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Citations de Élisabeth Roudinesco (72)


Élisabeth Roudinesco
[...] j’ai envie de dire à tous ceux qui, au nom d’une introuvable normalité, fustigent les familles monoparentales, homoparentales, anormales, divorcées, que chaque enfant aimerait avoir pour mère et père à la fois l’équivalent d’un Jean Valjean.
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Pourtant, chaque époque construit sa propre représentation de la mélancolie pour y inscrire les stigmates de son histoire.
Ex, de même qu'au lendemain du "choc traumatique" induit par la Commune, l'hystérie, théorisée par Charcot, deviendra la maladie dominante de la fin du siècle, de même la mélancolie apparaît, à la veille de la Révolution, comme le symptôme majeur d'un mal de l'ennui véhiculé par le climat délétère de la vieille société.
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Ainsi Prud'homme demande-t-il aux femmes d'être des meurtrières quand elles descendent dans la rue et des esclaves quand elles restent à la maison.
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L’hypnotisme est un état pathologique et non physiologique. C’est une manifestation névropathique qu’il est permis de rapprocher de l’hystérie.

-Babinski-
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Que ferions-nous sans Sade, Mishima, Jean Genet, Pasolini, Hitchcock, bien d’autres encore, qui ont donné les œuvres les plus raffinées qui soient ? Que ferions-nous si nous ne pouvions plus désigner comme boucs émissaires – c’est-à-dire pervers – ceux qui acceptent de traduire par leurs actes étranges les tendances inavouables qui nous habitent et que nous refoulons ? Que les pervers soient sublimes quand ils se tournent vers l’art, la création ou la mystique, ou qu’ils soient abjects quand ils se livrent à des pulsions meurtrières, ils sont une part de nous-mêmes, une part de notre humanité, car ils exhibent ce que nous ne cessons de dissimuler : notre propre négativité, la part obscure de nous-mêmes.
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L'identité de la France, dis-je, n'a rien à voir avec une quelconque "identité nationale", fût-elle française. L'identité pure ou parfaite n'existe pas. Aussi bien l'identité de la France est-elle toujours divisée - entre ses régions et ses villes, entre ses idéaux divergents -, même si la république est indivisible, laïque et sociale. La France, ce n'est rien d'autre que la France décrite par Michelet : des France "cousues ensemble", c'est -à-dire la France construite autour de Paris et qui a fini par s'imposer aux différentes France.
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Le petit monde germanopratin a décerné à Roudinesco un prix littéraire pour son roman historique : «Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre», publié par son compagnon, le PDG de Fayard.
Pour découvrir à quel point son livre est futile (une érudition de pacotille sur ce que Freud mangeait, ses voyages, la vie de ses chow-chow, le noms de ses 14 neveux et nièces, etc.) et n’apporte rien de substantiel sur la psychanalyse par rapport à des auteurs qu’elle cite à peine ou mal (Borg-Jacobsen, Onfray notamment), voir cette analyse d’une vingtaine de pages par quelqu’un qui, contrairement à un certain nombre de journalistes, a lu attentivement cet ouvrage
Document : « Roudinesco.Freud.Rillaer.2014.pdf »
Sur le site
http://icampus.uclouvain.be/claroline/document/document.php?cidReset=true&cidReq=EDPH2277

