Citations de Whitney Otto (13)
"...il faut être trés jeune pour faire une chose pareille - pour partir sans hésitation - parce que plus on vieillit, qu'on le veuille ou non, plus on s'attache. On plante ses racines, on éprouve une espèce de parenté inconfortable avec le sol qu'on foule aux pieds. Certaines choses prennent une signification spéciale, deviennent irremplaçables et on a beau aimer voyager, adorer les endroits où l'on arrive, on finira toujours par revenir vers cette chose qui n'existe qu'ici. "
P.143
On peut survivre sans libération, mais on ne saurait vivre sans liberté. (p.177)
Les gens sont déroutés par les femmes qui ne sont ni exceptionnelles ni mariées ; ils ont l'air de penser que l'on doit être l'une ou l'autre. (p.108)
Un quilt, bien qu'il forme un tout, sera toujours la somme de morceaux séparés, individuels. (p.96)
Vous ne vous êtes pas mariée pur jouer les gardes-chiourme. Vous avez, à tort, pensé que l'amour vous soutiendrait tous les deux ; qu'il suffirait. Que les fils composant l'étoffer de votre mariage ne se rompraient sous aucun prétexte ; qu'ils seraient renforcés du fait qu'ils sont si serrés et si proches. Vous avez, hélas la tristesse de découvrir qu'en dépit de votre union votre marie et vous n'êtes pas une seule et même personne ; que le mariage exige parfois davantage que de l'amour. Voilà qui heurte votre sensibilité, cette idée que l'amour n'est pas la plus grande force de l'existence.
Je ne suis pas malheureuse. Peut-être qu'il faut aussi de l'ambition pour l'être vraiment. (p.107)
Pourquoi certains vieux amants peuvent-ils devenir amis ? Pour deux raisons : ou bien ils ne se sont jamais vraiment aimés ou bien ils s'aiment encore. (p.61)
Hy eut envie de pleurer, parce qu'elle savait bien que ce qu'il venait de décrire, c'était justement ce qu'elle éprouverait en pensant à lui après sa mort - elle savait qu'elle passerait le reste de sa vie à pouvoir le sentir, à sentir sa présence auprès d'elle, sans pouvoir le toucher. (p.55)
Ce qui relève de l'aventure, de la rébellion, de l'excentricité quand on est jeune (...) passe pour de la sénilité ou pour un ramollissement quand on est devenu vieux. (p.29)
Le patchwork met à profit tout ce qu'on jetterait normalement à la poubelle, les détritus, et il élimine le surplus, les chutes. Et de tous ces restes naît un objet nouveau et utile. (p.19)
Il y a des quilts qui chantent les batailles d'un mari, d'un amant, d'un père ou d'un fils, qui leur rendent hommage.Une interminable succession de batailles, au fil des siècles, notées , enregistrées pour la postérité. Parce qu'il est immoral d'oublier. Ces événements ne sont pas glorifiés, simplement enregistrés. Tatoués sur le coeur; marqués au fer rouge dans l'histoire de la famille.
L'attente. Le pire rêve qu'il vous arrive de faire, la nuit, c'est d'être séparée de quelqu'un que vous aimez et d'être sûre qu'il se trouve en présence d'un danger, sans savoir où il est exactement.
....pas un jour ne passe sans que le souvenir de son père n'effleure douloureusement sa conscience. Ce souvenir est son pilote et sa boussole; il a brisé son jeune coeur - pas d'un seul coup, avec un grand crac ! mais plutôt par de minuscules petites fissures, par une infinité de fentes fines comme des cheveux. Et en plus il en a ébréché l'extérieur pour lui laisser un coeur dont la surface n'est pas lisse et voluptueuse, mais au contraire taillée en biseau, pleine d'aspérités.
P.79