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Critiques de Élisa Brune (37)
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Relations d'incertitude

« Les premiers jours que j’ai passé à l’école, je ne comprenais rien et ne pouvais communiquer avec personne. Les cours se donnaient en polonais et en russe, deux langues que j’étais incapable de distinguer l’une de l’autre. Mais, lorsque j’ai ouvert mon livre de mathématiques, je suis tombé en arrêt, comme sous le choc d’une musique céleste. C’étaient les premiers signes lisibles que je rencontrais depuis mon arrivée. La première fois que je me retrouvais en terrain connu. »



Edgard à douze ans lorsqu’il se retrouve en Pologne dans les années 1950. Sa mère, Rachel, aveuglée par son militantisme, l’a arraché à Bruxelles alors qu’il venait de se découvrir la vocation de comédien. A quoi cela tient une destinée ?



Elisa Brune alias Hélène, journaliste scientifique, se voit contactée par Edgar Gunzing, alias Edgard G., afin de mettre au point un ouvrage de vulgarisation sur la physique quantique. Au fil des entretiens hebdomadaires qui ont pour objet la physique, petit à petit, sous la direction des questions de la journaliste, ceux-ci se veulent plus personnels, plus en rapport avec la vie du physicien et ses motivations.



Exceptionnel, fascinant, passionnant, je n’ai pas suffisamment de qualificatifs pour désigner ce récit ! J’éprouve toujours un intérêt sincère pour la vie des autres comme les biographies mais l’histoire d’Edgard sort des sentiers battus. J’ai eu l’impression de lire la biographie de Kessel tant les aventures s’enchaînent les unes derrière les autres, que ce soit celles de ses parents Jacques et Rachel ou que ce soit celles d’Edgard, que ce soit les engagements des parents, communistes convaincus, ou que ce soit l’histoire personnelle d’Edgard, tout le récit est revisité, approfondi et mis en relation avec la mécanique quantique, c’est un coup de maître !



Tous les domaines s’interpénètrent, les auteurs ouvrent tellement de pistes de réflexion, que bien des matières sont abordées comme la métaphysique, la physique quantique, l’Histoire, le déterminisme. Le principe d’incertitude ayant pour objectif de réduire l’incertitude, nos deux auteurs démontrent parfaitement que tout est dans tout, tout est relié.



Edgard est né le 21 juin 1938 à Mataro en Espagne de Jacques, juif tchèque et Rachel, juive belge au cours de la guerre civile espagnole. Edgard connaîtra très peu son père, disparu au cours de la seconde guerre mondiale.



Rachel, femme très engagée, résistante, vit toujours en quête du sens de son engagement. Elle est prête à tous les sacrifices pourvu qu’elle soit en accord avec son idéologie, que ce soit à son détriment comme au détriment de son fils. Son passé, ses sentiments, son histoire, elle les emmure dans le silence. Sa communication avec Edgard s’arrête à des banalités. Edgard se trouve ainsi amputé d’une partie de lui-même. Il faut ajouter à cela, qu’à travers toutes les épreuves que traverse Edgard depuis son plus âge, il n’a jamais la même identité, il vit dans une insécurité totale, il affronte la virulence de l’antisémitisme ainsi que le sentiment d’abandon.



Ce sont ces entretiens qui vont petit à petit lever le voile et par conséquent, lever toutes les barrières psychologiques qui handicapent le physicien depuis soixante ans. Et tout cela, sur fond de vulgarisation scientifique.



Dans cette démonstration qui se double d’une quête identitaire, un besoin de savoir « d’où on vient, qui on est, où on va » il y a des moments très intenses, très émouvants au travers de rencontres, de lettres.



Edgard et Hélène emploient le « Je » ce qui rend le récit plus proche, plus intime, avec la lectrice qui ne perd pas de vue qu’il s’agit de faits réels et c’est toute la puissance du récit.



Je rassure de suite : je suis une « brèle » en physique et cela ne m’a pas du tout gênée !



Et un grand merci à Cécile alias Latina pour sa chronique, sans son enthousiasme, je n'aurais pas eu l'idée de lire ce livre. Et de plus, si je pouvais mettre plus de cinq étoiles, je l'aurais fait tant ce livre m'a passionnée!



« Le sel de cette histoire : j’étais parvenu à faire apparaître le visa, rien qu’en supposant qu’il existait déjà. Exactement comme dans un boostrap. Même si je ne connaissais pas encore le mot, j’étais déjà fasciné par ce principe. On peut créer quelque chose à partir de rien si on formule une hypothèse gratuite et cette hypothèse elle-même fait partie des conséquences produites en chaîne. On s’est soulevé sans avoir besoin du monde extérieur. On s’est soulevé en tirant sur ses bottes ».

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Relations d'incertitude

J’en reste abasourdie ! Quel livre !

Même si la fin tire un peu en longueur (d’où mes 4 étoiles et ½), j’ai adoré cette relation entre une journaliste scientifique encore aux balbutiements de sa profession, encore incertaine, et le grand scientifique qu’est Edgar Gunzig, dont la théorie sur l’origine de l’univers est révolutionnaire grâce à l’emploi de la physique quantique.



Relation professionnelle, comprenons-nous bien.

Hélène - en fait Elisa Brune elle-même - va interroger durant 3 ans Edgar G - Edgar Gunzig - sur sa conception de l’origine du monde, accompagnée d’un questionnement sur sa motivation et par conséquent sur son passé, sa relation avec sa mère, son comportement face au décès de son père lorsqu’il était très jeune, ses amours, ses emmerdes – multiples ! - , ses enfants dont son fils, Thomas Gunzig, comédien et écrivain.



