondiot continue en solo à nous faire parcourir l’univers des « Chimères de Mirinar » (enfin en solo c’est vite dit, puisque qu’à l’origine on part d’une création collectif avec Raphaël Lafarge et Matthieu Leveder).



Pour rappel :

l’État des Arches s’est construit sur des structures de plusieurs kilomètres de haut reliant les régions de Loffrieu, Aurterre, Hurquoine, Lazirac, Carando et Atépéha, en leur centre la capitale tentaculaire de Miricène (une Bespin arcanepunk aux bon vieux relents de XIXe siècle industriel donc prolétaire et révolutionnaire) et de part le monde des statutes titanesques (personne ne sachant qui les a construites, pourquoi elles ont été construites et pourquoi, ni même ce qu’elle représente). Puis vient la Guerre de Loffrieu que l’ont peut qualifier apocalypse lovecraftienne puisque les créatures des Grands Anciens se sont mis à contaminer de façon pandémique toutes les contrées avoisinantes faisant dangereusement muter l’environnement. L’Ancien Régime ayant fait preuve de son incompétence en toutes autres choses que de conserver et augmenter ses privilèges, Teliam Vore, Corbès Salven et ont pris la tête de l’armée pour lancer le Grand Soir, pour abattre le régime théocratique d’un côté et pour stopper l’invasion horrifique d’un autre côté. Les révolutions ça tournent toujours mal, surtout quand dans un société très croyante et très religieuse on s’aperçoit que Dieu n’existe pas ! Teliam Vore est mort, Corbès Salven se prend pour Frédéric-Guillaume Ier, et seul face à l’État de siège Ocreste Damnis est haï de tous soit parce qu’il a renier la révolution pour endosser le rôle de despote éclairé, soit parce que ses réformes démocratiques et méritocratiques hérissent le poils des aristocrates et des théocrates. Parce qu’il doit moderniser à marche forcé son pays s’il de dernier veut avoir une chance de survivre à l’apocalypse : des paysans illettrés ne peuvent faire dans ce qui ressemble à une guerre bactériologique, donc il faut l’éduquer pour qu’il puisse fabriquer et utiliser les nouvelles armes ce qui fait entrer la population dans l’âge industrielle (la magie étant traitée dans les romans comme la science IRL). Tout cela est passionnant, mais la guerre bactériologique contre les créatures lovecraftienne reste une toile une fond, et les thématiques politiques toujours d’actualités puisque plus les changent et plus elles restent les mêmes sont finalement abordées essentiellement en interludes. Alors on le temporel et le spirituel qui se tiennent par la barbichette et qui sont obligés de se supporter et de collaborer, car l’État ne peut supprimer l’Église sauf peine qu’une énième « marche pour tous » ne dégénère en contre-révolution, et l’Église ne peut supprimer l’État car sans lui les créatures lovecraftiennes déferlerai dans tous les pays. Mais on aussi les conservateurs qui ne comprennent pas que le propre d’une révolution c’est qu’on ne peut pas revenir en arrière, et les réformateurs qui ne comprennent que si on va plus vite que la population on déclenche une nouvelle révolution… *



C’est en forgeant qu’on devient forgeron :

Clairement Vincent Mondiot a beaucoup appris de ses premières expériences d’écrivains : j’ai trouvé l’ensemble mieux écrit et mieux construit, on lâche du lest sur le trash talking moderne dans des dialogues qui gagent en fluidité donc en qualité. Il ajoute ce qu’il manquait au « tome 1.2 » pour trouver un meilleur équilibre et un meilleur rythme, mais il retranche aussi 2 ou 3 trucs donc ce n’est pas encore totalement abouti. Mais il est près, très près, tellement près de passer le cap pour entrer dans le cercle fermé des maîtres de l’epicness to the max capables d’associer et de mélanger grande aventure et grande tragédie… Vivement le prochain, hein !

Ce qui manquait au « tome 1.2 » c’est l’approfondissement de la relation entre Elsy et Elodianne, et ici on est un plein dedans (même si Basilien et Ohya en font les frais). Grosso modo grâce aux terroristes ayant usurpé le nom de Teliam Vore le défunt super-magicienne, la science magique a réalisé un formidable bond en avant qui pourrait changer toute la société. En tant que mage miroitiste de grand talent Elodianne « la tête froide» doit réaliser une tournée de présentation dans tout le royaume, et elle invite Elsy « les jambes chaudes » comme garde du corps. Elle est toujours d’en l’esprit de se réconcilier avec elle avec des « vacances entre filles », puisqu’Elsy qui est restée au ghetto lui reproche toujours d’avoir rejoint les beaux quartiers. Sauf que cela part rapidement en cacahuètes...



Bienvenues / Bienvenus en absurdie :

Tout part très connement. L’ego d’un vieux barbon magicien ne supportent pas qu’une jeune femme soit plus intelligente et plus puissante que lui, donc décide d’organiser un incident pour la discréditer (vieille ficelle politicienne qui ne marche plus que dans l’esprit des politiciens de l’ancien monde). Il est soutenu par la femme du gouverneur, parce que son ego d’aristocrate n’a pas supporté la petite crise de virilisme de son mari. Et ledit mari alias Corbès Salven a des réactions complètement disproportionnée parce que son ego ne supporte pas qu’il ne dirige qu’une seule province alors que son vieille ami dirige tout le pays… Oui parce que l’incident organisé de toutes pièces se transforme en 11/09/2001 arcanepunk, et le gouverneur d’Aurterre ne décide pas d’envahir l’Irak comme George Walker Bush mais de déclencher un insurrection girondine face à l’État jacobin (si « girondin » et « jacobin » c’est pour vous du chinois, je vous invite à vous replonger dans l’Histoire de la Révolution française). Dame Linne Salven in fine responsable de tout ce merdier et qui a failli voir son fils unique mourir sous yeux est missionnée pour sonder les intentions des autres légats quant à une éventuelle sédition, et Elodianne et Elsy sont leurs otages. Elle doit remplir sa mission en sachant qu’elle la réussissant elle ne fera qu’aggraver les choses, donc elle veut mourir avant d’y parvenir. Dans l’autre camp Ocreste Damnis est au courant de tout et essaye de temporiser pour ne pas envenimer les choses, mais rien ne va se passer comme prévu pour les uns comme pour les autres et on sait que cela ne peut que mal finir...



Du road-movie à la tragédie :

Cette mission diplomatique censément secrète est quasiment un prétexte à visiter les différentes provinces de l’État des Arches qu’on avait finalement peu vu dans le « tome 1.2 ». Elodianne et Elsy c’est un peu Thelma et Louise, mais en mode prise d’otage et Syndrome de Stockholm. Les deux amies multiplient les tentative d’évasion, mais comme leurs poursuivants ne font pas de distinction entre amis et ennemis elle sont obligés de collaborer avec leurs kidnappeurs qu’on apprend à découvrir et à apprécier (les victimes du Syndrome de Stockholm, c’est nous en fait) : Dame Linne Salven en pleine épisode dépressif, Rekvan le colosse poète, le naïf Alken Salven neveu du légat et de la légate, Vermeil le mage bacillaire, Aveilla, Lanqui, Lopin, Peressio… Au bout du voyage un élu LREM fait de l’excès de zèle et décide de zigouiller tout le monde et à chaque mort est un crève-cœur. Elodianne devait utiliser la magie des miroirs pour permettre au groupe de revenir à Aurterre, mais elle savait dès le départ que c’était impossible. Mais qu’est-ce que l’impossible tant qu'on n'a tenté de le réussir ?





