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Critiques de Yves Montmartin (299)
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La mauvaise herbe

Avec ce nouveau roman, Yves Montmartin nous prouve, haut la main, qu'il est un écrivain utile. En effet, selon Marguerite Yourcenar (Les yeux ouverts) : « Tout écrivain est utile ou nuisible, l'un des deux. Il est nuisible s'il écrit du fatras, s'il déforme ou falsifie (même inconsciemment) pour obtenir un effet ou un scandale ; s'il se conforme sans conviction à des opinions auxquelles il ne croit pas. Il est utile s'il ajoute à la lucidité du lecteur, le débarrasse de timidités ou de préjugés, lui fait voir et sentir ce que le lecteur n'aurait ni vu ni senti sans lui. »



Cette histoire tragique d'Amira Hachouri, permet à l'écrivain de nous faire sentir, en nous brusquant à bon escient, par une fin terrible, la cruauté de la violence faite au femme au nom de préceptes religieux et de croyances culturelles exprimés à plusieurs reprises par des voix aussi bien masculines que féminines : « Une femme doit rester à la maison pour élever ses enfants et s'occuper de son mari (p. 197) ».



Ce roman, se lit vite et avec plaisir renouvelé à chacun des 28 chapitres. Bien rythmé, il apparaît d'abord comme un périple dans l'Algérie contemporaine. En effet, la protagoniste, Amira (en arabe « princesse ») est née en 1994 (elle a 16 ans lors de la coupe du monde de football en Afrique du Sud, soit en 2010) et le récit est découpé en quatre parties désignées par les noms des saisons (Printemps, Été, Automne et Hiver). L'auteur insiste aussi bien en exergue, qu'à travers les remerciements à la fin du livre sur l'inspiration à partir de faits réels. C'est en cela qu'il s'avère être un écrivain « utile » : il procède d'une nécessaire prise de conscience.



Les émotions qu'il nous fait ressentir sont multiples. Je n'entends pas dévoiler l'histoire d'Amira (dont l'enfance a tout d'un conte de fées) et de sa famille, mais je précise néanmoins qu'on assiste à trois mariages d'époques différentes (dans le chapitre 4 qui évoque la nuit de noces des parents d'Amira, Salim et Hadjila, dans le chapitre 11, le mariage de Loubna, la meilleure amie d'Amira et enfin, dans le chapitre 20, qui fait référence au mariage d'Amira), un enterrement et une naissance.



Deux autres éléments ont retenu mon attention et ont suscité mon admiration. L'auteur a parfaitement intégré à son récit un attentat terroriste et un clin d'oeil à babelio.



Page 130 Amira lance : « – Et si nous allions fêter toutes les deux ton retour en dégustant une pâtisserie à la terrasse du Milk Bar. Si ce café est un des plus fréquentés de la ville, il est malheureusement célèbre aussi pour l'attentat perpétré par le FLN le dimanche 30 septembre 1956, le dernier jour des vacances scolaires. Deux engins explosifs avaient été déposés devant la terrasse où se pressaient de nombreuses familles. Il était 18 h 35 quand l'explosion avait retenti, il y avait du sang partout… ! ». Quelle concision dans l'évocation nécessaire de cet attentat ! En à peine une page tout est résumé pour marquer au fer rouge l'esprit du lecteur.



Le chapitre 19 s'intitule « Scriberio ». J'ai souri devant cette astuce littéraire : éloge à notre site adoré et à la force de la littérature qui nous « débarrasse de timidités ou de préjugés ».



Du paradis perdu de l'enfance algérienne aux violences intolérables qu'elle subit, Amira est un personnage qui me marquera profondément. Yves Montmartin a incontestablement « ajouté » à ma lucidité de lectrice.
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La mauvaise herbe

L‘épigraphe signée Jim Fergus, choisie par Yves Montmartin, pour son roman La mauvaise herbe est parfaitement adaptée à l'esprit de celui-ci : « Toutes les religions semblent être organisées au bénéfice du sexe masculin, avec pour conséquence que les femmes sont reléguées au second plan : elles accouchent, élèvent les enfants, s'occupent des corvées. Voilà pourquoi je me méfie des religions. »

Qui est cette mauvaise herbe, qui la traite ainsi et pourquoi ? Telles sont les questions soulevées par l'auteur dans ce roman divisé en quatre saisons qui seront comme des tranches de vie pour notre héroïne Amira, la mauvaise herbe.

Avant d'entrer dans ces quatre périodes, est offert au lecteur un tableau écrit saisissant, dans lequel un père apprend à son enfant à arracher méticuleusement les mauvaises herbes dans les rangées de légumes : « les mauvaises herbes, il faut les déraciner. Une fois que tu as bien supprimé les racines, la plante ne repousse plus, elle est morte à jamais ». Difficile de ne pas saisir la métaphore...

Tout s'annonce bien pour cette petite fille née en Algérie le premier jour du printemps, troisième enfant après deux garçons. Son père Salim est donc comblé et a choisi son prénom : Amira, qui signifie « princesse » en arabe, disant à ses amis « Maintenant que j'ai mes deux rois, je peux accueillir une princesse ». Sa mère Hadjila est une épouse silencieuse et dévouée. Tante Nour, elle, Amira du haut de ses cinq ans, dit qu'elle est leur soleil ! Elle est une Bayra (une périmée) terme employé pour celles qui sont encore célibataires à 35 ans. Elle a toujours refusé les prétendants proposés faisant de ses études sa priorité absolue. Elle est devenue infirmière. Raïssa, la grand-mère d'Amira a d'ailleurs mis en garde plusieurs fois son père de la mauvaise influence qu'elle pourrait introduire dans sa cervelle. Bientôt de nouveaux voisins vont s'installer et Loubna deviendra vite la meilleure amie d'Amira et elles feront leur première rentrée des classes ensemble.

Amira est une enfant pleine d'énergie, un peu casse-cou, éprise de liberté et déterminée à choisir elle-même son mari, le moment venu. Elle n'aura rapidement qu'un seul souhait devenir professeur de français. La suite montrera malheureusement qu'ils et elles sont nombreux à voir en elle la mauvaise herbe...

En racontant le destin tragique de cette enfant algérienne devenue une belle jeune femme pleine d'enthousiasme et d'espoir mais rejointe malgré elle par le poids des traditions culturelles et de la religion, Yves Montmartin, de manière très documentée réussit magistralement à nous faire prendre conscience de la difficulté à s'émanciper de ces chaînes.

En incluant dans le récit, la fête de l'Indépendance ou la fête de l'Aïd el Kebir, l'auteur nous plonge dans la vie même d'Alger sans oublier de nous faire revivre les manifestations de janvier 2011contre notamment la flambée des prix. Sont aussi évoqués lors d'une dégustation de pâtisseries à la terrasse du Milk Bar, l'attentat perpétré par le FLN le 30 septembre 1956 dans ce même café.

Quelques termes arabes glissés çà et là renforcent ce sentiment d'être au plus près d'Amira.

Il dépeint bien également la vie de l'exilé, celui qui doit vivre dans un pays étranger avec ce que cela implique de difficultés et de sentiment d'éloignement de son pays.

Impossible de rester indifférent à cette tragédie finale. Comment est-il possible que les femmes aient pu être reléguées à ces rôles d'enfantement, d'obéissance et de soumission ? Pourquoi, en ces temps dits éclairés, de tels sentiments et de tels préceptes peuvent-ils encore avoir valeur d'écoute ?

C'est un roman que j'ai lu d'une seule traite tant j'ai eu le désir de suivre cette gamine dont la photo magnifique de la couverture exprime au plus près la représentation que je m'en suis faite. Son amitié presque fusionnelle avec Loubna, sa correspondance avec Sofia par pseudo interposés via Scriberio, clin d'oeil à notre site préféré ainsi que son ultime amitié avec Giulia accompagnées par un amour inconditionnel pour la littérature éclairent brillamment ce roman mais ne réussissent cependant pas à faire oublier les violences intolérables et injustifiables commises au nom d'un dieu quel qu'il soit. Il serait temps de mettre fin à cet obscurantisme encore bien contemporain.

Mais soyons optimistes, car on réalise enfin que les mauvaises herbes du jardin possèdent en réalité bien des qualités et que le temps où on les éradiquait tout simplement est révolu !

Je remercie Yves Montmartin pour la découverte de ce roman poignant, ô combien émouvant et inoubliable que je conseille à chacun afin de prendre conscience de cette terrible réalité et également de ce que peut être l'exil.


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La mauvaise herbe

La mauvaise herbe - Yves Montmartin - Roman - auto-édition La chouette à lunette - lu en février 2021.



Dans son préambule, Yves Montmartin explique qu'une part de son roman est de la fiction, que certains faits et lieux sont réels et d'autres, le fruit de son imagination.



