AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de William L. Shirer (15)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Le IIIe Reich (2 tomes)

J'ai lu ce livre en anglais en 1968. Oui, je sais c'est loin pour en faire une critique.



C'est un livre d'histoire de 1272 pages et je l'ai lu en anglais. Il fallait qu'il me plaise pour que j'en continue la lecture jusqu'à la fin, surtout qu'à cette époque, je travaillais à temps plein et j'étudiais à temps plein. J'avais quatre congés par semaine où je pouvais me permettre un peu de lecture. Oui, j'avais congé de l'université le samedi et le dimanche et j'avais congé au travail le mardi et mercredi.



Tout ca pour dire que c'est un livre accessible à tous et non une référence dans l'histoire du régime nazi. Par contre, le journaliste se base sur des documents de base. Malgré l'abondante source de matériel, il a réussit à écrire un livre facile à lire.



Sur le site GoodReads, 30 000 lecteurs lui ont donné une note moyenne de 4,13. Les commentaires les plus sévères l'accusent de populisme et de manquer d'objectivité envers les dirigeants du régime.



Pour quelqu'un qui n'est pas un spécialiste de cette période, c'est un bon livre, surtout si c'est pour vous détendre tout en vous familiarisant un peu plus sur ce drame que nous n'avons pas le droit d'oublier.
Commenter  J’apprécie          372
La chute de la troisième République. Une enquête ..

Cet ouvrage m'avait tout d'abord effrayée par son volume : plus de mille pages. Mais en réalité, il se lit comme un roman, en chapitres courts, les notes en bas de page ne rompant pas le discours. L'auteur témoigne de ce qu'il a vécu personnellement. J'ai cependant éludé les dernières pages qui retracent la guerre car elles recoupent maints documents que j'ai déjà lus.



Le livre donne un éclairage passionnant sur les tendances lourdes de la politique française depuis les débuts de la Troisième République, analysées par un journaliste qui a vécu au coeur de l'action, à Berlin et partout en Europe, américain amoureux de la France, fin connaisseur de l'Allemagne hitlérienne et qui a bénéficié de toute la documentation et des multiples mémoires parus jusqu'en 1970.



Ce sont surtout les querelles et zizanies politiques de cette époque qui sont passionnantes, car elles resurgissent presqu'intactes dans les tendances politiques contemporaines. On y voit en particulier l'antisémitisme violent de l'Affaire Dreyfus, la querelle des prétendants dune droite émiettée et irréconciliable, un peuple complètement intoxiqué par les médias de l'époque manipulés par les groupes industriels et/ou l'étranger, la duplicité des Russes, la question lancinante de la maîtrise des comptes publics … et surtout, les haines politiques entre des leaders de partis sans aucun scrupules ni souci de l'intérêt public.



Les portraits des protagonistes font froid dans le dos : des duels sanglants, des règlements de comptes permanents, des haines inextinguibles parfois attisées par des maîtresses se mêlant de stratégie : Daladier, Flandin, Bonnet, Lebrun, Blum, Reynaud, Gamelin, Weygand, Pétain, Laval … à part Paul Reynaud, pas un pour excuser l'autre et partout : inertie, crispation sur des techniques révolues, rivalités, dispersion des efforts, absence d'audace.



Sur la chute de la République, un seul résumé : le 9 mai 1940, Hitler lance le début de l'attaque à l'Ouest pour le 10 à 5h 35 ; le même jour à Paris, la France est sans gouvernement et sans généralissime. Devant l'étendue du désastre militaire, Reynaud rappelle les héros de la Grande guerre : Pétain (84 ans), Weygand (73 ans), sans savoir que Pétain, selon l'auteur, prévoyait déjà d'exercer le pouvoir après avoir signé l'armistice.



L'ouvrage de William Shirer (1904 - 1993), parfait complément à celui qui traite du Troisième Reich, m'aura pris plus d'une semaine que je ne regrette pas. Ses trois dernières lignes sont consacrées au général De Gaulle : « Pendant un quart de siècle, cet homme d'Etat, l'un des plus grands que la France eût connu, a marqué l'Histoire de son empreinte. Elle lui avait, après tout, donné raison dans une large mesure. »
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          120
Le IIIe Reich (2 tomes)

Livre ecrit par un correspondant americain a Berlin,il a ete au coeur meme de tous les evenements survenus depuis l'arriveee d'Hitler en Allemagne.Il a aussi beaucoup utilise les archives officielles,compte-rendus de reunions secretes,telegrammes entre nations et ambassadeurs,rendez-vous des amiraux;pour ecrire cet ouvrage.