To Be Continued ! Vincent Mondiot, merci pour ce moment ! (et les autres aussi, hein !)





* Régulièrement des gens sans doute coconisés dans leurs tours d’ivoire me reprochent de parler « politique » au lieu de parler « culture », mais dans la culture il y a la politique et dans la politique il y a la culture donc malheureusement les deux sont liés qu'on le veuille ou non… Donc je tenais à faire une mise au point : un réforme c’est censé améliorer la société, donc quand la Macronie nous dit qu’avec ses réformes elle veut amener la France dans le XXIe siècle alors qu’elle nous ramène au XIXe siècle en détruisant tous les acquis sociaux du XXe siècle c’est de la pure novlangue orwellienne (ainsi ce n’est pas parce qu’un esclavagiste se dote d’un smartphone équipé de la 5G qu’il cesse d’être un esclavagiste). Mais bon j’ai encore entendu récemment des CSP+/++/+++ dire que les grévistes et les manifestants c’étaient des anti-français et les syndicalistes des intégristes musulmans à la solde du Moyen-Orient. Je ne sais pas ce qu’ils prennent comme drogue, mais ça a l’air vachement puissant et vachement toxique ! Attention l’excès de macronie peut gravement nuire à la santé !!!
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Mondes miroirs, tome 1 : Les mondes miroirs

"Les Mondes-Miroirs" est la version 2.0 de "Teliam Vore", roman autrefois sorti chez Pygmalion qui comme chacun le sait plante toutes ses séries car leur seule ambition est de devenir rentier en gagnant le maximum de pognon avec les livres de GRR Martin et de Robin Hobb… Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge (sans oublier leur complice illustrateur Matthieu Leveder) sont des rôlistes expérimentés qui appartiennent à ce vivier d’amoureux des genres de l’imaginaire qui ont fait naître et développer les genres des l’imaginaire en France (contrairement aux bobos hispter qui ne jurent que par le style et qui font un petit tour dans les genres de l’imaginaire, souvent en littérature jeunesse d’ailleurs, et puis s’en vont étaler leurs états d’âmes dans des autofictions nombrilistes et / ou se pavaner avec des machins postmodernes incompréhensibles en dehors des petits cercles intello prout prout onanistes). Ils ont ainsi construit l’univers des "Chimères de Mirinar" qui sert de socle à ce roman…



Le worldbuilding est très intéressant. L’État des Arches est une superpuissance construite sur les incompréhensibles réalisations cyclopéennes d’un civilisation disparue : au centre des ponts suspendus à plusieurs milliers de mètres d’altitude menant à Loffrieu, Aurterre, Hurquoine, Lazirac, Carnadon, Atépéha et la Mer Pâle, la capitale de Miricène est une métropole de 2 millions d’habitants trônant au beau milieu des nuages et constamment sous la pluie (Londres, Paris, Vienne : faites votre choix). L’habillage médiéval-fantastique disparaît bien vite devant des thèmes dixneuvièmistes pleins d’aménagements urbains dépassés, de services municipaux désuets et d’usines complètement délabrées (du coup on a des faux airs de la franchise vidéoludique "Dishonored") : entre capitalisme, colonialisme et impérialisme, tout allait pour le mieux jusqu’au jour où il y a 30 ans l’Arche de Loffrieu s’est effondrée, ouvrant la porte à des horreurs lovecraftiennes venant déformer la réalité. Depuis c’est l’état de siège, et tout le monde est en quarantaine pour éviter la fin du monde biologique. Sauf qu’entre-temps, la révolution a eu lieu et que les héros prolétaires Damnis Ocreste, Salven Corbès et Teliam Vore ont pris le pouvoir. Mais plus les choses changent et plus elles restent les mêmes : les héros blasés et désenchantés ont été avalés par le système, l’aristocratie a été remplacé par la bourgeoisie, la théocratie a été remplacée par la technocratie, et les riches des beaux quartiers sont toujours riches tandis que les pauvres des bas quartiers sont toujours pauvres (refrain que trop bien connu). Bref c’est toujours le même Monde De Merde pour les uns et pour les autres à cause du TINA reagano-thatchéro-macronien (que leurs thuriféraires aillent tous et toutes aux enfers, puisque de toutes les manières une place leur a déjà été réservée là-bas !)….

Le magicbuilding avec mages bacillaires, thermogène, miroitistes et matiéristes et tutti quanti est à l’avenant mais je vous laisse le plaisir de la découverte. Mais il faut quand même préciser pour être clair que plus les magos usent et abusent de leurs pouvoirs et plus ils mutent physiquement et psychiquement, d’où l’importance des rares miroitistes capables d’agir comme thérapeutes en les faisant passer de l’autre côté du miroir dans des univers de poche privés de magie pour soulager leurs maux et se refaire le cerise...



L’idée majeure du roman et qui loin d’être assez développée c’est qu’on suit en parallèle Elsy et Elodianne (sœurs adoptives amies et/ou amantes) : la pièce rapportée a monté tous les échelons de la société pour changer les choses d’en haut mais qui elle ne fait que graviter autour des games of thrones du gouvernement central ; la fille naturelle est restée dans les bas quartiers pour changer les choses d’en bas et a fondée sa propre compagnie de mercenaires qui au départ se résume essentiellement au petit-gros Basilien Orlinde et au bronzé, musclé et longiligne Ohya Amdelin venu d’outre-mer (sans parler du POV d’Ocreste Damnis assisté de Latima la chef de police secrète). Les uns et les autres doivent affronter les attaques terroristes des monstres baptisés « blasphèmes », qui ressemblent à des shoggoths lovecraftiens. Bref, la révolution s’est radicalisée et comme d’habitude le peuple est le premier à en faire les frais… Et bien sûr le gouvernement central qui ne sait pas ce qu’ils sont, qui les commandent et surtout comment les combattre n’a rien de mieux à faire que s’adonner à la censure et de réprimer ceux qui ne la respectent pas…. « Le premier à dire la vérité sera châtié », et comme la Team Elsy prend beaucoup d’initiatives sous la direction d’une pomme pourrie, voilà nos antihéros prolétaires engagés contre leur gré dans une mission suicide aux côtés de tous les gros bras de l’armée, des services secrets, de la magiocratie et de la théocratie...



Le potentiel est fantastique, et je continue à croire en lui, mais il y a quelques défauts qui nuisent à l’ensemble et c’est pour le coup c’est sacrément frustrant !

- quand on nous présente les principaux antagonistes de l’intrigue, j’ai failli jeter le libre par terre… Oh non, on dirait les magiciens branlous et imbus d’eux-mêmes de Lev Grossman, ces ados frustrés et colériques, intellectuellement en avance et émotionnellement en retard, persuadés d’être l’aboutissement final de l’humanité… Ils sont tous plus imbuvables les uns que les autres et je n’arrive pas à les prendre en pitié en tant que cobayes des différentes factions qui se disputent le pouvoir...