« Nous avions démarré sur de la vulgarisation scientifique, j’avais voulu connaitre les circonstances de sa carrière, et maintenant je ne savais plus si nous étions dans sa vie ou dans son œuvre. (…)

Allons bon, je me trouvais à nouveau en terrain délicat. Moi qui cherchais une aventure intellectuelle, je débusquais des drames humains ».

On peut donc diviser ce livre en 3 parties, bien que celles-ci soient incontestablement imbriquées l’une dans l’autre : la partie scientifique, la partie psychologique et la partie historique.



Des drames humains, oh que oui !

Parents juifs et communistes, militants extrémistes, participant à la guerre d’Espagne, à la Résistance, croyant dur comme fer au communisme, le père est mort à Mauthausen, la mère court de pays en pays pour rejoindre l’idéal communiste qu’elle ne trouvera pas.

Et le fils là-dedans ? Placé sous la garde de bonnes âmes étant tout petit, récupéré par sa mère, la suivant dans ses péripéties, et donc déstabilisé, complètement.

Sa vie adulte est elle-même une suite de confusions, et l’imbrique de façon exponentielle dans diverses situations dignes d’un univers kafkaïen.

« Y avait-il une fatalité qui le poussait à reproduire ce que sa mère avait vécu ? Ou plus exactement : ce qu’elle avait subi ? Il vivait entièrement dans un monde de conséquences, celles qu’avaient engendrées les actes de sa mère, et qui n’avaient pas fini de dérouler leurs échos. »



Une aventure intellectuelle, oh que oui ! Et c’est celle-ci qui m’a exaltée, car elle mêle la science à la philosophie. L’origine du monde telle que la conçoit Edgar Gunzig est racontée de façon tellement simple que ce livre a reçu le prestigieux prix Rossel des jeunes, en Belgique.

Simple, mais bouillonnante, grisante, passionnante !

Loin de moi l’idée de vous livrer une chronique scientifique, mais je vous livre ce mot : « bootstrap » (littéralement, se tirer par ses bottes), qui signifie que « l’univers s’auto-engendre sans recourir à une impulsion extérieure. Tout est interchangeable, il n’y a pas d’élément premier. Le nectar du bootstrap est bien là : sa cohérence est interne. Rien ne doit venir le soutenir de l’extérieur ».

A partir de là, on s’emballe, moi la première. Je touche l’infini, je mesure l’incroyable.



Et puis aussi, cette théorie du bootstrap s’adapte à la vie humaine, à tout ce que l’on entreprend, et cela fait du bien. Rien ne semble impossible.

« Ainsi, l’homme qui parvient à rassembler tous les blocs de sa vie en une histoire cohérente, quel que soit le nombre de vicissitudes endurées, celui-ci a réussi son bootstrap personnel. Il se soulève tout seul. Il est libre. »



Je me rends compte que je dois terminer, ma critique est déjà assez longue, alors que je voudrais tellement en parler, encore et encore !

Alors, une simple phrase finale, que je vous lance comme un appel : lisez ce livre, vous en sortirez grandis, à tout point de vue !

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La Tentation d'Edouard

« Faisons une croisade contre la guimauve et les bien-entendus ». Voilà ce que propose Edouard à Geneviève, une photographe de talent, car après avoir vu ses photos d’hommes nus, il est tombé amoureux d’elle, sans la connaitre du tout. Il va se mettre à lui écrire une multitude de lettres, qu’il adresse à son agence vu qu’il ne sait rien d’elle. Elle ne répond pas, puis pas à pas, se laisse gagner par ces missives pleines de talent, de culture et d’humour. Elle est en couple avec Jean-Luc, et ne veut pas quitter le confort de sa vie actuelle. Mais la persuasion et la persévérance peuvent-elle mener à un revirement, et à quel prix ? Aidée par son amie, elle essaiera de découvrir le mystère de la tentation d’Edouard…



Ouh là ! Voilà du lourd ! Elisa Brune m’avait déjà habituée à un contenu riche, dense, où la réflexion affleure presqu’à chaque ligne, dans « Relations d’incertitude ».

Ici, c’est une réflexion sur l’amour, certes (et c’est cela qui m’a un peu déplu car l’abondance de la dissertation amoureuse, abstraite, m’a quelque peu lassée), mais aussi sur le comportement de l’être humain vis-à-vis de l’habitude, de la conformité, ainsi que sur un thème que j’aime beaucoup : la photographie. La vie entière semble être prise en compte, en fait, car Elisa Brune parle aussi des relations entre amies, du bouddhisme, et du projet de vie, des décisions, des regrets de toutes sortes… Bref, une belle brochette de pensées et d’amorces de cheminement plus profond. J’ai noté des tonnes de citations dans mon petit carnet, d’ailleurs. Il faut dire qu’Edouard est professeur de psychologie, et il ne se prive pas d’abreuver Geneviève de sentences bien senties, sous couvert d’humour et d’auto-dérision.



Un petit bémol, en plus de celui cité plus haut : existe-t-il des hommes parfaits comme Edouard, cumulant la séduction, le bon goût, une grande culture, l’humour, l’originalité, la profondeur, une alimentation saine, le respect de la femme y compris dans ses désirs intimes ? Hem, je pense que là, Elisa Brune a mis en scène l’homme idéal, inaccessible. Comme la femme, d’ailleurs.



Si vous vous interrogez sur l’amour et les relations humaines, ainsi que sur votre propre façon d’avancer dans la vie, laissez-vous tenter par Edouard. Cerise sur le gâteau : vous y trouverez quelques pages torrides, superbement bien écrites. Laissons planer le mystère…

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Tant pis, je fonce ! 50 histoires pour sais..

