AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de William Gibson (209)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Neuromancien

Ouf ! Je suis arrivée au bout de "Neuromancien". Mais je n'affirmerai pas pour autant que je l'ai lu. Dire que je me suis perdue dans la matrice ne sera pas exagérée.



Que dire de ce roman ? Vous est-il déjà arrivé de passer complètement à côté d'un livre tout en étant conscient qu'il s'agissait d'une œuvre importante ?

C'est ce qui m'est arrivé avec le roman de Gibson.



De toute évidence, c'est un grand livre. Précurseur, novateur, il a influencé tout un pan de la culture moderne et même au-delà (il a tout de même inventé le terme de cyberspace, une notion d'importance dans nos sociétés modernes).

Et au-delà d'une thématique pertinente et de la création d'un univers (semble-t'il) cohérent, l'écriture de Gibson est elle aussi de qualité. Novatrice, recherchée, rien n'est gratuit, tout est pensé dans la langue de Gibson.



Pour autant, je suis restée totalement hermétique à cet univers. J'ai dès le début du roman été exclue du récit. J'avoue n'avoir rien compris à ce livre. Peut-être faut il avoir un intérêt pour l'informatique et l'univers d'internet pour que ce récit puisse trouver une résonance chez le lecteur.

Commenter  J’apprécie          7313
Neuromancien

Relecture de ce classique fondateur du cyberpunk, cette fois-ci en audio et dans la nouvelle traduction de Laurent Queyssi : et franchement, ça en valait la peine.



Dur de parler d’un roman culte comme celui-ci, tant on a l’impression que tout a déjà été dit. Personne ne sera surpris·e d’apprendre que la grande force de ce roman réside dans son wordbuilding. Le monde créé par William Gibson a une esthétique si particulière et a tant imprégné l’imaginaire collectif qu’il en est résulté un sous-genre complet de SF, le cyberpunk, encore vivace trente ans plus tard (on peut évidemment s’amuser à lui trouver des précurseurs, notamment le fameux Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) de Philip K. Dick). Cela rend l’expérience de lecture particulièrement étrange aujourd’hui, car les codes du cyberpunk sont assez ancrés dans la culture populaire pour que l’on s’engage là-dedans avec certaines attentes, alors que Gibson nous plonge brutalement dans cet univers sans nous en donner toutes les clés – mais les attentes actuelles du lectorat et les non-dits du roman ne coïncident pas nécessairement…



L’intrigue et les personnages sont assez basiques quand on y pense, mais la construction narrative est plutôt élaborée. Ne vous attendez pas à vous rendre directement du point A au point B, on fera de nombreux détours pour se rendre à destination. Comme je me rappelais essentiellement les grandes lignes de l’intrigue, cette relecture m’a fait réaliser à quel point ce roman est truffé de petites histoires dans l’histoire, d’événements racontés, d’anecdotes du passé des personnages – qui mettent souvent au jour une réalité bien sordide d’ailleurs. Cette façon de procéder contribue beaucoup à la qualité du worldbuilding et de l’ambiance, mais peut donner l’impression que le roman part dans tous les sens et digresse à n’en plus finir (en particulier pour une première lecture, quand vous ne savez pas encore où s’en va le récit). Personnellement, j’aime beaucoup qu’un roman ne s’en tienne pas au strict déroulement de l’intrigue, mais si vous cherchez un page-turner, il se peut que vous restiez sur le carreau.



La critique du néo-libéralisme est dure à rater aussi, d’autant que le roman est paru en pleine ère Reagan-Thatcher. Elle résonne étrangement aujourd’hui, tant on a l’impression que la réalité a fait plus que la rattraper sur bien des points (par contre, on attend toujours la Matrice et les cités spatiales…). En revanche, le regard sur la technologie m’a paru plus ambigu que ce qu’on retient habituellement de ce roman. Elle représente autant une source d’aliénation et d’asservissement au capitalisme que de résistance à celui-ci et de réappropriation de soi (le côté punk DIY). Toute la réflexion en filigrane autour des IA me semble d’ailleurs aller dans le même sens.



Sur le style à présent : je ne peux pas me prononcer pour la VO, mais après avoir lu les deux traductions, je dois dire que j’ai largement préféré celle de Laurent Queyssi, beaucoup plus fluide et compréhensible. Je ne veux pas dénigrer le travail de Jean Bonnefoy, mais un gros défaut de sa traduction est de s’ancrer très nettement dans un argot français des années 80 qui complique beaucoup la lecture aujourd’hui (et rend le roman à peu près illisible pour les Québécois·es). Aussi, si vous vous êtes cassé les dents sur la première traduction et que vous souhaitez retenter votre chance, je ne peux que vous recommander de vous relancer plutôt avec la deuxième.



Personnellement, cette relecture m’a fait encore plus apprécier ce roman, au point que j’en ai rehaussé ma note initiale. Et que j’ai désormais envie de me lancer dans les suites…
Commenter  J’apprécie          511
Neuromancien

Réédité en 2020 par le Diable Vauvert (sous la sublime couverture de Josan Gonzalez et une nouvelle traduction signée Laurent Queyssi), Neuromancien n’est pas un simple livre de science-fiction de plus remis à la disposition du lecteur.

Neuromancien est un classique fondateur et une œuvre d’une prescience remarquable qui donnera corps à un sous-genre culte : le cyberpunk.

Ce roman archi-connu (mais que vous ne connaissez peut-être pas encore si vous n’êtes pas familier du monde de la science-fiction) est l’enfant prodige d’un auteur incontournable du genre : William Gibson.



