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Critiques de Élisabeth Weissman (18)
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Lucie Dreyfus. La femme du capitaine

Elisabeth Weissman s'intéresse, dans cet ouvrage, à Lucie Dreyfus, la femme du non moins célèbre capitaine Dreyfus, qui rappelons-le, fut accusé d'avoir livré à l'Empire allemand des documents secrets militaires et condamné en 1894 au bagne à perpétuité pour trahison puis déporté sur l'île du Diable. A cette époque, sa femme, Lucie, n'avait que 25 ans, la vie devant elle et deux enfants en bas âge. Elle ne doutera jamais de l'innocence de son mari. Pour preuve, le véritable coupable fut démasqué et pourtant acquitté.



Durant toutes ces années de procès, de bagne, de prison et d'exil, elle résistera et se battra à ses côtés, chacun puisant la force dans l'autre, l'empêchant finalement de commettre l'irréparable. Femme au fort caractère et d'une volonté farouche, elle ne cessera de correspondre avec Alfred et ce, malgré les lettres interceptées voire censurées, et de le maintenir ancré dans la vie et dans son propre quotidien.



Elisabeth Weissman a tenu à mettre en avant le rôle de Lucie dans cette affaire, rôle encore méconnu aujourd'hui, dans ce livre-document extrêmement fouillé et documenté. L'on a ainsi droit à des extraits de lettres échangées et des photos de ce couple plus que jamais uni dans l'adversité et très amoureux. L'on ressent évidemment beaucoup d'admiration de la part de l'auteur pour cette femme qui subit de plein fouet cette Affaire qui marquera à jamais l'histoire de la IIIème république.



Un documentaire très intéressant et instructif...



L'on regrettera peut-être toutes ces notes de bas de pages (plus de 600) qui morcellent la lecture.
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Coco Chanel

Voilà, ça c'est de la biographie !



J'aime particulièrement l'écriture directe et objective d'Elisabeth Weissman. Journaliste et essayiste diplômée de Sciences Po, elle s'intéresse à son sujet sous l'angle des faits et des actes et elle ne s'est pas entichée du personnage dont elle retrace le destin au point de lui prêter des sentiments ou des pensées subjectifs et invérifiables.



Alors, forcément, c'est court et direct, moins de 100 pages.

Mais du coup, c'est bon ; ça se dévore en deux heures.

C'est un peu comme regarder un documentaire sans avoir l'image. L'image ? mais on s'en balance de l'image, si vous me passez l'expression. On la connaît notre Coco ! Chanel, on la trouve en chaque femme qui a compris que simplicité était jumelle d'élégance ; en chaque femme qui a acquis le bon goût de la sobriété pour mieux faire briller sa personnalité plutôt que ses bracelets.



Gabrielle... une égérie pour moi depuis toujours. Cette femme pourtant dure comme la lame d'une épée, associable, rude jusqu'à la violence caractérielle et dont la froideur apparente décourage l'affection fut pourtant une femme au destin hors du commun. Née de rien, elle arriva à tout.



Sa créativité ne fut pas égoïste.

Toute sa vie, elle pensera aux femmes, elle cherchera à les libérer, à leur rendre ce corps longtemps enfermé, malmené et étouffé entre les baleines et les gaines, comme le signe tangible de leur soumission aux hommes, pour qu'elles en jouissent dans chacun de leurs mouvements. Chanel a fait plus que créer une mode, elle a créé la femme moderne.



Le corset jeté par-dessus les moulins, c'est elle.

Le pantalon, c'est encore elle.

La jupe au genou, c'est toujours elle.

Les accessoires, c'est incontestablement elle.

Les bijoux fantaisie, c'est plus que jamais elle.

Le sac à main, c'est inspiré d'elle.

La petite robe noire, c'est signé d'elle.

L'imperméable, c'est évidemment elle.

Le tailleur, c'est définitivement elle !



L'élégance, c'est Chanel.



Avec une sobriété et une élégance que n'aurait pas reniées Mademoiselle, l'auteur nous propose un panorama complet et non romancé d'une existence totalement modelée par l'effort, la ténacité, la volonté, le talent, la chance et... les épreuves.



