Citations de Xiaolong Qiu (468)
S'il est vrai, comme dit le proverbe, que les corbeaux sont noirs dans le monde entier, la pollution n'est pas un problème limité à notre pays, mais il présente ici beaucoup de caractéristiques chinoises.
L'inspecteur principal Chen pouvait naturellement se raconter des histoires rassurantes, que les choses sont compliquées, que la justice doit être maintenue, que l'intérêt du Parti prime tout, et que la fin justifie les moyens.
Mais il voyait aussi que la fin ne pouvait qu'être changée par l'utilisation de certains moyens.
Celui qui combat les monstres, a dit Nietzsche, devrait veiller à ne pas en devenir un lui-même.
p 131 : Quand j'étais enfant, j'utilisais le même masque pendant plus d'un an. A force de le laver, le blanc ternissait, mais il ne devenait jamais jaune. De nos jours, les jeunes les jettent et en changent tout le temps. Ils ne se donnent pas la peine de les laver. Donc pour répondre à ta question, non, les masques ne jaunissent pas à l'usage.
p 107 : - Oui, j'ai lu des choses là-dessus, confirma Chen. D'après le China Daily, pourtant contrôlé par l'État, il y a en Chine plus de diagnostics et de morts par cancer du poumon que dans n'importe que autre pays du monde. Les chiffres actuels font état de cent mille morts par an.
p53 : Et puis les milliers d'emballages en plastique utilisés par les entreprises - dans un secteur à croissance fulgurante - constituaient un immense gâchis et un terrible désastre écologique.
Une fois qu'un auteur se dit persécuté, son livre se vend comme des petits pains. (...) Les gens sont vraiment d'une curiosité perverse.
« Ça a presque le même goût que le Coca, dit-il en remplissant mon verre avant d’en boire une longue gorgée. Le Coca était une merveille exotique prohibée. Son existence ne nous était connue que grâce au miracle de sa traduction chinoise, kekokele, qui, tout en étant phonétiquement proche de l’original, signifie « délicieux et délectable ». Le Shashi, quant à lui, avait un goût de sirop contre la toux. J’eus du mal à l’avaler. » p 199
« Il retourna machinalement à sa traduction, une moitié de son esprit concentrée sur son travail, une autre en pleine divagation. Il pensa au célèbre slogan : Chacun de nous doit être un boulon que l’Etat visse où bon lui semble. Mais l’homme n’était pas un boulon, Et si le boulon était inadapté ? Inutile, il rouillerait sur place. » p 60
Son humeur était aussi mauvaise que la qualité de l'air.
Meme si une tache te parait impossible, si elle te semble juste, efforce-toi de l`accomplir. C`était son pere qui lui avait enseigné ce principe.
Face a l'échec de la Révolution culturelle et tous les scandales de corruption qui éclatent au sein du Parti, les gens ne croient plus en rien... sauf peut-etre a ce qu'ils peuvent tenir entre leurs mains, ce qu'ils veulent obtenir a tout prix, notamment au prix de l'environnement. Donc le probleme n'est pas seulement la pollution de l'eau, de l'air ou des produits alimentaires, c'est aussi la pollution des esprits.
C'est un geste symbolique fort, de la part du camarade Zhao, de vous choisir comme guide, fit remarquer Qiang en soufflant doucement sur son thé fraîchement infusé. Une marque de confiance qui rayonnera jusqu'à la Cité interdite.
Les hommes entre quarante et soixante ans sont dans la fleur de l`age, notamment s`ils font une belle carriere. Tandis que les femmes de notre age sont des fleurs d`hier piétinées dans la boue.
C`était un poeme mélancolique qui présentait l`amour comme le seul moyen de fuir, momentanément, un monde sans foi, affligé par "la misere humaine" et "une éternelle note de désespérance". Mais a cet instant, le monde de Shanshan et de Chen pres du lac était encore pire, un monde totalement pollué. Aucune certitude, ni dans l`air, ni dans l`eau, ni dans la nourriture; ils se tenaient "sur une plaine / Que traversent les bruits confus de luttes et de débandades / D`armées aveugles qui se heurtent dans la nuit".
Parfois, Chen ne peut s'empêcher de s'interroger sur la longue chaîne de causalité, sur les égarements du yin et du yang, reprit Chen. Tant de maillons en apparence sans lien les uns avec les autres se retrouvent inexplicablement connectés pour aboutir à un résultat inattendu, inimaginable...
L'écart entre riches et pauvres se creusait, la corruption et l'injustice se répandaient honteusement, les aliments étaient truffés de produits chimiques. Comment pouvait-on imaginer que les gens ordinaires restent assis tranquillement dans des impasses vétustes et crasseuses, comme dans les tableaux romantiques ?
"Les machines de propagande du Parti ont beau tourner à plein régime, la société chinoise est aujourd'hui moralement, idéologiquement et éthiquement en panne, mais elle continue pourtant d'avancer, encore et toujours,comme le lapin dans les publicités pour les piles." (première page)
Il n'avait pas du tout envie de dormir. Il attrapa "L'insoutenable Légèreté de l'être". Paradoxalement, lire en anglais l'aidait à trouver le sommeil. Dans une autre langue il se fatiguait plus vite.
Épilogue :
... "Encore une histoire de complot et de corruption"dit-il à la serveuse,revenue lui apporter une assiette d'arbouses rouges au sucre blanc, sa friandise préférée parmi les spécialités de Suzhou.
"Comme toutes les histoires de la Chine d'aujourd'hui, ajouta -t-elle, en secouant la tête comme un jouet mécanique. ..."
...Pour la jeune génération, la Révolution culturelle est comme un mythe tombé aux oubliettes. Dans les manuels scolaires, il n'est fait mention nulle part des atrocités commises sous le gouvernement de Mao.