Né en 1948, William Gibson s’immerge très tôt dans la contre-culture de la « Beat Generation » avec les livres de Jack Kerouac et surtout William S. Burroughs. Quittant les États-Unis pour échapper à la guerre du Viêtnam, le jeune William Gibson veut expérimenter tous les narcotiques qui lui tombent sous la main et traverse le fameux Summer of Love de 1967 avant de voyager en Europe, des îles grecques à Istanbul avant de s’installer à Vancouver au Canada. En 1977, Gibson écrit sa première nouvelle — Fragments of a Hologram Rose — puis exerce différents jobs avant de faire la rencontre décisive qui changera sa vie, celle de l’écrivain John Shirley, qui le met en contact avec deux auteurs majeurs : Lewis Shiner et Bruce Sterling. C’est avec eux que se forme le noyau dur de ce qui deviendra l’un des mouvements de science-fiction les plus importants des années 80 : le cyberpunk. Même si les racines de ce mouvements se trouve bel et bien dans les premières nouvelles de William Gibson et notamment dans Burning Chrome, c’est en 1984 avec la parution de Neuromancien que le cyberpunk se répand dans les esprits non préparés des lecteurs de l’époque et laisse des traces indélébiles.

Revenons à présent sur le roman en lui-même.



L’avènement du cyberespace

Neuromancien n’est pas un roman simple à lire et encore moins à raconter.

Si son incipit à base de ciel couleur chaîne morte est depuis longtemps entré dans la légende, ce qui suit a de quoi fasciner le lecteur qui, pourtant, met du temps à comprendre ce qu’il se passe dans un monde où la technologie augmentative, les I.As et le cyberespace ont pris une importance démesurée.

Nous sommes quelque part au Japon dans la ville de Chiba près de Tokyo, Case navigue entre petites arnaques et grosses combines pour glander en paix au Chatsubo, un bar pour expatriés, et s’envoyer quelques cocktails de drogues bien tapés. Case est un cowboy, c’est-à-dire un hacker du cyberespace capable de vous récupérer des données ultra-sensibles en moins de deux. Seulement voilà, Case a voulu doubler son précédent patron et s’est retrouvé avec une mycotoxine russe dans le sang qui l’empêche depuis de se brancher au cyberespace. Et un cowboy incapable de se brancher… c’est un peu comme un soldat sans guerre ou un médecin sans malade.

À Ninsei, cœur de l’enclave criminel de la Cité de la Nuit quelque part dans Chiba, Case rencontre une jeune femme aussi mortelle que fascinante : Molly Millions. Avec ses verres-miroirs greffés devant ses yeux et ses longues griffes rétractables sous les ongles, Molly a tout de la machine à tuer sur pattes. Mais ce n’est pas pour exécuter Case qu’elle vient le chercher, mais pour le recruter pour le compte d’Armitage, mystérieux commanditaire d’une expédition chargée de voler une ROM au consortium Case/Net. Case s’embarque dans l’aventure en échange d’un rafistolage de son système nerveux et d’une seconde chance. Mais ce qu’il ne sait pas c’est qu’il vient de mettre le pied dans une entreprise beaucoup plus vaste et ambitieuse qui vise à attaquer l’une des intelligences artificielles les plus avancées d’une des plus grandes multinationales de la planète. Si vous avez déjà réussi à comprendre ça et à tirer au clair les informations que vous jette William Gibson à la figure dans un style direct, haché et râpeux au possible, sachez que vous êtes sur la bonne voix.

Neuromancien, écrit en 1984 rappelons-le, est un roman visionnaire. Il décrit avec des années d’avance le concept d’internet sous le nom de cyberespace, un terme tellement populaire qu’il deviendra lui-même une référence pour les générations à venir. Cet espace virtuel créé par la confluence des réseaux informatiques permet aux cowboys et à leurs assistants, les joeboys, de pénétrer dans un univers artificiel où l’écoulement du temps diffère et où le vol de données prend littéralement corps. Pour percer les défenses des multinationales, Gibson imagine des « icebreakers » servant à percer la « glace » des systèmes de protection informatiques. Mais surtout, Gibson imagine des personnes capables de s’interfacer à ce cyberespace pour le pénétrer et le manipuler grâce à des électrodes. Ainsi, ces cowboys entre dans la « matrice » ! C’est Néo et Trinity qui contemplent le lecteurs avec 15 ans d’avance ! On retrouve dans Neuromancien des tonnes d’éléments qui définiront le cœur de Matrix, de la figure du hacker informatique à la marge de la société à une certaine philosophie rasta en passant par le cyberespace lui-même sans même parler d’intelligences artificielles en quête d’émancipation. William Gibson avait déjà tout bon.



Un roman noir de contre-culture

Mais bien davantage que l’inventeur du cyberespace, William Gibson va définir le mouvement cyberpunk à travers l’ambiance et les personnages de son roman. Neuromancien nous fait pénétrer une société sinistre, sombre, inquiétante où la technologie fusionne avec les humains, où l’on remplace des organes comme une remplace sa dernière paire de chaussettes et où le corps se vend, se monnaye. L’univers de Gibson est un univers très noir qui renvoie immédiatement au Blade Runner de Ridley Scott et Philip K. Dick, sorti deux ans auparavant et que Gibson visionne alors qu’il a déjà écrit les deux tiers de Neuromancien. Le lecteur visite des quartiers underground, de la cité criminelle à la station orbitale style Las Vegas en passant par les quartiers bruyants d’Istanbul. Le guide ici n’est pas une figure très recommandable mais un marginal, un escroc, un hors-la-loi en la personne de Case. L’autre personnage, Molly, n’est guère différente dans son costume de ninja-guerrière aux yeux invisibles cachés par ses verres-miroirs impénétrables.

Les personnages que l’on croisera par la suite ne déparent pas avec cette paire déjà mémorable, entre les adeptes rasta de Sion (encore une référence pour Matrix…) en passant par l’artiste sociopathe et le militaire démoli. Gibson imagine un récit pour marginaux et s’évertue à esquiver le grand jour de la civilisation pour mieux saisir les contours d’un monde où la technologie est à la fois inquiétante…et attirante. Le lecteur oscille d’ailleurs régulièrement entre désir et répugnance, quelque part entre les prouesses permises par la modification corporelle et les conséquences sociales des drogues dures et autres substances hallucinogènes. Comment ne pas évoquer d’ailleurs les « poupées de chair » dont Molly a fait partie et qui permet de devenir un jouet sexuel tout en s’évadant de son propre corps ? Les drogues sont omniprésentes dans Neuromancien et on sent l’effet Summer of Love à chaque page du récit tant le héros et ceux qu’il croise en consomme régulièrement à la fois dans un but récréatif et dans un but professionnel. William Gibson marque l’influence de la substance sur l’esprit et sur ce dont il est capable, s’amuse des bénéfices et des inconvénients. Heureusement que le pancréas anti-drogues n’a toujours pas été inventé à l’heure où l’on écrit ses lignes ! Notons enfin que le personnage de Molly offre aux lecteurs une figure féminine forte, indépendante, touchante et parfaitement autonome du héros principal, Case. Comme quoi, la science-fiction n’est pas qu’une affaire d’hommes et ce dès les années 80 !