Une lecture légère et originale, qui nous invite à oser, à voyager, à s'émerveiller, à faire différemment, à nous sentir vivants et libres. Amusant, inspirant et rafraîchissant
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La Tentation d'Edouard

Geneviève, photographe, reçoit un jour une lettre d’Édouard, un de ses admirateurs qui a été interpellé par les personnages de sa dernière exposition. Puis une autre, et encore une autre. Flattée, elle commence par refuser de répondre à cet original à la plume alerte et inventive qui tente de la séduire parce qu’il est tombé amoureux d’elle. Puis elle décide de jouer le jeu. Le jeu de l’échange épistolaire initié par Édouard. Et qui doit rester un jeu, parce que Geneviève, bien qu’attirée par l’infatigable Édouard qui use de tous les sujets pour la tenter, est une femme heureuse en ménage.



Mais Édouard est patient et inventif. Il suscite son imagination et il la motive dans sa démarche photographique. Et d’une certaine manière, elle devient accro à cet échange qui se tisse, à cet univers dans les marges où tout est possible et où rien ne l’est.



Et c’est cet échange de lettres que nous offre la romancière Élisa Brune dont j’avais particulièrement aimé Petite révision du ciel, dont je vous ai parlé ici. Un échange ponctué par la narration de la vie de Geneviève hors des lettres, des réflexions qu’elle se fait comme des conversations avec son inséparable amie de toujours, Daphné.



Un jeu de séduction, sans faux semblant et sans fausse pudeur, quand il s’agit d’Édouard, avec de nombreuses réserves et un frein quand il s’agit de Geneviève. Ce qui donne un roman bien ficelé, sans longueurs, avec des passages qui donnent à réfléchir.



La tentation d’Édouard, c’est un regard sur l’art, sur la beauté, sur l’être humain, sur le quotidien et sur les fantasmes. Un regard tantôt léger, tantôt grave. La tentation d’Édouard prend parfois des allures de roman policier quand il faut trouver des lettres ou se plier à des demandes, lesquelles je tairai pour vous donner envie de lire ce roman.



Jusqu’où iront-ils? Se rencontreront-ils? Je vous laisse découvrir l’univers de Geneviève qu’Édouard veut séduire de mille et une manières. Vous ne vous ennuierez pas une seconde!
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Pensées magiques : 50 passages buissonniers v..

Ce recueil rassemble cinquante petits textes écrits par Elisa Brune qui ont été édités dans un magazine féminin. Cette auteure belge, dont les thèmes de la féminité, du désir et des rapports hommes-femmes parsèment ses romans, nous offre ici des petites histoires glanées dans son quotidien sur la place que l’on accorde à la liberté dans nos vies. Liberté de faire quelque chose d’un peu fou, qui ne ressemble pas à l’image que l’on a de nous. Elle prône l’imprévisibilité, le respect de ses envies du moment, d’accepter d’alléger ses principes et surtout d’éviter les regrets et les prisons intérieures où l’on s’enferme souvent. « Vivre, vouloir vivre et laisser vivre » est peut-être une clé pour retrouver la liberté d’être soi.

Malgré mon peu de goût pour la psychologie positive, j’ai apprécié la lecture de ces textes car l’auteur, jamais, ne nous indique quoi faire. Elle nous fait juste part de ses histoires et de la manière dont on peut en tirer quelque chose. Elle interpelle le lecteur avec finesse, sans lui dire que ses réflexions doivent faire loi. Et j’aime ce respect. Au final, c’est rafraîchissant et optimiste.

Je garderai en mémoire quelques idées de ce recueil pour un peu décoincer ma vie, ma personne et n’oublierai pas l’importance de « vivre à notre heure et entretenir nos rouages ». Un rappel nécessaire parfois.

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Un homme est une rose

Ce roman sur la séduction est plaisant par bien des côtés. D'abord, le style varié, passant de l'échange de courriels à la description du voyage et du colloque, nous plonge directement dans le vif du sujet. Michel, mélange d'égoïsme et de délicatesse envers les autres, de vulgarité et de raffinement, n'est pas seulement dépeint par Marianne, il s'offre lui-même à la découverte par ses écrits. Ensuite l'intrigue romanesque au déroulement inattendu amuse autant qu'elle nous renvoie à nos propres images de la séduction et à notre perception des relations homme-femme. Enfin parce qu'on découvre au fil des pages que Michel n'est peut-être pas celui qu'on craint et Marianne celle qu'on croit. Jusqu'au dénouement final, inattendu. Voilà une fine observation de nos semblables. Un plaisant moment de lecture
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Bonnes nouvelles des étoiles

Fluidité, humour, qualité, richesse métaphorique. C'est l'art de la vulgarisation bien menée. Merci aux auteurs pour ce grand moment de lecture.
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La tournante

La particularité de ce roman? Chaque chapitre est le point de vue d'un des personnages du livre, par exemple: "le père", "la mère", "le frère", "le commissaire",.. C'est intéressant car on peut voir le vécu de chaque personne dans l'affaire. C'est assez choquant de lire tout ce qui se passe dans ces tournantes et surtout le jeune âge des impliqués. Comment est-ce qu'à 14 ans on peut déjà avoir un vécu sexuel rempli de tellement de violence et de sauvagerie? Comment font ces jeunes filles pour se reconstruire? Et encore plus quand l'auteur de ces sévices n'est pas puni?