Si Yves Montmartin est très heureux de partager les 242 pages de son roman avec nous, j'ajoute que je suis ravie et lui suis reconnaissante de me l'avoir envoyé.



Il est dédié "à toutes les fillettes, à toutes les jeunes filles, à toutes les femmes victimes de violences verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles"



Cette dédicace annonce déjà de quoi parle ce roman, un sujet qui me parle.



Il est découpé en quatre parties qui représentent les quatre saisons, en commençant par le printemps.



J'ai partagé au fil de ces quatre saisons la vie d'Amira, prénom qui signifie

princesse, d'abord petite fille joyeuse, délurée, pleine de vie, âgée de 5 ans

découvrant l'école, les livres, l'amitié inconditionnelle de Loubna sa petite voisine. Une enfance heureuse auprès de sa famille dans l'Algérie d'après l'indépendance. C'est le printemps, la saison de toutes les éclosions.



Amira grandit, devient une jeune fille bien déterminée à faire des études, elle veut devenir professeure de français. Son amie Loubna, elle voudrait bien faire les Beaux-Arts, mais se marie (elle n'a que 17 ans) amoureuse de Driss (qui veut dire celui qui a la connaissance), avant d'avoir entamé ce parcours, , croyant qu'elle pourrait le reprendre une fois à Lyon avec son mari. Mais les choses ne tournent pas comme elles devraient. Amira continue à étudier, avec acharnement pour obtenir son Bac et avoir accès à l'Université. C'est l'été de tous les possibles, mais aussi des événements terribles, le sentiment d'insécurité s'installe, des attentats terroristes ont lieu, des manifestations populaires, des émeutes.

C'est l'été du retour au pays pour les vacances des émigrés donnant lieu à de grands rassemblements familiaux.



Amira entre à la Faculté de Lettres et de Langues, entre ses cours et ses travaux, elle continue à correspondre avec Loubna si loin d'elle. Elles se racontent leur quotidien. Amira au fil du temps sent bien que Loubna n'est pas heureuse. Amira ne songe pas aux garçons, elle veut à tout prix réaliser son rêve d'être professeure et n'a pas de temps à perdre en fêtes et autres amusements d'étudiants, elle passe son temps libre à la bibliothèque.

Un jour, la nouvelle tombe, elle ne reverra plus jamais son amie Loubna.

Amira obtient son diplôme et va avoir son premier poste d'enseignante, elle est émue et stressée. Avec son premier salaire, elle s'offre un ordinateur indispensable pour son travail, elle est amenée à faire des recherches et tombe par hasard sur le site Scriberio, ressemblant comme deux gouttes d'eau à Babelio ! Et hop, elle s'inscrit et communique avec un pseudo ses lectures, échange avec Sofia (Catlechat), elles deviennent amies. Sofia est portugaise. Amira a 26 ans, un emploi, elle peut penser à son avenir. C'est l'automne, les jours qui raccourcissent, la saison de l'introspection.



Driss est veuf depuis quelques années et désire se remarier, il fait sa demande aux parents d'Amira, le père d'Amira lui dit que si cela ne lui convient pas, elle peut refuser. Mais Amira accepte contre toute attente, elle a envie d'un enfant, elle se projette. Driss lui promet que dès que l'homologation de son diplôme sera en ordre elle pourra reprendre son métier d'enseignante, elle le croit et le mariage a lieu. Amira et Driss partent pour Lyon. Un petit garçon naît de leur union. Une toile d'araignée se tisse petit à petit autour d'Amira, sa belle-famille n'est pas aimable, mais Amira n'en a cure, elle a son petit garçon Walid qui veut dire le fils, mais Amira aurait voulu que ce soit Mourad, qui signifie Désiré. Mais Driss en allant le déclarer a décidé que ce serait Walid. L'araignée attend sa proie, elle va mordre, très fort. C'est l'hiver, la saison grise, la saison du désespoir, la saison de la peur et la saison de la fin.



Yves Montmartin, tout au long de ce récit, s'attache à nous parler des coutumes musulmanes, des rituels, des fêtes, des événements qui ont eu lieu en Algérie au travers de la vie de tous les jours dans des familles algériennes, Il nous fait découvrir un monde que nous connaissons si peu, si mal, avec ses bons et ses mauvais côtés, ses joies, ses idéaux mais aussi cette main-mise des hommes sur les femmes, de leur pouvoir et de leur "supériorité" , de leur violence quand elles se révoltent

Un roman qui nous rappelle qu'on ne peut pas accepter cette violence envers les femmes, quelles qu'en soient les raisons.



Chaque mot arabe est traduit en bas de page.



Une belle découverte avec ce roman d'Yves Montmartin, il en a écrit d'autres :

Le livre qui vole (2018)

Les escargots ne bavent pas tous de la même façon (2019)

Sept jours au Mazet-St-Voy (2020)

Les petites histoires du jardin (2019-2020)

Quatorze albums illustrés destinés à l'apprentissage de la lecture et aux enfants dyslexiques.



Bonnes lectures, prenez soin de vous.









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La mauvaise herbe

En quatre saisons, du printemps à l’hiver, j’ai plongé dans la vie d’Amira, une jeune Algérienne, pour une histoire inspirée de faits réels, romancée avec talent par Yves Montmartin. Artisan-écrivain, comme il le revendique, il a déjà publié quatre romans, plus quatorze albums pour les enfants.

Avec La mauvaise herbe, il m’a emmené dans une famille modeste d’Alger où la petite Amira adore aider Salim, son père, à arracher les mauvaises herbes du jardin aménagé à l’arrière de leur petite maison. Cette mauvaise herbe à laquelle se compare Amira, narratrice de la presque totalité du roman, est le thème, le symbole de ces filles, de ces femmes qui revendiquent avec courage leur autonomie, leur indépendance.

Pour bien comprendre cela, l’auteur détaille, explique traditions et coutumes de la société algérienne et j’ai été impressionné par la quantité de découvertes apportées au fil du texte. Yves Montmartin n’a rien négligé, donnant même le sens de plusieurs prénoms arabes que nous connaissons, comme Driss, Walid, Mourad et surtout Amira, bien sûr, qui signifie princesse.

Alors, j’ai suivi les pas de cette fille et découvert avec plaisir la vie quotidienne de son quartier et son fameux supermarché « Caïn-Cabas ». La tante Nour est aussi un personnage important car elle a refusé de respecter la tradition, de se marier pour devenir femme au foyer. C’est pourquoi, elle est désignée du terme méprisant de « Bayra », périmée, à trente-cinq ans. Elle ne porte jamais de foulard contrairement à Hadjila, la mère d’Amira, originaire des montagnes de Kabylie.

Surtout, il y a Loubna, la fille des voisins, qui devient la meilleure amie d’Amira. Elles sont inséparables mais rien n’est éternel dans ce bas-monde, hélas ! Lorsqu’arrive l’été, les « almuhajirin » (les émigrés) reviennent au pays. Tout au long de ce roman bien documenté, l’auteur permet de comprendre les liens et en même temps les différences entre les Algériens restés au pays et ceux qui se sont installés plus au nord de la Méditerranée. Des cas simples, des anecdotes très parlantes permettent de mettre en évidence points communs, différences et ruptures.

Enfin, l’auteur n’oublie pas les révoltes contre la flambée des prix, les manifestations des étudiants réclamant plus de liberté, les attentats aveugles des islamistes qui rappellent les heures les plus sombres de l’histoire du pays.

Malgré tout, il reste le poids énorme des traditions, la référence inévitable à la religion, au Coran et surtout le patriarcat. Les moments de joie et de bonheur ne manquent pas mais les saisons passent et l’automne apporte les premiers drames, même si Amira réussit à réaliser son rêve : devenir professeure de français au Lycée El-Drouassi, le premier lycée de jeunes filles qui fut ouvert à Alger.

Si j’ai moyennement apprécié les échanges numériques et épistolaires avec Sofia, basée au Portugal, j’ai trouvé très réaliste la description de ces quartiers de grands ensembles bâtis dans la banlieue lyonnaise afin de loger un maximum de monde.

Impossible d’en dire plus pour ne pas nuire aux lecteurs à venir mais cet hiver qui arrive n’annonce rien de bon. Je tire un grand coup de chapeau à Yves Montmartin pour sa séquence du train de 7 h 30, quand un narrateur prend subitement le relais d’Amira. C’est une réussite littéraire !

J’ajoute un dernier mot pour remercier l’auteur pour sa si juste dédicace.


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La mauvaise herbe

Un très beau roman.

Avec des personnages très travaillés, pour qui nous avons obligatoirement de la sympathie.

Mais c'est également la trame du roman au travers des quatre saisons qui est magistrale. J'ai trouvé cette façon de travailler très juste et très maline. Elle reprend a merveille la vie de cette jeune femme ambitieuse et aimante.