- le grand final est long voire très long, car on délaye plus ou moins fortement la chose vu que que chaque vilain a droit à son droit de quota de flashbacks à effets retardés qui durent des pages et des pages ce qui gâche peu ou prou l’epicness de l’ensemble qui aurait dû être plus équilibré (voire plus haut sur la relation Elsay / Elodianne) et davantage consacré au relationship drama des Douze Salopards ou à l’évolution de la Créature de Frankenstein…

- les auteurs ont voulu moderniser le langage pour coller à leur univers quasi-industriel (tabac, cigare, cigarettes, thé, café, drogues diverses et variés), mais si c’était pour placer des « connasses », « pétasses », « grognasses » et « pouffiasses » à tout bout de champ ce n’était pas la peine…



Comme toujours le livre-objet réalisé par les éditions Mnémos sont soignés, l’illustration de couverture de Qistina Khalidah, les illustrations intérieures de Matthieu Leveder qui plus nombreuses auraient presque pu nous offrir un light novel à l’européenne… L’univers arcanepunk de Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge n’est pas si éloigné que cela des univers New Weird de Steph Swainston et China Miéville : c’est con, à tout cela j’attends une suite maintenant !
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Rattrapage

Le harcèlement scolaire vu du côté du harceleur.



À l'occasion d'un oral de rattrapage du bac, la narratrice croise un ancien élève de son lycée.

Elle faisait partie de "La royauté", il était membre de "la plèbe".

Quel était leur lien exact ?

Pourquoi sa présence lui cause-t-elle un tel choc ?

Par petites touches, crescendo, le tableau se précise...



D'une efficacité imparable, ce très court texte, va droit au but, façon uppercut plus que leçon de morale.







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Le Jour où j'ai osé

Comme j'aime les surprises, notamment en lecture, je parcours très vite les 4e de couverture afin d'éviter les spoils.

Je m'en mords parfois les doigts, comme ici. En faisant ce choix lors de la Masse Critique Babelio, j'ai cru qu'il s'agissait d'un roman d'Isabelle Pandazopoulos (auteure de l'excellent 'La décision'). Non, cet ouvrage est un recueil de huit nouvelles écrites par autant d'auteurs 'jeunesse'. Et pourquoi cette écrivain apparaît-elle en tête ? Mystère ! Un 'choix' (marketing ?) qui n'a rien à voir avec l'ordre alphabétique des noms, ni celui de présentation des nouvelles dans le recueil...

Ces histoires s'adressent à des adolescents ; il est donc - forcément - question d'identité, de confiance en soi, de famille, d'amitié, d'amour, de sexualité...

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Ma préférence va à la dernière : 'Désobéir' de Marion Muller-Collard, parce qu'elle est subtile et colle particulièrement à l'actualité.

Attention, je spoile un peu avec cet extrait :

Riche idée de terminer l'ouvrage sur ces mots. Merci à l'éditeur, si c'est voulu - mais il risquait qu'on abandonne la lecture avant, car certaines nouvelles ne sont vraiment pas captivantes.

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• Merci à Gallimard (collection Scripto) et à Babelio.
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Emergence 7

En voyant la couverture, j’ai cru que ce livre était une BD bien qu’édité par Acte Sud Junior et c’est en fait un vrai roman illustré bien que le terme illustré ne soit pas tout à fait adéquat ! Chaque page est illustrée, le roman est en surimpression et ces illustrations renforcent le récit !



Plusieurs nuances de couleurs sont utilisées pour différencier les périodes : l’époque de l’Emergence et des drames ; les souvenirs d’avant la catastrophe et la période actuelle qui est le retour commémoratif sur l’île. Ses couleurs spécifiques facilitent l’immersion dans l’ambiance et j’ai trouvé ça excellent car le cerveau s’y coule aisément sans ressentir la nécessité de réfléchir et donc de sortir du récit !



De prime abord les dessins m’ont semblés grossiers et enfantins, voire un peu flous mais au fur et à mesure je me suis rendu compte que c’était très bien car ainsi ils ne prennent pas le pas sur le texte et la lecture est plus fluide et plus immersive. Nous sommes au cœur des événements et dans la tête du narrateur !



C’est une première pour moi que ce genre de roman “graphique” ! Ne pas se méprendre malgré son aspect enfantin, les événements sont violents et entrainent beaucoup de drames et de peines qui ne sont pas masqués !



Pour résumer j’ai beaucoup aimé l’ensemble ! L’histoire de ces jeunes iliens entre conflits et amitié puis leur vie qui tourne au drame en leur ôtant leur jeunesse et leur espoir ! Le côté fantastique est plutôt bien vu, il permet de ne pas s’appesantir sur le pourquoi de la catastrophe en laissant le roman se centrer sur les ados et leurs réactions face à la terreur, la mort, l’éloignement !



#Emergence7 #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022



Challenge Jeux en Foli...ttérature XII

Challenge Multi-Défis 2022



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Rattrapage

Jour d'été, jour de rattrapage pour le bac. La narratrice attend dans la cour sous un soleil radieux que son tour arrive pour tenter d'obtenir ce fichu examen. Son regard croise celui d'un autre élève, qui attend comme elle. C'est lui, celui qu'elle et sa bande ont persécuté sur les réseaux sociaux pendant quatre mois. Des semaines d'harcèlement qui se sont terminées par un drame.



Court roman sur le thème du harcèlement, "Rattrapage" nous place dans la peau du persécuteur qui est ici une lycéenne. La narratrice se remémore l'année qui vient de s'écouler. Très jolie et très populaire, elle appartenait à la caste de ceux qui décident de qui appartient à la "royauté" et de qui entre dans la catégorie des cassos. Lui, bien sûr, appartenait à la dernière. Lucide sur ce qu'elle et ses soit-disant amis ont provoqué, elle n'a pour elle-même que du dégoût. La culpabilité qui la ronge est immense, son année passée lui apparaît dans tout ce qu'elle a de plus insipide et cruel. Elle regrette, c'est certain. Mais la question demeure : a-t-elle le droit au pardon ? Car finalement, elle était comme tous les autres...



Une fois de plus, un style direct pour un texte court et très fort de la collection "Une seule voix" qui aborde sans détour la cruauté banale - et parfois dévastatrice - du monde adolescent. le portrait psychologique de la narratrice est bien perçu et ne cherche à aucun moment à dédouaner. La lycéenne est consciente de ce qu'a été son comportement. Mais comme tout être humain, elle cherche l'absolution. J'y vois pour ma part une entrée en rédemption dans le final du livre et un rattrapage dans tous les sens du terme.



A conseiller bien sûr pour tous nos lycéens.
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Le Gang du CDI, tome 1 : Le collège de l'ango..

Voici mon retour de lecture sur Le collège de l'angoisse, premier tome de la série Le gang du CDI de Vincent Mondiot.

