Zocato vous présente son ouvrage "Toros, toros ! Chroniques taurines" aux éditions Sud Ouest. Entretien avec Yves Harté.
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« Vous ne connaissez pas ? J’aurais parié que oui », lâchai-il, et je comblais cette lacune aussitôt. Plus tard, il en parlait volontiers, donnait ses impressions sans posture doctorale. Je buvais ses paroles, et à la réflexion, même aujourd’hui que le temps a passé, il me reste bien peu de conseils venant de lui dont je n’ai pas tiré avantage. Il ne s’agissait pas d’avis ni de codes desquels j’aurais appris une façon de me comporter, mais plutôt d’une manière de regarder le monde et de me prévenir sur la nature humaine.
Juan Da Silva descendait d'une famille de la plus haute noblesse tolédanen aux liens familiaux entremêlés sur plusieurs générations par des mariages avec leurs équivalents portugais.
Je reviens d’un voyage dont j’ignorais qu’il était blotti en moi, réclamant de s’accomplir, demandant à être libéré. Je suis parti découvrir un pays que je connaissais déjà, au rendez-vous d’un homme que j’avais perdu deux fois. Parce qu’il s’était dérobé et parce qu’il était mort. Il a fallu que je remonte les siècles pour le retrouver. Sous les traits d’un gentilhomme qui n’est peut-être qu’un notaire sans éclat mais qui, pour moi, restera à jamais un ambassadeur et un aventurier, fidèle soutien de son roi, habile manœuvrier, toujours en quête de ce qu’il n’a pas et n’aura plus, semblable à tous ceux qui ont préféré la solitude au commerce de la société car ils se savent inconsolables.
Le portrait dit cela. L'illusion d'une volonté sans faille, sans faiblesse perceptible, au point que la blessure a disparu, que ce bras mort le long du torse est invisible. page 106
Il posait alors sa main sur le coeur, sa main aux doigts si longs, si fins qu'ils semblaient ne pas être capables d'empoigner une épée. Pourtant à combien de batailles s'était-il livré ? Et que n'avait-il vu qu'un homme ne devrait jamais voir ? Les combats, la mort, le martyre des corps, celui de l'âme ?
Elle ne sait pas que je cherche un fantôme. Et qu’un notable assuré de ses rentes, fût-il peint par un génie, ne me donne pas ce que je lui réclame. Non pas cette passivité où il se laisse saisir par un artiste qu’il ne regarde pas vraiment, mais un esprit exténué, un homme aux abois empli de chimères qui dévisage son peintre en espérant qu’il lui offrira l’éternité.