Il apporte un regard exterieur,etant moins implique que les francais ou les anglais,a une epoque ou les americains se tenaient loin de ces futurs conflits.

Livre tres long mais complet et permettant de decouvrir des sources parfois inedites
Commenter  J’apprécie          111
Le IIIe Reich (2 tomes)

J'ai pourtant déjà lu une foule d'ouvrages sur l'ascension et la chute d'Hitler mais je reconnais aujourd'hui, dans le travail de William Shirer (1904 – 1993), des qualités d'analyse d'archives et de synthèse, et surtout son originalité puisqu'il s'agit du témoignage direct d'un correspondant de Presse présent à Berlin, Munich et Vienne jusqu'à son expulsion en 1940.



Je culpabilise de n'avoir pas lu cet ouvrage plus tôt car j'y apprend une foule d'éléments passionnants. Bien des études ont depuis approfondi le sujet, je pense en particulier à la monumentale biographie du dictateur par Ian Kershaw, à des films et documentaires qui l'ont approfondi.



Cependant la fluidité du récit – écrit par un journaliste et non un universitaire - et ses nombreuses citations méritent la plus grande attention. Malgré le reproche de parti-pris adressé parfois à l'auteur, mais comment pourrait-il en être autrement ?



La plus époustouflante de mes découvertes concerne les prémices et les conséquences des accords de Munich. Une occasion unique de se passer d'un conflit mondial, inexplicablement ratée.



Je n'ai pas lu « Mein Kampf » mais William Shirer en cite de nombreux passages et l'on se demande pourquoi tant de têtes politiques de l'époque – en Allemagne et surtout ailleurs - n'ont aucunement pris la mesure de son projet, qu'il a appliqué point par point jusqu'au cataclysme mondial et à l'anéantissement de l'Allemagne.



Quelques exemples : « Avec une même netteté, je me rendis compte de la puissance de la terreur physique sur l'individu et sur les masses … En effet, tandis que la victoire apparaît à ceux qui l'ont remportée comme le triomphe de la justice de leur cause, l'adversaire vaincu ne croit plus, dans a plupart des cas, au succès de la résistance à venir. »



« Les masses populaires ne sont remuées que par le pouvoir de la parole. Or tous les grands mouvements sont des mouvements populaires, des éruptions volcaniques des passions humaines et d'élans irrationnels, activés tantôt par la déesse cruelle du malheur, tantôt par un brandon universel qui enflamme les foules. Ils n'ont rien de commun avec les flots de fade limonade déversés par les esthètes littéraires et les héros de salon. »



Car Hitler dit tout dans « Mein Kampf » … sauf sur l'économie à laquelle il ne comprenait rien. Selon lui, l'Etat est un organisme racial et non pas une organisation économique, et encore « Toute la culture humaine, tous les résultats apportés par l'art, la science et la technologie dont nous jouissons aujourd'hui sont presque exclusivement dus au génie créateur de l'Aryen. »



La somme de mensonges, de trahisons, de coups de bluff réussissant grâce à la faiblesse des Puissances voulant jouer l‘apaisement – comment calmer un forcené hystériquement diabolique et suprêmement malin jusque dans l'horreur, totalement dénué de tout principe humaniste ?



Alors, quand j'entends prononcer le mot « dictature » à propos de notre démocratie, je suis tout simplement outrée de l'ignorance absolue de l'Histoire professée par des foules de braves gens, hélas et comme jadis, facilement manipulés.



Mon angoisse : il existe aujourd'hui de par le monde – et aussi en Europe - des dirigeants fanatiques qui ont lu – ou dont les conseillers diplomatiques ont étudié, car cela demande un effort – cet ouvrage et seront tentés d'appliquer les méthodes agressives du Führer diabolique. Que la Communauté internationale ne leur fasse aucunement confiance … Les promesses de tels autocrates ne seront jamais tenues.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          102
Le 3° Reich, des origines à la chute. Tome 2

Livre o combien fastidieux a lire mais tellement interessant car il est un temoignage direct de l'epoque,avec la description des impressions du moment,a chaud.Le tout rassemble avec des documents retrouves par les Allies et qui permettent une meilleure comprehension des joutes diplomatiques et militaires qui se sont deroulees.Ce tome est plus vivant que le premier,on est vraiment plonge dans les operations militaires declenchees a travers tous les fronts,rebondissements ne nous permet pas de s'ennuyer.

