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3.63/5 (sur 93 notes)

Nationalité : Chine
Né(e) à : Taixing , le 23/03/1928
Mort(e) à : Suzhou , le 09/07/2005
Biographie :

Lu Wenfu est un écrivain chinois contemporain, initiateur de la « littérature des ruelles », grâce aux premières nouvelles qu'il a publiées.

Auteur de nombreuses nouvelles et textes en prose, c'est aussi un gastronome connu. Auteur en particulier de la nouvelle Le Gastronome et des romans Vie et passion d'un gastronome chinois et Nid d'hommes.

Éditeur et rédacteur en chef de la Revue de Suzhou.

Source : Wikipedia
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Lu Wenfu : Vie et passion d'un gastronome chinois
Olivier BARROT entre dans un restaurant d'Hanoï dans le quartier des 36 corporations pour parler du livre de Lu WENFU "Vie et passion d'un gastronome chinois".

Citations et extraits (10) Ajouter une citation
page 175
[...] Très maître de lui, Zhu Ziye servit une tomate par assiette, puis annonça, comme dans un tour de magie : "Ouvrez !". Et disant cela, il enleva le chapeau de sa tomate : elle était pleine de crevettes sautées !
Pris au jeu, chacun (des convives) retira son couvercle.
Zhu Ziye commença à expliquer :
"Les crevettes sautées, c'est un plat courant, qui n'a rien d'exceptionnel. Pour le réaliser, on soigne le choix des crevettes, ainsi que leur cuisson ; c'est une recette qui n'a guère changé au cours des décennies. Mais depuis quelques années, on s'est mis à faire aussi des crevettes en sauce tomate ; pourtant le goût, trop fort, se rapproche de ceux de la cuisine occidentale. Si les crevettes sautées sont aujourd'hui disposées à l'intérieur des tomates, c'est non seulement pour le plaisir des yeux, mais ... goûtez vous-même ! Attention ! Ici, la tomate sert de bol ; on ne mange pas son bol !".
Je ne pouvais qu'être admiratif ! Depuis des années, j'offrais aux clients des crevettes sautées mais je n'avais pas pensé à les mettre dans des tomates. L'explication donnée par Zhu Ziye me fit sentir, c'est vrai, l'originalité de son plat : à la fraîcheur venaient s'ajouter le parfum et l'acidité des tomates. [...]
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[…] je trouvais que cette grand inégalité dans la condition humaine était un crime. Je ne savais pas s'il existait un « paradis » dans l'enfer, mais je savais qu'il existait un enfer dans ce « paradis » [Suzhou] et que c'était dans celui-ci que la plupart des gens vivaient. A vrai dire je n'avais jamais lu le Capital ni le Manifeste du Parti Communiste avant de devenir communiste. Mon éducation fut plutôt la conséquence de la conduite de Zhu Ziye et de ses compagnons. Je compris ainsi que seul le communisme pourrait résoudre les problèmes et que toutes les autres doctrines dont on parlait avec toutes sortes de belles paroles étaient vaines.
Page 231
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Chez Zhu Hongxing était alors un restaurant de nouilles très célèbre. Le restaurant existe toujours ; il est situé en face du jardin de la Tranquillité. Je ne vais pas m’étendre sur la variété, la saveur des nouilles servies chez Zhu Hongxing ; il suffit de consulter le menu, qui du reste ne comporte rien d’exceptionnel. Je voudrais plutôt parler des rites accompagnant ces nouilles. Parce qu’il y avait des rites ? Oui, c’est vrai, pour un même bol de nouilles, chacun avait ses habitudes. Les gastronomes avaient les leurs, bien établies. Un exemple : on s’asseyait à une table et on appelait le serveur : « Hep ! (A l’époque, on ne disait pas ‘Camarade !’.) Un bol de nouilles de… ! » Au bout d’un instant le garçon répondait d’une voix forte : « Voilà, j’arrive ! Un bol de nouilles de… » Pourquoi ne venait-il pas immédiatement ? Parce qu’il attendait que le client ait précisé : nouilles al dente ou bien cuites, nature ou avec bouillon ; vertes ou blanches (avec ou sans ciboule) ; riches (bien grasses) ou légères (sans graisse) ; sauce longue (avec plus de sauce que de nouilles) ou sauce courte (avec plus de nouilles que de sauce) ; nouilles sur l’autre rive : la sauce, au lieu d’être versée sur les nouilles, est présentée à part sur une assiette et l’on doit « faire le pont » entre le bol et l’assiette. Quand c’était Zhu Ziye qui arrivait dans le restaurant, on entendait le serveur prendre son souffle et lancer : « Voilà, je viens ! Un bol de crevettes sautées, nouilles sur l’autre rive, beaucoup de bouillon, vertes, sauce longue, al dente. »
