Olivier BARROT présente le roman de Lao She, "Messieurs Ma père et fils". Ce roman s'inspire du séjour londonien de Lao SHE.
Je me sens toujours plus chez moi lorsque j'évoque le passé que lorsque je dépeins le présent.
Décidément, il suffit de craindre que quelque chose n'arrive pour que ça vous tombe sur la tête.
A l’horizon grisâtre, perçait une lueur rouge. Les arbres, au loin, paraissaient plus noirs. Peu après, le rouge et le gris se mêlèrent ; le ciel devint couleur de raisins mûrs, avec par-ci par-là, des taches gris-violet et d’autres franchement rouge. Un point d’un jaune brillant se forma bientôt à l’horizon, donnant naissance à toute une gamme de couleurs chatoyantes. L’orient tourna au carmin, tandis que le reste du ciel virait au bleu. Soudain, les nuages s’ouvrirent, laissant le soleil darder mille rayons d’or. Une vraie toile d’araignée, tissée de lumière. Les champs, les arbres, les herbes passèrent du vert sombre à l’émeraude scintillant. Les branches de sapin se teintèrent de rouge et les ailes des oiseaux étincelèrent. Tout souriait. Devant le spectacle de cette aurore grandiose, Siang-tse eut envie de pousser des cris.
Même enrobées de sucre, les paroles de consolation sont amères.
Les japonais qui étaient pourtant des bâtisseurs émérites n'avaient malheureusement pas remarqué qu'ils bâtissaient sur du sable.
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M. Guan avait une méthode bien à lui pour se faire des amis, consciente ou inconsciente. Il était toujours très cordiale avec les plus récents, certainement parce qu'il s'agissait là d'amitiés tout à fait intéressées, mais une fois le premier enthousiasme passé, cette cordialité disparaissait petit à petit, comme un petit pain cuit à la vapeur refroidit aprés être exposé au vent
Quand on est corbeau et qu'on vit parmi les corbeaux, il vaut mieux avoir un plumage noir plutôt que blanc.
«... sans mensonge, il n'y a pas de civilisation. Mentir est pour l'homme le plus noble des arts. Nous remettons tout en question sauf une chose : le mensonge est partout. L'histoire n'est que la transmission de mensonges. La presse n'est qu'une machine à diffuser le mensonge. Celui qui est doué pour le mensonge est le plus heureux des hommes car savoir mentir, c'est posséder la sagesse. Réfléchissez bien : au cours d'une journée, si on n'avait pas fréquemment recours au mensonge, combien de fois faudrait-il se battre? Et n'en va-t-il pas même dans la vie conjugale? Comment, sans l'aide du mensonge, un homme et une femme pourraient-ils se supporter pendant douze heures? [...]»
(dans «L'homme qui ne mentait jamais»)
Dans le garage, il s'était fait, malgré sa nature taciturne, quelques amis. Une oie sauvage, même si elle ne cacarde pas, recherche tout de même la compagnie de ses semblables.
C’est ainsi qu’une femme qui n’était jamais sortie de Peiping, au cours de ces années de tourments et de privations, se forgeait un caractère déterminé, courageux, responsable et que vaguement elle entrevoyait montagnes et océans. Son esprit s’était considérablement ouvert, son univers limité aux quatre murs de la cour se déployait vers ces paysages grandioses qui étaient peut-être son pays.
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