La fin de l'ouvrage est assez hard,la verite,la cruaute sont mises a nues,sans faux-semblants,sans rien omettre;j'ai du a plusieurs reprises lacher ce livre car cela devenait pour moi trop dur et trop prenant.

Neanmoins,le dernier chapitre consacre a la chute du IIIe Reich,nous donne l'impression d'y etre et de vivre les evenements en direct,comme si on etait les spectateurs.J'ai surtout apprecie que l'on reconnaisse les souffrances et les sacrifices du peuple allemand,qui a paye tres cher d'avoir suivi un homme comme Adolf Hitler

Ca a ete pour moi une bonne lecture

Commenter  J’apprécie          60
Le 3° Reich, des origines à la chute. Tome 1

On peut se poser au moins deux questions simples à propos de l'histoire ;

1 - à quoi sert cette discipline ?

2 - l'histoire se répète-t-elle ?



Si l'on répond par l'affirmative à cette deuxième interrogation, on donne en même temps la réponse à la première, car s'il est vrai que l'histoire peut se répéter elle est donc une discipline nous permettant de mieux comprendre le présent et même de l'anticiper. L'histoire serait donc un moyen d'éclairer notre époque, d'y donner un sens afin d'éviter que ne se répètent des évènements néfastes pour l'humanité. Il ne faut pas oublier bien sûr les autres avantages qu'apporte l'étude de l'histoire, elle répond à des questions philosophiques sur la nature de l'homme, les lois de l'économie ou les relations sociales. L'histoire est aussi un moyen de distraction. C'est dans cet état d'esprit que j'aborde l'histoire. La lecture d'un livre tel que celui de William Shirer « Le troisième Reich » est particulièrement éclairante pour réfléchir à des évènements qui se déroulent aujourd'hui.



L'auteur est un historien et journaliste américain (1904-1993) spécialiste de la Seconde Guerre mondiale. Il a assuré, en tant que correspondant de presse puis de radio, la couverture des annexions nazies de 1938-1939 et du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale depuis Berlin même. C'est dire qu'il sait de quoi il parle, car il a été témoin de nombreux évènements et à côtoyé les acteurs de cette période. Après la guerre il a couvert le procès de Nuremberg.



Sur la base de ses souvenirs personnels, de son journal, mais aussi après avoir dépouillé les archives confidentielles du gouvernement allemand et de ses principales administrations, il a rédigé cette monumentale histoire du « Troisième Reich » en deux volumes de 800 pages chacun. Il m'a fallu 9 jours pour venir à bout du premier volume que je commente ici, mais je ne me suis jamais ennuyé et je n'ai sauté aucune page, j'ai même lu avec profit les notes de bas de page. le récit est très prenant et les nombreux détails que donne l'auteur ne réduise pas l'intérêt du lecteur, mais au contraire le relance. Ce premier volume est consacré aux débuts d'Hitler jusqu'à son ascension incroyable au sommet de l'État. Il nous montre comment un homme d'extraction modeste, qui se croyait artiste, peu courageux physiquement et sans grand talent autre que celui d'orateur et de propagandiste est parvenu à se hisser au plus haut niveau de la politique. Ses méthodes : le mensonge, la haine, la rage, l'ambition, la volonté inébranlable d'humilier tout ce qui ne représente pas à ses yeux la supériorité de la race aryenne. Dès ses débuts il prend conscience que c'est par la parole qu'il pourra convaincre, quelles que soient ses idées. Dans Mein Kampf, il écrit : « Depuis des temps immémoriaux, les avalanches religieuses et politiques de l'histoire ont toujours été déclenchées par la même force et par elle seule : la puissance magique du verbe ».



Traumatisé par la défaite de 1918 il a ensuite déployé toute son énergie pour se venger et attribuer les raisons de cette défaite notamment aux juifs. Une forte humiliation qu'elle soit justifiée ou non peut provoquer des représailles bien des années plus tard, on pourrait citer d'autres exemples.



Ce que j'ai retenu d'essentiel :

Le parti nazi a été financé par de nombreux hommes d'affaires, des sociétés, des banquiers qui voyaient un certain intérêt à museler les syndicats et les revendications ouvrières, quelques uns toutefois s'opposèrent aux idées d'Hitler.

