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Citations de Yann Bécu (40)


Ce qu'il y a de plus embêtant, dans les gigots de licorne...

... ce sont les paillettes.
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-Sois pas triste, Frimousse…
-Ça se contrôle pas vraiment, la tristesse.
-Bien sûr que ça se contrôle… Écoute, dès que tu convoques un souvenir, ton cerveau y apporte une minuscule transformation, tu savais pas ça ? À peine un détail, chaque fois, l’ombre d’un sourire, une nuance poivrée, un bémol, vraiment pas grand-chose. Mais après vingt années de retouches cosmétiques, c’est tout le tableau qui a changé.
-Et ?
-Et tes souvenirs les plus forts, je parle de ceux qui te tirent encore des rires ou des larmes vingt ans plus tard, eh bien ce sont aussi les plus faux.
-C’est censé me remonter le moral ?
-C’est censé te rendre la vue, Frimousse. Rien de tel que le présent.
-Je m’en souviendrai.
-T’as vraiment rien compris, toi…
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Un sens de la problématique, le môme. Vous lui donniez une étude comparée de trois courts poèmes du XIXe, disons le trio classique Baudelaire - Verlaine - Rimbaud, le cerveau de Jean- Gabriel vous problématisait tout ça au quart de tour: Verlaine, pédé. Rimbaud, pédé. Baudelaire, drogué. Problématique: une poésie de dégénéré. Note: 20.
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Il plaquait déjà un chiffon blanc sur le nez du promoteur.
- Qu’est-ce que tu fabriques ?
- Chloroforme, dit Sergueï. Dodo.
Je restai un moment hébété, me repris :
- Tu endors un type endormi ?
Sergueï a répété :
- Dodo.
J’ai laissé faire, en priant fort pour que les lois de l’algèbre ne s’appliquent pas également au sommeil. Endormir un type déjà endormi ne devrait pas le réveiller, si ? Dix secondes plus tard, j’étais rassuré.
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Proust, j’avais pas pu brûler. Il aurait fait trop froid, après.
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Passé le lundi, c’est en ligne qu’on essaie d’éduquer. Le « programme scolaire » pré-Morphéus nous est désormais à peu près aussi utile qu’un « programme spatial ». Il prête à la rêverie, cinq minutes, puis la réalité nous rappelle à l’ordre. En langues, les seules compétences encore évaluables, c’est «garder les yeux ouverts», «savoir résumer» et «ne pas trop ramener sa fraise». La priorité est donnée aux matières où l’on mesure, et parmi elles surtout à celles où l’on apprend à démonter, à réparer et à remonter ce qui existait déjà. Le nouveau caïd des conseils de classe, c’est le prof de techno. S’il dit que Jean-François fait bien les soudures, Jean-François passe. Moi, quand je l’ouvre, les autres ne font même plus semblant d’écouter. Lors du dernier conseil en ligne, un collègue de physique a même lâché :
- D’accord Pascal, mais on s’en fout un peu qu’il sait pas maîtriser ses subjonctifs des mots. C’est pas comme si que c’était grave.
J’ai passé le reste de la réunion de dos, sans même éteindre la caméra, à perfectionner ma sauce gribiche. Ni vu, ni connu.
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Un cerveau endormi est une mer toujours curieuse, Madame Juliette… Vague après vague, il vient y écouter ce que chuchote le sable…
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Deux heures plus tard, j’en termine avec mon vingt-septième élève, il vient d’expliquer qu’un certain Johnny Los, sans doute le plus américain de tous les dieux de l’Olympe, a conjuré son alcoolisme en se consacrant au théâtre. Ses pièces, malheureusement pleines d’erreurs, faisaient pitié. Erreurs et pitié, a conclu le candidat : c’est la catharsis. Seize sur vingt. Encore une fois, j’ai un barème à suivre. Il est essentiellement fondé sur l’aptitude de l’élève à synthétiser. Et ce que je viens d’entendre, en termes de connerie, à mon humble avis c’était une belle synthèse.
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Je fais une halte dans un petit restaurant américain sans prétention. On y sert mille sortes de fougasses rondes accompagnées de topinambours frits, croquant à souhait, relevés d'épices rares ou de sauces onctueuses. Ici chaque plat se picore à l'orientale, avec les doigts. Leur Menu best Of Deluxe me ravit d'emblée les papilles.
