Wendy Donella

Pour moi, ce sont les rêves qui nourrissent notre âme, et non une vie toute tracée. Si tu suis un chelin dont tu ne veux pas, l'étincelle en toi finira par s'éteindre totalement, et lorsque tu t'en rendras compte parce que tu seras malheureux, il sera trop tard.

Ce que je ressens en ce moment même est comparable à ces petites guimauves en forme de nounours enrobés de chocolat. J’adore ces petites sucreries, c’est mon péché mignon. Dorénavant, il y aura « les guimauves » et les « baisers de Monsieur Connard ». J’ai l’impression d’enfin éprouver ce que vivent toutes ces héroïnes dans mes bouquins. De la passion et du désir à outrance, et je n’arrive pas à croire que c’est bel et bien ce type blindé d’arrogance qui me le fait ressentir !

Cela faisait trente jours, sept cent vingt heures et je ne sais combien de minutes que je n’avais pas vu Logan… Autant dire une éternité ! L’apercevoir là ravive une délicieuse chaleur en moi. Je la ressens de la pointe de mes pieds jusque dans mon cou, pour finir par m’enflammer les joues. C’est à la fois délicieux, mais également une vraie torture. Je ne rêve que d’une chose, là, c’est de balayer cette petite distance qu’il y a entre nous afin de le toucher.
Je lutte pour ne pas aller faire vagabonder mes doigts sur cette petite barbe que j’aime tant chez lui. Pour ne pas déposer mes lèves sur les siennes afin de connaître à nouveau cette sensation enivrante lorsqu’il prend possession de ma bouche. Je rêve de sentir à nouveau ses mains sur moi, son corps tout contre le mien, et pourquoi pas, nous éclipser comme lors de notre première rencontre dans cette petite alcôve située plus loin…

Rayen peut aller se faire voir ! Il pourrait lui arriver la pire des atrocités que je ne bougerais même pas le petit doigt. Parce qu’en réalité, c’est ce que je souhaite. Je veux qu’il souffre comme c’est mon cas à cet instant. Je veux que sa vie devienne douleurs et cauchemars, qu’il ne perçoive plus jamais la chaleur, qu’il soit dépouillé de son âme. Même si je me doute qu’il l’a déjà vendue au Diable !
L’idée de le retrouver bientôt m’angoisse, et encore, ce mot est faible pour décrire ce que je ressens en pensant à lui. L’idée de respirer le même air que lui me débecte, tout comme le fait que nous nous retrouvions dans la même salle de cours. Si un jour je l’ai aimé, aujourd’hui je voudrais ne l’avoir jamais connu !

Son regard passe de l’envie à la voracité en une fraction de seconde. L’instant suivant, Rayen bondit enfin sur moi pour m’embrasser. Dès que nos bouches rentrent en contact, une partie de moi se sent satisfaite, tandis qu’une autre ne peut s’empêcher de me hurler que ce n’est pas assez. C’est bien cette dernière qui l’emporte sur tout le reste, elle est bien décidée à le montrer à Rayen. Mes mains s’agrippent à lui de toutes leurs forces, ma langue joue avec la sienne jusqu’à nous rendre hors d’haleine, mon corps se plaque contre le sien. Mais ce n’est encore pas suffisant.

Cette petite douleur devenue aujourd’hui familière se faufile en moi, jusqu’à venir me compresser la poitrine. Une boule se forme dans ma gorge et comme à chaque fois, je pose mon bouquin pour récupérer mon téléphone. Je me mets ensuite à parcourir les quelques photos que j’ai de nous deux dans ma galerie. Cela intensifie le mal qui me submerge, mais il est nécessaire, j’en ai besoin. Chaque image de nous me renvoie directement au jour où elle a été prise. Pour certaines, les larmes me montent aux yeux et pour d’autres, un sourire naît sur mes lèvres.

Elle a le pouvoir de me faire perdre tout contrôle. En présence de Logan, je ne suis plus moi. Je suis une toute petite chose prête à succomber aux moindre de ses désirs… Je me sens bête, fragile, mais aussi à la fois pleine de pouvoir face à lui, c’est si compliqué ! Et ça l’est encore plus lorsqu’il se plante à quelques centimètres de moi et, qu’armé d’un sourire, il fait glisser sa veste sombre de ses épaules. Il l’envoie valser dans les mains de Julia qui se trouve à quelques pas de là et crie déjà comme une hystérique !

Nous aimons toujours autant faire les boutiques ensemble, partager les nouvelles tendances et j’aime la voir autant impliquée dans ma carrière de mannequin.
Pourtant, il y a une partie de cette vie qui me laisse un goût amer. Cette façon de devoir sans arrêt faire attention à mon apparence, d’offrir aux gens la meilleure facette de moi, tout cela me fatigue aujourd’hui. Mais le pire, ce sont ces barrières que les concours ont bâties autour de moi, celles qui m’empêchent d’offrir la vraie Julia aux gens que j’aime.

...le sexe est primordial dans une bonne relation. Si ton mec est nul au lit, ta vie sera tout simplement nulle aussi. Alors, écoute ta superbe amie et laisse ces deux options. J’aurais bien rajouter avoir un sexe énorme comme celui du dernier roman que j'ai lu, mais je crains que pour toi, ça soit de trop. Pas grave, je le mets de côté au cas où un jour, moi aussi, j’en dresse une. Ce qui n’est pas prêt d’arriver parce que c’est connu et prouvé scientifiquement, l’homme parfait n’existe pas !

Je me sens comme Moïse, sauf que ce ne sont pas les eaux qui se divisent pour me laisser le passage dans ce couloir du lycée, mais bel et bien les élèves ! Chaque pas que je fais me donne envie d’en faire dix autres en arrière. Je prends sur moi et me concentre sur la main de Kristen qui se glisse dans la mienne et non sur tous ces chuchotements fâcheux qui me parviennent. Sans parler des regards insistants braqués dans ma direction.
Bref, pour résumer, c’est une vraie torture !