Après cette lecture j'ai fais quelques recherches sur internet et les faits ne sont pas une exception malheureusement.
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Un homme est une rose

Il s’agit d’abord un échange de courriels entre Michel et Marianne. Un échange hautement érudit entre intellectuels maniant joliment le verbe. Ce qui n’avait rien pour me déplaire. Puis petit glissement en douce. Rappel aux « choses de base ». Les intellos ont aussi un corps et pas juste un cerveau. L’échange devient autre. Une proposition de rencontre se profile. Elle ne se fera pas. L’homme manque décidément de manières malgré ses lectures. Exit la possibilité de rencontre charnelle. Fin de la première partie.



Les mois ont passé. La joute intellectuelle sur fond de séduction n’a plus cours. Jusqu’à ce que le grossier et rustre personnage (lui-même affirme être tel, non, non, ça ne vient pas de moi!) rapplique. Il voudrait bien que la donzelle à la jolie plume et au cerveau alerte (et dont il ne connaît toujours pas les formes) soit présente à titre d’intervenante à un colloque dont il est l’un des organisateurs et qui a pour sujet l’impuissance.



La demoiselle fait son boulot. Tout est on ne peut plus correct entre les deux protagonistes. Chacun connaît presque à la lettre son rôle. Les esprits ont pris toute la place.



Direction Sud. Huit heures de route côte à côte dans la même voiture. Marianne n’avait pas prévu que l’intello qui s’était conduit avec si peu de classe qu’elle avait effacé son nom de son carnet de bal (oups, carnet de couette, il ne faut pas tout confondre) serait le frère jumeau de Richard Gere…



La suite? Non, non, je n’entrerai ni dans les détails torrides, ni dans les anecdotes scabreuses, ni dans les cerveaux tourmentés de Marianne et de Michel. À vous de voir si un un tel roman peut vous choquer.



En ce qui me concerne, je vous dirai que l’écriture incisive et sans fausse pudeur d’Élisa Brune m’a énormément plu.



Un homme est-il une rose? Ça, par contre, je ne le sais toujours pas.
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Labo sexo: Bonnes nouvelles du plaisir féminin

L’auteur nous livre ici un essais sur le plaisir féminin. Une exploration à la fois scientifique, exploratrice, philosophique. Cet essais est loin d’être ennuyeux. Il est ludique. Illustré à l’aide de dessins humoristiques créés par Serge Dehaes. Le sujet est passionnant : le plaisir féminin. Alors que nous découvrons chaque jour des mystères sur l’infiniment grand et l’infiniment petit, au 21e siècle, nous nous rendons compte que le plaisir féminin nous est pratiquement inconnu. Étouffé, voir condamné par les religions, notre mode de vie social, par des affirmations scientifiques erronées et non vérifiées, peut-être aussi par notre peur, ce vaste sujet fut mis à l’index (sans mauvais jeu de mots) pendant des années. Comme l’écrit si bien l’auteure, il serait peut-être temps d’inventer une nouvelle science, « l’orgasmologie ».



On peut peut-être reprocher à cet ouvrage d’aborder très peu le plaisir lesbien mais sans doute que les déclencheurs du plaisir ne diffèrent guère des déclencheurs de l’amour hétéro. Le style est clair, jamais ennuyeux. Divisé en courts chapitres, ce livre nous offre une lecture agréable, fluide, claire sans jamais tomber dans l’excès de mots scientifiques ou incompréhensibles.



A découvrir, qu’on soit masculin ou féminin et pourquoi pas en couple. Après cette lecture, j’ai envie de conseiller à chacun et chacune que, pour l’intérêt de l’humanité en général et de soi en particulier, nous devrions tous inventer et devenir un nouveau type d’explorateur : « des orgasmonautes ».

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Labo sexo: Bonnes nouvelles du plaisir féminin

Tout d'abord, je voudrais dire un immense merci aux éditions Odile Jacob et à Babelio de m'avoir offert ce livre dont la Masse Critique tombait le jour de mon 26ème anniversaire. C'était donc un cadeau inattendu, et quel cadeau!



"Labo sexo" m'a séduite dès les premières pages. Ce mélange de sérieux et d'humour est envoûtant. En effet, l'auteur nous explique les études scientifiques qui ont été faites en rapport avec la sexualité féminine, mais l'écriture est loin d'être rébarbative ou vulgaire, au contraire, elle est pleine d'humour. La pénétration dans le livre se fait donc avec plaisir. Les petits dessins humoristiques qui accompagnent les chapitres permettent de pimenter et contrebalancer le côté "données scientifiques".



Même si j'ai aimé le livre dans sa globalité, je dois dire que mon chapitre préféré est de loin le chapitre 9. Il évoque la théorie freudienne qui est, selon moi, une bonne blague ! Et oui, j'ai bien rigolé quand j'ai pu lire qu'Elisa Brune se moquait de la théorie freudienne selon laquelle "une femme devrait jouir quand l'homme jouit, et si ce n'est pas le cas, c'est qu'elle a un problème". Si je fais ici un clin d'oeil aux éditions Odile Jacob, ce n'est pas dans une tentative de séduction, mais bien dans l'intention de les remercier de publier ce genre de discours qui est à l'opposé de celui que j'ai rencontré lors de ma dernière Masse Critique OdileJacobienne.



En conclusion : J'adore ! Les éditions Odile Jacob et Babelio n'auraient pas pu me faire un meilleur cadeau d'anniversaire !
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Petite révision du ciel

Le roman d’Élisa Brune, Petite révision du ciel, est dérangeant. Trop d’analogies entre ma vie et la vie du narrateur. Car si le héros se retrouve ici volontairement en exil de lui-même, après avoir quitté femme et boulot, il se pose quasi les mêmes questions qui ont traversé mon esprit.



Cette “révision”, c’est un tour sur soi-même, afin de revoir les paramètres de base, car il y est sans cesse question des mathématiques. Des clins d’œil pour expliquer le pourquoi du comment.