En effet, la chance et la malchance, toujours, ont écartelé entre leurs mains cette grande dame en noir et blanc. Orpheline, pauvresse, chanteuse ratée, maîtresse entretenue... les rêves d'ascension semblent longtemps inaccessibles. Pourtant, le destin veille et transformera dans une succession de fulgurances la chenille en papillon.



Mais cette métamorphose aura un prix que tout l'argent du monde ne pourra jamais suffire à acquitter. Ce prix, c'est la solitude profonde qui caractérise toute l'existence de la modiste. Solitude de l'orpheline, solitude du cœur, solitude de la femme stérile, solitude de l'incomprise, solitude de l'entêtée...



Gabrielle a bâti un empire, d'abord pour se prouver à elle-même qu'elle valait quelque chose, ensuite pour prouver aux autres qu'elle valait mieux que ce qu'ils croyaient d'elle. Elle a montré une voie nouvelle à la Femme dans son universalité, elle l'a rendue forte, insoumise, libre et cependant irrésistible. Elle a gagné son pari sur la vie ; elle a engendré non pas un enfant mais des milliers à qui léguer son patrimoine.



Un tel héritage mérite bien qu'on lui laisse le mot de la fin : "Une définition de l'élégance ? Les femmes sont toujours trop habillées, mais jamais assez élégantes". Plus qu'une définition, une devise, un style.







Je remercie Babelio pour cette belle découverte dans le cadre de Masse Critique.
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Coco Chanel

148 pages et quelques lignes aux éditions de la loupe ( grands caractères) qui commencent par l'enfance extrêmement pauvre et difficile de Chanel, enfance où tout se joue, y compris son besoin immense d'être aimée par un homme,plus tard,elle qui fut privée de son père,volage et inconsistant. Sa vie entière sera dirigée par un besoin irrépressible d'ascension et de reconnaissance sociale.

On éprouvera de la compassion pour ce début de vie très difficile.mais pas au point d'aimer Coco Chanel,en ce qui me concerne.

Elle fut détestable,arrogante, mécène mais en échange il fallait lui vendre son âme,elle avait une langue de vipère, aucun humanisme, elle a fait des choix politiques absolument déplorables,bref c'était une teigne égocentrique.

Mais bosseuse, talentueuse et avant gardiste.

J'espérais que ce livre me ferait changer d'avis sur elle,il n'en est rien. Je suis bien aise de n'avoir jamais dû croiser Mademoiselle.

Cette bio se lit bien, elle fait un résumé assez équitable de sa vie,me semble t il.

Au livre suivant !
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Lucie Dreyfus. La femme du capitaine

Pourquoi Lucie ? Elisabeth Weismann s’en explique dans un préambule de treize pages difficile à résumer en quelques mots, mais qui contient tout ce qu’elle va par la suite détailler : l’affaire Dreyfus, bien sûr (« Rappelons les faits : octobre 1894, un jeune officier juif alsacien, Alfred Dreyfus, est condamné, accusé d’avoir vendu à l’Allemagne des secrets militaires, subit le déshonneur suprême d’être dégradé, est déporté en Guyane dans des conditions qui en toute logique auraient dû « l’enterrer vivant ». Et ce au terme d’un procès bâclé, à charge, mené à huis clos par un conseil de guerre sur la base de fausses preuves, de ragots et de préjugés antisémites, bafouant les droits les plus élémentaires de la défense et de la justice. ») – mais aussi qui était la femme du capitaine, Lucie, vingt-cinq ans au moment de cette arrestation.

Vingt-cinq ans seulement, et déjà, immédiatement, « elle pense et elle pense juste »; elle obtient d’Alfred qu’il consente à un pacte, il s’engage à rester vivant et elle s’engage à tout faire pour récupérer son (leur) honneur. Elle le portera littéralement à bout de plume avec une correspondance intense, tout en étant une actrice acharnée de sa réhabilitation, et elle s’éteindra en décembre 1945, dix ans après Alfred.