Hitler n'était pas Allemand, mais Autrichien.

L'incendie du Reichtag était un acte terroriste organisé par les nazis dans le but de l'imputer aux communistes.

Le 14 juillet 1933, Hitler fait une loi interdisant la constitution de partis politiques opposés au parti nazi, il supprime ensuite les syndicats et les conventions collectives.

Le régime d'Hitler utilise un vocabulaire spécifique, ainsi le terme « éduquer » signifie « intimider », Hitler aime aussi falsifier l'histoire et la reconstruire pour servir ses intérêts (lire "1984" d'Orwell).

Hitler tout au long de son parcours politique et ceci jusqu'au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale n'a cessé de faire des discours sur la paix qu'il prétendait souhaiter plus que tout le monde alors qu'il donnait dans le même temps des instructions à son armée pour préparer l'invasion de l'Europe : « L'Allemagne est prête à signer tout pacte solennel de non-agression, car elle ne songe pas à attaquer, mais seulement à acquérir la sécurité » (page 276).

Dans les rares moments où le peuple allemand était consulté par un plébiscite Hitler obtenait 90 % des voix malgré les assassinats dont il était responsable et malgré ses innombrables violations de la constitution.

Le 10 mai 1933 soit 4 mois après qu'Hitler fut devenu chancelier, des milliers d'étudiants nazis vinrent brûler en place publique des milliers de livres d'auteurs tels que Zweig, Einstein, Thomas Mann, Jack London, Wells, Zola, Proust etc.



L'auteur présent à Berlin pendant cette période écrit « Qui n'a pas passé des années dans un pays totalitaire ne peut imaginer combien il est difficile d'échapper aux terribles conséquences de la propagande » (Page 327).

Hitler souhaitait étendre son espace vital et a méthodiquement organisé l'agression des pays voisins de l'Allemagne sous des prétextes fallacieux (Il prétendait que les populations germanophones subissaient de nombreux attentats). Parallèlement et pour tromper tout le monde, Hitler enchaîne les discours sur la paix.



Voici la chronologie de ces conquêtes territoriales :

1938 — L'Anchluss (réunification de l'Autriche avec l'Allemagne)

1938 — Annexion du territoire des Sudètes (sous le couvert d'une opération de libération des Allemands opprimés) puis de toute la Tchécoslovaquie avec le blanc-seing de l'Angleterre et de la France (accord de Munich qui décide du sort de la Tchécoslovaquie sans que le président tchèque puisse assister aux négociations).

1939 — Devant l'apathie totale des autres pays européens, Hitler poursuit ses revendications et demande maintenant une partie de la Pologne. Il menace d'envahir la Pologne s'il n'obtient pas gain de cause, il organise de faux attentats de Polonais contre les Allemands pour justifier la guerre. Mais cette fois l'Angleterre et la France menacent d'intervenir. Pour convaincre son état-major qui commence à douter du bienfondé de cette guerre, Hitler affirme que les autres pays européens resteront en dehors du conflit, pour garantir son front de l'Est il signe un pacte de non-agression avec Staline qui espère en retour obtenir une partie de la Pologne une fois celle-ci conquise.





Ce cheminement dramatique aurait pu être stoppé plusieurs fois et la Seconde Guerre mondiale aurait pu être évitée si nos dirigeants n'avaient pas avalé tous les mensonges d'Hitler. En effet dans un discours de 1935 Hitler affirmait  « Notre théorie raciale considère que toute guerre entreprise en vue d'assujettir et dominer un peuple étranger comme un procédé qui, tôt ou tard, change et affaiblit intérieurement le vainqueur et ne tarde pas à provoquer sa défaite… » (Page 376), plus loin Hitler dit qu'il n'attaquera jamais la France ni la Pologne et qu'il n'exigera pas non plus l'Anschluss. Des mensonges incroyables et qui ont pourtant fonctionné. le dictateur masquait ses interventions armées pour les faire passer pour des opérations de pacification, ainsi voici ses directives pour l'annexion de la Tchécoslovaquie « L'opération doit être réalisée uniquement par des effectifs de temps de paix sans qu'ils aient été renforcés par une mobilisation… Il doit paraître qu'il s'agit d'une action pacifique et nullement d'une entreprise belliqueuse » (Page 580 et 583). Comme pour l'annexion de l'Autriche Hitler organise une fausse demande de la part des autorités slovaques faisant appel à Hitler pour qu'il envoie des troupes allemandes afin de mettre fin aux troubles. Grâce à ses mensonges, Hitler fait croire aux Allemands les sauvages excès commis par les Tchèques et la terreur qu'ils faisaient régner dans le pays et qu'il avait donc été « contraint » de mettre fin à ces violences. En fait Hitler voulait la guerre à tout prix et chaque fois qu'une possibilité de paix se présentait il devenait fou de rage et trouvait un moyen de rompre les négociations.