ou via Mediapart :
http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-laroche/071114/jacques-van-rillaer-deboulonne-sigmund-freud-en-son-temps-et-dans-le-notre-ecrit-par-elisabeth-r
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Depuis la publication, en 1993, de la troisième partie de mon Histoire de la psychanalyse, entièrement consacrée à la pensée, à la vie, à l’œuvre et à l’action de Jacques Lacan, j’ai souvent eu le sentiment qu’il me serait un jour nécessaire d’effectuer un bilan, non seulement de l’héritage de ce maître paradoxal, mais aussi de la manière dont fut commenté mon propre travail à l’intérieur et à l’extérieur de la communauté psychanalytique.
(…) j’ai eu envie, trente ans après la mort de Lacan, alors que se profile l’évanouissement progressif d’une certaine époque (dite ‘héroïque’) de la psychanalyse et que les psychanalystes se transforment en psychothérapeutes organisés en une profession réglementée par l’Etat, de parler autrement, et de façon plus personnelle cette fois, du destin du dernier grand penseur d’une aventure intellectuelle qui avait commencé à déployer ses effets à la fin du XIXe siècle (…)
J’ai voulu évoquer, à l’intention du lecteur d’aujourd’hui, quelques épisodes marquants d’une vie et d’une œuvre à laquelle toute une génération a été mêlée, et les commenter avec le recul du temps, de façon libre et subjective. Je voudrais que ce livre soit lu comme l’énoncé d’une part secrète de la vie et de l’œuvre de Lacan, un vagabondage dans des sentiers méconnus : un envers ou une face cachée venant éclairer l’archive, comme dans un tableau crypté où les figures de l’ombre, autrefois dissimulées, reviennent à la lumière.
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En un premier temps (1936-1950), marqué par la phénoménologie, [Jacques Lacan] fait de l’imaginaire, compris comme le lieu du moi par excellence, l’instance dominante de toutes les formes de relation duelle à l’image du semblable. En un deuxième temps (1950-1970), devenu structuraliste, il accorde au symbolique une place primordiale en tant qu’il incarne l’ordre de la loi, du langage et de l’interdit auquel est confronté le sujet à la fois dans son psychisme, dans sa position oedipienne et dans sa relation au social. En un troisième temps (1970-1979), celui de sa relève logicienne, Lacan donne au réel, compris comme réalité hétérogène à la représentation et impossible à symboliser […], une place de plus en plus prépondérante.
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[Définition de la névrose par Cullen]

Lésions du sentiment et du mouvement sans inflammation ni lésion de structure.
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– C’est quoi exactement, l’inconscient ?
– Cela ressemble à un iceberg. Tu sais, cette montagne de glace qui apparaît au-dessus de la mer, près du pôle Nord : un bloc gelé à la dérive, pointu, trapu, biseauté ou érodé. Imagine un instant ce bel objet inerte, dont une moitié
est immergée dans la profondeur des océans tandis que l’autre vogue à la surface des eaux. Les deux moitiés sont inégales : la partie invisible est plus importante que la partie visible, plus dangereuse aussi, parce qu’elle reste dissimulée.
Tous les navigateurs le savent. Ils redoutent bien plus ce qui est caché que ce qui est apparent. C’est cela l’inconscient, la partie immergée de la montagne blanche, composée de plusieurs étages avec des tranchées, des passerelles, des labyrinthes. On peut la comparer à une maison flottante dont on ne parvient pas à définir le contour mais dont on sent la présence.
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ABSTINENCE (RÈGLE D')
Allemand : Grundsatz der Abstinenz. Anglais : Rule of abstinence.

