♫C'est une maison bleue
Accrochée à ma mémoire
On y vient à pied
On ne frappe pas
Ceux qui vivent là
Ont jeté la clé
Peuplée de cheveux longs
De grands lits et de musique
Peuplée de lumière
Et peuplée de fous
Elle sera dernière
À rester debout♫
Maxime le Forestier- 1972-
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Recherche communauté sérieuse
pour mener une vie heureuse
un projet de vie, un projet social
et vie dense devient palpable
Pas d'utopie, mais vivre l'autarcie
Biquettes, fromages de chèvre et Patchouli
Si possible pas tous dans le même lit
Mais libre cours à nos envies
Etre jaloux c'est pas bien vu
Relations privilégiées pour pas dire histoire de cul
Pas besoin qu'on fume du hakik
C'est sans Francis & Co quand Pascal y fornique
Esperanto ou tard,
pas de fumée sans pétard
Le pouvoir c'est le savoir
Ne pas chercher le savoir
C'est accepter le pouvoir.
Une journée type Taylorisme communautaire
Utopistes pas si crédules
Ont trouvé la bonne formule
Une BD, 360 pages, fallait le faire
C'est pas con si y a bulles....
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Après mai 68 et les envies de changement que ce mouvement a suscitées, beaucoup ont été tentés par l'expérience communautaire.
Gare aux clichés sur le sujet, tous les groupes n'avaient pas pour devise sex'n drugs'n rock'n roll, peace & love, saute sur tout ce qui bouge dans les brumes de la défonce, vis à poil, c'est moins fatigant (pas de lessive, pas besoin de te désaper pour satisfaire ta libido)... Ceux-là étaient voués assez rapidement à l'échec. On comprend pourquoi quand on connaît la nature humaine - d'autant que dans les Pyrénées-Orientales et le Larzac (lieux de prédilection du 'retour à la terre' entre potes), ça peut cailler sévère...
La Communauté dont il est question ici, la 'Minoterie', reposait sur un projet réfléchi partagé par quelques couples et célibataires, jeunes et moins jeunes, s'articulant autour de l'artisanat et de la vie en autarcie (élevage, culture...).
L'expérience est relatée par un des membres de la Communauté ; ses propos sont recueillis par Hervé Tanquerelle, auteur de BD. La démarche rappelle celle d'Etienne Davodeau ('Les mauvaises Gens', 'Un homme est mort', 'Rural'...) et est d'autant plus réussie et touchante que Yann, celui qui raconte, est le beau-père de celui qui transcrit en images. L'échange est donc très riche, les questions nombreuses, puisque Hervé Tanquerelle découvre ainsi les premières années de sa compagne, alors petite fille vivant dans cette communauté avec près de vingt autres enfants et des dizaines d'adultes.
En 350 pages, l'ouvrage fait un tour complet de la question : relations avec le voisinage (les 'vrais' agriculteurs), partage des tâches et des biens au sein de la communauté, refus du principe capitaliste mais contradiction accrue entre ce rejet et les méthodes à suivre à mesure que la petite entreprise artisanale se développe, conflits inévitables entre individus dus à des divergences de point de vue, ou tout simplement parce que vivre en cercle fermé est sclérosant, etc.
♥ Merci à Yann & Hervé pour le partage de cette aventure qui a quand même tenu plus de dix ans ! J'ai été d'autant plus captivée que Yann Benoît est de la génération de mes parents et que la Minoterie en question était située pas très loin de chez moi. J'y ai donc reconnu des particularités du monde rural de cette époque et de ces lieux - la convivialité entre hommes autour de quelques verres, le vocabulaire...
Je connais également les produits de la 'Minoterie' (l'entreprise a changé de mains depuis), mais il m'a fallu un peu de temps pour résoudre l'énigme car la marque actuelle n'est pas nommée...
- cet avis porte sur la version intégrale -
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Une BD découverte en médiathèque, très chouette, tant par la forme que par le fond. La communauté, c'est le lieu où la femme du narrateur a passé son enfance. Une minoterie retapée par des soixante-huitards, qui ont choisi de fuir Paris et la société de consommation pour tenter un retour à la terre, à la solidarité, aux savoirs-faire de jadis.