C’est une introspection que ce roman. Et j’ai mis du temps à traverser ce livre, volontairement, comme pour vivre en duo les émotions d’une certaine liberté préoccupante. J’ai savouré Bruxelles et les promenades du narrateur, j’ai finalement compris que le travail n’est pas tout et surtout je me suis laissée emporter par les phrases et le rythme.



Beau roman que cet exercice d’Élisa Brune. D’autant plus que ces analogies, en plus de me faire sourire, m’ont fait avancer. Il y a des livres comme ça. Pas assez, pas contre. Car il n’est pas donné à tous les écrivains le talents pour regarder avec autant d’intensité son ciel et le ciel.
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Labo sexo: Bonnes nouvelles du plaisir féminin

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le plaisir féminin!

Au fil des chapitres qui se veulent courts et concis, vous découvrirez l'histoire du plaisir féminin au cours du temps, ce qui, croyez moi, n'a pas toujours été une mince affaire! Car si aujourd'hui, les femmes peuvent vivre leur sexualité en toute liberté, il n'en a pas toujours été ainsi. D'ailleurs, force est de constater que dans de nombreux pays, on est encore au stade du Moyen Age, mais il s'agit là d'un autre débat...



Ce livre se lit vite et facilement, chaque chapitre est agrémenté de dessins humoristiques, ce qui rend la lecture d'autant plus plaisante.

Mesdames, Mesdemoiselles, ici vous apprendrez beaucoup de chose sur le plaisir en général et sur vous même en particulier ;-)
Lien : http://www.cinelire.blogspot..
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La tournante

Brrr, ce n'est qu'une fiction, mais hélas ça existe....

Enfin, des tournantes où les filles vont de leur plein gré au départ, je suis perplexe !?
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Le Secret des femmes ; voyage au coeur du p..

Un travail exhaustif sur le corps et les mécanismes du plaisir féminin qui a dû demandé à l'auteur un travail de recherche colossal. On ne peut que louer l'initiative. De la biologie à la gynécologie, en passant par la sociologie, tout y passe. On ressort de cette lecture plus savant.
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Relations d'incertitude

Edgard, physicien reconnu, propose à Hélène, jeune journaliste, d'écrire avec elle un ouvrage de vulgarisation.

Rapidement, l'entreprise savante, organisée à jour et heure fixes, se mue en une longue confidence qui les entraîne dans la spirale historique du siècle : l'homme mûr explore des épisodes d'un passé qu'il voulait oublier. Edgard a été un enfant caché pendant la guerre. Ses parents, juifs de l'Est, communistes militants, engagés dans les Brigades internationales en Espagne, résistent dès la première heure à l'occupation nazie.

Son père disparaît dans les camps de concentration. Sa mère, toujours animée d'une foi vibrante dans l'idéal communiste, imagine en 1952 d'aller vivre en Pologne. Ce sont les années de plomb staliniennes. La réalité est insupportable. Piégés, la mère et le fils devront leur survie à leur extraordinaire capacité d'adaptation et d'imagination. Hélène, la journaliste, est partie d'une question innocente : quel est le lien entre l'élaboration d'une pensée scientifique et le parcours humain de son auteur ? Mais, pour elle qui dévide le fil rouge de ces récits imbriqués, c'est une initiation inattendue à des réalités historiques qu'elle préférait ignorer, à quelques notions pointues de cosmologie et, doucement, à la découverte d'elle-même.

Histoire et considérations scientifiques forment la toile de fond d'un suspense psychologique. Avec cette perspective particulière : les événements sont lus à la lumière des recherches du professeur sur l'origine de l'univers à partir du vide quantique. Toute ressemblance avec les deux auteurs n'est pas exactement une coïncidence. Mais, de leur talent et de leur maîtrise conjugués, naît un couple de fiction éblouissant, une leçon époustouflante d'humanité, d'humour et de philosophie.



BRUNE, E., GUNZIG, E. (2004), Relations d'incertitude, Labor, Loverval



Le personnage central de ce roman autobiographique est un astrophysicien dont l’expérience de vie suit un parcours pour le moins bousculé. Il a subi les aléas de la vie et y a réagi vaille que vaille sans pour autant en prendre rétrospectivement conscience ni vouloir mettre de l’ordre dans son vécu. Pour lui, le seul ordre qui prime est celui de la science.



Cette prise de conscience et cette mise en ordre se feront lors des interviews qu’il donne à une journaliste scientifique. Ceux-ci portent au départ sur l’astrophysique mais petit à petit les confidences prennent le dessus. L’astrophysique n’est pas pour autant oubliée car des notions de l’astrophysique, appliquées aux expériences personnelles, permettent d’accéder à cette prise de conscience et à cette mise en ordre.



Deux notions sont particulièrement utilisées, celle de vide quantique et celle de bootstrap. Ces notions expliqueraient tout autant la genèse de l’univers que la genèse de l’individu.



Le vide quantique c’est l’univers à son état d’énergie minimum. Il n’y a pas de matière mais seulement des particules virtuelles. Autrement dit une foule de potentialités qui ne demandent qu’à s’actualiser. C’est là qu’apparaît le petit plus qui mettra tout en branle, le bootstrap. « Littéralement, « bootstrap » veux dire se soulever soi-même en tirant sur ses bottes. On désigne par là tout mécanisme selon lequel un processus s’auto-entretient, sans avoir besoin du monde extérieur » (BRUNE 2004.62). De par ses fluctuations, le vide quantique actualisera une paire de particules virtuelles qui à leur tour induiront une expansion de l’univers, source d’énergie, et hop c’est parti pour un scénario boule de neige.