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[...] un enchaînement de plats chauds, de grandes pièces et de desserts : perche mandarine en écureuil, jambon confit au miel, « le premier plat sous le ciel », les petites brioches de jade, les pomponnettes cristallines... Mais le clou du repas, ce fut le canard « trois en un ».
Ce qu’on appelle canard « trois en un », c’est un pigeon fourré dans le ventre d’un poulet, lui-même fourré dans le ventre d’un canard. La cuisson faite, on ne voit qu’un seul canard. On dispose ce gros canard dans un grand plat de service entouré d’œufs de caille, pour donner l’impression qu’ils ont été pondus par le pigeon.
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Je voudrais plutôt parler des rites accompagnant ces nouilles. Parce qu'il y avait des rites ? Oui, c'est vrai, pour un même bol de nouilles, chacun avait ses habitudes. Les gastronomes avaient les leurs, bien établies. Un exemple : on s'asseyait à une table et on appelait le serveur :
"Hep ! (à l'époque, on ne disait pas "camarade!") Un bol de nouilles de ... !"
Au bout d'un instant, le garçon répondait d'une voix forte :
"Voilà, j'arrive ! Un bol de nouilles de ..."
Pourquoi ne venait il pas immédiatement ? Parce qu'il attendait que le client ait précisé : nouilles al dente ou bien cuites, natures ou avec bouillon ; vertes ou blanches (avec ou sans ciboule) ; riches (bien grasses) ou légères (sans graisse) ; sauce longue (avec plus de sauce que de nouilles) ou sauce courte (avec plus de nouilles que de sauce) ; nouilles sur l'autre rive : la sauce, au lieu d'être versée sur les nouilles, est présentée à part sur une assiette et l'on doit "faire le pont" entre le bol et l'assiette.
Quand c'était Zhu Ziye qui arrivait dans le restaurant, on entendait le serveur prendre son souffle et lancer : "Voilà, je viens ! Un bol de crevettes sautées en accompagnement, nouilles sur l'autre rive, beaucoup de bouillon, vertes, sauce longue, al dente."
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Qui pouvait donc s’offrir des plats coûteux comme la perche mandarine en écureuil, les boulettes de poulets sur flocons de neige, les cœurs de légumes aux miettes de crabes ? Un plat de viande et de légumes ordinaire, suivi d’une soupe toute simple, faisait un repas amplement suffisant [...] Que certains aient espéré pouvoir manger un peu mieux, je l’admettais : il faut changer de temps en temps ! Même les troupes révolutionnaires avaient souvent droit à un extra, de la viande en ragoût, pas grand-chose somme toute. Nous servirions toujours du porc sauté aux choux, du foie de porc sauté à l’ail, du poisson en ragoût, des boulettes « tête de lion » au céleri... C’est suffisant, non ? Quel travailleur avait tous les jours ces plats chez lui ?
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L’homme est un curieux animal. Quand il a de quoi manger, son goût est particulièrement raffiné : qu’un plat soit salé, léger, parfumé, sucré, tendre ou très cuit, il sait en percevoir les moindres nuances. Mais quand il n’a rien à se mettre sous la dent, la faim devient son unique préoccupation : pour peu qu’il puisse être calé par trois bols de riz (et pas forcément de la meilleure qualité !), il baigne dans une joie et une satisfaction indescriptibles.

(p. 87)
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Un drôle de phénomène, la gourmandise ! Elle rend les pauvres haineux au point de les pousser à casser les bons restaurants, mais dès qu’ils ont quelque argent, elle les y attire en rangs serrés, tremblants de ne pouvoir entrer ou de mal manger !
(p. 95-96, Chapitre 6, “Le goût chez les hommes”).
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Enfin le service devait changer. Les serveurs appartenaient à la classe ouvrière ; ce n'étaient pas des larbins destinés à jouer sans cesse la comédie, saluant les gens, leur souriant, tournant autour d'eux, frottant çà et là avec le torchon qu'ils portaient sur l'épaule. La servilité n'était plus de mise entre camarades ! L'hypocrisie non plus ! On mettrait les couverts dans un coin, et chacun viendrait prendre son bol et ses baguettes avant de manger : c'est ainsi que l'on fait chez soi, sauf bien sûr quand on est un prince !
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On ne vit pas pour manger ; on ne peut pas se faire les bêtes de sommes des capitalistes pour se nourrir! (p49)
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