- Toi tu sais ce qui est le plus effrayant pour un yakuza, hein? (...)
- Pour un yakuza, avait-il déclaré, la chose la plus effrayante est de ne plus pouvoir vivre dans le monde des yakuzas.
On pouvait s'interroger quant à l'utilité d'interroger des gens ignorant tout de la situation, n'ayant aucun lien avec des évènements inquiétants et ne détenant pas d'information particulière. En réalité, c'étaient bien ceux dont le quotidien ne variait guère qui étaient les plus susceptibles de repérer un évènement sortant de l'ordinaire.
- Quand il arrivera, il te suffira de le faire monter au premier, dans la pièce tatami. Je me chargerai du reste.
- Pourquoi ne pas l'embarquer au commissariat pour l'interroger ? avait demandé Hioka, inquiet.
- Crétin, quand on est au commissariat, on ne peut pas franchir les limites de la légalité.
Devenir policier, pour moi, ça s'est joué à pas grand-chose. Je ne faisais que me bagarrer et le prof qui encadrait la section judo m'a convoqué. Il m'a engueulé. "Toi, si t'aimes tellement la bagarre, tu finiras yakuza". J'ai répliqué :" ouais pas de problème je deviendrai yakuza." Ça l'a mis en rage. Crétin ! Tu crois qu'ils emploient des mecs comme toi? Ça n'a rien à voir avec le fait d'être intelligent, idiot ou dans la moyenne. Le monde des yakuzas, ça se résume à faire ce qu'on te dit. Si le chef dit noir, tout ce qui est blanc devient noir. C'est un boulot absurde. Toi qui n'en fais qu'à ta tête, tu finiras soit mort ce soir ou trou pour le restant de tes jours. Si tu ne veux pas mourir, entre dans la police." Comme je ne voulais pas mourir, je suis devenu policier.
Devenir policier, pour moi, ça s'est joué à pas grand-chose. (...)Le monde des yakusas, ça se résume à faire ce qu'on te dit. Si le chef dit noir, tout ce qui est blanc devient noir. C'est un boulot absurde. Toi qui n'en fais qu'à ta tête, tu finiras soit mort soit au trou pour le restant de tes jours. Si tu ne veux pas mourir entre dans la police. Comme je ne voulais pas mourir, je suis devenu policier.
- Pardon de vous déranger. Seriez-vous Ogami-san ?
L'homme abaissa son journal et le toisa. S'il avait l'expression poisseuse d'un prêteur sur gage évaluant un objet, ses yeux perçants laissaient deviner sans peine qu'il était policier.
...les frais d'enquête avaient explosé et ils occasionnaient des maux de tête au jeune commissaire. Ces dépenses étaient normalement financées par les ressources autonomes de la police locale, mais il arrivait que certaines grosses affaires soient couvertes par le budget national. C'était le cas pour ce qui relevait de la famille impériale, du monde politique et des crimes particulièrement atroces.
Hioka se vit comme dans un film consacré à la guerre du Pacifique, quand les mécanos saluent une dernière fois le pilote qui va grimper dans son Zero, avec dans le réservoir simplement de quoi faire un aller.
Dans la calligraphie qu’Ôgami avait conçue dans sa tête, un seul trait restait à tracer. Mais il lui manquait le pinceau et l’encre nécessaires.
Si t'as un truc à dire, c'est le moment. Enlève la soie que t'as coincée dans tes molaires. Parle clairement.