La prise de pouvoir de l’intelligence artificielle

Outre ses personnages humains, Neuromancien peut compter sur deux intelligences artificielles dont la seule présence annonce l’une des grandes idées du cyberpunk : l’obsolescence de l’être humain. Entre Wintermute et Neuromancien, William Gibson construit deux programmes ultra-intelligents que presque plus rien ne sépare de l’homme si ce n’est leur absence de réceptacle charnel. Dans le récit, les intelligences artificielles sont des émanations des mastodontes créés par l’homme, à savoir d’immenses multinationales qui dominent le monde économiquement et politiquement. C’est d’ailleurs par un casse contre l’une d’entre elle que commence Neuromancien. Ces multinationales omniscientes (et souvent malveillantes) sont dirigées d’abord par des hommes et femmes ultra-riches et puissants qui, comme toutes les personnes qui ont tout, finissent par s’ennuyer…et à s’intéresser à l’immortalité. L’immortalité qui passe ici par l’intelligence artificielle. Cependant, William Gibson surprend son monde en refusant le manichéisme évident de la méchante IA qui veut dominer l’humanité en donnant une chute à son intrigue qui contourne l’ambition humaine pour se concentrer sur le principe même de complétude et de la conscience de soi. En gros, au lieu de nous rejouer un Terminator-bis (qui sort en 1984…coïncidence ?), Gibson s’interroge sur les motivations d’une forme de vie balbutiante prenant conscience d’elle-même. Cette relation de l’intelligence artificielle à la notion d’existence va raisonner dans l’esprit de notre hacker préféré, Case, qui redéfinit sa vie à l’aune de son désir de jouissance, qu’elle le mène à la consommation de drogues ou à l’union amoureuse. Neuromancien n’est donc pas simplement un roman froid et cybernétique, c’est aussi une véritable réflexion sur l’éveil de la conscience et sur ce que l’être artificiel peut bien ressentir face à cette machine biologique condamnée mais néanmoins bourrée d’émotions jouissives qu’est l’homme.

En somme, Gibson remplace les Dieux de l’Olympe par les IA de Teissier-Ashpool avant d’en faire quelque chose d’autre, de plus étranger et certainement de plus incompréhensible.



Neuromancien ne se laisse pas approcher aussi facilement qu’on le croit et pourtant, le premier roman de William Gibson est d’une importance cruciale pour le genre science-fictif et le cinéma. Dense, précurseur, fascinant, voici un classique nécessaire qui prendra facilement sa place au panthéon des livres de science-fiction et qui s’impose, naturellement, comme un classique de la littérature moderne.
Lien : https://justaword.fr/neuroma..
Commenter  J’apprécie          511
Neuromancien

Ok, wow!



J'ai bien essayé 3 ou 4 fois de lire Neuromancien dans l'ancienne traduction sans y parvenir. L'espèce d'argot français des années 80 mélangé au jargon technologique et aux néologismes me l'avait rendu illisible.



Problème qui disparaît dans la magnifique nouvelle traduction de Laurent Queyssi. Il garde bien le côté disjoncté du roman, les éclipses sont rudes, les paragraphes passent du coq à l'âne, bref, on y garde la folie qui rend la lecture difficile (mais fascinante). Mais cela, c'est Gibson. Et en effet, la lecture donne l'impression de suivre le flux de conscience d'un TDAH sous la coke. Un



Alors voilà, le grand roman fondateur du Cyberpunk. Le plus fascinant, c'est que tout ce qui fera les clichés du genre — La Matrice, ExistenZ, Shadowrun, Cyberpunk (jeu de table et jeu vidéo) et des centaines d'autres — se retrouve dans... Les deux premiers chapitres. On y a la Street Samouraï, le Deck, les ICE, la normalisation des cyborgs, le Japon comme puissance mondiale, les multinationales extraterritoriales... Tout y est.



Si demain, William Gibson se décidait capitaliste et poursuivait tout ceux qui ont copié son œuvre, il serait incroyablement riche.



Et le roman n'en reste pas là, c'est bien ce qui m'a surpris. Je m'attendais à y lire une bonne histoire cyberpunk qui ferait un peu clichés, mais dont je devrais me rappeler pour l'apprécier que non, elle a créé le cliché. Mais en fait, même pas. Ça reste une histoire très originale. Plus de la moitié du roman se déroule dans l'espace. Ouioui, du cyberpunk d'apesanteur. Les copistes ont dû rater ce bout là.



Bref : un classique qui réussit à rester original 40 ans plus tard, malgré ses imitations. Une histoire quasi prophétique. Une plume complètement folle. Des personnages riches, (mais paumés). Une ouverture au monde, à la diversité et aux technologies sur lequel plane l'ombre d'un capitalisme mondialisé qui dévore tout.



Excellent.
Commenter  J’apprécie          496
Gravé sur chrome

Burning chrome en vo, Gravé sur chrome est un bon recueil de nouvelles ( au nombre de neuf ) .

Le thème principal de ce recueil est d'explorer les bas fond d'un monde au libéralisme échevelé , surdéterminé par l'hyper technologie et une circulation exponentielle de l'information ...

Un monde dangereux ou l'adaptation par l'équipement , par l’augmentation corporelle ainsi que par le recueil de l'information , conjugué à la compréhension sans cesse réévaluée de l'environnement , sont indispensables à la survie ( et même à la vie tout court ) .