Quand Flore est prise d’une nouvelle crise d’angoisse en cours de maths, la documentaliste l’accueille dans son CDI où règne un joyeux chaos. Accompagnée de Grégory, un redoublant très populaire, elle fait la rencontre de Samuel, qui se voit futur grand rappeur, et de Nadia, une gothique un brin sarcastique.

Les quatre collégiens décident de former le “Gang du CDI” et se retrouvent au moment des pauses.

Mais l'étrange disparition de la documentaliste casse leur routine.

Le Gang du CDI se met en tête de la retrouver.

Une mission qu’ils n’imaginaient probablement pas aussi dangereuse.

Le collège de l'angoisse est donc le premier tome de la série Le gang du CDI, conseillée à partir de 10 ans. Il m'a fait penser à la collection Chair de Poule et ravira les amateurs et amatrices du genre.

Flore est en sixième depuis peu mais elle souffre de phobie scolaire, et fait des crises d'angoisse en classe. Lors de l'une d'elle, le professeur l'envoie au CDI car l'infirmerie est fermée. Grégory, un redoublant très populaire, l'accompagne. A sa grande surprise, il ne se moque pas d'elle. Ils rencontrent la documentaliste, qui est très sympathique. Mais aussi Samuel et Nadia, qui sont en cinquième. Gregory les connait, mais pas Flore qui est pourtant bien accueilli. Ensemble, ils décident de former le Gang du CDI.

Mais quand la documentaliste disparait.. tout devient étrange dans ce collège..

J'ai tout de suite apprécié Flore, qui souffre d'aller au collègue. Ses parents ne la comprennent pas, les autres se moquent parfois d'elle, c'est compliqué pour cette petite jeune fille d'avoir cette phobie scolaire qu'elle ne comprend pas. .

Le hasard va la faire rencontrer trois élèves aussi atypiques qu'elles : un redoublant malgré tout très populaire, une cinquième obèse et gothique sans oublier Samuel, un futur rappeur de cinquième.

Quatre personnalités totalement différentes autant dans leur attitude que leur physique. Pourtant, ils vont devenir amies.

J'ai aimé cette diversité. C'est une bonne idée, ça permet aux jeunes lecteurs de s'identifier car tout le monde n'est pas mince, super à l'aise dans ses baskets et ravie d'aller à l'école ! Parfois les auteurs l'oublient mais pas ici. Pour une fois, les quatre personnages principaux sont vraiment différents et c'est appréciable.

L'écriture de Vincent Mondiot est fluide.

L'histoire est bien ficelée et j'ai pris plaisir à me balader avec tout ce petit monde dans ce collège qui ne va pas manquer de vous surprendre, et c'est peu dire lol

J'avoue avoir un peu passé l'âge, j'ai trouvé ça un peu léger par moment.

Toutefois, pour la cible c'est un très bon roman qui fera frissonner les plus jeunes. Certains passages leur donneront des sueurs froides ;)

La fin laisse présager de très bonnes choses pour la suite, que je serais ravie de lire :)

Le collège de l'angoisse est un bon premier tome que je vous invite à découvrir et note cinq étoiles :)



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Les derniers des branleurs

Une amie m'a prêté ce livre il y a quelques semaines. J'appréhendais un peu de ne pas aimer quand j'ai vu ce titre et cette quatrième de couverture. J'étais assez dubitative quant à son "C'est génial !".

En commençant le roman, avec des gros mots et des insultes toutes les deux lignes... j’étais vraiment incrédule, j’avoue.



Pourtant... au final, je ne m'attendais pas à aimer à ce point !

Nous suivons une bande d'adolescents (plus si adolescents que ça en fait) en classe de Terminale. Bien qu'ils passent le bac en fin d'année, Minh Tuan, Gaspard et Chloé passent leur temps à fumer et sécher les cours. (d'où le titre, of course !) Jusqu'à l'arrivée de Tina, une jeune réfugiée très studieuse, dans leur classe...



C'est clairement un langage... d'ado en fait. Et c'est pour cela que j'ai autant aimé cette lecture. Bien que le vocabulaire puisse paraitre vulgaire, très cru, leur façon de parler est tellement réaliste de la vraie vie que ça en est limite troublant. Et c'est ça qui est génial !

De plus, comme le bouquin est sorti en 2020, j'avais la plupart des références citées (des termes de langage de la génération Z, des chanteurs, etc.), et ça c'est cool ! :)



J'ai fini par m'attacher à ces personnages, prendre plaisir durant ma lecture, rire à certains moments...



J'ai même été émue en finissant ce livre. Presque 'nostalgique' d'années lycée que je n'ai pas encore finies... Après tout, je ne suis qu'en Seconde. (même si là nous sommes déjà en avril et qu'à cause du covid je n'ai clairement pas vu l'année passer...)



Bref. Ce n'est pas le livre du siècle, certes, mais j'ai sincèrement aimé. C'était un chouette moment et je suis très contente de cette découverte :)
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Mondes miroirs, tome 1 : Les mondes miroirs

Écrit à quatre mains et enrichi de plusieurs illustrations, le roman choisi par les éditions Mnémos comme fer de lance de leur rentrée littéraire de septembre met en scène un univers qui ne sera peut-être pas sans rappeler quelques souvenirs à un certain lectorat. Ce n'est en effet pas la première fois que Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge mettent en scène les « mondes-miroirs », puisqu'une première histoire se déroulant dans le même univers a déjà fait l'objet de plusieurs parutions, d'abord en auto-édition en 2010, puis l'année suivante chez Pygmalion sous le titre « Teliam Vore ». Après ce parcours éditorial quelque peu mouvementé, les deux auteurs renouent avec Mirinèce et ses personnages les plus emblématiques et nous proposent une nouvelle version des événements relatés précédemment. On y fait la connaissance de deux jeunes femmes que tout semble opposer et qui sont pourtant liées par une indéfectible amitié. La première, Elsy, est une mercenaire qui, après un passé et un casier judiciaire bien rempli, tente de sortir de la misère grâce à la création d'une agence de mercenaires via laquelle elle vend ses services aux plus offrants. La seconde, Elodianne, a grandi dans le même quartier peu fréquentable de la capitale mais a réussi à s'en éloigner grâce à ses études de magie qui lui ont assuré un poste au palais de Mirinèce. C'est cette différence de statut qui explique que, lorsque la capitale se retrouve secouée par une succession d'attaques terroristes perpétrées par des créatures inconnues mais redoutables, la magicienne s'inquiète avant tout des répercussions politiques de l'affaire, tandis que la mercenaire y voit plutôt une opportunité unique pour son agence d'enfin sortir de la fange.