Le pacte de non-agression Germano-Russe est signé le 23 août 1939, Hitler a les mains libres pour déclencher la guerre et Staline va récolter les fruits de cette agression en gagnant des territoires polonais (page 710). Quelques jours après la signature Hitler déclenche l'invasion de la Pologne. Si ce pacte n'avait pas été ratifié, il est possible que la Seconde Guerre mondiale n'ait pas eu lieu.



Il y a bien évidemment de nombreuses leçons à tirer de la manière dont se sont déroulés tous ces évènements. Malheureusement il semble qu'aujourd'hui des personnalités au plus haut niveau fassent preuve de cécité et d'amnésie. Il est vrai que l'expérience est l'une des choses les plus difficiles à transmettre. le travail de l'historien est justement là pour permettre à chacun de tirer les leçons de l'histoire.



Ce premier volume se termine avec l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 à 4 h 45 du matin. Il nous laisse avec une profonde interrogation : comment une nation de grande culture comme l’Allemagne a-t-elle pu produire un tel désastre en suivant l’un des dictateurs les plus démoniaques de l’histoire ? Il n’y a qu’une explication possible : la mise en oeuvre d'une extraordinaire propagande qui avait pour but d’imposer la doctrine contenue dans Mein Kempf à tout un peuple. Une sorte de mise sous hypnose de millions d’individus par un dément qui était persuadé, comme il l’écrivit dans Mein Kempf, que les grandes masses sont aveugles et stupides. La propagande étant définie comme la méthode consistant à mentir à son propre peuple ainsi qu'aux autres pays pour imposer sa volonté.



Sachant cela, sommes-nous aptes à identifier parmi nos dirigeants actuels les Mandrakes, les illusionnistes, les hypnotiseurs qui en créant des réalités parallèles et en niant les évidences font basculer le monde dans le chaos ?



Cet ouvrage est sans doute l'un des plus complets sur cette période de l'histoire et l'auteur s'appuie sur de nombreux documents, télégrammes, conversations téléphoniques ou réunions retranscrites par les Allemands et les hommes politiques de l'époque. Certains historiens ont pu critiquer son oeuvre notamment William O. Shanahan qui écrit à propos de Shirer « Il ne dépasse pas le niveau de compréhension le plus ordinaire » et « n'a aucunement approfondi notre connaissance de Hitler et de son action politique » il dit ne pas avoir été impressionné par la subtilité et la sophistication qui caractérisent les meilleures études sur ce thème, mais reconnaît toutefois que l'ouvrage « n'est pas une lecture désagréable ou ennuyeuse. La leçon gagne continûment en intérêt pour devenir de plus en plus passionnante. le récit, bien que pauvre du point de vue historique, est parcouru par une tension dramatique soutenue. »



Une autre universitaire Elizabeth Wiskemann juge le livre de Shirer « trop long et massif » et elle ne l'estime « pas assez savant ou assez bien écrit pour satisfaire les exigences universitaires ».



Pour ma part j'estime que l'intérêt de ce livre est justement de ne pas correspondre au style universitaire, lequel est parfois incompréhensible, pédant et bourré de références à d'autres travaux d'universitaires lesquels semblent n'être cité que dans le souci de démontrer le sérieux de l'étude (mais il y a des exceptions).



- « Le Troisième Reich, des origines à la chute » Tome 1, William L. Shirer, le livre de poche (1972) la première édition date de 1960.
Commenter  J’apprécie          43
Le IIIe Reich (2 tomes)

lu au lycée pour compléter mes cours d'histoire ce qui m'a donné envie de me plonger dans cette période, essais, biographies, romans...... sans doute aussi parce que une partie de ma famille habitait les Ardennes et que plusieurs générations ont fait cette guerre et les précédentes
Commenter  J’apprécie          40
Le 3° Reich, des origines à la chute. Tome 2

Après une courte pause au cours de laquelle je me suis un peu changé les idées avec « Le grand livre des animaux de l'extrême » de Sophie Blitman, j'ai repris la lecture du « Troisième Reich » avec le tome 2 non moins copieux que le premier.