L'écriture d'Yves Montmartin est fluide agréable et sait parfaitement retraduire les sentiments et sensations. J'avoue avoir eu la chair de poule lors de certains passages.



Un roman qui met en avant les traditions algériennes, et les coutumes musulmanes, avec un patriarcat dominant.

Mais l'auteur a su également mettre en avant, avec brio,la violence des femmes faites aux femmes.



Je m'attendais néanmoins a plus de violence... L'auteur a su traiter le sujet avec respect tout en mettant l'accent sur la violence psychologique.



Cette jeune Amira a malgré tout l'avantage d'avoir pu accéder à l'enseignement et d'arriver en France, même déracinée avec une certaine culture.

Beaucoup de ces femmes ( sans doute plus âgées) ont connu ce déracinement, cet esclavagisme de la part de la famille de leur époux sans avoir aucune culture, ni la langue du pays où elles ont immigré. Elles sont complètement enfermées dans ce carcan.



Je rajouterai, a titre personnel, avoir connu ce type de relation mais a l'inverse. C'était un homme qui rejoignait la famille de sa femme. Cet homme déraciné a subit également le harcellement de sa belle famille, avec cette oppression constante d'être redevable, de devoir verser son salaire,etc...

Un changement de comportement de ces familles dès qu'elles mettent un pied sur le sol français. A faire croire également qu'ils vivent ici comme des rois alors que c'est faux.



Vraiment un roman émouvant qui retrace admirablement bien la réalité.

Je conseille fortement.
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Brindille

En 233 bouffées d’air frais pleines de poésie et de réalisme, Yves Montmartin qui se définit comme un artisan-écrivain, réussit à donner la parole à Marie, cette fameuse Brindille.

L’ensemble est plein de spontanéité, de franchise et d’amour. Brindille parle avec tant de cœur et de douceur de sa mamie Confiture et de son papi Chandelle que je ne peux qu’être captivé, fortement attaché à la lecture de ces moments de vie dans un village que l’auteur nomme Maucoules, quartier, hameau de Boursolles. Certains détails me font situer ces lieux aux noms imaginés par l’auteur dans un Forez que ce dernier connait si bien.

Original, ce roman sans prétention l’est depuis ses premières pages car la même année où Brindille est venue au monde, trois autres filles ont vu le jour : Neige née le 1er janvier, Coccinelle née le premier jour du printemps et Vanille, toujours bronzée, même en hiver, a été adoptée par des parents qui ne pouvaient pas avoir d’enfant.

Enfin, Marie, la narratrice, est née en automne, prématurément. Comme elle était la plus légère, la plus frêle, elle a été aussitôt surnommée Brindille. Sa maman, Jacqueline, est infirmière et son papa, Vincent, est menuisier-ébéniste, une tradition familiale.

Ces quatre fillettes, unies comme les doigts de la main, formule qu’elles adorent, se retrouvent régulièrement sur un banc, près de l’étang des bruyères. Pour l’atteindre, il faut suivre un sentier qui serpente dans la forêt. Ainsi, ce fameux banc devient leur repaire.

Comme le conseille l’auteur dans l’avant-propos, j’ai pris mon temps pour lire Brindille et apprécier toute cette poésie qui se dégage du roman.

Avec la poésie, ce sont tous les détails de la vie quotidienne que je savoure, de la vie familiale comme de la vie scolaire avec Monsieur Massardier, un instituteur qui sait parfaitement éveiller l’esprit de ses élèves. Dans la classe, il y a le fameux Jonathan, le fils du boucher, qui n’en rate pas une pour se faire remarquer. Heureusement, Maxence compense…

Ainsi, l’auteur réussit à dresser quantité de portraits en quelques lignes et rend son récit vivant. De plus, les chapitres sont courts avec, pour chacun, un titre toujours bref.

Les moments de bonheur sont nombreux mais la perte des êtres chers n’épargne pas Brindille, une enfant que les grands-parents savent parfaitement initier à la vie de la nature. Surtout, il y a ce fameux Petit Larousse illustré offert par papi Chandelle, dans lequel Brindille trouve toutes les significations des mots qui lui sont inconnus.

Au passage, j’ai bien aimé l’épisode consacré à Noël et celui qui permet une déferlante de gros mots. Brindille en recense un maximum mais je doute de leur utilisation.

Au passage, Yves Montmartin glisse quelques informations sur la vie future de Brindille mais ne s’attarde pas pour revenir au quotidien plein de surprises et de moments délicieux, malgré quelques coups durs.

Brindille est un roman qui m’a fait souvent sourire mais qui m’a plus fréquemment ému car je suis plus prêt de papi Chandelle, ce grand-père qui sait admirablement transmettre son savoir à sa petite-fille et sculpte admirablement bien le bois. L’avantage de la proximité des grands-parents de leurs petits-enfants, comme cela était le cas autrefois, est ainsi démontré.

Je remercie sincèrement Yves Montmartin pour ces moments de douceur et de poésie que j’ai totalement appréciés.




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La mauvaise herbe

La mauvaise herbe, roman d’Yves Montmartin, est dédié à toutes les fillettes, à toutes les jeunes filles, à toutes les femmes victimes de violences verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles.



La mauvaise herbe, qui sera déracinée, n’est autre qu’Amira, la narratrice. Elle illumine ce récit tragique grâce à son énergie, ses rêves, ses ambitions. Elle est cette petite fille algérienne de la couverture du livre. Cette petite fille deviendra une jeune femme qui réalisera ses projets professionnels : devenir professeure de français, de littérature française. Elle se révéléra une enseignante douée et passionnée par son métier:



« Plus les semaines défilent, plus je suis confortée dans mon choix d’enseigner. Il se passe plein de belles choses dans une classe, c’est un lieu de vie. Nous partageons des moments heureux, tristes, mélancoliques, parfois tragiques. Avec mes élèves, nous nous sommes apprivoisées peu à peu. Elles m’ont testée au début, alors j’ai imposé une certaine discipline, mais je ne souhaitais pas que mes cours soient uniquement descendants, ils devaient être un échange permanent. Il leur a fallu plusieurs semaines pour comprendre que nous pouvions nous enrichir mutuellement. Je ne suis pas celle qui a le savoir absolu, je me sens plus comme une guide, mes méthodes ont pu les surprendre au début, mais maintenant je sais que cette année sera passionnante. »



Amira est courageuse, déterminée à être et rester libre, indépendante, malgré les diverses pressions qu’elle subit. Sa détermination et son courage suffiront-ils ?



La mauvaise herbe offre une peinture réaliste de l’Algérie contemporaine, entre soif de liberté et carcan des traditions ; entre fierté de vivre dans un beau pays, dont l’indépendance a été conquise de haute lutte, et nécessité d’émigrer pour des raisons économiques, d’aller travailler en France, vivre dans des immeubles et connaître le déracinement.



Yves Montmartin m’a fait découvrir les us et coutumes de l’Algérie, la place et la pratique de l’Islam qui organise la vie sous ses différents aspects : naissance, mariage, décès.



De beaux portraits de femmes émaillent ce récit : Amira, bien sûr, mais aussi Loubna, sa meilleure amie ; Hadjila, sa maman ; Nour, sa tante, qui s’est débrouillée pour ne pas avoir à se marier et ne pas être sous la tutelle de son mari, de sa belle-famille, quitte à provoquer le mécontentement de ses parents et renoncer à avoir des enfants. Il y a aussi Hassiba, la maman de Loubna.



Les hommes ne sont pas vus à travers un regard manichéen mais nuancé et subtil car Amira déplore aussi bien l’attitude des hommes que des femmes : elle aimerait qu’un jour les futures mères se réjouissent d’avoir une fille comme premier-né, au lieu d’espérer, comme leur mari, que ce soit un garçon. Le papa d’Amira est heureux d’avoir une princesse parce qu’elle est venue après ses deux fils.



La mauvaise herbe est un récit qui interpelle. Il est parfois très difficile de lutter contre le poids des traditions, de la coutume, des pressions psychologiques qui s’exercent sur un individu courageux mais isolé dans sa volonté de changement et soumis à des dilemmes cornéliens : refuser de se marier, c’est aussi refuser d’avoir un jour un enfant. Au fil de ma lecture, je me suis rendu compte que les mères, les belles-mères et les sœurs sont parfois autant que les maris, les pères et les frères responsables de la reproduction d’un système qui les a asservies et continue de les asservir.



La fin tragique de ce roman au sujet contemporain et très bien documenté m’a beaucoup touchée et est de nature à éveiller les consciences sur les violences faites aux femmes. Un roman engagé, nécessaire et fort émouvant. Qu’il soit écrit par un homme est très important car ce n’est pas que le combat des femmes ou du féminisme mais de tout un chacun contre la violence et l’oppression, la manipulation psychologique.