Les deux tomes retracent donc cette expérience, relatée par le beau-père du narrateur: ses souvenirs sont mis en images, des images simples mais bien torchées, qui collent vraiment au récit.
Et qui déconstruisent bien des idées reçues.
Parce que pour la plupart des gens, "68" est synonyme de liberté effrénée, on se représente des hippies vêtus de mauve donner libre cours à toutes leurs pulsions dans un nuage de fumée , entre une voiture vert pomme et un tipi indien.
Rien de tel ici: avec justesse, avec patience, le témoignage se déroule et évoque des étudiants mal à l'aise avec leur éducation bourgeoise, des boy-scouts montés en graine qui se sentent à l'étroit parmi les sorbonnards, des jeunes qui cherchent à se rendre utiles et ne veulent pas perdre leur vie à la gagner.
C'est de travail, avant tout, que parle cet ouvrage, mais d'un travail qui n'est pas une besogne. Le travail au sens le plus noble du terme: travail bien fait, travail sur soi, travail ensemble. Et on envie, un peu, la vigueur de ces jeunes , leur idéalisme, leur droiture, dans notre triste monde.
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Comme Etienne Davodeau le fait souvent dans ses Bd, l'auteur de la communauté,va s’intéresser à un sujet précis, ici la vie en communauté après 1968, et muni d'un précieux carnet, interroge des témoins et fait partager le fruit de ses entretiens à ses lecteurs.
L'auteur questionne son beau-père, qui après 1968, crée, avec de nombreuses connaissances et amis, une communauté contre la consommation à outrance et cherchant une vie simple. Le tome 1 raconte la création de la communauté, les relation des habitants avec les gens du coins et aussi leur mode de vie.
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La première partie d'une expérience post soixante-huitarde de vie en communauté, racontée par un de ses membres, avec son lot de voisins méfiants, voire médisants, de coups à boire et d'équipes de foot pour s'intégrer à la société local, d'utopie, de travail et de désillusions...
Très sympa à lire, vivement le deuxième tome!
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Un très bon moment de lecture.
Je ne partage pas la même idéologie que le personnage mais c’est intéressant de découvrir une autre vision de la société. Il y a énormément d’humour.
Les techniques de graphisme sont assez incroyables avec l’intégration des personnages dans les scènes du passé. Toutefois je préfère les dessins en couleur et avec plus de détails.
J’ai hâte de lire le second volume.
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second tome de cette saga, il est tout aussi bien voir même meilleur. Les techniques graphiques sont toujours de très bonne qualité même si encore une fois je préfère les dessins en couleurs et avec plus de détails.
Je trouve qu’avec ce second tome on rentre plus en détails dans le fonctionnement quotidien de la communauté et c’est très intéressant. L’auteur est assez objectif puisqu’il met également en avant les points négatifs de ce mode de vie.
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A travers les souvenirs de son beau-père, Tanquerelle nous replonge dans les années 70. Loin des clichés baba cools, "la communauté" retrace une aventure humaine ambitieuse : une trentaine de jeunes gens qui décident de vivre ensemble à la campagne. De l'utopie sociale et politique à la réalité, rien n'est caché des errements, erreurs et réussites de cette communauté.
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Un sujet passionnant ! L’installation d’une communauté, son évolution, sa fin. On s’attarde sur les différents aspects de l’organisation de la vie quotidienne, le travail commun, les logements, les couples, les enfants. Ce que l’on nous donne à voir fait envie mais l’auteur nous montre aussi les difficultés des uns et des autres à mener cette vie où le collectif est au centre des préoccupations individuelles. J’aime beaucoup le double travail graphique, l’un fait de ligne claire -le principal -qui raconte l’entretien, l’autre plus vaporeux, à l’aquarelle qui donne à voir les souvenirs.
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Une découverte sincère et objective d'un mode de vie alter mondialiste.
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pour moi un véritable coup de cœur, une lecture que je n'ai pas pu interrompre, beaucoup d'émotions et une continue admiration de la façon de raconter et dessiner les choses. Des points de vue graphiquement surprenant qui ont vraiment rendu ma lecture encore plus agréable et amusante.
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