L'auteur poursuit la longue énumération des mensonges d'Hitler et de ses discours pour la paix ! Voici un échantillon d'un discours d'Hitler à l'intention de son peuple à la veille de l'attaque contre la Pologne en 1939 : « Vous connaissez les tentatives sans fin que j'ai entreprises pour arriver à une entente pacifique sur le problème autrichien et plus tard dans le problème des Sudètes, tout cela a été en vain. Aujourd'hui les Polonais rejettent mes propositions je suis donc résolu à employer le même langage que la Pologne depuis des mois vis-à-vis de nous… ». Vient ensuite un mensonge encore plus gros : « La Pologne cette nuit pour la première fois a fait ouvrir le feu par ses soldats réguliers. À partir de maintenant à toute bombe répondra une bombe ». En d'autres termes, Hitler informait son peuple que c'était la Pologne qui avait l'intention d'attaquer l'Allemagne, mais la réalité historique est toute autre, c'est lui qui a organisé une fausse attaque contre le poste allemand de Radio de Gleiwitz. Cette opération fut l'oeuvre de SS qui avaient revêtu pour l'occasion des uniformes polonais ! On voit que le cynisme d'Hitler était sans limites.



Ce deuxième tome décrit la dureté des combats et je dois dire que dans le premier tiers de l'ouvrage j'étais peu captivé par le détail des batailles. J'étais beaucoup plus intéressé par les relations entre les différents leaders nazis avec Hitler ainsi que le comportement de Mussolini. L'auteur s'appuie sur une documentation précise, reproduit les dialogues des réunions d'État-Major et cite les textes des différents messages échangés entre les protagonistes.



Dans ce deuxième volume, Staline entre en scène et se révèle encore plus cynique qu'Hitler. Il cherche à profiter de la guerre pour conquérir le maximum de territoire pendant qu'Hitler est occupé à l'Ouest. Il signe un pacte de non-agression avec l'Allemagne, ainsi les deux dictateurs se mettent d'accord pour se partager l'Europe. Mais Hitler est insatiable et paranoïaque, il va finir par se retourner contre son allié en déclenchant l'opération « Barberousse » le 18 décembre 1940. Son objectif, après avoir profité de son appui, est d'écraser la Russie Soviétique. Par l'abondance des témoignages et la description précise des évènements, l'auteur nous donne les informations importantes qui permettent de mieux comprendre le déroulement de la Seconde Guerre mondiale.



J'ai trouvé particulièrement intéressante la partie du livre qui explique les différentes tentatives de renversement du pouvoir dues à l'initiative des membres de l'État-Major d'Hitler ainsi que les nombreuses tentatives d'assassinats dont une seule, celle de juillet 1944 faillit réussir. Si l'ensemble du peuple allemand suivait aveuglément son Führer, un certain nombre d'entre eux, en particulier des militaires hauts-gradés avaient compris le danger que représentait Hitler pour l'Allemagne. D'une certaine manière c'est grâce à sa folie, son obstination maladive et la crainte qu'il inspirait autour de lui qu'Hitler a pu se maintenir si longtemps au pouvoir. Rien ne pouvait le détourner de ces objectifs funestes, la réalité n'avait aucune emprise sur lui.



Malgré la prise de conscience de certains membres de son entourage, et par un phénomène d'hypnotisme qui défie toute explication Hitler conserva jusqu'à la fin la fidélité et la confiance des Allemands. Ceux-ci le suivirent aveuglément, comme des moutons jusque dans le précipice ou s'engouffra la nation. En témoigne le suicide collectif de Goebels, de sa femme qui empoisonna leurs six enfants âgés de 3 à 12 ans le lendemain du suicide d'Hitler dans son Bunker.



L'auteur est journaliste, son récit est factuel, il ne laisse que très peu souvent apparaître son sentiment d'horreur sur toute cette période, mais les faits parlent d'eux-mêmes, il était inutile de rajouter quoi que ce soit de personnel.



La fin d'Hitler est à l'image de sa vie consacrée à la destruction. Comprenant que tout était perdu il avait donné l'ordre de détruire toutes les infrastructures allemandes Ponts, chemin de fer, Usines, dépôt de matière première, afin de ne rien laisser aux troupes alliées et aussi pour punir son peuple ! Heureusement il ne fut que partiellement obéi.