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Anaïs

Pour une fois, je ne vais pas faire de résumé du livre avant de donner mon ressenti après la lecture. Le résumé de l'auteur est assez énigmatique pour vous donner les grandes lignes...😊





Je souhaiterais remercier l'auteur, Yves Montmartin de m'avoir proposé de lire en avant-première son nouveau livre. 👍 J'avais fait connaissance avec son univers et son style dans un précédent ouvrage, le livre qui vole où j'avais été agréablement surprise par la qualité et la douceur de sa plume.



Anaïs se présente comme un roman policier sans vraiment l'être. Une jeune fille disparait sans donner le moindre signe de vie et l'auteur nous propose via quelques personnages de remonter dans le passé avant ce drame que rien n'annonçait. Cette remontée dans le passé est très perturbante au départ puisque les protagonistes, les faits sont si éloignés qu'on ne cesse de se demander si l'auteur n'a pas fait un hors sujet. Ce sentiment perdure et sans s'en rendre compte, l'auteur nous prend par la main et nous dévoile une petite fenêtre cachée au milieu de tout cela où se trouve l'explication. Je refuse d'en dévoiler plus afin de vous laisser la surprise.





Tout comme la première fois, j'ai été conquise par la plume douce de l'auteur où la violence, l'horreur malgré la thématique ne sont pas présentes dans ce roman. Tout est relaté via le point de vue et des extraits de journaux souvent candides de morceaux de vie. L'auteur utilise la méthode du flash-back permettant de suivre l'enquête concernant la disparition d'Anaïs et de revenir à des moments clefs dans le passé.



Les seuls bémols à mon sens concernent les extraits du journal intime d'Amandine et la couverture.

Les extraits de journal font redondance très souvent avec ce qui est relaté dans le chapitre précédent où le narrateur est la même personne. Ces extraits sont certes plus directs dans leurs propos, plus personnels, mais sans grand intérêt par moment.🙄

La couverture.... 😖 Bon j'avoue qu'à la réception du livre, j'ai esquissé une grimace. Un fond noir, du rouge... je m'attendais à lire un thriller et j'avais vraiment envie de tout sauf de cela. Il serait bon d'adoucir la couverture et de partir sur quelque chose de plus clair qui correspondrait plus au contenu... Et par-dessus tout, oublier ces ronds rouges ! Cela laisse entendre meurtre, sang, horreur, serial killer et j'en passe... bref tout sauf le but visé.️😐





Pour conclure, Anaïs est un roman à découvrir. 😉 le style de l'auteur est frais, le récit est traité d'une manière humaine sans partir sur du sensationnel et de l'horreur. Yves Montmartin nous offre seulement une porte d'entrée dans la vie d'une famille qui bascule dans le drame. le tout est saisissant et émotionnellement puissant une fois que vous comprenez les indices distillés dans le livre et la conclusion.





Encore une fois, un grand merci Yves pour ce partage. J'ai passé un excellent moment de lecture et je peux vous assurer que votre livre m'a émotionnellement touché notamment par l'humanité mise dans le ton, le style, les faits, les personnages. 😉

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Le code

Le code. Quel code ?

Tout au long de ma lecture du dernier livre signé Yves Montmartin, je me suis posé cette même question. Quel code ont adopté ces Intrépides, petite bande composée de Guillaume, Loïc, Isabelle et Philou, le narrateur ?

Inspirés par la lecture d'un roman jeunesse intitulé justement Les Intrépides agents secrets, ils décident, grâce à Isabelle, d'adopter un code pour communiquer entre eux afin que personne ne puisse connaître l'heure et le lieu de leurs rendez-vous. Mais quel est ce code ?

Je vais devoir patienter et me laisser aspirer par ce polar révélant d'autres talents littéraires de l'artisan-écrivain, Yves Montmartin.

Rapidement, on oublie les camarades d'école pour plonger dans le quotidien d'une petite famille avec un père qui boit et frappe sa femme. Ce père, Philou l'appelle « l'Autre ». Une seule respiration soulage la tension familiale : les quinze jours passés chaque mois d'août au camping « La Caillette », au bord de l'Ardèche…

Comme si le traumatisme de la violence paternelle ne suffisait pas, Philou subit les insultes, les moqueries, les brimades, à l'école puis au collège car il grossit et n'aime pas le sport. Son seul refuge, c'est la lecture et son seul réconfort, l'amour d'une mère résignée, soumise.

Tout cela se passe près de Saint-Étienne, à La Talaudière, dans un quartier où ont poussé les HLM comme dans la plupart des villes afin de loger celles et ceux venus travailler dans les usines après avoir quitté la campagne.

Voilà maintenant Philou qui entre sans délai dans la vie active après un BTS action commerciale. Il est embauché par Monsieur Bony, patron des établissements Bony, spécialistes de l'outillage. À partir de sa quincaillerie de Monistrol-sur-Loire, Monsieur Bony a créé une entreprise florissante qui vend des outils fabriqués en Asie…

Notre homme sillonne les routes d'Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) au volant de sa voiture de fonction. Il a épousé Gisèle « une grande asperge comme Olive, la fiancée de Popeye. » Après une période de frénésie sexuelle, ils vivent comme un vieux couple dans leur pavillon de Veauche (Loire). Philou trouve cela très bien d'être absent toute la semaine...

Tout bascule à Annecy où, dans une librairie, il découvre un polar, « le boucher », qu'il va dévorer avant de continuer avec une longue série du même style : un roman par jour ! Sur son cahier rouge sang, il note tout et devient expert en tueurs en série, définissant quatre règles à observer.

1. Rester vigilant : pas le meurtre de trop.

2. Savoir se limiter : cinq seulement.

3. Une signature grâce au code des Intrépides afin de brouiller les pistes.

4. Observer avant d'agir.

Le décor est planté et je vous laisse avec ce petit bonhomme qui paraît inoffensif et qui décide de ne tuer que des femmes !

C'est donc parti et je ne peux m'empêcher de verser ma larme avec la première victime, cette Fanny éleveuse de chèvres à Saint-Bonnet-le-Courreau (Loire). Gros chagrin pour elle, non pas que les autres ne le méritent pas mais, avec l'habitude, même si c'est dur de s'y faire…

Notre super représentant de commerce fait preuve d'un remarquable savoir-faire, au Puy-en-Velay (Haute-Loire) ; à Chapareillan, près de Chambéry, en Savoie ; à Mirmande, en Drôme provençale ; et à Arpajon-sur-Cère, dans le Cantal.

Sur les traces de son tueur en série, Yves Montmartin maîtrise parfaitement son polar, captive toute mon attention, me laisse espérer, révèle un cynisme parfait avec son héros mais n'hésite pas à faire preuve d'humour au passage.

Au bout de cette histoire folle et dramatique, il y a un épilogue et, surprise, un bonus que l'auteur laisse savourer car il ne manque pas d'intérêt.

Alors, le code ? Découvert, révélé peu avant la fin, surprenant, étonnant et pourtant simple, il a donné beaucoup de fil à retordre aux services de police et de gendarmerie.

Après La mauvaise herbe et Brindille, Yves Montmartin que je remercie pour sa confiance, a révélé une autre facette de ses talents d'écrivain, dans le code, et ce fut un régal !


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Le code

Si j’avais déjà apprécié l’écriture de Yves Montmartin, cet artisan écrivain comme il aime à se définir, avec La mauvaise herbe, roman sur le destin tragique d’une jeune femme algérienne et Brindille, un roman jeunesse plein de délicatesse et de fraîcheur, je n’avais pas encore découvert ses talents en tant qu’auteur de roman policier. Voilà chose faite avec Le code.

Je dois avouer que j’ai été scotchée et tenue en suspense de la première à la dernière ligne avec l’histoire de ce représentant devenu tueur en séries, m’évertuant jusqu’au bout à décrypter, en vain, le secret de sa signature et ce fameux code.

Mais reprenons. Près de Saint-Étienne vit Philou, un enfant de dix ans, dont le père, alcoolique, ce père qu’il appelle L’Autre, n’hésite pas à frapper sa femme. Dans les moments de calme, rares, Philou reste dans sa chambre à lire Les Intrépides, les aventures de quatre adolescents, dont il est passionné, s’imaginant à leurs côtés. La lecture lui permet de s’évader, d’oublier les cris, les coups les pleurs.

De plus, dès l’école primaire, il est le souffre-douleur de ses camarades de classe qui se moquent de son embonpoint. Au collège, sa situation ne s’améliore pas car il retrouve tous ceux qui prenaient plaisir à l’humilier en primaire. Ce surpoids a ainsi gâché les vingt premières années de sa vie.

Aussi, une fois son BTS Action commerciale en poche, n’a-t-il qu’une seule envie, déserter cette cellule familiale transformée en ring dès que le père rentre du travail, aviné, sa mère incapable de le quitter.

