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Citations de Walter Kirn (17)


"Ceux qui m'intriguent le plus sont les gens que je ne rencontrerai jamais."
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"_C'est Linda. Enfin, j'arrive à te joindre ! Où es-tu ?
Les femmes posent toujours cette question. Pas les hommes. Les hommes trouvent suffisant que vous soyez en vie quelque part. Ils savent que le reste n'est que détails."
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"Ce soir, à Salt Lake, c'est de nouveau le cas. Et pas seulement parce que j'ai échappé aux Pinter. Trois heures trente-cinq minutes porte à porte en survolant le parc national du Grand Bassin et je suis chez ma sœur, au pied des monts Wasatch. Je me suis endormi puis réveillé, j'ai appelé un taxi et me voici. Ne niez pas qu'on vit une époque miraculeuse. Ne niez pas qu'on peut être partout à la fois."
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"_Je ne suis même pas sûr de vouloir travailler pour eux. Je vais peut-être vivre de mes économies pendant un an. Lire les classiques.
_Les classiques sont déprimants. J'ai fui un pays nourri aux classiques, où tout le monde était alcoolique ou suicidaire. Restez actif. Travaillez. Gagnez de l'argent. Aidez les autres à en faire autant. L'ignorance des classiques est votre meilleur atout. Si MythTech s'intéresse à vous, acceptez. Ne méditez pas sur Dante."
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Nous suivions les drogués de bar en bar. Ils allumaient et rallumaient leurs cigarettes cabossées tout en écoutant un rap furieusement parano où il était question de micros introduits sous leur cuir chevelu par des créatures extraterrestres et de villes souterraines peuplées de banquiers juifs se livrant à des machinations. Le photographe avait une radio qui captait les fréquences de la police. Nous la laissions allumée en permanence dans ma voiture de sorte à pouvoir foncer sur les scènes de crime liées à la drogue. Nous tombions sur des agressions au couteau dont les victimes saignaient encore et des rixes à coups de chaînes dans des parcs à caravanes peuplés de pitbulls. J’avais un pistolet chargé dans la boîte à gants – un truc macho aidant à se composer une attitude de dur – et dans la poche de mon jean un flacon de cachets de Ritaline, médicament que j’utilisais parfois quand j’étais en charrette. Lorsque cette substance se diluait dans mon sang, je me sentais alerte et compétent, genre reporter dur à cuire dans un vieux film ; mais lorsque l’effet se dissipait, je devenais susceptible et anxieux. Le seul antidote était un nouveau cachet, dissous dans une canette de soda pour un effet plus rapide. Je m’étais ainsi constitué une bonne tolérance et à la Ritaline et au Dr Pepper.
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"Le simple fait de respirer est un luxe, parfois."
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La controverse sur les chaussettes… » « Les vertus du rose et du vert. » Ce livre était présenté comme un ouvrage humoristique, mais Clark, dont l’imperméabilité à l’ironie ludique m’échappa pour porter un diagnostic, ne perçut pas la plaisanterie. Ce qui ne lui fut pas préjudiciable, puisqu’il évoluait parmi les snobinards visés par ladite plaisanterie, à savoir la gentry américaine, elle-même reproduction acharnée de son pendant britannique, classe parvenue de guerriers affublés des dépouilles de leurs conquêtes. La dernière étant bien sûr – obtenue avec l’aide de ses alliés yankees – l’Allemagne. Enfouie sous tous les faux-semblants, la honte. L’Allemagne, qui a perdu. Or Clark aimait à chevaucher en compagnie des vainqueurs. Il n’existe qu’une seule chapelle dans tous les États-Unis, comme dans le monde entier, où le général George Patton soit représenté dans un vitrail. Il se tient debout dans la tourelle d’un char d’assaut entouré des noms des villes allemandes capturées.
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S'excuser pour ses absolus personnels (...) reviendrait à s'excuser d'exister.
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Harry avait aussi bon cœur que sa femme, peut-être en raison d’un traumatisme de jeunesse. Son père était jadis associé dans une importante société de courtage, Piper, Jaffrey & Hopwood, dont le siège se trouvait au Minnesota, et sa mère, Virginia, figure de la bonne société de Minneapolis, avait été victime d’un kidnapping, la rançon payée ayant été la plus élevée des affaires d’enlèvement irrésolues de l’histoire américaine.
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J’avais fini par me calmer à l’approche de New York. Pourquoi n’être pas tout simplement resté à Manhattan ? me demandai-je maintenant. Cela me revint : parce que je n’en avais pas les moyens. La municipalité avait fait le ménage durant mon absence et les prix de l’immobilier avaient bondi hors de tous les graphiques. L’épidémie du crack qui faisait rage à l’époque de mon départ avait fait place à une épidémie d’un autre genre, celle des appartements de luxe. Pire, mes anciens amis de Princeton étaient en train de devenir riches, dans certains cas grâce au fait d’avoir acheté de tels appartements au moment même où je me tirais au Montana.