Mais leurs vies ne se résumaient pas à l’Affaire avec un grand A, et ce document s’intéresse de près à cette époque, le début du XX° siècle, le climat social, la place de la femme, le poids d’une éducation, la judéité et sa perception – troublantes résonances un siècle plus tard.

Il est indéniable que le fond est passionnant, absolument précis et très documenté, mais l’énergie de la plume d’Elisabeth Weismann ne m’a pas permis de trouver ma place dans son texte, son avis à elle est partout, j’ai eu l’impression de lire quelqu’un de très énervé et petit à petit je me suis éloignée, sautant un passage ici, une page là, finalement soulagée d’en avoir fini.
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Lucie Dreyfus. La femme du capitaine

L’Affaire Dreyfus, à la fin du 19ème siècle, a secoué la IIIème République. Pour rappel, Alfred Dreyfus, officier juif alsacien, est condamné, accusé d’avoir révélé des éléments militaires secrets aux Allemands. Bien que le réel « coupable » soit rapidement identifié par un officier du contre-espionnage, l’affaire prendra son A majuscule de par l’importance qu’elle prend dans la société, la divisant politiquement et socialement.



Au cœur de la mobilisation dreyfusarde, des officiers, des hommes politiques, des intellectuels – dont Zola et son J’accuse – mais surtout deux personnes de la famille de Dreyfus que sont son frère Mathieu et sa femme Lucie Dreyfus.



Ce livre retrace le déroulement de l’Affaire, en y apportant des éléments antérieurs notamment, en s’intéressant au parcours de Lucie Dreyfus, l’épouse d’Alfred Dreyfus et la mère de ses deux enfants. Durant l’absence de son époux, déporté ou incarcéré, elle s’occupera des enfants et parviendra à les préserver de tous les bouleversements.

Elisabeth WEISSMAN présente une femme au caractère particulièrement solide lui permettant de garder une confiance inébranlable en son époux malgré l’humiliation et le déshonneur subis. Les échanges épistolaires entre les époux témoignent des liens qui les unissent, de l’importance du soutien apporté par Lucie Dreyfus.

Par ailleurs, on découvre également son implication franche et courageuse dans les démarches liées au procès, tout en gardant sa position de femme dans un milieu d’hommes.



Ce livre est intéressant car il apporte une chronologie, des détails et une façon de vivre en famille avec une affaire telle que l’affaire Dreyfus en l’abordant sous un angle original, celui de sa femme et surtout des correspondances de celle-ci avec son époux et ses amis. Le travail de recherche parallèle permet de situer le contexte et de combler les informations manquantes ou les éléments abordés implicitement et qui pourraient perdre le lecteur.

Petit bémol, le portrait de Lucie Dreyfus est quelque peu fort appuyé et redondant : on ne sait finalement pas grand-chose de sa personnalité, de son ressenti et de son vécu intime ? Ses lettres sont quelque chose de peu intimes… Probablement la pudeur de l’époque. Ce sont, de plus, des données très subjectives et donc difficiles à recueillir mais qui m’auraient fortement intéressées !

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Coco Chanel

Je lis peu de biographies parce que je les trouve souvent ennyeuses, longues, dénuées d'intérêt et restrictives.

Elisabeth Weisman ne dépeint pas Coco Chanel comme une icone, mais comme une femme atypique née au 19ème siècle et entrée dans le 20ème avec sa fougueuse jeunesse et les codes de l'ancien temps.

Gabrielle Chanel a connu 2 guerres, cotôyé les plus grands noms de son époque et assité à ô combien de boulversements sociaux, professionnels et moraux. Cette biographie se lit comme un roman.

Mais Gabrielle Chanel est avant tout une Artiste, avec ses réussites, ses doutes, ses erreurs, sa rage, ses élans de coeurs, ses frasques et...son génie.



Un grand merci à Gwen21 d'avoir eu la gentillesse de me prêter cet ouvrage (d'autant plus que j'aime beaucoup les éditions Libretto).
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Lucie Dreyfus. La femme du capitaine

Ce livre document, extrêmement bien détaillé, nous parle de "L'affaire Dreyfus" à travers sa femme, Lucie. Il débute par des photos de famille et la diverse correspondance de Lucie.