En attendant ces personnages augmentés et ce monde trépidant au libéralisme sauvage sont fascinants et effrayants .

Johnny Mnémonique est un film de SF intelligent , je le mentionne parce qu’il est tiré de la nouvelle Gravé sur chrome et le script de ce film est de W. Gibson lui-même .

Le grand charme de ces textes est qu'ils sont à la fois : percutants .. très immersifs . Leur univers est sophistiqué . La narration y est très rythmé et enfin les personnages sont d'une présence formidable Gravé sur chrome est un bon axe digeste de pénétration de l'œuvre de w. Gibson et du courant cyberpunk originel en général .

Ces textes sont légers , bien rythmés , avec une matière « humaine « assez présente , et vraiment ils sont assez distrayants .

Sincèrement : dire que les concepts qui sous-tendent ce recueil et le genre cyberpunk sont complexes , me laisse un peu dubitatif .

C'est franchement pas très compliqué et de toutes les façons ce n'est pas les concepts qui importent le plus en vérité .

Ce qui compte vraiment c'est d'observer l'univers de s'en imprégner et de mettre cette matière dense en rapport avec les personnages et des lors de regarder ces derniers évoluer dans cet univers futuriste accomplie et posément réfléchi dans le moindre détail , tels des poissons dans un aquarium .

Ce futur est assez bluffant et le texte génère des visualisations puissantes car c'est infiniment scénique .

C’est assez dense à tous points de vue pour ce qui est du fond civilisationnel , dans la dimension prospective , en rapport avec la psychologie des personnages , qui crée une dimension « technologies animées « dans ces textes .

Pour finir et sincèrement : Il n'est pas nécessaire de se supplémenter en phosphore pour prendre son pied en lisant cet excellent recueil ... ...

Commenter  J’apprécie          475
Comte Zéro

Ma relecture de Neuromancien m’a bigrement donné l’envie de me lancer dans ses suites, moins connues, mais qui ont diablement bien profité du dépoussiérage d’Au diable vauvert.



Le roman est divisé en trois sous-intrigues qui ne se rejoindront que très tard. D’un côté, Turner, un mercenaire, doit exfiltrer un employé d’une grande entreprise de biotechnologie. De l’autre, Marly, ex-acheteuse d’art déchue, se retrouve chargée de retrouver l’origine de mystérieuses œuvres d’art. Enfin, Bobby, dit Comte Zéro, un jeune hackeur débutant, voit sa première opération prendre une direction calamiteuse.



Première surprise après être passée (deux fois) à travers Neuromancien : j’ai eu presque autant de difficultés à me plonger dans ce deuxième tome que dans le premier – peut-être parce que je ne bénéficiais pas, cette fois-ci, de l’effet relecture. Peut-être aussi parce que l’univers dépeint par Gibson a finalement peu à voir avec ce qu’en a retenu par la suite l’esthétique cyberpunk. Après la cité spatiale rastafari de Neuromancien, place aux dieux vaudous et aux galeries d’art parisiennes. Mais si vous vous lancez dans Comte Zéro, il y a de grandes chances que vous ayez déjà lu et aimé Neuromancien, et donc que vous finissiez comme moi par vous laisser emporter.



L’histoire se déroule sept ans après Neuromancien, on ne croisera presque aucun personnage du premier tome et les événements qui s’y sont déroulés ne sont évoqués que très vaguement. Cela pourrait laisser penser que Comte Zéro est une histoire totalement indépendante qui se déroule dans le même univers. Toutefois, beaucoup d’éléments indiquent que ce qui s’est passé dans Neuromancien a une incidence cruciale sur les trois sous-intrigues de Comte Zéro et la façon dont elles sont reliées… au point que je suis vraiment heureuse de l’avoir relu peu de temps auparavant, sinon, j’aurais eu l’impression de passer complètement à côté.



Bref, c’est aussi grandiose qu’ardu. Aussi ne tarderai-je pas trop à me lancer dans le troisième opus, Mona Lisa disjoncte (nouvelle traduction du titre), tant que la lecture des deux précédents reste encore fraîche.
Commenter  J’apprécie          432
Mona Lisa s'éclate

Troisième et dernier tome de la "trilogie neuromantique" de William Gibson, et comme pour les deux précédents, la lecture est aussi plaisante qu'ardue - au point que j'ai prévu de les relire d'ici quelques années, afin de combler les pièces du puzzle qui me manqueraient encore.



On se situe cette fois quatorze ans après Neuromancien et sept ans après Comte Zéro. Mais les liens entre les trois volumes sont ici plus resserrés, et on retrouve un certain nombre de personnages des deux tomes précédents, parmi lesquels l'inénarrable Molly Millions (désormais Sally Cheers).



Comme dans Comte Zéro, Gibson utilise une narration chorale, cette fois divisée entre quatre personnages. Et plus on avance dans la trilogie, plus le nombre et l'importance des personnages féminins grandit, ce qui n'est pas pour me déplaire. Dans ce volume-ci, j'ai particulièrement aimé Mona, très vulnérable et touchante...



Encore une fois, j'ai été ébahie de constater à quel point l'univers cyberpunk de Gibson est riche et complexe, et à quel point la réflexion sur la technologie est moins manichéenne que ce qu'on en a retenu plus tard.



Un très bon moment de lecture pour la trilogie complète, qui méritait bien ce toilettage de traduction et cette magnifique réédition chez Au diable vauvert. À lire... en étant bien concentré.e et en ne laissant pas passer trop de temps entre chaque volume, au risque de se perdre dans les méandres de la Matrice...
Commenter  J’apprécie          422
Gravé sur chrome

Gravé sur chrome est un recueil de nouvelles des années 80 de William Gibson, père du cyberpunk. Le recueil est inégal.



- Les nouvelles co-écrites avec d'autres auteurs sont très oubliables.

- La traduction mériterait un dépoussiérage semblable à celui qu'a fait Laurent Queyssi pour Neuromancien.

