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EAN : 9782859404963
384 pages
Phébus (02/10/1997)
2.56/5   9 notes
Résumé :
À la fin du XVIIIe siècle, un jeune homme pauvre mais obstiné gravit les échelons de la société, convaincu que le bien finit toujours par être récompensé. Ayant découvert que même son protecteur, pourtant si vertueux, si droit, est capable de commettre un crime et de faire condamner des innocents à sa place, il se lance la rage au cœur dans une longue enquête, prêt à tout pour démasquer le coupable.Mais les bien-pensants veillent : une main invisible soulèvera contr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
William Godwin est un philosophe et romancier anglais né en 1756, fer de lance du radicalisme anglais, célèbre aussi bien pour ses travaux sur la politique sociale et la justice que pour ses romans. Il est également le père de Mary Shelley.


En 1794, il publie Les choses comme elles sont ou Les Aventures de Caleb Williams qui doit permettre de vulgariser les idées qu'il a développées dans son essai "Political Justice" l'année précédente. Présenté par la quatrième de couverture comme un précurseur de roman policier, il n'en est rien (j'y reviendrai) et tient plutôt d'un mélange entre conte philosophique et roman d'aventure.


Le roman débute par une centaine de pages qui exposent les personnages de Falkland, squire (noble) vertueux et de son ennemi le brutal Barnabas Tyrell, une rivalité s'exerçant au détriment des petites gens du comté persécuté par Tyrell. Porté à son paroxysme, le conflit s'achève par la mort de Barnabas Tyrell. Un bon tiers du roman est déjà passé quand arrive enfin le personnage principal du livre le fameux Caleb Williams, serviteur de Falkland, qui bien qu'innocent d'un vol dont l'accuse son maitre se retrouvera chassé, persécuté et emprisonné. le dernier tiers du livre se consacre principalement à la fuite et la traque du pauvre Caleb Williams.


Rentrer dans ce roman ne s'est pas fait sans quelque effort : une longue introduction, les portraits très caricaturaux dressés dans les premières dizaines de pages et surtout le style assez pompeux et emphatique de Godwin peuvent rendre le livre un peu rebutant au premier abord. Si l'ouvrage est présenté par l'éditeur comme un proto-roman policier, il n'en a pas les caractéristiques : un crime est bien commis mais aucun doute raisonnable n'est vraiment laissé au lecteur quant à son auteur qui avouera d'ailleurs explicitement son forfait avant la moitié du roman. On remarque en revanche le discours politique de l'auteur, qui parait très progressiste pour l'époque : défense du libre arbitre des femmes, mise en cause du privilège des nobles et surtout attaque en règle de la justice à géométrie variable de l'époque, garante de l'ordre social établi et indifférente à la vérité si elle remet en cause le règne des puissants. Dans le dernier tiers du roman, le rythme s'accélère, on revient pleinement dans le livre d'aventures et on se laisse prendre au jeu du chat et de la souris auquel se livre Caleb Williams et ses poursuivants. Il s'agit sans doute de la partie la plus prenante du roman.


Si quelques aspects et un style un peu boursouflé par rapport aux standards actuels peuvent freiner la découverte de ce roman. Je le recommande néanmoins aux curieux qui y trouveront un contexte historique intéressant et tout simplement un bon moment de lecture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ceux-ci étaient en général pleins de gaité et de bonne humeur; ils pouvaient donner libre carrière à leurs idées; ils pouvaient former des projets et les mettre à exécution. Ils ne prenaient conseil que de leurs penchants. Ils ne s'étaient pas imposé cette pénible tâche à laquelle on n'est que trop assujetti dans la société des hommes, de paraître donner une approbation tacite aux choses qui vous font le plus souffrir; ils faisaient ouvertement la guerre à leurs oppresseurs.
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N'est-il pas bien pénible de songer qu'un homme est appelé par sa naissance à jouir de toutes les aisances et de toutes les superfluités, tandis qu'un autre, sans avoir le moins du monde démérité, n'aura pour son lot que travail et privations.
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Rien n'était plus facile que de prévoir qu'il ne lui servirait de rien d'avoir le bon droit de son coté, quand son adversaire avait du sien la richesse et le crédit pour légitimer tous les excès qu'il jugerait à propos de commettre. La richesse et le despotisme savent bien les moyens de s'étayer dans leur oppression de l'appui de ces mêmes lois.
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Hawkins, qui savait bien que la loi était disposée de manière à servir plutôt d'arme offensive à la tyrannie des riches que de défense contre leurs usurpations, avait eu grand soin d'éviter jusqu'à ce moment d'en venir à des mesures judiciaires.
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