Son physique rondouillard et sa bonhomie naturelle convainquent sans doute Monsieur Bony, directeur des Ets du même nom, spécialisés dans l’outillage, de lui donner sa chance.

Donc, une fois son contrat en poche, devenu représentant exclusif de la marque pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, il sillonne les routes de la région à bord de la voiture de fonction qui lui a été octroyée, une voiture sans logo ni aucune inscription, une Citroën C4 aircross, en reconnaissance de ses excellents résultats. Il quitte le pavillon où il réside avec son épouse Gisèle, le lundi matin et ne rentre que le vendredi vers 18 heures, dormant les soirs, à l’hôtel.

Si tout avait bien commencé entre Philou et Gisèle, leur couple a sombré rapidement dans la monotonie et leur vie est devenue mortellement ennuyeuse, mais notre homme semble voir le hasard lui envoyer un signe.

À part lire L’Équipe ou France Football, Philou n’était pas vraiment porté sur la littérature.

Or voilà que lors d’un séjour à Annecy, en quête d’une terrasse ombragée pour apprécier une bière bien fraîche, il est attiré par la devanture d’une librairie dont la vitrine entière est consacrée au thriller de l’année, intitulé « Le boucher ». Séduit par le résumé, il l’achète et le lit d’une traite. Ce polar sera le premier d’une longue liste. Devenu addict, il devient un expert en tueurs en série, captivé par leur façon de procéder et remarque que de meurtre en meurtre, le tueur prend de l’assurance, devient moins attentionné, baisse la garde, se met en danger jusqu’à commettre une erreur qui lui est fatale.

Aussi, notre représentant prend des notes et se donne quatre règles. Pensant avoir toutes les cartes en main, convaincu que pour rester impuni, il ne faut pas commettre le meurtre de trop, aussi, il s’en tiendra à cinq, cinq crimes, pas un de plus. Il ne lui reste qu’à attendre le bon moment…

L’épigraphe, cette phrase de David Berkowitz, tueur en série américain, placée au début du roman, définit précisément les états d’âme et l’esprit de Philou, ce tueur absolument atypique, lors de ses meurtres :

« Je ne voulais pas leur faire de mal. Juste les tuer. »

Yves Montmartin décrypte finement la froideur et la précision utilisée par celui que rien ne prédestinait au départ à devenir un tueur en séries.

Mais, effectivement, il ne faut peut-être pas sous-estimer toutes les souffrances psychologiques endurées par ce garçon qui assistait de façon récurrente et sans pouvoir intervenir aux violences que son père ivre faisait subir à sa mère, graves souffrances auxquelles s’ajoutaient encore, en dehors de la cellule familiale, les moqueries quotidiennes à l’école. Des épreuves sans doute enfouies dans son inconscient mais qui ressurgissent à l’effondrement de son couple malgré les satisfactions apportées par son travail. Comme une sorte de vengeance sur l’adversité, un moyen de montrer toutes ses capacités et son intelligence et aussi une façon de s’occuper pour ne pas tomber dans la déprime. Une sorte d’aventure à la manière des Intrépides…

Ce qui fait le charme de ce roman policier outre l’intrigue fort astucieusement menée, c’est aussi la belle balade en Auvergne Rhône Alpes à laquelle nous convie Yves Montmartin. Cette virée a le mérite de nous faire découvrir maints lieux de cette belle région avec leurs richesses et leur histoire. L’auteur commence avec Saint-Étienne, où vit le héros et n’omet pas de parler de ces fameux « Verts », même si, actuellement, ils sont plutôt en perte de vitesse et en souffrance. Puis ce seront une foule d’autres lieux qui seront présentés, jalonnant l’itinéraire sanglant de ce tueur en série. Pour n’en citer que quelques-uns : Saint-Bonnet-le-Courreau, Le Puy-En-Velay, Chapareillan, Mirmande, Arpajon-sur-Cère, Saint-Priest-en-Jarez, Annecy… Même si une carte de L’AURA se trouve en page 214, j’aurais apprécié que celle-ci soit placée en début d’ouvrage avec les déplacements du représentant.

Surprise et nœud de l’enquête, il y a également des incursions en Sologne, à Bourges, à Strasbourg et même en Corse !

Cerise sur le gâteau, un avertissement en avait informé le lecteur, un « chouette » rebondissement attend le lecteur, à la façon de ces CD avec morceau caché, souvenez-vous…

Je remercie sincèrement Yves Montmartin pour m’avoir offert cette passionnante lecture et j’encourage vivement chacune et chacun à se plonger à son tour dans ce captivant roman policier pour tenter de découvrir LE CODE !


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Brindille

Un roman bien sympathique, plein de bienveillance.



L'enfance d'une jeune fille et de ses trois inséparables amies dans un petit village où tout le monde se connait.

Une jeune fille aimée dans une famille aimante et attentionnée.



Ce roman aux chapitres courts permet au lecteur d'apprécier toutes les joies et les peines de Brindille.



L'auteur a fait le choix d'écrire façon très simple en se mettant à la place de cette jeune fille. Une écriture pleine de justesse.

Une fois encore, Yves Montmartin nous livre un roman plus profond qu'il n'y paraît au premier abord. Il retrace les moments de vie qui ont marqué la petite Brindille, née en 1985....une époque,ou sans doute l'enfance était plus facile qu'aujourd'hui... non polluée par les réseaux sociaux, etc..



J'ai particulièrement apprécié la douceur et la poésie qui ressort de ce roman. Un sacré contraste avec le monde de brute qui nous entoure. Ce fut un grand moment de nostalgie pour moi.



Je pense que ce roman devrait être mis dans les mains de notre jeunesse... peut être pour lui permettre de voir et d'apprécier a sa juste valeur les petits bonheurs du quotidien et d'apprécier le moment présent.



C'est aussi une belle façon d'appréhender les coups durs de la vie comme la disparition d'un être aimé.



Un roman a picorer, attachante touchant.

Une fois encore, je le suis régalée a lire un roman de Yves Montmartin : Merci !!!
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Hispaniola, tome 1 : Calixte

En s’attachant aux pas de Calixte Fontaine, né en 1960 en Haïti, Yves Montmartin fait œuvre romanesque et pédagogique, ce que j’apprécie beaucoup.

Trois ans plus tôt, François Duvalier a été élu Président de la République haïtienne. Dans ces Caraïbes où rien n’est simple, la famille Duvalier va détourner 80 % de l’aide économique, vivre dans l’opulence, laisser la majorité du peuple dans la misère et faire régner la terreur avec les Tontons Macoutes, tout en permettant aux gangs d’accomplir leurs trafics.

Calixte est le fils de Manman Olivette et de Toussaint Fontaine. Avec Charlemagne et Ma’Umtiti, ses grands-parents, ils vivent dans Village Démocratie, un quartier de cité Simone. Calixte a une petite sœur, Daniya. La cité Simone est un bidonville où chacun a construit sa Kabann, comme l’a fait Charlemagne, ce grand-père qui vient visiter régulièrement Calixte depuis qu’il est mort.

Le meilleur ami de Calixte s’appelle Gratitude mais celui-ci est surtout passionné de foot, ne comprenant pas pourquoi Calixte est principalement attiré par les études.

Chaque matin, avant le jour, Calixte et Manman Olivette partent à pied pour aller laver les légumes au Marché en Fer à quatre kilomètres de leur Kabann. La misère, la saleté, la puanteur règnent et il faut beaucoup de courage et de volonté pour espérer gagner quelques gourdes, la monnaie locale.

Les noms, les prénoms, les surnoms sont originaux et me font sourire. Yves Montmartin, dans son roman, fait honneur au créole, sans oublier de traduire mais c’est amusant d’essayer de prononcer les mots de cette langue grandement inspirée par le français.

Alors que Calixte grandit et va à l’école du Père Céleste, la Kay blé, la Maison bleue – une seule classe pour accueillir une flopée de gamins – je dois souligner la volonté pédagogique de l’auteur qui ne lésine pas sur les Notes. C’est instructif bien sûr et surtout précieux pour développer les aspects politiques et sociétaux comme les jeux, le Karnaval, la nourriture mais aussi la poste, l’accès à l’eau potable et la religion avec le vodou, culte qui sera reconnu officiellement le 4 avril 2003.