Alfred Dreyfus est accusé en 1895 de haute trahison envers son pays.Il aurait transmis des documents aux allemands. A partir de là le monde, leur monde s'écroule. L’antisémitisme de l'époque ne joue pas en la faveur du capitaine, il est juif . Il est jugé et déporté sur l'île du diable en Guyane.

sa femme n'aura de cesse, avec sa famille, et ensuite les "dreyfusards" de mener le combat qui le réhabilitera aux yeux de tous.



C'est peu dire que Lucie était une femme forte et déterminée. Très amoureuse aussi. Elle a soutenu son mari coûte que coûte en lui écrivant sans relâche.Elle n'a jamais renoncé malgré les embûches, et les comportements révoltants de tous ceux qui étaient complices de cette machination d'état .



Ce récit est effroyable, et si tout le monde a entendu parlé de "l'affaire Dreyfus" c'est autre chose d'en lire tous les détails les plus sordides.

Cet homme a survécu au pire, et en lisant ces pages on sait que c'est grâce au soutien de chaque instant de sa femme, Lucie.



Ce n'était pas pour moi un bon moment de lecture, tellement ce que ces lignes révèlent m'a démontré la bassesse, l’ignominie de certains, et pire de ceux qui ne savaient rien mais hurlaient avec les loups.

L'homme est capable du pire, et on le voit aussi quand l'auteure nous parle de la guerre de 14/18 et de celle de 39/45. Lucie a traversé toutes ces horreurs puisqu'elle est morte en décembre 1945.



Un long documentaire, parfois lassant par de longues répétitions de faits. Mais d'une grande qualité historique.
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Coco Chanel

Courte biographie de la vie de la grande Coco Chanel. J’ai adoré d’un bout à l’autre. Les descriptions correspondent en tout point aux deux films que j’ai vus dernièrement en plus de détails importants qui nous aident à comprendre sa personnalité. Comme l’auteur est d’abord journaliste et essayiste, on sent qu’elle rapporte les faits et cherche à nous laisser interpréter. Elle expose sa vie comme une série de faits et anecdotes sans les conjuguer avec trop de romantisme.
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Lucie Dreyfus. La femme du capitaine

Dans la première partie de ce livre, sont présentées des photos de Lucie Dreyfus, de son entourage. ainsi que des reproductions d'extraits de lettres écrite par elle-même. La seconde partie est composée du texte écrit par Elisabeth Weissman qui relate l'histoire de Lucie. Même si le livre est consacré à la femme du capitaine Dreyfus, l'auteur retrace bien l'ensemble de l'Affaire. Elle offre également une bonne analyse de la place de la femme dans la société du début du XXème siècle et surtout de l'antisémitisme ambiant. L'Affaire Dreyfus a pris une dimension nationale si bien qu'elle a eu des répercussions sur le monde politique et intellectuel. L'auteur retranscrit bien ces événements et leurs conséquences. Elle s'est bien documentée sur la période.



Elisabeth Weissman a choisi de poursuivre son récit jusqu'à la mort de Lucie en 1945. L'Affaire Dreyfus est terminée, la vie devient plus paisible, plus banale pour une femme bourgeoise ordinaire. Cependant, elle vivra la Première Guerre Mondiale. La plupart des hommes de la famille, dont Alfred, sont mobilisés et envoyés sur le front. Le capitaine meurt en 1935, il ne connaîtra pas comme sa femme et ses descendants la Seconde Guerre Mondiale, la répression contre les Juifs et la Shoah.



Dans cet ouvrage, il y a de nombreuses répétitions qui pèsent sur la lecture, c'est pourquoi je ne suis pas entièrement satisfaite. En revanche, le choix de la maquette de l'ouvrage est excellent, il est à l'image de Lucie, une femme ordinaire
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Lucie Dreyfus. La femme du capitaine

L'affaire Dreyfus à travers les yeux de Lucie. Elisabeth Weissman signe un très bel essai.

Un très beau portrait de femme amoureuse qui souleva des montagnes pour effacer une injustice.