Tout cela, c’est très bien, mais qu’en est-il de son application à l’être humain ?



L’état de vide quantique devient « l’état de vide du psychisme humain, c’est-à-dire son énergie minimum. Privé de mouvement, privé de projet, privé de sensations, l’esprit tourne à vide et ne s’accroche plus à rien. Ne s’accrochant à rien, il ne s’arrête plus à l’un ou l’autre aspect du réel, mais il parcourt, sans y toucher, l’ensemble de ses potentialités. » (BRUNE 2004.148).



Quant au bootstrap où l’expansion est essentielle, « pour un homme, il faut qu’il y ait quelque chose en expansion dans sa tête pour qu’il parvienne à s’extirper du vide. … c’est parce que son esprit continuait à croître et à chercher une solution au-delà du cadre qu’il a pu se « matérialiser » à nouveau. … Un mental en expansion continue, voilà ce qu’il nous faut pour être capable de créer. Créer sa vie, créer son œuvre, exister, sortir du vide. » (BRUNE 2004.150-151).

Philippe Van Asbroeck

Bruxelles, le 20 avril 2009







Elisa Brune









Journaliste scientifique et écrivain belge

Née à Bruxelles en 1966

Derrière le ravissant pseudonyme de "Elisa Brune", se cache une femme, titulaire d'un doctorat d'économie de l'environnement et journaliste scientifique ; elle collabore régulièrement aux magazines 'La recherche', 'Ciel et espace', et 'Espace et avenir'. Mais Elisa Brune est surtout l'auteur de sept romans salués par la critique dont 'La tentation d'Edouard', 'Les Jupiter chauds', 'Fissure', [...]





Edgar Gunzig



Né au sein même des brigades internationales pendant la guerre d'Espagne, c'est en Pologne, adolescent prisonnier du régime de Staline, qu'Edgar Gunzig découvre les mathématiques. Échappé, clandestin, il entre à l'Université Libre de Bruxelles en 1957. Quarante ans et un doctorat en sciences physiques plus tard, il y est professeur de relativité générale. Il est aussi le créateur et le président de OLAM (fondation pour la recherche fondamentale à Bruxelles) et véritable militant des échanges entre chercheurs, il organise des congrès internationaux annuels de physique théorique. Il a publié de nombreuses contributions dans des revues internationales de physique, est l'auteur, avec Marc Lachièze-Rey, de 'Le rayonnement de corps noir cosmologique, trace de l'univers primordial', à co-écrit 'Le vide, univers du tout et du rien' et 'Relations d'incertitudes' avec Elisa Brune.

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Version: 2014.0.4744 / Base de données virale: 4007/8016 - Date: 11/08/Edgard, physicien reconnu, propose à Hélène, jeune journaliste, d'écrire avec elle un ouvrage de vulgarisation.

Rapidement, l'entreprise savante, organisée à jour et heure fixes, se mue en une longue confidence qui les entraîne dans la spirale historique du siècle : l'homme mûr explore des épisodes d'un passé qu'il voulait oublier. Edgard a été un enfant caché pendant la guerre. Ses parents, juifs de l'Est, communistes militants, engagés dans les Brigades internationales en Espagne, résistent dès la première heure à l'occupation nazie.

Son père disparaît dans les camps de concentration. Sa mère, toujours animée d'une foi vibrante dans l'idéal communiste, imagine en 1952 d'aller vivre en Pologne. Ce sont les années de plomb staliniennes. La réalité est insupportable. Piégés, la mère et le fils devront leur survie à leur extraordinaire capacité d'adaptation et d'imagination. Hélène, la journaliste, est partie d'une question innocente : quel est le lien entre l'élaboration d'une pensée scientifique et le parcours humain de son auteur ? Mais, pour elle qui dévide le fil rouge de ces récits imbriqués, c'est une initiation inattendue à des réalités historiques qu'elle préférait ignorer, à quelques notions pointues de cosmologie et, doucement, à la découverte d'elle-même.

Histoire et considérations scientifiques forment la toile de fond d'un suspense psychologique. Avec cette perspective particulière : les événements sont lus à la lumière des recherches du professeur sur l'origine de l'univers à partir du vide quantique. Toute ressemblance avec les deux auteurs n'est pas exactement une coïncidence. Mais, de leur talent et de leur maîtrise conjugués, naît un couple de fiction éblouissant, une leçon époustouflante d'humanité, d'humour et de philosophie.



BRUNE, E., GUNZIG, E. (2004), Relations d'incertitude, Labor, Loverval



Le personnage central de ce roman autobiographique est un astrophysicien dont l’expérience de vie suit un parcours pour le moins bousculé. Il a subi les aléas de la vie et y a réagi vaille que vaille sans pour autant en prendre rétrospectivement conscience ni vouloir mettre de l’ordre dans son vécu. Pour lui, le seul ordre qui prime est celui de la science.



Cette prise de conscience et cette mise en ordre se feront lors des interviews qu’il donne à une journaliste scientifique. Ceux-ci portent au départ sur l’astrophysique mais petit à petit les confidences prennent le dessus. L’astrophysique n’est pas pour autant oubliée car des notions de l’astrophysique, appliquées aux expériences personnelles, permettent d’accéder à cette prise de conscience et à cette mise en ordre.



Deux notions sont particulièrement utilisées, celle de vide quantique et celle de bootstrap. Ces notions expliqueraient tout autant la genèse de l’univers que la genèse de l’individu.