La première chose qui saute aux yeux du lecteur, c'est le travail effectué sur l'univers que les auteurs ont manifestement passé beaucoup de temps à peaufiner et enrichir. L'essentiel de l'action se passe à Mirinèce, capital d'un état regroupant plusieurs régions reliées entre elles par des arches monumentales de nature indéterminée. Les auteurs ne commettent pas l'erreur de perdre trop de temps à présenter le contexte dès le départ, et optent au contraire pour de petites touches explicatives au fil du roman. Cela a l'avantage de rendre le récit plus digeste et de maintenir en éveil l'intérêt du lecteur, avide d'en apprendre toujours un peu plus sur les différentes facettes de cet univers. Tous les chapitres sont de plus entrecoupés de petits extraits d'origines diverses (articles de journaux, décrets, publicités...) qui permettent de mettre en lumière tel ou tel élément caractéristique à Mirinèce. On y trouve ainsi aussi bien de plus amples explications concernant la faune et la flore locale, que des blagues populaires ou des anecdotes historiques amusantes. La manière dont les magiciens et magiciennes usent de leur pouvoir en fonction de leurs spécificités est elle aussi expliquée de manière succincte mais néanmoins suffisamment claire pour que le lecteur devine la complexité sous-jacente du système sans pour autant se perdre dans des considérations techniques sans intérêt. J'ai pour ma part beaucoup aimé l'idée des mondes-miroirs qui donnent justement leur nom au roman et qui sont en fait des espèces de mondes parallèles dans lesquels la magie n'existe pas et qui servent par conséquent de lieu de repos pour les magiciens (la pratique de la magie dans le réel entraînant immanquablement des problèmes physiques comme des difformités, des ulcères...). L'intérêt de certaines autres spécialités exercées par les mages sont pour le moment plus nébuleuses mais pourraient tout à fait faire l'objet de plus amples explications à l'occasion d'une autre histoire.



La richesse de l'univers dépeint ici incite en effet le lecteur à penser qu'il y aurait là matière à pas mal d'autres récits. L'ouvrage se suffit pourtant parfaitement à lui-même, et offre ne conclusion à la hauteur qui répond à l'ensemble des questions posées. Le rythme varie en fonction de l'avancée du récit qui se compose en fait de deux gros blocs : le premier, plus lent, présentant rapidement le contexte, les attaques et ses conséquences ; la seconde, menée tambour battant, résumant la préparation de l'expédition envoyée afin de lutter contre les instigateurs des attentats, et le récit de la mission en elle-même. Les thématiques abordées ici sont étroitement liées à celles que nos sociétés peuvent rencontrer aujourd'hui, notamment en terme de politique, et c'est d'ailleurs ce qui fait une partie de la force du roman. On nous dépeint ainsi une société fortement inégalitaire, dans laquelle les miséreux issus des quartiers ouest n'ont presque aucune chance de s'en sortir et ont depuis longtemps sombré (au choix) dans la drogue, l'alcool ou le banditisme. Le ton est volontiers cynique et l'ambiance relativement sombre, que se soit en raison de la violence (pas forcément physique) à laquelle sont confrontés les personnages, ou aux extrémités très discutables moralement auxquels certains d'entre eux ont parfois recours. Cette noirceur contribue elle aussi au charme de l'univers et du récit, de même que les nombreuses références à des concepts ou des objets propres à notre époque mais qu'on trouve rarement dans des romans de fantasy (l'héroïne fume comme un pompier, l'un de ses compagnons est végétarien, on nous parle de tourisme ou de produits dérivés à l'image des personnages les plus populaires de la ville, certains lisent des fascicules relatant l'histoire de super-héros...). Cet aspect là est franchement sympathique et contribue à donner à l'univers une petite touche d'originalité bienvenue.



La plupart des personnages sont pour leur part tout à fait à la hauteur, qu'il s'agisse des protagonistes ou des personnages secondaires. La figure la plus intéressante du roman est incontestablement Elsy, la fameuse mercenaire, pour laquelle le lecteur éprouve des sentiments contradictoires. D'un côté, on ne peut s'empêcher d'admirer sa ténacité, son sens de la répartie et son aplomb exceptionnel. De l'autre, on a du mal à se départir d'un sentiment de malaise face à la froideur avec laquelle elle réagit à certaines situations pourtant assez horribles. Je suis plus réservée en ce qui concerne Elodianne qui, bien que plus sympathique, est aussi moins développée que son amie et à laquelle je me suis par conséquent moins attachée. Paradoxalement, j'ai trouvé certains personnages secondaires plus développés que la jeune femme, à l'image de Nolita, paumée touchante dont on comprend la colère et le désespoir, ou encore les deux acolytes d'Elsy dont le rôle est loin de se résumer à celui de simples gros-bras de services. Le plus gros point fort du roman vient toutefois de ses « méchants », et c'est là un beau tour de force de la part des auteurs. Difficile là encore d'en parler sans gâcher le plaisir, aussi me contenterai-je de dire qu'on ne peut là aussi s'empêcher de les trouver attachants en dépit de leurs actions, ce qui rend évidemment la confrontation avec les héros envoyés les combattre encore plus dramatique. L'idée est en tout cas franchement originale, et c'est ce qui fait une grande partie du sel du récit. Rien à dire non plus au niveau du style : c'est dynamique, les personnages s'envoient des répliques bien senties pendant une bonne partie du roman, et l'humour est au rendrez-vous et bien dosé. On peut enfin mentionner à la liste des qualités la présence de plusieurs illustrations intérieures signées Mathieu Leveder qui nous permet de nous faire une meilleure idée du physique de certains personnages et propose également une carte pour aider le lecteur à se repérer plus facilement.



« Les mondes-miroirs » est donc un roman tout à fait recommandable grâce auquel j'ai passé un agréable moment de lecture. Il faut dire que l'ouvrage ne manque pas de qualités : une intrigue qui tient la route, un univers très riche et original, une ambiance sombre d'un bel effet, et surtout des personnages bien campés, qu'on retrouverait bien pour certains dans d'autres aventures. Une belle découverte !
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Emergence 7

Si de prime abord, les couleurs m’ont plus attiré que les illustrations elles-mêmes, force est de constater que cette simplification des dessins permet de laisser une place importante à l’imagination. En effet, Émergence 7 est un roman illustré où toutes les pages sont couvertes d’illusions sur lesquelles viennent se poser les mots. Et cette absence de mise en avant des images nous offre une ambiance où nous sommes libres d’y apporter le fruit de notre imagination.

Dans ce roman rythmé comme un slasher, nous nous laisserons compter par Léon, un trentenaire de retour sur l’île qui l’a vu grandir les événements qui vingt années plus tôt auront mît brutalement fin à son adolescence.

Plus que les événements mêmes, ce récit à la première personne dans lequel les dialogues ont une place importante, s’attarde plus sur les relations entre le groupe de sept ados ainsi que leurs réactions face à la catastrophe qui se produit.