Magnifique!
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Coco Chanel

Une biographie digne de ce nom, mais un peu court je trouve. J'ai appris pas mal de chose concernant Coco, mais j'aurai bien aimé en apprendre plus sur elle à l'époque de la seconde guerre mondial.
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Lucie Dreyfus. La femme du capitaine

De Lucie Dreyfus, je ne connaissais rien avant ce livre d'Elisabeth Weissman. et pourtant quelle vie extra-ordinaire, que celle de Lucie! Elevée dans et préparée pour une vie de grande bourgeoise, rien ne la préparait au cataclysme qui s'abat sur sa toute jeune vie d'épouse et de mère lorsque le Capitaine Dreyfus est incarcéré pour crime de haute trahison. Rien ne lui sera épargné non plus : L'angoisse, le déshonneur, la séparation, le harcèlement des militaires, leurs intimidations, les attaques virulentes des antidreyfusards, le mensonge institutionnalisé et bien sûr l'antisémitisme à la base de tout ce scandale militaro politique. Ce sont des hommes qui défendront le capitaine publiquement, mais sans Lucie, son amour inconditionnel, sans son indéfectible soutien, y aurait-il eu une Affaire Dreyfus? Aurait-il pu tenir, survivre ,aux effroyables s conditions de détention de l'ïle du Diable, sans les centaines de lettres qu'elle lui écrivit?

L'approche d'Elisabeth Weissman est très intéressante dans le sens où elle éclaire l'Affaire vue et vécue par Lucie. Pour Alfred, elle ne peut que lui communiquer son courage; ses tourments c'est à son amie Hélène Naville qu'elle les confie. On y sent une jeune femme d'une force de caractère peu commune. Il lui en faudra encore beaucoup pour supporter l'angoisse et la solitude où la laisse de la guerre de 1914 où seront envoyés son mari et son fils Pierre. Puis de nouveau à l'heure où le drapeau nazi flotte sur Paris, tout quitter pour la zone libre, se cacher sous un nom d'emprunt, perdre sa petite fille Madeleine déportée à Aushcwitz et revenir s'éteindre à Paris en 1945., dans l'anonymat le plus complet.

Grandeurs, bassesses, barbarie, Lucie les a affrontées avec courage et abnégation. Sa vie de femme se confond avec l'histoire avec un grand H, parce qu ' elle était française mais aussi parce qu'elle était juive et qu'elle aura traversé tous les drames et la folie d'un monde basculant dans le XX ème siècle et ses deux guerres mondiales.

Qu'un livre lui rende hommage ce n'est que justice, pour elle mais aussi pour toutes ces femmes qui se battent dans l'ombre et que l'histoire oublie.

Pour moi Lucie fur une découverte et elle ne me quitte plus.

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Lucie Dreyfus. La femme du capitaine

Dire que j'ai commencé ce livre sans enthousiasme est un euphémisme !



Bien que cet ouvrage concerne la femme d'Alfred Dreyfus, je craignais qu'il soit principalement axé sur l'affaire. Ce n'est pas le cas ! Et je tiens à souligner que je ne pense pas avoir jamais si bien compris cet imbroglio qu'à la lecture du livre d'Elisabeth Weissman.



L'auteur alterne de courts passages sur l'affaire en tant que tel avec des passages concernant le quotidien et les actions de Lucie.

J'y ai découvert une femme admirable, d'un soutien indéfectible envers son époux. Une mère qui entretient avec tendresse l'image du père. Une femme noble et tenace. Mais j'y ai également découvert un couple et un amour digne des plus belles tragédies grecques.



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Coco Chanel

Coco Chanel est une biographie consacrée à la créatrice éponyme écrite par la journaliste et essayiste française Elisabeth Weissman.



Beaucoup ont essayé de dresser le portrait de la grande dame qui aimait se faire appeler Mademoiselle. Mais si les biographies sont nombreuses, nombreuses sont également les zones d'ombre qui subsistent autour de la vie de Gabrielle Chanel.