- Parlant de Neuromancien, trois nouvelles se déroulent dans cet univers et sont les meilleures du recueil, même si elles sont plutôt dures à suivre.

- Johnny Mnemonic est excellente. On y suit un type qui a des données dangereuses et malvenues de gravées dans le crâne. Y figure un dauphin accro aux amphétamines. C'est aussi la première apparition de Molly. ♥ Cette nouvelle a d'ailleurs été adaptée au cinéma avec Keanu Reeves. Dans un film très étrange.

- La nouvelle Hôtel New Rose a aussi été adaptée au cinéma avec Christopher Walken et William Dafoe. La nouvelle est plutôt bof, et le film a fait un total de 20 000$ au box office américain. Aouch!
Commenter  J’apprécie          370
Neuromancien

Je ne noterai pas ce livre, je ne suis pas arrivée à entrer dans l'histoire. Je suis désolée, mais je n'adhère pas du tout à ce genre de lecture et j'en suis vraiment déçue... le sujet m'intéresse, c'est pour ça que je l'ai acheté. Le style d'écriture ne me correspond pas, pour moi, la lecture n'est pas assez fluide et trop compliquée en vocabulaire... Je n'en dirai pas plus, c'est triste, j'ai tellement lu de belles choses et là je ne peux pas les cautionner...

Je sais que William Gibson est un pionnier dans la SF et surtout dans ce genre de roman.



Ce qui fait que ce lire m'attirait c'est le fait que l'histoire se passe dans le virtuel et qu'en 1984, William Gibson ait peu penser qu'un jour on pourrait virtuellement vivre des choses. même prendre possession d'un ordinateur à distance, ce qu'on fait aujourd'hui sans soucis... Quand on pense que quand nous étions petits en 1984 (j'avais 15ans) les ordinateurs n'étaient pas vraiment très évolués, même l'idée d'internet n'était pas dans toutes les têtes... alors de là à "voyager" dans le cyberespace... C'est cette idée qui m'intéressait vraiment, elle m'intéresse toujours d'ailleurs, peut-être qu'un jour je tomberais sur un livre qui me conviendra... je l'espère du font du cœur...
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
Commenter  J’apprécie          360
Neuromancien

« Neuromancien, dit le garçon, plissant ses grands yeux gris face au soleil levant. La voie vers le pays des morts. Où tu te trouves en ce moment, mon ami. »



Oh le roman qui dépayse ! Ça bouscule, ça percute. Il faut se laisser porter, ne pas chercher à tout comprendre à chaque mot ; perte de temps et d'énergie. Or dans un univers où ça défile à la vitesse d'une déferlante, il faut utiliser les éléments et ne pas aller contre. Il faut se laisser glisser d'une image à une autre, d'un temps à un autre, d'un lieu à un autre en une fraction de seconde. J'ai compris certains enchainement ou termes ...après coup, et c'est kiffant surtout pour la béotienne de la technologie que je suis. Je ne dis pas d'ailleurs que j'ai compris le sens technique mais l'idée, et ça me suffisait largement pour suivre l'histoire, quand bien même ce n'était pas un accès linéaire. De toute manière je suis certaine que certains termes sont de l'invention de William Gibson. On s'immerge, on surfe, on suit ainsi Case dans ses décrochages successifs avec l'aide de ses acolytes et le rythme impose la structure du récit. Je pense qu'avec plus de temps, une seconde lecture doit être toute aussi intéressante pour capter encore plus d'informations, de subtilités passées à la trappe du cyberspace.
Commenter  J’apprécie          337
Neuromancien

William Gibson "Neuromancien" (1984-1985) ed. "Au diable Vauvert" Nouvelle traduction de l'Anglais (USA) par Laurent Queyssi - 439 pages

Le héros s'appelle "Case" (du haut des ses 22 ans...); il boit (beaucoup) dans un bar (d'expatriés) Japonais pour s'oublier... Pendant que la Neuroscience domine, il s'agit du Futur en Asie.

Entre ambiance Steam Punk, alcoolisme (hédonisme) et dépravation...

Une plume qui sied à mon exigence. (Malgré son ancienneté!).

"Le corps n'était que de la viande" (Anecdote perso, ça plait aux femmes un peu spirituelles de faire genre "je suis dans une prison de chair..." (Astuce séduction du jour! lol!).

"Wage, annonça elle en plissant les yeux. Il veut te foutre une balle dans la tête"

___

Case lui doit-il tant que ça?! Non mais il aurait soit disant besoin d'un exemple...

Julius Deane (Excusez moi si je l'orthographie mal, j'ai déjà rendu le livre...) est un genre de super transhumain, de 135 ans... Il fait figure d'autorité. Du coup si j'ai bien compris Julius protège Case de Wage...

Manipulations !! Conflits d'intérêts. Un flingue braqué sur les testicule de Wage, Case est le pigeon.

"Tu es un Samouraï des rues"

___

Case finit par coucher avec Molly et apparemment ça s'est plutôt bien passé. Du coup il y a des représailles de vous devinez qui envers Case à Travers Molly. Quelqu'un s'est vengé...

C'est cool parce que dans ce Futur là, on peut guérir la schizophrénie.

C'est pas vraiment pédagogique (recrudescence d'utilisations de drogues...) ...

(Et la Fin se passe en France).

Comment vivrait on dans une société où la science rend tout possible?...

Des IA qui voudraient être effacés... Molly nous réserve des surprises...

Phoenix

++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
Commenter  J’apprécie          310
Comte Zéro

1984 : William Gibson frappe un grand coup avec Neuromancien (paru l’année suivante en France dans la collection Fictions des éditions La Découverte ; republié de nombreuses fois dont, en 2020, dans une nouvelle traduction de Laurent Queyssi aux éditions du Diable Vauvert). 1986 : il remet le couvert avec la suite de ce succès, Comte Zéro. On y retrouve l’univers de l’informatique et des zaibatsu, des hackers câblés et de la glace.