Corollaire de la règle fondamentale*, la règle d'abstinence désigne l'ensemble des moyens et attitudes mis en œuvre par l'analyste pour que l'analysant soit dans l'impossibilité de recourir à des formes de satisfaction substitutives, à même de lui économiser les souffrances qui constituent le moteur du travail analytique.
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J’ai toujours aimé les dictionnaires. Ils recèlent un savoir qui ressemble à un mystère permanent. Chaque fois que j’ouvre un dictionnaire, je sais que je vais y trouver une chose nouvelle, un secret auquel je n’avais pas pensé, des histoires, des mots, des noms, des figures de rhétorique. Un dictionnaire est un vaste lieu de mémoire, un récit en forme de labyrinthe, un inventaire énergumène, une liste en expansion.
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Lacan était athée, même si, par bravade, il avait rêvé un jour de grandes funérailles catholiques (...)
Marc-François* proposa aux fidèles de prier pour son frère. Il rappela que toute son œuvre était imprégnée de culture catholique, bien que ‘l’Eglise et l’Evangile n’y fussent pas essentiels(...)
Un jour qu’il devisait avec son amie Maria-Antonietta Macciocchi, Lacan lui avait dit sur le mode de la confidence et avec une intense émotion :’Ah ! chère, les italiens sont tellement intelligents ! Si je pouvais choisir un lieu pour mourir, c’est à Rome que je voudrais finir mes jours. Je connais de Rome tous les angles, toutes les fontaines, toutes les églises… Et si ce n’était pas Rome, je me contenterais de Venise ou de Florence : je suis sous le signe de l’Italie. (...)
Lacan mourut sous un faux nom, le 9 septembre 1981, à la clinique Hartmann des suites d’un cancer du côlon qu’il n’avait jamais voulu soigner. Bien qu’il eût émis le vœu de finir ses jours en Italie, à Rome ou à Venise, et qu’il eût souhaité des funérailles catholiques, il fut enterré sans cérémonie et dans l’intimité au cimetière de Guitrancourt.

* Le frère de Jacques Lacan, devenu moine bénédictin après avoir prononcé ses vœux en 1929.
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Chacun sait que [les tranquillisants] ont largement débordé le domaine des indications spécifiquement psychiatriques pour devenir, malgré les inconvénients non négligeables de leur emploi intempestif et prolongé, le recours licite et trop systématique contre les moindres déplaisirs et inconforts de la vie quotidienne. Il est vrai que les personnages d’un roman imaginé jadis par Aldous Huxley avaient déjà besoin du « soma » pour supporter les beautés du Meilleur des mondes…
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Ce n’est pas dans un quelconque au-delà que les gens vivent dans un enfer, mais ici même, sur terre. C’est ce que Schopenhauer a très justement vu. Mes connaissances, mes théories et mes méthodes, doivent leur faire prendre conscience de cet enfer, afin qu’ils puissent s’en délivrer. C’est seulement quand les hommes pourront respirer librement qu’ils apprendront à nouveau ce que l’art peut-être. Aujourd’hui ils en mésusent comme d’un narcotique, pour se défaire, au moins pour quelques heures, de leurs tourments. L’art est pour eux une sorte d’eau de vie.
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Souffrant de n’être pas asse reconnu, Freud semblait ignorer que son « splendide isolement » n’était qu’un fantasme et que, dans la réalité, son ouvrage sur le rêve suscitait autant de louanges que de critiques.
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ANALYSE PROFANE
Allemand : Laienanalyse. Anglais : Lay-analysis.

On appelle analyse profane ou analyse laïque, ou encore psychanalyse* profane ou laïque, la psychanalyse pratiquée par les non-médecins. Les deux adjectifs (laïc et profane) signifient aussi que la psychanalyse, dans l'optique freudienne, est une discipline parfaitement distincte de toutes les cures d'âme et de toutes les formes de confessions thérapeutiques liées aux diverses religions. En conséquence, elle doit construire ses propres critères de formation professionnelle sans s'inféoder ni à la médecine (dont fait partie la psychiatrie), ni à une Église*, que celle-ci relève du protestantisme, du catholicisme, du judaïsme, de l'islam, du bouddhisme, ni aux religions animistes ou aux sectes.
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ANACLITIQUE (DÉPRESSION)
Allemand : Anlehnungsdepression. Anglais : Anaclitic depression.

Terme créé par René Spitz* en 1945 pour désigner un syndrome dépressif qui survient chez l'enfant privé de sa mère après avoir eu avec elle une relation normale pendant les premiers mois de la vie.
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ANALYSE DIDACTIQUE
Allemand : Lehranalyse. Anglais : Training analysis.

Terme employé à partir de 1922, puis adopté en 1925 par l'International Psychoanalytical Association* (IPA) pour désigner la psychanalyse* de celui qui se destine au métier de psychanalyste. Il s'agit d'une formation obligatoire.
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