Dans son testament politique rédigé la veille de son suicide Hitler démontre qu'il n'a tiré aucun enseignement du désastre qu'il a provoqué, il persiste et signe en rejetant toute la responsabilité sur les juifs : « Avant tout, je recommande au gouvernement et au peuple de garder en vigueur les lois raciales et de résister impitoyablement à cet empoisonneur de toutes les nations qu'est le juif ».



Avant de lire ce livre, j'avais des connaissances sur le régime nazi et sur la Deuxième Guerre mondiale, mais elles étaient construites sur des lectures éparses et sur des films documentaires. le fait de m'immerger pendant une quinzaine de jours dans la lecture d'un livre très documenté et de suivre au jour le jour l'évolution de tous ces évènements dramatiques a considérablement renforcé mon idée selon laquelle l'histoire peut se répéter. Les mécanismes qui ont déclenché l'horreur du régime nazi sont toujours présents quelque part dans le monde, sous des formes à peine différentes. Il me semble toutefois qu'un tel cataclysme ne peut pas se reproduire avec la même ampleur, il faut pour cela que les institutions internationales et l'union des peuples démocratiques fassent entendre leur voix avec fermeté.



Ce qui doit nous alerter tient en quatre points :



1 - la concentration des pouvoirs dans les mains d'un seul homme autour duquel gravitent un petit groupe de pseudos élites.

2 - L'utilisation du mensonge comme une arme

3 - le déni de la réalité

4 - Un idéologie basée sur la supériorité d'une race, d'un peuple ou d'une culture sur tous les autres.



— « Le Troisième Reich » tome 2, William L. Shirer Stock, le livre de poche (1970), 727 pages.
Commenter  J’apprécie          30
Le IIIe Reich (2 tomes)

William L. Shirer (1904-1993), journaliste américain, a assisté à l’irruption du nazisme et au déclenchement de la seconde guerre mondiale. Il n’était donc pas un historien professionnel. Il a pourtant écrit ce monumental ouvrage (publié en français en 1961) sur le Troisième Reich, qui a connu un réel succès. L’auteur y décrit en détails le chemin terrifiant sur lequel Hitler a conduit son peuple et la défaite finale des armées allemandes. Il est probable que des universitaires auraient présenté différemment le sujet. Mais, tel qu’il est, ce livre mérite encore toute notre attention et devrait servir d’avertissement pour notre avenir.
Commenter  J’apprécie          30
Le 3° Reich, des origines à la chute. Tome 1

Un document d’autant plus passionnant que le journaliste William L. Shirer passa plusieurs années dans l’Allemagne des années 30. Cela lui donna une proximité et un angle de vue appréciables par rapport aux événements qu’il dépeint. Cet épisode de sa carrière fut retracé dans le téléfilm « Les années de terreur », une excellente série que j’avais visionné début 1990 et qui malheureusement tomba dans l’oubli : on y apprend que l’écrivain avait séjourné dans le Reich hitlérien de 1934 à 1940 (il dût quitter précipitamment le pays suite aux menaces qui pesaient sur lui).



Grâce à cette expérience, W. L. Shirer a pu nous retranscrire ses connaissances et ses impressions sur le régime national-socialiste.



Beaucoup de points sont abordés : la jeunesse du futur Führer et les éléments qui contribuèrent à la formation de sa pensée (il est intéressant de savoir que Hitler puisa dans les pratiques des sociaux-démocrates de Vienne les méthodes de son futur Parti), son ascension politique, décrite avec un luxe de détails, mais aussi la façon dont on vivait dans le Troisième Reich, avec le système d’encadrement de la population (la nazification de l’enseignement, les HJ...) qui s’étendait jusqu’à ses loisirs (la fameuse l’organisation Kdf).

Parallèlement, l’auteur remonte jusqu’aux racines spirituelles du nazisme, qu’il extrait du traumatisme de la Guerre de Trente Ans qui dévasta et morcela l’Allemagne pour plusieurs siècles... et de la naissance d’un esprit d’obéissance aveugle qui trouva son paroxysme dans la Prusse (« Le pays le plus esclavagiste d’Europe » selon Lessing) et qui fut relayé par une succession de penseurs (dont des étrangers comme l’étonnant Houston Stewart Chamberlain).