Les éditions du Diable Vauvert continuent donc la publication des œuvres de William Gibson . Et cela me fait bien plaisir. Après avoir publié les derniers romans, elles reviennent aux fondamentaux. Et histoire de leur redonner un coup de jeune, les éditeurs ont demandé à Laurent Queyssi une nouvelle traduction, afin de remplacer celle de Jean Bonnefoy. Je ne suis pas en mesure de comparer leurs mérites respectifs, ne lisant pas couramment l’anglais. Je vais donc me contenter de parler du roman, ce qui est déjà pas mal.



Trois personnages se partagent notre attention. On commence avec Turner, un mercenaire qui vient de succomber à un attentat à la bombe lors d’une mission à New Delhi. Enfin, il n’est pas tout à fait mort, puisque, grâce aux technologies de pointe de cet univers, un chirurgien a été capable de remplacer les bouts qui manquaient, dont les yeux, par exemple, et de le reconstruire. Plusieurs mois tout de même ont été nécessaire. Puis une évaluation psychologique. Et le voilà près à repartir. Et ça tombe bien, d’anciens employeurs ont à nouveau besoin de ses services. Leur but : exfiltrer un génie d’une grande compagnie de bio-électronique. Sans se faire prendre et, surtout, sans que le génie ne meure lors du transfert. Car on ne plaisante pas avec la sécurité dans les zaibatsus. Les personnes clefs sont piégées en quelque sorte. Bombes physiques ou chimiques cachées dans le corps et que les « propriétaires » peuvent déclencher à distance en cas de trahison. Il s’agit de ne prendre aucun risque.

Turner est le côté violent mais rationnel de l’œuvre. Il agit froidement, toujours après réflexion, même si ses sentiments sont mis à rude épreuve. Tout comme ses certitudes sur le monde qui l’entoure, après son accident. Il est aussi un personnage type de Gibson, que l’on retrouve par exemple dans la duologie de Périphériques, avec ces hommes d’armes qui manient une technologie de pointe et gèrent les situations de crise sans état d’âme.



Autre personnage, Marly, qui tenait une galerie à Paris avant qu’un scandale (un faux qu’elle aurait tenté de vendre comme un original) ne l’amène à la faillite. Un mystérieux commanditaire la fait venir pour un entretien d’embauche. Elle rencontre alors son futur employeur : Josef Virek, un homme extrêmement fortuné mais dont la santé est plus que défaillante. Il vit, si l’on peut appeler cela vivre, dans une cuve et ne peut apparaître aux autres humains que sous forme numérique. Il veut que Marly retrouve pour lui l’artiste qui crée des œuvres d’art aux pouvoirs étranges : des boites qui contiennent des objets du quotidien mis en scène de telle manière qu’on ne peut qu’être ému, touché, en les observant.

Marly préfigure, de son côté, en quelque sorte, Hollis, le personnage principal de la trilogie Blue Ant (Identification des schémas, Code Source et Histoire Zéro). Cette ancienne chanteuse est elle aussi engagée par un homme très riche (propriétaire de revue, cette fois-ci). Comme Marly, elle aime les vêtements et apporte une attention particulière à la mode, aux accessoires. Enfin, comme la galeriste, elle est à la recherche d’objets d’art. Un art au pouvoir intense, qui peut changer les choses, émouvoir au plus profond les êtres.



Comte Zéro, qui donne son nom au roman, est un wilson : un jeune innocent qui n’y connaît rien et commet bévue sur bévue. Mais il n’est pas le seul responsable. Car s’il risque de mourir dès son apparition dans le récit, c’est parce que son « dealer » lui a refourgué un matériel bien trop dangereux pour lui. Un programme qui l’a amené là où il n’était pas de force à tenir. Heureusement, au dernier moment, une voix féminine le sauve. Qui est-elle ? Et dans quoi Bobby (son vrai prénom) s’est-il fourré ?

Avec Bobby, William Gibson place son Candide qui va nous servir de guide dans les méandres de cette société hyper hiérarchisée, familière de nos jours, mais autrement plus originale en 1986. Il est le naïf qui, par son expérience, a un intérêt pour des puissances qui le dépassent. Cela lui permet de rester en vie et de s’introduire dans des milieux qu’il se contentait d’imaginer. Peut-être finira-t-il par mériter son surnom de Comte Zéro.



La question que l’on se pose, en tant que lecteur, bien sûr, c’est : quel lien entre ces personnages aux parcours et aux univers si différents ? Que l’on se rassure, la réponse arrive. Vers la toute fin, même si quelques indices se profilent peu à peu à l’horizon. Et cela se fait tout naturellement, de façon très intelligente. William Gibson a su créer un univers original (pour l’époque : depuis, il a été copié et transformé de multiples manières) et à le consolider à chaque récit. Il a su apporter une touche d’exotisme bienvenue avec l’irruption du culte vaudou dans son explication de l’interface dans laquelle surfent les hackers. Selon certains personnages, les puissances qui interviennent dans cet espace seraient des loas, sortes d’esprits dans la religion vaudou. Cela remplace l’incompréhensible de la technologie qui semble prendre vie (comme les I.A.) par l’incompréhensible des divinités. Et cela passe parfaitement. D’autant qu’on est habitué à cet univers magique en SF. Rien que, l’année dernière, chez Phenderson Djèli Clark, dans la novella Les Tambours du dieu noir.

Vérification de la solidité de ce monde dans le troisième roman de cette trilogie, Mona Lisa s’éclate, qui devrait paraître début octobre, là aussi dans une nouvelle traduction. D’ailleurs, le titre lui-même changerait pour devenir Mona Lisa disjoncte (en V.O. : Mona Lisa Overdrive). J’en reparlerai sans doute alors.



Belle redécouverte que cette nouvelle lecture de Comte Zéro. Et ce n’était pas du luxe, car je n’avais que de très lointains souvenirs de la fois où je l’ai découvert, voilà une trentaine d’années. J’ai apprécié la force de cet univers, qui reste très attirant et très actuel, malgré son âge. Les personnages, par leur côté décalé, nous interpellent et l’histoire est bien construite, toute en alternances et en découvertes progressives. Une lecture à recommander fortement !
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          300
Alien 3 : Le scénario abandonné

Le premier scénario pour le film Alien 3 a été écrit par William Gibson (l'inventeur du cyberpunk). Le scénario a été rejeté (je comprends maintenant pourquoi), et on a eu le film qu'on a eu à la place.