Une très belle expérience de lecture pour les jeunes lecteurs de 14 à 99 ans. Attention aux plus jeunes, la mort ainsi qu’une part de violence sont très présentes.
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Mondes miroirs, tome 2 : L'ombre des arches

En 2018, les éditions Mnémos publiaient « Les mondes-miroirs », un roman au parcours éditorial mouvementé, écrit à quatre mains par Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge. Un an plus tard, c’est Vincent Mondiot seul qui reprend le flambeau, avec une suite dans la droite lignée du précédent tome et qui vaut incontestablement le détour (pour le fonds autant que pour la forme, d’ailleurs, puisque la couverture réalisée par l’artiste malaisienne Qistina Khalidah est encore une fois magnifique). Après nous avoir fait arpenter en long et en large la capitale de Mirinèce, des quartiers les plus mal famés aux pièces les plus cossues du palais central, l’auteur nous invite cette fois à voir du pays. Ce second tome nous offre en effet l’opportunité de découvrir les différentes provinces que compte l’état des Arches, avec une attention toute particulière accordée à celle d’Aurterre. C’est là que l’on fait connaissance avec le gouverneur local, Salven, un vétéran et héros de la guerre de Loffrieu, événement déterminant pour l’histoire du pays et au terme duquel le découpage actuel des provinces a été instauré. Des provinces qui disposent d’une certaine marge d’autonomie mais qui restent néanmoins soumises à l’autorité de la capitale. Or, cette autorité commence a être mal perçue par certains proches du légat d’Aurterre qui le pressent de renforcer l’indépendance de la région, quitte pour cela à entrer en conflit ouvert avec Mirinèce. D’abord hostile à l’idée, Salven va finalement se ranger du côté des indépendantistes à la suite d’un tragique événement dont il rend responsable le palais central. N’ayez crainte, ce changement de localisation ne nous empêche pas de retrouver les personnages du premier tome, à commencer bien sur par les deux protagonistes : Elsy et Elodianne. La première est une mercenaire fort en gueule désormais à la tête de sa propre agence, la seconde une mage travaillant pour le palais de Mirinèce et depuis peu à l’origine d’un projet révolutionnaire de voyage par monde-miroir. Un projet que la jeune femme est justement chargée de présenter au légat d’Aurterre au moment où éclatent les troubles qui risquent de précipiter la guerre civile. Elodianne et Elsy se retrouvent alors prises en otage et forcées de prendre part à une expédition secrète dépêchée par le légat auprès des autres chefs de province afin de les pousser à la révolte.



On retrouve nos deux héroïnes quelques mois seulement après les événements relatés dans « Les mondes-miroirs ». Événements qui ont laissé des traces importantes, non seulement au sein de la capitale, où les attentats terroristes se sont déroulés, mais aussi chez les deux femmes qui ont vu leur position fortement évoluer en raison du rôle qu’elles ont joué dans l’arrestation des responsables. Si le premier tome pouvait se lire de manière totalement indépendante, il est clair que « L’ombre des arches » ne peut se comprendre sans avoir lu le précédent, de même qu’il apparaît évident que sa conclusion appelle à une suite. L’un des principaux atouts de ce deuxième opus réside dans le tour d’horizon qu’il nous propose des différentes provinces de l’arche. Lazirac, Carnadon, Atépéha… : autant de régions qui possèdent chacune leurs spécificités, que ce soit en terme de mode de vie ou d’influences (certaines sont impactées par leur proximité avec la mer, d’autres empruntent des éléments à la culture africaine…). Les pérégrinations de nos deux héroïnes nous permettent également d’en apprendre un peu plus avec les événements de Loffrieu dont il est régulièrement fait mention et qui ont complètement redessiné le paysage politique des arches. Plusieurs aspects restent pour le moment un peu flou (d’où viennent ces spores qui ont contaminés les habitants ? Pourquoi certaines personnes sont affectées et d’autres non ?…) mais ce sont justement ces mystères qui rendent l’univers aussi attrayant. Les rebuts (habitants infectés par les fameux spores) donnent de plus un petit côté post-apo d’autant plus original que l’action prend place dans un monde de fantasy. De nombreuses informations nous sont également données par le biais de petits extraits d’origines diverses (articles de journaux, décrets, publicités, rapports...) placés en début de chapitre et qui permettent de mettre en lumière tel ou tel élément caractéristique des arches et de sa politique. A noter également que le roman contient une fois encore plusieurs illustrations intérieures signées Mathieu Leveder qui nous permet de nous faire une meilleure idée du physique de certains personnages.



Le second gros point fort du roman se trouve d’ailleurs du côté de ces personnages. Si les deux héroïnes pouvaient parfois déstabiliser le lecteur dans le précédent volume (Elsy par sa froideur, Elodianne par sa discretion), ces « défauts » sont ici entièrement corrigés. Les deux jeunes femmes sont en effet très bien campés, et ce d’autant plus que leurs personnalités se révèlent décidément totalement différentes. Contrairement au premier tome, où j’avais été davantage séduite par le bagou et l’impertinence d’Elsy, c’est Elodianne qui m’a cette fois le plus touchée par son sens de l’empathie. Les deux femmes sont toutefois loin d’être les seules à être mises en avant puisque, comme dans « Les mondes-miroirs », l’auteur s’attelle à nouveau à nous rendre les « méchants » sympathiques. Pas de super vilains machiavéliques et caricaturaux, donc, mais des jeunes ados complètement paumés se livrant au terrorisme pour lutter contre une société profondément inégalitaire (premier opus), ou des gens ordinaires attachés à leur pays et sincèrement révoltés par la dépossession de leur pouvoir (deuxième opus). Impossible dans ces circonstances de ne pas s’attacher aux ravisseurs d’Elsy et Elodianne (d’ailleurs elles-mêmes s’y laissent prendre…) tant les membres de cette petite troupe hétéroclite composée de simples soldats ou de proches du légat se révèlent profondément humains. Seulement, comme dans le premier tome, tout cela ne peut que mal finir, et l’attachement que l’on en vient à porter à ces antagonistes n’en rend évidemment la confrontation finale entre les alliés des héroïnes et leurs ravisseurs que plus tragique. Ce choix d’accorder autant de place et d’humanité aux personnages de deux camps rivaux permet non seulement à l’auteur d’éviter de tomber dans le manichéisme, mais aussi d’aborder un certain nombre de thématiques intéressantes qui entrent évidemment en résonance avec notre propre histoire (terrorisme, colonisation, inégalités sociales, centralisation excessive…) Un mot, pour finir, concernant le style qui se révèle aussi attrayant que dans le premier tome. La narration est fluide, et les dialogues dynamiques et pleins d’humour, au point d’ailleurs de faire mourir de rire le lecteur lors de certaines scènes. C’est évidemment Elsy qui, compte tenu de son caractère, écope des répliques les plus mordantes, mais tous les personnages sont dotés d’un beau sens de la réparti qui rend la lecture très agréable.



Avec « L’ombre des arches » Vincent Mondiot confirme tout le potentiel déjà présent dans « Les mondes-miroirs » et nous offre une excellente suite qui ne manquera pas de ravir les amateurs de fantasy. Des personnages bien campés (et ce quelque soit leur bord politique), des dialogues savoureux et une intrigue bien ficelée : autant de raisons de se laisser entraîner sans plus tarder dans l’univers des arches.
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Mondes miroirs, tome 1 : Les mondes miroirs

Il m'aura fallu un petit mois pour savourer ce petit bijou ! Quand j'ai vu qu'une version remasteurisée des Chimères de Mirinar était dans les tuyaux chez Mnémos, j'étais dans les starting, blocks, précommandé et reçu le jour de la sortie ou quasi. J'ai distillé ma lecture parce que je ne voulais pas le finir trop vite, je voulais profiter de cette redécouverte, sachant que j'étais fana de l'univers, des personnages, de l'histoire et du bestiaire, découvert avec la première version en auto-édition (dont j'ai les tomes 1 et 2 dédicacés - la classe). Bref, je m'étale...