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Il continuait de vouloir faire impression sur moi. Jugeant apparemment que cela embellirait ses références pour le rôle de parent adoptif du setter, il me dit qu’il était voisin avec Tony Bennett, qu’il l’entendait répéter nuitamment à travers le mur. Il me dit posséder des diplômes de Harvard et de Yale, où il avait étudié l’économie et les mathématiques. Il me dit être capable de chanter les paroles de n’importe quelle chanson sur l’air du thème du feuilleton télévisé Gilligan’s Island et il m’en fit la démonstration avec des paroles de Cole Porter. Il me dit tenir de « sources bien informées » que le prince Charles et la reine avaient fait assassiner Diana avec l’aide d’une équipe des forces spéciales, et savoir, pour l’avoir appris d’un ami proche (l’amiral commandant la Septième Flotte), que la République populaire de Chine et les États-Unis venaient de signer un accord secret autorisant les communistes à envahir Taïwan à leur convenance et sans opposition.
« C’est toute l’histoire du siècle à venir : le Lebensraum chinois, ajouta-t-il. Nous sommes revenus aux années trente, avant la guerre, et cela va mal se terminer. Préparez-vous, Walter. Je vous mets en garde.
— Mais comment ?
— C’est précisément la question.
— Je suis sérieux. De quelle manière ? Parce que, très franchement, je vous rejoins sur ce sujet.
— Sur la Chine ?
— Sur le glissement général vers un conflit global.
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Actuellement, je suis banquier central free-lance. »
Je lui demandai en quoi cela consistait.
« Représentez-vous la masse monétaire d’un pays sous la forme d’un lac ou d’un fleuve derrière un barrage. Imaginez que je suis le responsable de ce barrage. Je décide quelle quantité d’eau passe dans ses turbines, à quelle vitesse et pendant combien de temps. L’idée est d’en lâcher suffisamment pour la subsistance des cultures d’un pays, mais pas au point d’inonder les champs et de noyer lesdites cultures.
— Pour quels pays faites-vous cela ? lui demandai-je.
— En ce moment ? La Thaïlande.
— C’est une énorme responsabilité.
— Je m’amuse bien.
— Quels autres pays avant la Thaïlande ?
— C’est confidentiel.
— Cela ne doit pas être une profession très répandue.
— C’est nous qui l’avons inventée. Enfin, ma société. Asterisk LLC. »
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Héritiers d’une fortune bancaire du Minnesota et fervents épiscopaliens (Mary suivait une formation pour devenir pasteur), les Piper nous avaient récemment invités au restaurant, Maggie et moi, et nous avaient fait part des difficultés auxquelles ils se heurtaient pour expédier la chienne sur la côte Est. Du fait de son état problématique, ils craignaient de la confier à une compagnie aérienne. Clark leur avait dit qu’il possédait un avion, mais que celui-ci était coincé en Chine avec sa femme, Sandra, conseil en management international. Je me proposai alors comme intermédiaire, en partie pour soulager ma culpabilité d’avoir tué avec mon pick-up, quelques mois plus tôt, un des chiens que Maggie avait recueillis. Mais j’avais une autre raison de vouloir rencontrer ce Clark : j’étais écrivain, de surcroît un écrivain entre deux livres, et je me figurais que j’allais rencontrer un personnage.
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À l’époque, j’y voyais une bonne action et puis je me sentais d’humeur aventureuse. L’été où ma femme attendait notre premier enfant et où le président Clinton glissait peu à peu vers une procédure d’impeachment, je me suis proposé pour transporter une chienne estropiée de chez moi dans le Montana, où elle était soignée par de bonnes âmes de la SPA locale, jusqu’à l’appartement new-yorkais d’un riche jeune homme, un Rockefeller, qui l’avait adoptée via Internet.
Il se prénommait Clark. Notre premier contact eut lieu au téléphone. Je l’avais appelé pour obliger mon épouse Maggie, présidente de ladite SPA, qui cherchait à tirer d’embarras Harry et Mary Piper, les personnes qui avaient recueilli la pauvre bête après qu’une voiture lui fut passée dessus. Ces gens avaient payé l’intervention chirurgicale qui lui avait sauvé la vie, ils lui avaient fait suivre des séances de massage reiki et lui avaient appris à utiliser un fauteuil roulant pour chien dont les roues supportaient son arrière-train paralysé.
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Certains tuent par amour, d'autres pour de l'argent, mais Clark, comme j'en avais acquis la conviction, avait tué pour la littérature. Pour y prendre sa place. Pour y vivre.
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A Clark vous offriez votre crédulité, la virant de votre compte personnel à celui dont vous étiez titulaire conjointement à lui. Il vous montrait un arbre creux ; vous y ajoutiez les abeilles...
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Dans une entreprise, le pouvoir se trouve entre les murs, au contact des chefs et des collègues, et non des clients.
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