Je tiens à dire : j'adore Gibson et j'adore Alien. Ça m'attriste donc particulièrement de ne pas aimer cette version roman graphique du scénario abandonné.



À la défense de Gibson, il nous explique que les choix douteux du scénario ont été imposés par la production. Alors : pas de Ripley, le xénomorphe a des pouvoirs bizarres, etc.



M'enfin.
Commenter  J’apprécie          280
Neuromancien

Le moment était peut-être mal choisi pour se plonger dans cette œuvre incroyable. William Gibson est le précurseur du cyber punk avec ce livre. Le monde imaginé par l’auteur m’est resté complètement hermétique et pourtant, j’ai persisté espérant que la lumière viendrait mais les aventures de Case et Molly dans le cyberspace ne m’ont pas enthousiasmée.

J’ai fini le roman mais je n’ai absolument rien retenu... il faut dire aussi que je n’avais pas un état d’esprit disponible pour cette complexité. Je laisserai une seconde chance à William Gibson avec un livre plus facile d’accès.

Merci aux éditions Au diable Vauvert et à Masse Critique pour ce livre à la belle couverture (seule consolation).
Commenter  J’apprécie          252
Périphériques

Les éditions du Diable Vauvert ont vingt ans cette année et pour cette occasion éditent un inédit du romancier américain William Gibson et l'intégralité du fond de celui ci .



L'auteur de Neuromancien a marqué l' l’histoire de la SF au début des années 80 et a posé les bases d'un courant littéraire de la pop culture qu'on a appellé le cyberpunk associant futur informatique et vidéo et montrant souvent un côté visionnaire très étonnant.



:C'est le cas avec ce nouveau roman entre dystopie ,technologie, voyage dans le temps et monde parallèle, ce roman qui entremêle les futurs et qui plaira à coup sur aux fans du genre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          252
Neuromancien

Ce roman, écrit en 1984, est prémonitoire.

Il narre les aventures d'un homme hyperconnecté dans un monde virtuel.

C'est de la pure science-fiction (avec un côté science appuyé) et j'avoue n'avoir pas su l'apprécier à sa juste valeur ni surtout le comprendre.
Commenter  J’apprécie          244
Neuromancien

Une expérience à part ...

Il est finalement assez rare de trouver un opus aussi innovateur .

Pour peu que l'on rentre dans le style , dans l'histoire , on prend un réel plaisir à découvrir cette conception autre de la Sf .

Ici point de space opèra , ou autre figure récurrente du genre .

L'histoire est très intelligente , élaborée , l'auteur sait ou il va et il déploie tout un univers qui peut surprendre mais qui au final s'avère passionant .

Une oeuvre à découvrir pour son audace .
Commenter  J’apprécie          244
Périphériques

Au Diable Vauvert continue la publication de l’œuvre de William Gibson, après la nouvelle traduction par Laurent Queyssi de son roman phare, Neuromancien. Avec Périphériques (qui date de 2014), il renoue avec sa veine technophile, empreinte d’un grand sens de l’humain.



Un monde à la Gibson

Autrement dit, quand on est pas habitué, faut s’accrocher. De courts chapitres (124 en 600 pages, faites le calcul), avec une alternance de personnages que l’auteur nous balance à la figure sans beaucoup de détails. Et en plus, comme on finit par le comprendre, deux mondes différents, à des époques différentes et avec un évènement qui ne nous sera en partie expliqué que bien plus tard, le « jackpot ». Donc, pendant une petite centaine de pages (le livre en comprend un peu moins de six cents, donc c’est raisonnable, en proportion), on serre les dents. Ce n’est pas désagréable en soi, il faut juste accepter, plus encore que d’habitude en SF, d’être promené à droite à gauche sans tout bien comprendre à ce qui se passe, à qui est qui, aux enjeux. En bref, il faut faire confiance à l’auteur qui sait, lui, où il nous mène.



Où ? Quoi ?

Pour résumer rapidement, sans trop déflorer l’histoire : à l’époque de Wilf Netherton, après la survenue du jackpot, dont on comprendra peu à peu les contours, quelqu’un est parvenu à communiquer avec le passé, avant cet évènement tragique. Avec l’époque de Flynne Fisher, ancienne gameuse, qui se retrouve impliquée dans une histoire qui la dépasse (et nous aussi). Et tout ceci va prendre des proportions dantesques. En dire plus serait dommage. J’arrête là le bref résumé.



Un appareillage exotique

Outre la plongée en apnée dans un monde dont on nous cache les tenants et les aboutissants pendant un bon moment, la patte Gibson se remarque aussi dans les objets. Dans sa précédente trilogie (la trilogie Blue Ant, que j’ai vraiment bien appréciée et qui m’a donné envie de replonger dans l’univers de cet auteur), l’auteur canadien avait fait une pause sur l’ultra-technologique, ancrant davantage ses récits dans un monde classique, avec des objets iconiques, mais plus proches de notre quotidien : des vêtements griffés, le GPS et les ondes qui nous cernent. Dans Périphériques, les innovations sont partout, dans le moindre geste quotidien. Dans le monde de Wilf, on communique directement dans son crâne : la langue pour accepter un appel, les yeux pour voir qui appelle ; on peut utiliser des périphériques, corps qu’on peut louer pour un moment plus ou moins long, de l’enfant au monstre haut de trois mètres ; on est observé en permanence : seuls les plus riches peuvent se payer des zones de noir. Dans le monde de Flynne, on imprime tout, y compris les voitures ; on communique par une sorte de monocle, la viz ; on utilise un étrange plastique transparent pour protéger les surfaces. Et, petite remarque additionnelle, j’aime la façon dont William Gibson utilise la mode, les vêtements, pour marquer une époque ou simplement un personnage. Il le fait de façon simple, sans afféteries, mais extrêmement efficaces, en quelques observations bien senties.