Elisabeth Weissman prend le parti de se distancier par rapport à ce qui a déjà été écrit sur Gabrielle Chanel et propose une lecture placée sous le signe de l'analyse sociale et féministe. Son propos ? Essayer de comprendre et donner à voir à son lecteur comment cette enfant abandonnée et d'une pauvreté extrême, a réussi à devenir une créatrice de génie et une femme à la fortune colossale, à l'heure où les femmes n'avaient aucune existence sociale et vivaient sous la coupe de leur mari.



Le pari d'Elisabeth Weissman était risqué. 94 pages seulement pour parcourir la vie de Gabrielle Chanel, là où Edmonde Charles-Roux, entre autres, lui consacre 662 pages avec son Irrégulière.

Mais Elisabeth Weissman réussit avec brio ce projet de courte biographie placée sous l'angle féministe et celui de la condition sociale de son objet d'étude. De l'enfance pauvre, ballotée entre orphelinat et institutions religieuses de Gabrielle, à ses débuts de chanteuse de cabaret qui lui valent le surnom de Coco, à ses balbutiements dans la mode lorsqu'elle commence en tant que commise dans un commerce de Moulins avec sa jeune tante, Elisabeth Weissman revient sur ces éléments marquants de la vie de la créatrice et éclaire son parcours à la lumière des humiliations vécues et des frustrations refoulées. Ce sont justement ces blessures qui ont permis à Gabrielle, par un perfectionnisme rare et un goût acharné pour le travail, d'ériger l'empire économique que l'on connaît et de prendre une revanche face à une vie difficile.

De ses amours malheureuses, Gabrielle Chanel retire une indépendance rare et un goût extrême pour le travail, son ultime raison de vivre. Amoureuses à plusieurs reprises, elle essuie des échecs successifs et perd brutalement deux de ses amours, décès qui seront dévastateurs pour son équilibre émotionnel. Là encore, Elisabeth Weissman éclaire la vie de Chanel à la lumière de ces expériences et analyse leurs conséquences. Alors qu'elle rêvait d'une vie maritale aisée, Gabrielle finit sa vie seule, délaissée, ne trouvant que dans le travail une raison de vivre et s'y plongeant à corps perdu, jusqu'à ses derniers jours.

Je ressors enchantée de cette lecture. La pertinence de l'analyse d'Elisabeth Weissman m'a permis de découvrir la vie de fashionChanel sous un angle inhabituel et diablement intéressant. Première incursion dans la liste des biographies consacrée à Mademoiselle, Coco Chanel ne sera pas la dernière, c'est certain.
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Coco Chanel

Une biographie courte mais complète qui ne s’embarrasse pas de détails subjectifs ou romancé.
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Lucie Dreyfus. La femme du capitaine

Qui connaît le rôle joué par Lucie dans l’Affaire Dreyfus ? Nombreux sont les dreyfusards dont le nom est passé à la postérité. Parmi eux, le frère d’Alfred, Mathieu Dreyfus, le poète Bernard Lazare, le colonel Georges Picquart et bien sûr Émile Zola et Jean Jaurès. Ceux-là ont œuvré pour la revisitation du procès du capitaine, puis pour sa réhabilitation. Lucie, elle, a œuvré à son maintient en vie, jour après jour, durant toutes ces années de longue et atroce détention sur l’Île du diable, en Guyane.

Élisabeth Weissman signe avec ce roman un documentaire parmi tant d’autres parus depuis un siècle. L’Affaire y est décrite avec ses nombreuses péripéties, toujours sous l’angle de vue des partisans de Dreyfus. Nombreuses sont les sources documentaires qu’elle cite. Parmi elles et non des moindres, Hannah Arendt, Joseph Reinach, Philippe Oriol et bien sûr le capitaine lui-même. L’originalité de cet essai réside dans l’intégration, aux côtés de ces différentes sources historiques, d’extraits de lettres échangées entre Lucie et Alfred durant les dix années qu’a duré l’Affaire, ainsi que des confidences de Lucie à sa grande amie Hélène Naville, durant la même période.