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Notre problème, c’est le point de vue rétréci des humains. Notre problème, c’est l’agencement de leur cerveau, avec quinze mille sous-réseaux neuronaux essentiels que le Service Bio n’a pas connectés au reste…
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- Qu'est ce qu'ils ont, mes lacets ?
- Vos lacets, c'est trois siècles de recherches chimiques sur l'élasticité des fibres, un siècle d'études thermodynamiques sur la résistance aux frottements, un siècle de calculs économiques sur la minimisation des coûts de production. Et vous, avec ça, ben vous lacez vous chaussures et vous allez aux putes, comme un con.
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Un homme rentre dans un café en criant "c'est moi", mais en fait, ce n'est pas lui. Comment tu réagis?
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Les deux terreurs ont trouvé refuge sous un porche, derrière ce grand étal recouvert de bric et de broc : tubes à essais noircis, loupes binoculaires cassées, centrifugeuses à moitié fondues. C’est une petite Kazakhe qui tient la boutique, sept ou huit ans à peine, tout sourires sous la pluie quand j’approche. Je lui dis que je souhaite causer aux grands. La gamine fait virevolter ses couettes :
- Ils parlent que kazakh, moi je peux traduire.
Je lui tends le portrait de Béretta :
- Tu peux leur demander s’ils reconnaissent cet homme ?
Il y a un bref conciliabule dans une bien belle langue que je ne comprends pas. La petite revient à moi :
- Ils vous disent d’aller lécher le derrière d’un bouc en chaleur.
- Bon…
- Mais moi je peux vous dire que ce vieux monsieur de la photo, il a disparu. Et ils savent pas où, mes tontons.
- Tu peux leur demander si le vieux monsieur a laissé quelque chose derrière lui, à part toutes ces merdes, là ?
Elle se retourne déjà, je lui suggère d’enjoliver un peu ma question. Elle sourit :
- J’enjolive toujours. Le coup du bouc, j’ai inventé, ce qu’ils ont vraiment dit j’oserais jamais traduire.
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Chaque soir à 20 heures tapantes, se mettre à la fenêtre ou au balcon pour applaudir. Les claquements de mains monteront tout seuls au ciel, où ils sauront bien trouver le destinataire adéquat. Cette nouvelle religion d’État porte un joli nom : le polymonothéisme.
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- Pivert, Pivert...
- C'est ça.
- Pivert avec un d ?
- Un t.
- Comme le canard, alors ?
- Comme le ca... Jaouen, je comprends même plus la discussion.
- Ben, le canard pivert... Ah, non, colvert ! C'est à ça que je pensais : le canard colvert... Et y a bien un d.
- A colvert ?
- A canard... Du coup, pour pivert...
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A retenir : ne pas sous-estimer les abrutis. Ils restent nos lointains cousins.
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Dès qu'il s'agit de travail, je ne digère pas l'attente. Ne rien faire m'est un délice, qu'on s'entende bien, mais faire rien est carrément flippant.
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Je fais halte dans un petit restaurant américain sans prétention. On y sert mille sortes de fougasses rondes accompagnées de topinambours frits, croquants à souhait, relevés d'épices rares ou de sauces onctueuses. Ici chaque plat se picore à l'orientale, avec les doigts. Leur Menu best of Deluxe me ravit d'emblée les papilles. J'enchaîne avec deux McRoyal, trois McCountry, et pour faire glisser tout ça : une fabuleuse eau de nuit, pétillante et sucrée... Quel plaisir pour les yeux, aussi, quel sens du détail ! Les mets sont servis au creux d'origamis vermillon qui s'ouvrent comme de fragiles coffrets à bijoux.
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D’abord, il n’y a plus de phases transitoire avant d’atteindre le sommeil paradoxal. On ne tombe plus dans les bras de Morphée, c’est Morphée qui vous tombe sur la gueule.
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Quand le pain est venu à manquer, la violence a pris comme un feu de paille. Les hommes ont bousillé les villes avec ce qui leur tombait sous la main, pelles, pioches, pétoires. De braves types se sont métamorphosés en Cro-Magnons survoltés. C’est la magie de la faim. Avec le ventre plein, on a tendance à oublier qu’on n’est jamais qu’à dix repas manqués d’une guerre civile.
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