Citations de Wallace Breem (39)
Mieux vaut tenter sa chance et la manquer que de ne rien tenter du tout.
Tu ne peux pas acheter la loyauté de quelqu’un. Tu peux seulement la gagner.
Le praefectus peut se sauver en bateau, bien entendu. Il n’oublie rien, à part son devoir.
Puis vint le choc terrifiant de l’acier contre l’acier, le fer contre le fer, le tout mêlé aux beuglements rageurs des hommes quand les deux camps en virent au corps-à-corps. Les barbares frappaient dans tous les sens avec leurs lances, leurs haches et leurs épées longues ; les légionnaires, le bouclier collé au corps, se limitaient à porter des coups droits et rapides avec leurs glaives, en visant toujours le ventre ou la poitrine, jamais la tête ou l’épaule. « Trois pouces d’acier enfoncés au bon endroit, et l’adversaire est mort ou mourant, » avais-je coutume de leur répéter. « Mais plongez votre lame de six pouces au mauvais endroit, et l’autre vous tuera avant que vous ayez le temps de dégager votre arme. »
- Tu es un homme inflexible.
- Non. Seulement un homme désespéré.
Il y eut un long silence, puis une voix puissante cria :
- Mithra !
L'écho se répercuta dans les collines. Et vint le silence de l'éternité
Pour un soldat, il n’existe que deux fautes impardonnables : la désertion et la lâcheté.
Dans le milieu de l’administration, je crois, un dicton affirme que les bons gouverneurs meurent pauvres. Je te promets de faire de mon mieux pour le respecter.
Pour avoir la paix, il faut des soldats. Pour avoir des soldats, il faut les payer. Pour les payer, il faut lever des impôts.
[Stilicon à Maximus]
- Saurais-tu me dire pourquoi nos troupes on été vaincues ?
Je ne trouvais rien à lui répondre.
- Allons, ce n’est pas une question de nombre ou de commandement défaillant, même si ces deux éléments ont eu leur importantce…
- Les légionnaires avaient déjà battu la cavalerie, soulignai-je d’un ton lent, en me souvenant de ce que j’avais lu sur la défaite de Maharbal, le célèbre chef de la cavalerie numide d’Hannibal.
- Certes fit Stilicon, mais ils n’avaient encore jamais affronté des cavaliers équipés d’étriers.
Je réfléchis un instant, pour enfin, d’une voix un peu hésitante :
- Les étriers leur donneraient plus de stabilité en selle, ce qui leur permettrait de mieux utiliser leurs armes ?
- Exactement. Ton ami Veronius ne s’est pas trompé quand il m’a affirmé que tu savais toujours penser en soldat.
- Pourtant, les Sarmates étaient eux-aussi équipé d’étriers, remarquai-je.
- C’est vrai, mais leurs cavaliers n’étaient engagés que pour des escarmouches, du harcèlement contre l’ennemi. Jamais ils n’ont chargé épaule contre épaule, en bloc. Face à ce genre d’assaut, aucun fantassin ne peut résister.
Par-dessus le corps de mon primus pilus, Scudilio me lança :
- J’ai toujours voulu être un citoyen romain. Il est un peu tard maintenant.
- Tu auras été un ami, ce qui est beaucoup mieux !
Nous regagnâmes le camp, et l’attente commença. Mais elle ne fut pas longue. Le trente et unième jour de décembre de l’année 406 du Seigneur, selon le calendrier chrétien, les peuples de Germanie : Alains, Quades, Marcomans, Vandales Hasdings et Silings, menés par leurs cinq rois, levèrent le camp et traversèrent le camp gelé à hauteur de Mogontiacum.
Je sus alors que nous étions battus. Jamais ne visiterais Rome. Jamais ne verrais le théâtre de Pompée, la statue monumentale de Trajan et l’arc de Constantin sur lequel mon père avait gravé son nom quand il n’était encore qu’un gamin. Jamais je ne pourrais admirer la cité que j’avais aimée toute ma vie. Comme tous mes autres espoirs, celui-ci n’était peut-être qu’un rêve de plus.
Je ne te blâme pas d’être tombé dans ce piège, car seuls les traîtres et les idiots ont l’art d’égarer les hommes sensés. Mais ce n’est en rien une consolation pour l’homme sensé.
Vous serez heureux d’apprendre que nous avons cessé de battre en retraite. Ce que les généraux appellent un « repli stratégique », et vous maintenant une « foutue marche sans fin », est maintenant terminée.
L’or est un bon mortier pour les amitiés temporaires.
Seul l’évêque ne partagea pas la liesse générale. Quand je le rencontrai quelques jours plus tard, je lui trouvai le teint plus rougeaud qu’à l’accoutumée. Il avait l’air d’un homme qui n’apprécie pas le martyre de l’impopularité.
Le praefectus praetorio de Gaule est satisfait que son gouvernement siège à Arelate. Il semblerait que ceux qui font la sieste au soleil se soucient rarement de ceux qui souffrent du froid dans les régions au climat rude.
[le général Maximus après avoir reçu une missive du magister Stilicon]
Aurons-nous jamais de l’aide ? Je crois qu’ils n’enverront de l’aide que lorsque nous serons dans une situation critique. Et alors il sera trop tard...
- L’exil n’est pas un malheur pour celui qui croit que le monde entier est un seul et même foyer, glissa l’évêque d’un ton mielleux.
- Traversez donc le Rhin, et vous découvrirez très vite à quoi peuvent ressembler certains de vos prochains.