Le vide quantique c’est l’univers à son état d’énergie minimum. Il n’y a pas de matière mais seulement des particules virtuelles. Autrement dit une foule de potentialités qui ne demandent qu’à s’actualiser. C’est là qu’apparaît le petit plus qui mettra tout en branle, le bootstrap. « Littéralement, « bootstrap » veux dire se soulever soi-même en tirant sur ses bottes. On désigne par là tout mécanisme selon lequel un processus s’auto-entretient, sans avoir besoin du monde extérieur » (BRUNE 2004.62). De par ses fluctuations, le vide quantique actualisera une paire de particules virtuelles qui à leur tour induiront une expansion de l’univers, source d’énergie, et hop c’est parti pour un scénario boule de neige.



Tout cela, c’est très bien, mais qu’en est-il de son application à l’être humain ?



L’état de vide quantique devient « l’état de vide du psychisme humain, c’est-à-dire son énergie minimum. Privé de mouvement, privé de projet, privé de sensations, l’esprit tourne à vide et ne s’accroche plus à rien. Ne s’accrochant à rien, il ne s’arrête plus à l’un ou l’autre aspect du réel, mais il parcourt, sans y toucher, l’ensemble de ses potentialités. » (BRUNE 2004.148).



Quant au bootstrap où l’expansion est essentielle, « pour un homme, il faut qu’il y ait quelque chose en expansion dans sa tête pour qu’il parvienne à s’extirper du vide. … c’est parce que son esprit continuait à croître et à chercher une solution au-delà du cadre qu’il a pu se « matérialiser » à nouveau. … Un mental en expansion continue, voilà ce qu’il nous faut pour être capable de créer. Créer sa vie, créer son œuvre, exister, sortir du vide. » (BRUNE 2004.150-151).

Philippe Van Asbroeck

Bruxelles, le 20 avril 2009







Elisa Brune









Journaliste scientifique et écrivain belge

Née à Bruxelles en 1966

Derrière le ravissant pseudonyme de "Elisa Brune", se cache une femme, titulaire d'un doctorat d'économie de l'environnement et journaliste scientifique ; elle collabore régulièrement aux magazines 'La recherche', 'Ciel et espace', et 'Espace et avenir'. Mais Elisa Brune est surtout l'auteur de sept romans salués par la critique dont 'La tentation d'Edouard', 'Les Jupiter chauds', 'Fissure', [...]





Edgar Gunzig



Né au sein même des brigades internationales pendant la guerre d'Espagne, c'est en Pologne, adolescent prisonnier du régime de Staline, qu'Edgar Gunzig découvre les mathématiques. Échappé, clandestin, il entre à l'Université Libre de Bruxelles en 1957. Quarante ans et un doctorat en sciences physiques plus tard, il y est professeur de relativité générale. Il est aussi le créateur et le président de OLAM (fondation pour la recherche fondamentale à Bruxelles) et véritable militant des échanges entre chercheurs, il organise des congrès internationaux annuels de physique théorique. Il a publié de nombreuses contributions dans des revues internationales de physique, est l'auteur, avec Marc Lachièze-Rey, de 'Le rayonnement de corps noir cosmologique, trace de l'univers primordial', à co-écrit 'Le vide, unEdgard, physicien reconnu, propose à Hélène, jeune journaliste, d'écrire avec elle un ouvrage de vulgarisation.

Rapidement, l'entreprise savante, organisée à jour et heure fixes, se mue en une longue confidence qui les entraîne dans la spirale historique du siècle : l'homme mûr explore des épisodes d'un passé qu'il voulait oublier. Edgard a été un enfant caché pendant la guerre. Ses parents, juifs de l'Est, communistes militants, engagés dans les Brigades internationales en Espagne, résistent dès la première heure à l'occupation nazie.

Son père disparaît dans les camps de concentration. Sa mère, toujours animée d'une foi vibrante dans l'idéal communiste, imagine en 1952 d'aller vivre en Pologne. Ce sont les années de plomb staliniennes. La réalité est insupportable. Piégés, la mère et le fils devront leur survie à leur extraordinaire capacité d'adaptation et d'imagination. Hélène, la journaliste, est partie d'une question innocente : quel est le lien entre l'élaboration d'une pensée scientifique et le parcours humain de son auteur ? Mais, pour elle qui dévide le fil rouge de ces récits imbriqués, c'est une initiation inattendue à des réalités historiques qu'elle préférait ignorer, à quelques notions pointues de cosmologie et, doucement, à la découverte d'elle-même.

Histoire et considérations scientifiques forment la toile de fond d'un suspense psychologique. Avec cette perspective particulière : les événements sont lus à la lumière des recherches du professeur sur l'origine de l'univers à partir du vide quantique. Toute ressemblance avec les deux auteurs n'est pas exactement une coïncidence. Mais, de leur talent et de leur maîtrise conjugués, naît un couple de fiction éblouissant, une leçon époustouflante d'humanité, d'humour et de philosophie.



BRUNE, E., GUNZIG, E. (2004), Relations d'incertitude, Labor, Loverval



Le personnage central de ce roman autobiographique est un astrophysicien dont l’expérience de vie suit un parcours pour le moins bousculé. Il a subi les aléas de la vie et y a réagi vaille que vaille sans pour autant en prendre rétrospectivement conscience ni vouloir mettre de l’ordre dans son vécu. Pour lui, le seul ordre qui prime est celui de la science.



Cette prise de conscience et cette mise en ordre se feront lors des interviews qu’il donne à une journaliste scientifique. Ceux-ci portent au départ sur l’astrophysique mais petit à petit les confidences prennent le dessus. L’astrophysique n’est pas pour autant oubliée car des notions de l’astrophysique, appliquées aux expériences personnelles, permettent d’accéder à cette prise de conscience et à cette mise en ordre.