Le roman débute d’ailleurs avec la correspondance entre Lucie et Hélène, mettant l’accent dès les premières pages sur la force de caractère de Lucie qui se trouve parachutée malgré elle dans un combat d’hommes. Elle n’a que 25 ans en 1894.

Lucie Dreyfus naît dans un siècle où les femmes de sa classe sociale, la grande bourgeoisie, sont destinées à une vie de femmes d’intérieur, toutes à leurs tâches domestiques. Malgré son jeune âge, malgré son sexe, Lucie va œuvrer autant que ces messieurs à la réhabilitation de son mari. Elle n’utilisera pas les prétoires et autres salles d’audience, elle n’assistera même pas aux différents procès. Elle jouera pourtant un rôle essentiel, fournissant à son mari la force de résister aux sévices moraux et physiques qui lui sont infligés au quotidien. Sans Zola et son vibrant J’accuse, Dreyfus n’aurait pas été acquitté. Sans Lucie et l’énergie vitale qu’elle a instillé goutte à goutte à son mari, celui-ci n’aurait probablement pas survécu à ses conditions de détention sur l’Île du diable.

Les lettres de Lucie Dreyfus sont un passionnant témoignage de l’Histoire, tant leur contenu est riche sur le déroulement de l’Affaire. Elles éclairent aussi le lecteur du XXI° siècle sur les mœurs de la bourgeoisie française de l’époque, sur l’organisation domestique et le niveau d’implication des femmes dans la politique. N’oublions pas que les femmes n’ont acquis le droit de votre en France qu’en 1944. Lucie, soutenue tout au long du combat par des mouvements féministes, est loin d’en être une.

Ce livre est le premier que je lis sur l’Affaire Dreyfus et j’y ai trouvé un vif intérêt. J’ai regretté quelques longueurs, notamment sur la fin. C’était oublier que l’affaire juridique n’est que le point de départ de la vie extraordinaire de Lucie Dreyfus ; son sens civique et son goût du dévouement ne se sont pas arrêtés avec la réhabilitation de son mari. Elle fera des études d’infirmière. Elle rassemblera autour d’Alfred, jusqu’à son décès en 1935, les dreyfusards inconditionnels. Hélas, l’antisémitisme la rattrapera. Sa famille ne sortira pas indemne du fascisme.

Un documentaire dense mais assez facile à lire. Passionnant.
Lien : http://akarinthi.com/2015/12..
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Lucie Dreyfus. La femme du capitaine

Ouvrage extrêmement bien écrit et maîtrisé, "Lucie Dreyfus, la femme du capitaine" est probablement un des meilleurs livres que j'ai lus ces derniers mois. Si l'affaire Dreyfus est généralement connue de tous, très peu a été écrit sur Lucie et sur son rôle majeur dans le soutien ainsi que la réhabilitation de son époux. Au moment du coup de tonnerre qui va bouleverser à jamais leur vie, le couple Dreyfus a deux jeunes enfants et est installé dans une vie heureuse et apaisée. Lucie est fière de son mari et, à 25 ans, s'épanouit en épouse et mère. A l'annonce de l'arrestation d'Alfred, et tout au long du combat qui s'ensuit, Lucie fera preuve d'une impressionnante force morale et d'une stabilité émotionnelle époustouflante. Le principal apport de l'ouvrage d'Elisabeth Weissman, c'est la mise en avant de la correspondance de Lucie, à la fois des lettres échangées avec son époux mais aussi celles échangées avec son amie fidèle Hélène Naville. Lucie somme son mari, dès le début de l'affaire, de survivre: elle passe un pacte avec lui "Vis pour moi, mon chéri, je t'en conjure". Par les lettres qu'elle lui envoie, elle le met sous perfusion (d'amour, d'énergie, d'espoir), lui enjoignant de vivre quand il dit que ses forces l'abandonnent. Du fond de son île cachot en Guyane, Lucie réussira à lui faire jouer son rôle de père, en l'informant des soucis que lui causent le caractère de leur fils aîné et lui demandant conseil pour corriger son tempérament. Prouesses qui raccrochent Alfred à la vie et lui épargnera la folie qui le guette tant les conditions de son emprisonnement sont dantesques. Mais Lucie œuvre également activement à la réhabilitation de son époux, aux côtés de Mathieu, son beau-frère, et de l'ensemble des "dreyfusards". Elle suit les soubresauts de l'enquête, et est aux premières loges des différents évènements clés de cette affaire qui laissera une tache indélébile sur l'histoire de la IIIe république.