En suivant Calixte qui grandit, étonne en révélant toutes ses possibilités sans jamais oublier sa famille, je découvre un parrainage précieux. En effet, un couple français a accepté de financer ses études. Comme Yves Montmartin a inséré quelques photos dans ce tome 1 de Hispaniola, Haïti, la perle des Antilles, il me semble bien l’avoir reconnu sur un cliché…

Ainsi, Yves Montmartin a su me captiver avec l’histoire de Calixte, la racontant bien, réussissant à faire comprendre la psychologie des Haïtiens, celle du peuple surtout. Émotions, superstitions, croyances, culte des morts, tout cela ressort en suivant le vécu de Calixte, personnage attachant confronté à une dictature ne reculant devant rien pour asservir le peuple. Les tristement célèbres Tontons Macoutes ont œuvré en toute impunité et Jean-Claude Duvalier, Baby Doc, successeur de son père, Papa Doc, est mort à 63 ans, en Haïti, le 4 octobre 2014, sans avoir été jugé…

Depuis, la vie des Haïtiens ne s’est guère améliorée et je salue le travail de Yves Montmartin que je remercie pour sa confiance, car il a su faire vivre Calixte en soulignant espoirs et souffrances de son peuple. Maintenant, il faut attendre le tome 2 de Hispaniola : Victoire, prénom dont l’explication se trouve dans la lecture de Calixte.
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La mauvaise herbe

Ma chérie,



Je t'ai déjà parlé de cet ami écrivain qui m'a honorée en m'offrant de lire chacun de ses romans. Une nouvelle fois, à mon plus grand bonheur, il m"a envoyé son dernier "bébé", " La Mauvaise Herbe", et jamais je ne le remercierai comme il le mérite. Une nouvelle fois, je ne peux pas te dire beaucoup sur son dernier texte, car ce serait gâcher le plaisir que tu prendras certainement à le lire un jour (bien sûr que pour cela, il va falloir que tu continue à bien apprendre le français à l'école!). Je ne peux vraiment pas t'en dire beaucoup, j'ai même renoncé à en faire une humble chronique sur Babelio! C'est tout dire! Je ne peux que t'engager à lire ce roman formidable. Ce cri. Ce poème. Ce voyage.

Je sais que le confinement te coûte beaucoup (bien plus qu'à moi!). Je comprends que l'école à la maison, c'est " pas top". Tes ami.e.s te manquent, même si tu les vois tous les jours par écran interposé. L'espace de ta petite chambre est loin de suffire à tes envies de te dégourdir les jambes, de courrir dans la cour de recré pour retrouver les gradins du terrain de foot où tu encourage, avec tes copines, les garçons du collège qui marquent des buts à la "Cristiano Ronaldo", votre petit palpitant battant la chamade pour l'un ou l'autre de ces footballeurs en herbe. Je sais que ces " temps atypiques" ont chamboulé nos vies, ont emprisonné beaucoup de nos envies, ont limités beaucoup de nos rêves, même. Mais tu vois, ma chérie, beaucoup d'êtres humains vivent dans un confinement perpétuel. Surtout les femmes. Et pas à cause d'un virus étrange. Ces femmes sont prisionières de leur société, de leur tradition, de leur religion même. Et pourtant, elles naissent libres, aimées, heureuses, choyées, curieuses, pleine de vie, de rêves et d'espoirs. Seulement, les hommes sont parfois fous. Certains...pas tous. Elles se doivent alors de se battre, de crier, de réagir, de s'enfuir, de...

Tu vois, le dernier roman de notre ami Yves Montmartin, c'est justement ça: l'histoire d'une princesse, comme toi, qui est née libre, aimée, heureuse. Son papa l'adore elle aussi. Et elle à soif d'apprendre, de découvrir. Elle est heurese parce qu' aimée, parce que la vie est pleine d'espoir, de douceur, d'amour ou d'amitié (tiens, le titre d'une chanson de Céline Dion!). Comme toi! Mais, parfois, la société, la tradition, la religion confinent les êtres plus durement qu'un virus à la mord-moi-le-doigt. Avec sa plume poétique et très bien documentée, avec son humour subtil et ses clins d'oeuil savoureux (aaahh! Scribério, Scribério...!) , Mr. Montmartin t'apprendra la beauté des traditions, la force des paysages, la douceur de l'amitié, la douleur de la perte et le poids de l'Histoire dans la vie de tout être, à travers l'histoire de la princesse de son livre. Il te montrera le courage, les victoires, le combat et les conquêtes de beaucoup de filles, femmes, mères et épouses à travers le monde, par le biais de la vie d'Amira.

Tu vois, finalement, notre confinement n'est pas si terrible que ça. Si en plus, il permet de rencontrer des textes comme celui-là, on lui dirait presque merci...



Je t'embrasse.



Ta maman qui t'aime...
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Brindille

Yves Montmartin, artisan-écrivain, comme il aime à se définir, réussit magistralement à se glisser dans la peau de cette jeune et frêle enfant Marie, née prématurément, si fragile que son entourage l’appelle Brindille.

À Maucoules, petit village, naissent une certaine année quatre enfants, promesse d’une renaissance du village. Ces quatre filles, mascottes du village, vont devenir très rapidement inséparables. Souvent appelées les quatre saisons car chacune est née à une saison différente, toutes ont un surnom sauf Vanille arrivée d’une île en avion durant l’été et dont c’est le vrai prénom qui « correspond parfaitement à la couleur et à la douceur de sa peau ». Outre Vanille, il y a donc Neige, pour l’aînée des quatre filles car elle est née le 1er janvier, Coccinelle pour Camille, qui, pour son père Germain est une petite bête à bon Dieu et a apporté le bonheur dans leur maison et enfin Brindille, la petite Marie née prématurée en automne d’un père Vincent, menuisier-ébéniste et d’une mère Jacqueline, infirmière. Ce surnom lui va à ravir tant elle est la plus légère et la plus petite des quatre.

C’est elle qui, au rythme des saisons, avec son regard plein d’innocence mais ô combien plein de bon sens, nous raconte le monde qui l’entoure.

Grâce à ses parents mais aussi à son grand-père, cet attachant Papi Chandelle, à sa grand-mère, Mamie Confiture dont les joues sont de véritables pièges à bisous, Brindille va apprendre le goût des choses simples et des petits bonheurs qui font que la vie est belle.

D’autres personnages auront leur importance dans son éducation. Bien évidemment, l’école aura une place prépondérante avec ce nouveau maître qu’est Victor Massardier, d’autant qu’elle est certaine d’être avec ses trois amies, puisqu’il n’y a qu’une classe par niveau. Les réparties et les interventions de Jonathan, le fils du boucher, un peu lourdaud, de Nicolas, le fils du plombier, de Simon le fils du poissonnier ou de Maxence l’intello de la classe ne feront qu’apporter plus de profondeur et d’intérêt aux propos de l’instituteur et souvent beaucoup d’humour.

C’est avec grand plaisir que j’ai assisté avec Brindille aux résultats de l’élection présidentielle et revécu l’élection du 10 mai 1981 avec ce souvenir inoubliable de l’apparition de « ce crâne dégarni ».

J’ai été profondément touchée par quelques magnifiques pages consacrées aux arbres et au respect que son père lui enseigne vis-à-vis de ces derniers.

C’est un roman d’apparence simple mais qui pourrait parfois quasiment s’apparenter à un petit traité de philosophie dans lequel la poésie aurait une place primordiale.

Impossible de ne pas être touché en effet, et emporté avec Brindille lorsque son père lui apprend à écouter le silence, à arrêter sa lecture quand elle lit un livre, à passer du temps à réfléchir et à rêver entre les lignes, ou bien lorsqu’elle découvre les bocaux de son papi dans lequel celui-ci dit avoir mis tous les petits riens qui font que la vie est belle…

Quelques échappées sur sa vie d’adulte entrecoupent le récit et montrent combien ces choses-là l’ont touchée et lui ont enrichi le cœur. Son souhait le plus cher étant de les transmettre à sa fille.

Brindille, cette charmante fillette qui a prêté son nom au petit roman de Yves Montmartin incarne de façon modeste mais réelle, ce que l’on nomme la sobriété heureuse chère à Pierre Rahbi, cette nouvelle pensée écologique, sobre et respectueuse de la planète tout en étant accueillante et conviviale avec l’ensemble du vivant, humain et non-humain.

Et comme me l’a aimablement noté dans sa dédicace Yves Montmartin que je remercie sincèrement : « Et si le bonheur était tout simplement de garder notre âme d’enfant » !


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La mauvaise herbe

Amira, petite fille si admirable

Élevée par des parents aimables

Un papa jardinier transmet son savoir

Une jolie maman câline chante le soir,

Deux frères qui se sentent les rois

Nour, la tante infirmière et son chat

Loubna ton amie, ta soeur de coeur

Tes passions, la littérature, tes rêves

Tout est là, parfait, pour que tu t'élèves

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La graine a germé en terreau algérien, arrosée chaque jour par l'amour et les traditions.



Elle a poussé en regardant des plantes qui croissaient à ses côtés. Elle a grandi boostée par les vitamines du savoir. Puis elle a vu, dans sa famille et ailleurs, le statut de certaines femmes, le poids des coutumes, la réalité des mariages, de ceux qui sont arrangés pour diverses raisons.



La graine est devenue une belle plante, soi-disant une mauvaise herbe pour certains !