Deux notions sont particulièrement utilisées, celle de vide quantique et celle de bootstrap. Ces notions expliqueraient tout autant la genèse de l’univers que la genèse de l’individu.



Le vide quantique c’est l’univers à son état d’énergie minimum. Il n’y a pas de matière mais seulement des particules virtuelles. Autrement dit une foule de potentialités qui ne demandent qu’à s’actualiser. C’est là qu’apparaît le petit plus qui mettra tout en branle, le bootstrap. « Littéralement, « bootstrap » veux dire se soulever soi-même en tirant sur ses bottes. On désigne par là tout mécanisme selon lequel un processus s’auto-entretient, sans avoir besoin du monde extérieur » (BRUNE 2004.62). De par ses fluctuations, le vide quantique actualisera une paire de particules virtuelles qui à leur tour induiront une expansion de l’univers, source d’énergie, et hop c’est parti pour un scénario boule de neige.



Tout cela, c’est très bien, mais qu’en est-il de son application à l’être humain ?



L’état de vide quantique devient « l’état de vide du psychisme humain, c’est-à-dire son énergie minimum. Privé de mouvement, privé de projet, privé de sensations, l’esprit tourne à vide et ne s’accroche plus à rien. Ne s’accrochant à rien, il ne s’arrête plus à l’un ou l’autre aspect du réel, mais il parcourt, sans y toucher, l’ensemble de ses potentialités. » (BRUNE 2004.148).



Quant au bootstrap où l’expansion est essentielle, « pour un homme, il faut qu’il y ait quelque chose en expansion dans sa tête pour qu’il parvienne à s’extirper du vide. … c’est parce que son esprit continuait à croître et à chercher une solution au-delà du cadre qu’il a pu se « matérialiser » à nouveau. … Un mental en expansion continue, voilà ce qu’il nous faut pour être capable de créer. Créer sa vie, créer son œuvre, exister, sortir du vide. » (BRUNE 2004.150-151).

Philippe Van Asbroeck

Bruxelles, le 20 avril 2009







Elisa Brune









Journaliste scientifique et écrivain belge

Née à Bruxelles en 1966

Derrière le ravissant pseudonyme de "Elisa Brune", se cache une femme, titulaire d'un doctorat d'économie de l'environnement et journaliste scientifique ; elle collabore régulièrement aux magazines 'La recherche', 'Ciel et espace', et 'Espace et avenir'. Mais Elisa Brune est surtout l'auteur de sept romans salués par la critique dont 'La tentation d'Edouard', 'Les Jupiter chauds', 'Fissure', [...]





Edgar Gunzig



Né au sein même des brigades internationales pendant la guerre d'Espagne, c'est en Pologne, adolescent prisonnier du régime de Staline, qu'Edgar Gunzig découvre les mathématiques. Échappé, clandestin, il entre à l'Université Libre de Bruxelles en 1957. Quarante ans et un doctorat en sciences physiques plus tard, il y est professeur de relativité générale. Il est aussi le créateur et le président de OLAM (fondation pour la recherche fondamentale à Bruxelles) et véritable militant des échanges entre chercheurs, il organise des congrès internationaux annuels de physique théorique. Il a publié de nombreuses contributions dans des revues internationales de physique, est l'auteur, avec Marc Lachièze-Rey, de 'Le rayonnement de corps noir cosmologique, trace de l'univers primordial', à co-écrit 'Le vide, univers du tout et du rien' et 'Relations d'incertitudes' avec Elisa Brune.ivers du tout et du rien' et 'Relations d'incertitudes' avec Elisa Brune.



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Fissures

Le style est bien senti, les textes courts sont bien ficelés, les thèmes sont variés, c’est le reflet de la vie !

Cerise sur le gâteau, Elisa Brune aborde des thèmes bien féminins mais jamais féministes.

Bravo !

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La tournante

La tournante est un livre poignant parfois très dur a lire car ce n'est qu'un roman mais il est basé sur des faits réels qui se passe dans les cités. On découvre une jeune fille de 14 ans qui est tombé dans un piège dont elle ne peut plus sortir.
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Blanche casse

Bien que.

Bien que ce livre traite de thèmes tellement et tellement écrit, récrits, ressassés, torturés, mâchouillés jusqu'à l'os.

Bien que ce livre traite de thèmes qui ne parviennent pas du tout à l'universalité car nettement occidentalo-blanco-privilégié (de base).

Bien qu'il fasse un peu trop de pages à mon goût, s'essoufflant un peu sur la longueur et aurait gagné à être un peu plus bref, plus sec.

Bien que tout cela, ce livre est réussi. Il est sans grosse faille, l'écriture est juste, les personnages ont du corps, parlent de corps, sont des corps et des esprits. Le livre n'est ni trop verbeux, ni trop spirituel, il est juste, il parle des choses comme elles sont, ressenties, exprimées, dures, tendres, pleines d'émotions, toutes.

Ce livre décrit bien ces spirales (très occidentales) de chute, de flèche brisée, et d'enfermement dans un silence, dans l'excitation, dans les systèmes qui broient, dans l'absence de système qui fait flotter...

Ce livre est également féministe, mais aucun homme ne devrait s'en sentir exclu. Au contraire, j'ai aussi l'impression d'être compris. De m'y retrouver.

On est humain. Ce livre est humain.

Et, réussi.

Je termine par ce poème de Francis Giauque que la soeur de la narratrice insère dans une de ces lettres :

"Nous ressemblons

à ces oiseaux désemparés

que le vent déporte

de tempête en tempête

et qui s’élancent

à l’assaut du soleil

pour retomber calcinés

dans une poussière de sang."



Un roman de la Beauté et de la Gravité.

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