Pour vous faire court (exercice délicat tant l'univers est complexe), on est dans un monde urbain où trois héros du temps passé, le stratège, la sage et le mage, ont créé la société dans laquelle prend place l'intrigue. Zoom sur la ville-capitale de Mirinèce où les clivages entre quartiers sont exacerbés par les rebuts, mutations dues à une maladie qui entourent la ville et y font parfois des incursions. Une nouvelle menace rôde les blasphèmes : sorte d'amas gluant et suintant, capable d'absorber tout être vivant. Les personnages : soldats, mercenaires magiciens, hauts pontes, religieux. Entre magouille politique et recherche de gloire, la jeune Elsy Valnitier, mercenaire ambitieuse et au caractère plus que vif, pour ne pas dire que c'est une sacrée "connasse" pour reprendre les mots doux dont elles s'affublent mutuellement avec son amie d'enfance, Elodianne, magicienne miroitiste, dont elle s'est peu à peu éloignée, va être engagée pour retrouver celui qui manipule les blasphèmes et le neutraliser.



En toile de fond, on trouve tout un panel de personnages secondaires absolument géniaux. Les auteurs gomment les limites entre bons et méchants. Tous les personnages ont cette ambivalence que j'adore retrouver en fantasy : des héros peu scrupuleux, des "méchants" campés par une bande d'ados surdoués en mal de reconnaissance finalement assez similaires à ce qu'aurait pu devenir les héros s'ils avaient fait d'autres choix. Chaque camp a ses raisons plus ou moins valables et on en vient à s'attacher à certains aspects de ces personnalités d'écorchés vifs : l'inventivité d'Eldée, la fragilité de Noélien... et Loulou est un personnage que j'ai adoré. Elsy est une sacrée emmerdeuse mais ses failles craquellent le vernis de l'ambition et la rendent terriblement attachiante, comme Elodianne (même si elle est un peu moins développée). Dans le rang des alliés comme des ennemis, on ne peut s'empêcher de s'attacher à tout ce petit monde. Damnis et Teliam veillent sur le tout et créent du liant à l'ensemble, chacun à leur manière. Sans oublier le bestiaire génialissime : entre rebuts, blasphèmes et asparences vous serez servis comme jamais.

L'intrigue est émaillée de petits rappels historiques bienvenus, de souvenirs éclairants qui permettent de raccrocher les wagons dans cet univers tentaculaire aux multiples visages. Mes scènes préférées sont les souvenirs d'enfance communs d'Elsy et Elo, la bataille de Lazirac sur les différents plans, le mystère autour du personnage de Teliam.

Je tiens à préciser pour les âmes sensibles que certaines scènes sont assez gores et violentes. Mais l'ambiance sombre de l'histoire est vraiment réussie.



C'est une histoire pour ceux qui aiment ne pas avoir toutes les réponses et laisser une part d'imagination, car tous les mystères sont loin d'être éclaircis à la fin de ce livre mais l'ouverture laisse présagée une suite... (s'il vous plait ?!!!), on aurait envie de retrouver la petite bande dans une nouvelle mission périlleuse et en apprendre plus sur le passé de chacun et leurs liens : j'adorerai découvrir en détails comme Elsy a rencontré Ohya par exemple, pour ne citer que ça.



Comme tous mes coups de cœur, j'ai du mal à conclure mon avis, si ce n'est un conseil pour les amateurs de fantasy sombre, de monstres totalement inédits, d'intrigue politique et religieuse en sous-main, d'héros loin d'être héroïques et de méchants qui ont leurs raisons ; lisez ce livre et éclatez vous à arpenter Mirinar, côté réalité ou côté monde-miroir, vous trouverez forcément une cause à suivre et si y'a un peu de 'velle à se faire, pourquoi pas !!
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Les derniers des branleurs

Pour commencer l'année 2021, quoi de mieux, dans le cadre de notre rubrique de littérature jeunesse que de revenir sur LE titre de l'année 2020, couronné de la récompense suprême, à savoir le prix Vendredi?



9782330136963



Le roman pour adolescents, Les derniers des branleurs, a été distingué par le Prix vendredi, qui est un peu une sorte le "Goncourt de la jeunesse".



Un prix bien mérité car elle nous a bien plus cette comédie insolente et sensible, suit Minh Tuan, Chloé et Gaspard, dont l’avenir se résume à la journée d’après.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Rattrapage

Elle a raté son bac, la seule de sa classe en plus... Alors pour elle c'est le rattrapage ce qui la fait réfléchir à cette étrange année. D'une seule voix c'est la collection, d'une seule voix c'est aussi la sienne qui revient sur ces derniers mois.

Harceleuse c'est ce qu'elle était. Enfin elle, elle pensait s'amuser avec sa bande seulement, pas plus. Populaire ça elle l'était.

Et puis un évènement terrible a fait tout basculé. Ce jour de rattrapage dans sa tête c'est le chaos.

Rattrapage aussi pour ce qu'elle a induit?

Tout est juste dans ce texte, tout semble vrai. Vincent Mondiot a su se mettre dans la tête de cette ado avec justesse. Pour dire encore que le harcèlement blesse et plus encore, que rien n'est anodin. Peu de harceleur se remette en question...

Je connais un adulte, qui ado en cours de cuisine, s'est poignardé de trop de souffrance....

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Emergence 7

Léon Lascan revient vingt ans plus tard sur l'île sur laquelle il a grandi en Bretagne dans un petit village de trois cents habitants. Ce matin-là, il attendait le bateau pour partir au collège avec son ami, Joachim Traoré, la grande sœur de celui-ci, Romane et leurs camarades, Nina Delage mais aussi Elliott et Priscille et enfin Alex dont Léon était amoureux. Un monstre est venu tout balayer sur son passage, l’île mais aussi la vie de tous ces personnages…





“Né en 1984, Vincent Mondiot vit en région parisienne. Adolescent, il découvre le punk-rock, dans lequel il se plonge avec une grande passion. C’est elle qui le mène, au début des années 2000, à s’investir dans le fanzinat, façon d’assouvir une autre passion : l’écriture. Une passion peut-être pas étrangère au fait qu’il travaille actuellement comme professeur de français langue étrangère” (source : éditions Sarbacane) le jour et réceptionniste la nuit, notamment pour enrichir sa collection de disques de punk-rock.



En 2005, il est lauréat du prix du Jeune écrivain français, grâce à une nouvelle publiée par le Mercure de France. Il a publié huit titres, Teliam Vore en 2011, Tifenn 1-punk 0 en 2013, Nightwork - mention du jury du prix Vendredi 2018 - en 2017, Les mondes-miroirs en 2018, Rattrapage en 2019, L'ombre des arches en 2019, Les derniers des branleurs en 2020 qui lui apporte la consécration de son travail d’écriture avec le prix Vendredi 2020. Il tient un blog Survivre la nuit.