Il s'agit d'un roman profond qui m'a émue, touchée, bouleversée. Malheureusement, l'histoire se répète indéfiniment, dans la « vraie vie ». Combien de jeunes filles, en Algérie comme dans d'autres pays du Maghreb ou d'ailleurs, se retrouvent mariées contre leur gré et parfois, même pas nubiles ? Quelquefois, le futur époux leur fait miroiter une vie de rêve, est gentil et attentionné, et une fois les noces passées, change de comportement, bien épaulé par ses parents, pour se transformer en mari et père violent, redoutable geôlier de prison.



Ce roman est un véritable plaidoyer pour le respect et la liberté des femmes, écrit avec énormément de sensibilité et de justesse, et extrêmement bien documenté. J'aime beaucoup la photo de la couverture.



Je remercie Yves Montmartin pour sa confiance, Amira m'a d'autant plus touchée que petite, j'ai vécu au Maroc ; j'ai donc retrouvé des similitudes avec l'Algérie, même si les pays sont différents. J'ignorais à l'époque le sort que certaines de mes amies auraient à subir.


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La mauvaise herbe

Amira grandit heureuse à Alger, y fait des études et y acquiert une indépendance professionnelle. Lorsqu’elle accepte de se marier, elle est loin d’imaginer combien sa vie va très vite lui échapper, sous le poids des traditions et de la religion.





Cruel destin que celui d’Amira, qui aura vu toutes les portes ouvertes devant elle, par son éducation et par ses proches, se fermer hermétiquement l’une derrière l’autre pour l’enfermer dans la prison d’un mariage avec une famille traditionaliste. Car en même temps qu’à un époux, Amira se lie à une belle-famille et au cadre édicté par celle-ci. Les plus terribles gardiennes des règles de soumission féminine s’avèreront les autres femmes du clan - belle-mère et belle-sœur -, acharnées à réduire à leur merci cette nouvelle venue aux velléités d’indépendance d’autant plus insupportables qu’elles-mêmes n’ont jamais pu y prétendre un instant.





S’ils auraient gagné à être mieux intégrés dans la trame romanesque plutôt que simplement exposés, de nombreux passages du récit sont explicites et instructifs sur le système éducatif algérien, sur les traditions du mariage, sur la structure familiale ou encore sur les rites des obsèques… Toutes ces informations soigneusement rassemblées font de cette lecture une immersion aussi dépaysante qu’intéressante dans la culture algérienne, et met en perspective la tragique et émouvante trajectoire d’Amira.





Ainsi se mêlent curiosité et émotions au fur et à mesure que se déroulent les fils de cette histoire, dans une croissante tension dramatique à l’issue en forme coup de poing. Impossible de ne pas s’attacher à Amira et à ses proches, alors que chacun de ces personnages prend vie avec un réalisme empreint de tendresse. Tout est crédible dans cette narration, qui amène peu à peu à comprendre comment, de nos jours, les femmes peuvent se retrouver les éternelles victimes de traditions, notamment religieuses, ceci malgré les avancées générales de la société. Une lecture aussi bouleversante qu’édifiante.





Merci à Yves Montmartin de m’avoir offert son livre.


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Le livre qui vole

Paul, a connu le succès après avoir écrit sur son histoire le soir du 13 novembre. Cette mise sous lumière ainsi que cette tragédie constamment rappelée par le succès de son livre l'ont épuisé. Il décide donc de partir quelque temps en Bretagne, à Keravan où il réapprend tout simplement à vivre.





Ce roman est agréablement bien écrit. C'est simple, cela se lit avec plaisir et on ressent totalement ce que l'auteur tente de nous faire partager au travers des divers portraits. L'écriture est belle, simple et fluide avec un soupçon de nostalgie et une once de bonheur. Le style apporte une merveilleuse fraicheur au récit et même des sourires.





Cependant, j'avoue avoir eu du mal avec la manière séquencée dont le récit est agencé. Le début commence par l'histoire de Paul, écrivain qui suite à une tragédie a écrit un livre... puis qui suite au succès de ce livre, se sent vidé et part se ressourcer loin de Paris. Cette partie concerne le début du livre. Ensuite, l'auteur nous propose une sorte de série de portraits à la "saute-mouton" où un personnage en amène un autre dont nous avons la biographie... C'est sympathique comme tout, les portraits sont drôles .. MAIS... le lien avec Paul n'est pas si clair. J'ai eu l'impression de basculer dans un second ouvrage et non d'avoir en main un récit unique. Il aurait été sympathique de les amener au fur et à mesure que Paul les croise à Keravan et non de nous en faire tout un bloc. On ne comprend réellement ce choix qu'une fois le livre terminé où l'on prend conscience que ce que nous lisons est en fait le livre de Paul.





Ensuite, je me suis un peu perdue par moment entre le changement de narrateur. Par moment, l'auteur utilise le JE, faisant ainsi parlé ses personnages pour ensuite revenir à quelque chose de plus distant avec la troisième personne. Mais bon, le récit par son écriture fraîche, douce et agréable atténuait l'effet.





Côté récit. J'ai beaucoup aimé l'idée de base, mais je trouve juste cet agencement trop haché. L'histoire de Paul, qui est l'histoire de base est entrecoupée par une série de portrait prenant plus de 50 % du livre avant de voir le récit se refixer sur Paul. Cela donne un vrai sentiment de frustration.





Petit mot pour l'auteur 😉 : Merci pour ce partage et pour cette découverte. Malgré quelques éléments déroutants cités plus haut, j'ai apprécié votre plume. Elle est d'une finesse et d'une candeur par moment des plus agréable. Vous m'avez fait passer un bon moment de lecture et c'est, à mon sens, le principal. Pour un premier roman... CHAPEAU !👍

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La mauvaise herbe

Un immense merci à Yves Montmartin de m'avoir envoyé un exemplaire de son roman, si gentiment dédicacé...



Amira est née le premier jour du printemps, un signe de force, de vigueur et de longue vie... Après avoir eu deux garçons, Salim, son père, est heureux d'accueillir une princesse, aussi le prénom d'Amira s'est-il présenté comme une évidence. Enfant choyée, aimée par des parents attentifs et dévoués, elle n'en reste pas moins, dès son plus jeune âge, volontaire et éprise de liberté. D'ailleurs, quand elle sera plus grande, elle veut vivre comme sa tante préférée, Nour. Une jeune femme qui ne s'est jamais mariée, préférant poursuivre ses études, trouver un emploi et être indépendante financièrement. Alors, du haut de ses 5 ans, Amira, admirative, sait déjà qu'elle veut lui ressembler. Mais échappe-t-on vraiment au poids des traditions...



Quel plaisir de suivre le destin d'Amira... d'espérer, de frémir, de vibrer, d'aimer, de croire, à ses côtés... En quatre saisons, du printemps à l'hiver, Yves Montmartin dessine, peu à peu, la vie d'Amira, de l'enfant intrépide et pleine d'espoir à la jeune femme déracinée. Son enfance ensoleillée entourée de ses parents, la vie de son quartier, ses premiers pas à l'école, ses amitiés et ses amours, ses rêves mais aussi ses désillusions et ses chagrins. De par ses descriptions, aussi bien photographiques, culturelles ou religieuses, l'auteur nous immerge pleinement et avec beaucoup d'empathie au cœur de l'Algérie. L'on ressent toute la tendresse portée aussi bien aux lieux qu'aux personnages, certains étant tirés de fait réels. Un roman à la fois lumineux et tragique, empreint d'émotions et de passions, et ce jusqu'au tout dernier paragraphe, poignant, où le « je » disparaît pour devenir « elle ». Un « elle » anonyme, un « elle » universel pour ne pas oublier qu'Amira n'est pas la seule femme dans ce monde à subir cette situation...
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Anaïs

…alors, là…. ! J'avoue que moi, la bavarde chevronnée, la championne de la parlotte pour ne rien dire, la pie-causeuse-qui-jacasse-trop…ben, je suis mu-ette !

Et en plus, il va falloir que je le reste !

Bien difficile mission qu'est la mienne puisqu'il faut absolument que je vous convainque de lire le dernier roman de notre ami babélien Yves Montmartin…sans vous en dire un traitre mot ! Parce que le moindre mot serait un mot de trop….Et, Dieu, qu'il m'a attrapée, ce cher Yves ! Les étoiles vous en diront sûrement un peu plus….

Et puisque je ne peux pas parler d' « Anaïs », mais que je ne veux pas, non plus, faillir à ma mission...je vais vous raconter une petite anecdote qui m'est arrivée il y a quelques jours à peine.