Un monde post-apocalyptique, en fait

Difficile d’analyser ce roman sans dévoiler des pans entiers de l’univers créé par William Gibson et, par conséquent, gâcher un peu le plaisir. Mais comment ne pas parler de ce monde post-apocalyptique bien différent de celui qui nous est vendu habituellement. En fait, ici, pas d’apocalypse. Juste une accumulation de problèmes, de petits détraquements de notre quotidien. Et la fin de la vie, telle qu’on la connaît, est là : une partie énorme de la population mondiale qui disparaît. Des sociétés à reconstruire. Et pour cela, la seule technologie. Donc le pouvoir à l’argent : ceux qui peuvent se payer de tels outils sont rares. C’est la naissance de la kleptocratie, joli mot qui rappelle les aristocraties et autres oligarchies. Du grec « kleptos », que l’on retrouve dans « cleptomane », en français. Le pouvoir aux voleurs, finalement. Tout un programme.



Une sacrée bonne intrigue

Et pour soutenir tout cela, une histoire qui tient vraiment la route. À partir d’un point de départ qu’il dit lui-même avoir emprunté à Bruce Sterling et Lewis Shiner (dans la nouvelle « Mozart en verres miroirs », qu’on retrouve dans l’anthologie du même nom, parue en France pour la première fois dans la mythique collection Présence du futur de Denoël, depuis republiée en Folio SF), William Gibson, en l’adaptant à son idée, a su tirer un récit bien construit et qui tient en haleine du début (où on essaie de comprendre où on est tombé) à la fin, avec une nette accélération du rythme dans la deuxième moitié du roman. Il nous permet de nous attacher aux personnages (j’ai beaucoup aimé Wilf Netherton, le paumé insatisfait du monde dans lequel il vit), tout en faisant avancer ses pions et l’action. Avec quelques bonne scènes de bataille, pas si nombreuses, mais radicales et très visuelles.



Périphériques m’a conforté dans la bonne opinion que j’avais de William Gibson. L’auteur canadien est parfois décrié, disant qu’après Neuromancien, il n’a rien fait. Je ne suis pas d’accord, vous l’aurez compris, avec cette assertion. Évidemment, les autres romans ne sont pas tous aussi novateurs, mais William Gibson possède un ton et un regard sur notre société qui me plait beaucoup. Je suis donc ravi de savoir qu’il a publié un autre roman dans ce même univers, Agency, dont je vais parler ici prochainement. Pour conclure, si vous voulez une bonne dose de dépaysement, mêlée à un trip sous contrôle, n’hésitez pas, Périphériques est fait pour vous.

(Merci aux éditions du Diable Vauvert pour ce SP.)


Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          212
Neuromancien

"Cyberpunk 2077 nous fait un Trait-Plat".

Malgré les bugs de cerveau lors de la lecture de Neuromancien, je me suis amusée, ce bouquin étant scénarisé tel un jeu video futuriste. Night City, Chiba, le cyberspace, la Matrice, l'environnement de la subculture et de l'interconnexion est là, avec, sur le marché, des armes déjantées, de la drogue à éviter, des implants, à l'apogée de la neuronnexion et de la microbionique. Case, celui qu'on incarne (à défaut de pouvoir sélectionner d'entrée de jeu une femme aux cheveux bleus, un androgyne, un transgenre ou un être asexué), se voit confier la mission de cracker une IA malgré un système nerveux endommagé. Neuromancien, c'est un peu ça d'ailleurs, un réseaux de nerfs endommagés, où le plan de l'espace urbain, s'assimile aussi bien aux méandres du cerveau qu'aux microcircuits d'une console. Avec, en prime, relié à la console, le construct du Trait-Plat, Dix, mémoire morte d'un Johnny Silverhand, d'un Neo ou d'un Keanu Reeves.



PS : Pour ceux que ça intéresse, on peut même visiter le Clouds pour rendre visite aux Poupées dans ce bouquin, cool.
Commenter  J’apprécie          210
Neuromancien

Case, pirate informatique de talent, commet un jour l'erreur de vouloir doubler son patron. En représaille, ce dernier lui injecte une toxine qui le rend inapte à se connecter au réseau. Après plusieurs années de lente descente aux enfers, un nouvel et mystérieux employeur lui propose de le soigner en échange d'un job bien particulier...



Neuromancien est célèbre pour être le roman dans lequel William Gibson a imaginé le cyberespace, version ultime d'Internet dans lequel il est possible de se déplacer en réalité virtuelle, mais l'auteur va beaucoup plus loin que ça. Gibson développe un univers riche et cohérent, anticipation particulièrement sombre de notre monde qui trouvera rapidement un nom : le Cyberpunk.



Si les réseaux et le piratage informatique sont au centre du récit, le rapport de l'homme à la machine est aussi un thème récurrent. Dans ce roman, les humains se connectent directement aux ordinateurs, se font cloner et greffer des implants cybernétiques, il est possible de se "brancher" sur quelqu'un d'autre pour percevoir le monde via ses sens, et les programmes informatiques deviennent si évolués qu'il devient difficile de faire la différence entre l'esprit humain et la machine.

Sur pas mal d'aspect, l'avenir évoqué reste encore possible à un horizon relativement proche, ce qui rend le texte d'autant plus fascinant... et déprimant.



Cette densité de concepts abordés n'empêche pas le développement d'une intrigue riche en rebondissements. le style abrupt de l'auteur et tous ses néologismes m'ont heurté dans un premier temps et il m'a fallu faire un effort d'adaptation, mais cela en valait la peine. Une fois "rentré dans le style", j'ai pu apprécier des scènes d'action très cinématographiques, passant du réel à la matrice avec la fluidité d'un clip vidéo.



Après une première lecture un peu compliquée, j'ai relu plusieurs fois ce roman, chaque fois avec plus de plaisir.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
Commenter  J’apprécie          204




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de William Gibson Voir plus


{* *}