Sa solide documentation permit à William Shirer de dépeindre de façon très vivante les luttes pour le pouvoir qui émaillèrent Berlin : notamment les manœuvres parlementaires des nazis au Reichstag, et l’épingle du jeu que Hitler tira de ses relations avec le cabinet Hindenburg.



Dans cette même perspective, il nous explique comment le nouveau chancelier réussit au fil des années à mettre l’armée dans sa poche par l’élimination de la trop bruyante SA puis la relégation de deux éminents généraux de la Reichswehr pour des affaires de mœurs. Il découle de là le développement d’une politique d’expansion au cours de laquelle Hitler ne ménagea pas ses premières proies : désagréable et inflexible avec le dirigeant autrichien Schusschnigg, il traumatisa ensuite le président tchèque Hachá. Ce premier opus s’achève à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale.



Le style est agréable, sobre, sans fioritures. J’avais commencé sa lecture à 17 ans et ce livre laissa sur moi une impression inoubliable. À découvrir où à redécouvrir.
Commenter  J’apprécie          12
Le IIIe Reich (2 tomes)

La montée du nazisme et son arrière-plan, pour comprendre les erreurs à éviter pour que tout cela ne se reproduise plus jamais. Shirer, journaliste américain à Berlin à l'époque, décrit de manière engageante l'arrière-plan du pouvoir nazi, ses tromperies et la lutte courageuse que la diplomatie occidentale a menée pour empêcher la catastrophe de se produire.
Commenter  J’apprécie          10
Le IIIe Reich (2 tomes)

J'ai lu ce livre il y a fort longtemps, quelques années après sa sortie en fait, et j'en ai encore un souvenir, tant il est un récit vivant, fourmillant de détails révélateurs, qui n'a probablement pas pris une ride et constitue à mon avis l'une des meilleures introductions au sujet du nazisme, un socle de base en quelque sorte, avant d'approfondir tel ou tel aspect le cas échéant. Excellent antidote au "Hitler connais pas"...
Commenter  J’apprécie          10
Le 3° Reich, des origines à la chute. Tome 2

Suite de l'ouvrage de Shirer qui fut journaliste correspondant de guerre en Allemagne .Il a vécu sur place une partie de la période décrite dans ce volume consacré à la guerre . Il s'est aussi appuyé sur des témoignages (par exemple le journal de Goebbels) et des archives. Malgré certaines faiblesses cet ouvrage peut encore ce lire mais il faut compléter par des études plus classiques et récentes.
Commenter  J’apprécie          00
Le 3° Reich, des origines à la chute. Tome 1

Cet ouvrage est l'oeuvre d'un journaliste qui a assisté à la montée d'Hitler au pouvoir. Ce rapport direct à son sujet fait la valeur de son témoignage mais il en fait aussi la faiblesse car il ne répond pas vraiment aux exigences de la recherche historique. On peut aussi contester certains a priori sur les origines du nazisme ?cependant le récit est intéressant .
Commenter  J’apprécie          00
Le 3° Reich, des origines à la chute. Tome 1

Depuis quelques temps, je suis lis pas mal de documentaire sur la Deuxième Guerre mondiale. Ce livre écrit en 1960, nous raconte la genèse du Troisième Reich en commençant par le passé d'Adolf Hitler. Au début, j'avais l'impression de lire une biographie du personnage car l'écrivain William L. Shirer parsème son livre des extraits du Mein Kampf afin de montrer que tout était écrit depuis longtemps. Comme beaucoup de monde, je n'ai pas lu le livre de 732 pages même choses pour les Allemands de l'époque si on a croit l'écrivain. Le livre est dense autant pour la grosseur des chapitres et leurs contenus. Oui, il est petit. Il peut rentrer facilement dans votre sac à dos mais l'écriture est assez petite également. J'ai appris pas mal de choses que je ne connaissais pas autant sur le fameux Traité de Versailles, que la généalogie de notre cher Adolf Hitler. lels coups bas et les tactiques. Aussi, qu'il savait comment manipuler les gens malgré qu'il n'est jamais travaillé de sa vie, lui l'ex-vagabond. Après cette longue lecture, on se rend compte que l'Allemagne va envahir la Pologne dans pas longtemps...
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de William L. Shirer (136)Voir plus

Quiz Voir plus

JÉSUS CHRIST et les Évangiles

Quel est le lieu de naissance de Jésus?

Ramallah
Philistie
Bethléem
Samarie

20 questions
620 lecteurs ont répondu
Thème : La Bible : Le Nouveau Testament de La BibleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}