Vincent Mondiot présente ce nouveau titre comme “[s]on roman le plus brutal et explicite dans sa violence”. “Émergence 7, surtout, c’est l’histoire de Léon, Joachim, Romane, Nina, Alex, Elliott et Priscille. C’est l’histoire de sept ados et de l’île bretonne sur laquelle ils vivent. C’est l’histoire d’un monstre géant qui apparaît soudain et qui, en quelques minutes, change tout à ce qu’ils pouvaient espérer de demain.

C’est une histoire qui parle de la mémoire et de ce qu’on décide d’en faire. Des souvenirs et des couleurs avec lesquelles on les repeint. C’est une histoire de colère, de regrets, de dépression, de perte. D’espoir, aussi, peut-être. C’est une histoire qui parle (...) du monde dans lequel on vit actuellement, et de ce à quoi commence à ressembler notre horizon.”





Vincent Mondiot propose tout d’abord avec l’illustratrice Enora Saby un magnifique objet, un roman illustré pleine page avec de grands tableaux aux couleurs contrastées des ciels bleu-gris du matin en Bretagne aux profondeurs vertes de la mer puis les décors de la catastrophe en nuances de noir, des incendies et des explosions en nuances de jaune et d’orange. Les portraits sont absolument saisissants dans le flou des traits du dessin rehaussé par les touches de peinture. L’illustration est complémentaire du texte, Enora Saby ajoute mille et un détails à découvrir, à observer et à mettre en relation avec le texte.



Vincent Mondiot nous plonge dans un roman d’horreur brut avec le récit d’un cataclysme sur un petite île bretonne quand un monstre ravage le village laissant derrière lui des morts et des ruines. L’écriture est quasiment cinématographique et rappelle dans certains passages le travail de Guillaume Guéraud dans l’écriture de l’horreur. Vincent Mondiot ajoute une part de mystère puisque le monstre n’est pas identifié et peut être compris de multiples manières - une métaphore de la guerre ou d’une catastrophe environnementale - et il prolonge cette description horrifique par une réflexion sur le traumatisme et ses séquelles sur la vie des individus. Le héros narrateur est à la fois un homme qui se souvient et a vécu depuis vingt ans un syndrome dépressif post-traumatique et le petit garçon du jour de la catastrophe qui voit son village ravagé, ses amis morts ou mutilés et ses rêves anéantis.

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Emergence 7

A son retour sur l'île, Léon se souvient... il y a vingt ans, il avait alors quatorze ans, ils étaient tous ensemble, quand une catastrophe bouleverse son existence.

Quand j'ai vu l'image de la couverture, j'ai vu qu'il s'agissait d'une histoire d'amitiés d'une bande d'adolescents. J'ai aimé les dessins d'Enora Saby reflétant les expressions de chacun, même si je les imaginais les ados plus jeunes qu'ils l'étaient en réalité. Les illustrations de la dernière partie (sans trop en dire) sont très touchants, en écho avec une partie de l'histoire... Un roman jeunesse très sombre, l'arrivée de ce "monstre" va détruire leurs vies. Les souvenirs de certains moments contrebalancent cette tristesse ambiante mais on sent le jeune homme très atteint par cet évenement. Vincent Mondiot se focalise plutôt sur la fin brutale de ces moments joyeux que sur l'origine de celle-ci. On ne sait pas grand chose de cette créature mais elle est responsable de son drame personnel.

Un récit émouvant, très mélancolique à découvrir (attention âmes sensibles !).

#NetgalleyFrance

#Emergence7
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Colonie Kitej, tome 1 : Toute entrée est défini..

A la suite du projet Deuxième Chance, qui a envoyé des vaisseaux humains coloniser de nouvelles planètes pour permettre à la Terre de respirer, un de ses vaisseaux s’est arrêté sur la planète Kitej pour y fonder une colonie. Colonie construite à partir des restes du vaisseau, Kitej, gros cube de plus en plus suffocant qui, en un siècle, a vu l’Humanité poursuivre sur sa lancée terrestre, est divisée en niveaux, du -1 au 9, formant une pyramide symbolisant, sans surprise, les échelons sociaux. Sans surprise non plus, puisqu’accepter de partir coloniser d’autres planètes sous-entendait une remise à zéro complète de ses méfaits, ce ne sont pas les bisounours qui sont partis à l’aventure.



En définitive, Kitej, c’est beaucoup de pollution, beaucoup de violence, beaucoup de corruption : un maire qui est plus un mafieux qu’autre chose ; des gangs qui pullulent, qui s’affrontent avec virulence – c’est le sujet du premier chapitre, le ton est donné d’emblée – ; des policiers qui voient sans voir les délits, et qui apprécient des petits pots de vins ; des modérateurs, qui tentent d’effectuer le travail non fait de la police.



Dans ce premier tome de Colonie Kitej, le décor est bien planté, et l’on suit, plus précisément, un modérateur en bout de course, Guillermo Ortiz, et sa jeune assistante, Soraya, à la recherche d’un jeune homme qui a disparu. A leur suite, l’on rencontrera aussi Madame Azul, la chef du plus grand gang de la colonie, son acolyte mutant, MacBeth, et un autre modérateur, Angel Zéro, le plus adulé de tous, tous embarqués dans une intrigue fluide, qui tient la route, aux dialogues bien trouvés et aux scènes très vivantes, avec un petit côté parfois cinématographique pas désagréable. Ça tabasse, c’est brutal, c'est vif, et c’est tant mieux.



Un premier tome qui se lit comme du petit lait, et qui m’a donné envie d’enchaîner avec la suite.
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Mondes miroirs, tome 1 : Les mondes miroirs

Mirinèce, une cité à l'ombre des Arches voit grandir Elsy et Elodianne. Cet édifice permet de joindre les métropoles. Elodianne est désormais magicienne pour le gouvernement, quant à Elsy elle est mercenaire. Cette dernière tient une agence qui essaie de se distinguer des autres en tentant des missions périlleuses dont ne veulent pas les autres.



Les blasphèmes, ces créatures qui terrifie les habitants semblent découler des mondes miroirs. Toutes deux vont s'efforcer d'en venir à bout, à leur manière. Au-delà des mondes-miroirs, c'est un monde parallèle, silencieux et pleins de mystère.



Mais que se passe-t-il dans ces cités ? Comment cela se fait que des hommes peuvent attraper une maladie les transformant en monstre ?



J'aurai apprécié connaître un peu plus la provenance d'origine des Arches, mais l'univers actuel est bien construit et expliqué comme il le faut aux lecteurs. J'ai adoré les personnages, que ce soit les principaux ou les secondaires. Même s'il y a un peu d'insultes dans l'ensemble du roman (que ce soit amicalement ou non). Moi ça ne me perturbe pas, mais peut-être que d'autres si.



Elsy et Elodianne, on peut se demander si elle sont juste amie ou alors plutôt amante... Pour le savoir, il faudra lire le roman 😝 Il est à noter que j''ai vraiment adoré la couverture !



Par contre, c'est dommage que la maison d'édition n'est pas mis en avant le tome 2 "l'ombre des Arches" comme étant une suite. Ils ont fait le choix de le placer comme une lecture indépendante du tome 1. On y suit Elsy et Elodianne en mission diplomatique sous la menace d'une révolution.



Bref, en soit une bonne découverte grâce au #challengesfff2022
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