C'était samedi dernier. Notre petite famille de trois compères en mode « samedi-fout-rien », le vent, la pluie et le froid d'un Portugal baignant dans un automne classique, nous avons décidé de braver la météo tristounette et de finir la soirée en dinant dans un petit restaurant, près de chez nous, où la qualité de la boustifaille se mesure au nombre de voitures stationnées le long du chemin : une bonne trentaine…Pour une salle de 50 personnes, à 3 ou 4 personnes par bagnole…C'était bien plein, tant dans la salle comme dans les assiettes ! Et, Dieu, qu'il était bon, l'émincé de veau aux champignons !

La chaleur était accueillante. La lumière rappelait déjà que Noël approche. Plusieurs petites familles ou jeunes couples étaient réunis dans la joie de la soirée qui commençait douillettement. Tout contribuait à cette sensation de bonheur doux, simple, malgré le mauvais temps du dehors, malgré les petits tracas de tous les jours, un rhume, l'ascenseur qui est en panne, les leçons à apprendre par coeur, le week-end dont on a déjà bouffé la moitié…

Le chef de cuisine faisait des grillades, deux amoureux se regardaient tendrement, trois jeunes grands-mères, que nous savons veuves de leur état, dévoraient un plat de morue qui aurait rempli la panse d'une famille de six personnes à l'appétit moins vorace (mon cher-et-tendre a d'ailleurs observé tout bas, à mon intention « ben, pas étonnant qu'elles aient enterré leur mari respectif…à bouffer comme ça !) ….

Dans la cheminée du fond de la salle, une grosse bûche répandait une bonne odeur de « forêt-sans-danger-ni-tragédie » (au Portugal, ça n'est pas toujours bon, l'odeur de forêt…). Nous attendions notre repas (l'émincé de veau, vous vous souvenez ?) et soudain, ma Princesse et moi avons senti une étrange vibration. Comme si une « perceuse-perçait-perçant » le mur derrière nous. Nous nous sommes regardées, curieuses, intriguées, « qu'est-c'que c'est-qu'est-c'qu'y a-qui s'est celui-là » ? le papa ne s'est aperçu de rien, absorbé par un but de son club, Benfica, qui passait à la télé...Il était 19h55. Et puis, plus rien...La soirée a continué...parfaite….

Le lendemain, dernière page du journal du dimanche, celle des nouvelles de dernière minute : « Hier soir, vers 20h00, un séisme de 3,5 sur l'échelle de Richter s'est fait sentir dans le nord du pays. La Nature se rappelle-t-elle á nous ? »…

En 1755, le Portugal a souffert le plus grand tremblement de terre de son histoire. Lisbonne détruite avec tsunami en prime. Des milliers de mort. C'était-il y a plus de 250 ans mais les experts en la matière prévoient qu'une catastrophe de ce genre puisse se reproduire un jour…sans savoir quand, mais dans le nord du pays, cette fois….Et plus le temps passe, plus cela devient probable….



Nos vies tranquilles, tendrement joyeuses, simplement confortables peuvent, à tout moment, être emportées par un raz-de-marée destructeur….



Merci et pardon, cher Yves….J'espère que vous ne m'en voudrez pas, mais je n'ai pas réussi à faire mieux….

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Sept jours au Mazet-St-Voy

Très chers Babéliens, amis effectifs ou en devenir,



Je me permets de venir vous bassiner quelques minutes avec l’une de mes petites chroniques sans intérêt, en espérant vous convaincre de lire une petite pépite. Toutefois, et comme d’habitude, je ne peux presque rien vous dévoiler de ce bijou parce que j’en dirais toujours trop.



Donc, je vais vous poser quelques petites questions. Des devinettes…puisque c'est….



Bon! Parlons peu, mais parlons bien....



Qu’est ce qui est froid, pluvieux, gris, désagréable et que je déteste ?



Facile : l’hiver 2019/2020 au nord de mon petit Portugal.

J’ai l’habitude d’hivers lumineux, frais mais ensoleillés. J’ai le souvenir d’hivers qui sentent bon les oranges, celles-ci vendues sur le marché libre de ma petite ville de Vila Nova de Famalicão. À 40 centimes d’euro le kilo, de charmantes vieilles dames arrondissent leurs fins de mois grâce aux fruits 100% bio que les orangers de leur jardin veulent bien produire. Avez-vous déjà humé le parfum des oranges au soleil brillant et froid de mes hivers ? C’est piquant de douceur, c’est vif mais sucré, ça explose dans la bouche et dans la tête. Exposées dans de vieux paniers d’osier posés à même le sol, ces oranges vous aveuglent de leur couleur chaude, vous enivrent de leur parfum pétillant, partiellement couvertes par leurs feuilles d’un vert sombre et pudique que nos retraitées frétillantes n’ont pas voulu retirer, pour faire plus joli….

Cette année, c'est l'enfer: il pleut des cordes, il vente, il crachouille et barbouille...et ça ne sent pas les oranges...





Qu’est ce qui est désolant, sans queue ni tête et qui ne m’a pas plu du tout?



Facile (je vous en avais déjà parlé… faites attention, enfin !!! **): « Sois-toi-même, tous les autres sont déjà pris », le …roman…. (hum...) de Mr. David Zaoui que j’ai lu en novembre dernier parce que je voulais un livre léger et drôle après une lecture qui m’avait bouleversée (merci, M’sieur Saussey). Je voulais m’aérer…

En plus, M’sieur Zaoui est joli garçon, alors…., moi, faible femme, j’ai cédé. J'ai plongé...et je me suis noyée dans l'ennui et la perplexité.

Je m’excuse auprès de ceux qui ont pu apprécier…mais non: pas pour moi.

Si vous l’avez lu…je suis désolée. Si vous ne l’avez pas encore lu…ne le lisez pas ou ne dites pas que je ne vous ai pas prévenus.

C’est le roman de mon ami Yves que j’aurai dû lire. C’est exactement ce qu’il me fallait : une écriture simple et belle, poétique. Des touches d'humour. Des constats pleins de justesse sur notre société. Des descriptions qui m’ont fait chercher Mazet-St-Voy sur la carte de votre beau pays et d’en rêver deux nuits durant.

Deux personnages principaux attachants. Tellement, qu’ils sont devenus mes amis. L’auteur vous en préviendra tout de suite, d’ailleurs. Je me suis assise à leur côté, j'ai partagé leur repas, leur promenades et leur whisky...moi qui ne boit jamais d'alcool.





Qu’est ce qui est captivant de simplicité, que j’ai lu trop vite, dont j’ai adoré la couverture (aaaah, ce paysage de neige que j’ai contemplé 20 minutes durant, complètement hypnotisée…) et qui m’a fait sourire et frémir simultanément?



Re-facile : « Sept jours au Mazet-St-Voy" de notre ami Yves Montmartin. Et toute l’astuce de cette belle histoire est justement de nous embarquer au cœur d’une amitié profonde et vraie. Comme celle que j’ai laissée en France, à Parmain maintenant, même si nous avons grandis ensemble à Noisy-Le-Sec (merci, ma Thalie).

L’ambiance créée par l’auteur est envoûtante de franchise, séduisante de naturel…et pourtant...Aaaah, le fieffé coquin, le brigand ! Il m’a charmée, il m’a enjôlée pendant cette semaine de vacances. Il m’a attrapée dans sa toile et je suis tombée dans le panneau comme une ingénue. J’avoue qu’à la lecture de sa présentation et après la première moitié du roman, je me doutais qu’il allait me rouler dans la farine, le fripon ! Mais pas autant !!!! C’était bien cette lecture que j’aurais dû entamer après « Enferm.é », en lieu et place de ce....texte biscornu de Mr. Zaoui.

En plus, mesdames, vous ne trouvez pas que Mr. Montmartin a un charme fou, un sourire enchanteur, un.... bon, j'arrête: mon cher-et-tendre est sous la douche!





Qui dois-je remercier du fond du cœur, applaudir de toutes mes forces et prier de bien vouloir reprendre la plume le plus vite possible ?



Super-facile : Mr. Yves Montmartin, le "filou" que j’ai l’honneur de compter parmi mes amis de Babelio.

Savez-vous que j’ai reçu sa demande d’amitié lors d’un petit séjour sur le sanctuaire de Fatima, le 20 août 2017, dans un petit hotel où je ne devais pas pouvoir me connecter, par manque de réseau! J'ai mené à bien la connection, j'ai accédé à Babelio et....voilà. Une amitié divine qui tient du miracle! Autrement, comment ce talentueux écrivain aurait pu s’intéresser à mon humble personne, m’ayant déjà offert ces trois romans dont la lecture est chaque fois plus lumineuse !?

Sainte Vierge Marie de Fatima, je vous remercie de ce prodigieux cadeau, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint (ce dernier ayant juste flanché quand il m’a pris de lire….Mr. Zaoui….)



Dernière devinette (celle-là, vous y répondrez vous-même) : ai-je réussi à vous convaincre….. ?



À plus tard.



** Si vous voulez bien vous donner la peine de lire mon modeste billet à propos de "Libres dans leur tête"...

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