Livre ô combien essentiel de lire, l'ouvrage d'Elisabeth Weissman est une plongée dans l'intime de l'affaire Dreyfus, au ton fort et à l'écriture nerveuse. Chaque page nous fait ressentir l'engagement farouche de l'auteure, dont on ressent l'admiration pour Lucie. Les pages consacrées au cadre politique et sociétal de l'époque sont précieuses et témoignent de l'approche très "complète" menée par l'écrivaine. Lecture chaudement recommandée.

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Coco Chanel

Journaliste et essayiste, Elisabeth Weissman retrace, dans cette courte biographie (d’une centaine de pages), le parcours professionnel et les choix amoureux de Gabrielle Chasnel dite Coco Chanel. La plume est directe, sans fioritures. Une particularité appréciable pour qui souhaite entrer rapidement dans le vif du sujet. Je dois dire que je ne connaissais absolument rien du vécu ou de la personnalité de celle qui aimait se faire appeler “Mademoiselle”. Cette biographie est idéale pour se faire une première idée de celle qui devint rapidement une modéliste et femme d’affaires renommée. Pour celles et ceux qui recherchent une biographie beaucoup plus fouillée, je vous conseille de vous tourner vers d’autres écrits.



Née à la fin du XIXème siècle, Chanel a toujours cherché à taire ses origines modestes. Sa mère, de constitution fragile et épuisée par de multiples grossesses, décède de la tuberculose alors que notre future styliste n’a que douze ans. Volage et souvent absent, son père la confiera rapidement à un orphelinat (de même que ses sœurs) : l’abbaye d’Aubazine. C’est précisément là que Chanel aurait commencé à apprendre la couture, s’inspirant des lignes sobres et épurées de l’architecture géométrique de l’abbaye. Suivront ensuite de nombreuses rencontres, des liaisons avec des hommes fortunés et influents, mais aussi l’ouverture d’un salon de modiste dès 1910, au 21 rue Cambon, à Paris.



L’abandon du corset. Le pantalon. La petite robe noire. La marinière. Le tailleur. Des vêtements simples, et enfin confortables. Tout cela, c’est Chanel ! Elle a fait bien plus que créer la mode, elle a sans aucun doute contribué à créer l’image de la femme moderne. Et si l’on découvre que Poiret ou encore Elsa Schiaparelli furent ses grands rivaux, elle a réussi à traverser les années jusqu’à son décès dans les années 70.



Quel parcours ! Je dois vous avouer que j’ai été frappée par sa détermination, son goût pour le travail et l’effort, sa tenacité. Ses positions tranchées pendant la seconde guerre mondiale sont souvent moins connues du grand public. De même que j’ignorais totalement qu’elle n’aura jamais été véritablement heureuse en amour (du moins sur le long terme). Malgré de nombreux amants, Coco Chanel n’aura ainsi jamais d’enfants et ne se mariera pas, les hommes qu’elle choisira préférant convoler… avec une autre qu’elle ! Elisabeth Weissman insiste alors ici sur sa détresse face à ces multiples abandons, toutes ces histoires qui ne marchèrent pas mais qui furent source d’inspiration dans son travail : les robes à motifs slaves (lors de sa liaison avec le grand-duc Dimitri Pavlovitch de Russie) ou encore le costume masculin, la veste en tweed (lorsqu’elle devint l’égérie du 2e duc de Westminster dans les années 20).



Un destin fascinant donc, même si je n’ai pas spécialement éprouvé de sympathie envers Coco Chanel. Il faut dire qu’elle était réputée pour être impitoyable, difficile voire tyrannique dans son travail. Reste que ce fut sans doute une femme passionnée, et qu’on ne peut qu’admirer son talent et sa force de travail.
Lien : https://labibliothequedebene..
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