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Critiques de William Godwin (3)
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Aventures de Caleb Williams

William Godwin est un philosophe et romancier anglais né en 1756, fer de lance du radicalisme anglais, célèbre aussi bien pour ses travaux sur la politique sociale et la justice que pour ses romans. Il est également le père de Mary Shelley.





En 1794, il publie Les choses comme elles sont ou Les Aventures de Caleb Williams qui doit permettre de vulgariser les idées qu’il a développées dans son essai "Political Justice" l'année précédente. Présenté par la quatrième de couverture comme un précurseur de roman policier, il n'en est rien (j'y reviendrai) et tient plutôt d'un mélange entre conte philosophique et roman d'aventure.





Le roman débute par une centaine de pages qui exposent les personnages de Falkland, squire (noble) vertueux et de son ennemi le brutal Barnabas Tyrell, une rivalité s'exerçant au détriment des petites gens du comté persécuté par Tyrell. Porté à son paroxysme, le conflit s'achève par la mort de Barnabas Tyrell. Un bon tiers du roman est déjà passé quand arrive enfin le personnage principal du livre le fameux Caleb Williams, serviteur de Falkland, qui bien qu'innocent d'un vol dont l'accuse son maitre se retrouvera chassé, persécuté et emprisonné. Le dernier tiers du livre se consacre principalement à la fuite et la traque du pauvre Caleb Williams.





Rentrer dans ce roman ne s'est pas fait sans quelque effort : une longue introduction, les portraits très caricaturaux dressés dans les premières dizaines de pages et surtout le style assez pompeux et emphatique de Godwin peuvent rendre le livre un peu rebutant au premier abord. Si l’ouvrage est présenté par l'éditeur comme un proto-roman policier, il n'en a pas les caractéristiques : un crime est bien commis mais aucun doute raisonnable n'est vraiment laissé au lecteur quant à son auteur qui avouera d'ailleurs explicitement son forfait avant la moitié du roman. On remarque en revanche le discours politique de l'auteur, qui parait très progressiste pour l'époque : défense du libre arbitre des femmes, mise en cause du privilège des nobles et surtout attaque en règle de la justice à géométrie variable de l'époque, garante de l'ordre social établi et indifférente à la vérité si elle remet en cause le règne des puissants. Dans le dernier tiers du roman, le rythme s’accélère, on revient pleinement dans le livre d'aventures et on se laisse prendre au jeu du chat et de la souris auquel se livre Caleb Williams et ses poursuivants. Il s’agit sans doute de la partie la plus prenante du roman.





Si quelques aspects et un style un peu boursouflé par rapport aux standards actuels peuvent freiner la découverte de ce roman. Je le recommande néanmoins aux curieux qui y trouveront un contexte historique intéressant et tout simplement un bon moment de lecture.

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Les aventures de Caleb Williams

Le présent livre qui relève du roman d'apprentissage tant les traverses par lesquelles passe le héros éponyme forgent son caractère et sa force d'âme et le décille sur les principes qui régissent la société des hommes aurait bien mieux mérité de s'appeler les Tribulations de Caleb Williams, le récit étant plutôt qu'une succession d'épisodes à rebondissement, la narration, lente et implacable, relevant du supplice chinois, de la persécution d'un jeune homme ardent et opiniâtre en bute à l'arbitraire des préjugés et à l'injustice qui en découle.



La faute vénielle de Caleb Williams à l'origine de son martyr est d'avoir été un peu trop curieux sur le chapitre des raisons du comportement erratique de son maitre le squire Farkland, dont la réputation de bonnes mœurs et la probité sont pourtant l'ornement des terres de son domaine. Les circonstances obligent le maître à une complète et fatale confession qui lie de manière irrévocable son destin et sa réputation - dont il est fort jaloux, à son serviteur. Farkland ne se fait pas faute de lui faire savoir qu'en conséquence Caleb Williams s'est aliéné sa liberté : il restera à son service sans avoir droit à l'affection qu'il lui témoignait auparavant, service pour lequel il recevra des émoluments mais il sera l'objet de sa haine comme salaire de sa faute, et surtout, qu'un mot malheureux lui échappe, ou que son comportement éveille les soupçons du voisinage ou la défiance de son seigneur et s'en sera fini de lui. Caleb Williams, frappé par les termes et les implications terribles de ce marché décide de prendre la fuite, non sans avoir laissé à son maître une lettre motivant sa décision. Le malheureux devient alors la victime de l'ire redoutable et inextinguible de Farkland qui va mettre tout ce que sa réputation, sa situation de noble avec des milliers de livre de rente, lui octroient comme crédit face à un homme de rien, pour lui faire expier sa franchise et son indépendance d'esprit.



Œuvre romanesque phare d'un théoricien politique précurseur des pensées anarchiste et utilitariste, roman de la fin du XIXème siècle, les Aventures de Caleb Williams se ressent de l'influence du Jean-Jacques Rousseau des Confessions tant dans son style déclamatoire que dans le motif de l'honnête homme victime des rouages d'une société injuste qui perverti tout. Le roman porte aussi à ses prémisses le sceau de la construction imbriquée et laborieuse des œuvres romanesques de ce siècle. Passée la première moitié un brin pénible, le récit devient vraiment remarquable à partir du moment où les rigueurs de l'appareil judiciaire s'abat sur le héros. L'évocation du système carcéral de l'époque est bien documentée, l'ingéniosité que met Caleb Williams à recouvrer la liberté et la traque dont il est l'objet élèvent le présent livre à la dignité de modèle de la fiction moderne.
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Les aventures de Caleb Williams

Comme je l'ai dit dans mes précédentes critiques, j'ai une affection toute particulière pour la collection libretto que ce soit sur le forme ou encore sur le fond, tant les ouvrages qui y sont édités m'ont très agréablement surprise. Aventures de Caleb Williams n'a pas pas dérogé à la règle.

Après avoir vu Mary Shelley, mes yeux se sont posés sur cet ouvrage de William Godwin.

Ici c'est la course effrénée de Caleb Williams pour que la vérité soit faite sur les crimes commis par son maître, un notable respecté. Tout au long de ce récit l'accusé n'aura de cesse de jeter le déshonneur, le discrédit sur notre justicier.

En posant cet ouvrage je me dis qu'à la fin de l'histoire, nos deux protagonistes sont dans le même état physiologique et psychologique d'extrême fatigue. Un, pour avoir bravé tant d'embuches et désaveu du système, l'autre pour avoir tenté toute sa vie de dissimuler son crime.

En pénal, il est dit que passé un certain délai il y a prescription d'un crime parce qu'on estime que l'auteur a fui la justice et qu'il s'est puni lui même. En lisant cet ouvrage je me dis que sceptique à une époque je serai encline à le croire aujourd'hui.

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