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Critiques de Élise Turcotte (44)
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À mon retour

Toute l’œuvre d’Élise Turcotte relève, en effet, d’une conscience qui avance en dépit de la mort avec ce que cela suppose de fragilité et de désenchantement. Elle a donc pris le temps nécessaire pour livrer ce recueil antibrouillard, premier accomplissement en soi.
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Autobiographie de l'esprit

Une autobiographie bien particulière que cette auteure nous propose. C'est riche et très varié. On y trouve des autoportraits, un bestiaire, un album photo, des lectures, des rêves et un journal.

«Mes livres sont comme des poissons. Tu ne peux pas les lire en cinq minutes. Tu ne peux pas les saisir et les rendre immobiles. Toujours en mouvement.»

Tout ne m’a pas intéressé de la même manière, mais cette lecture m’aidera sûrement à apprécier encore davantage ses livres.

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Autobiographie de l'esprit

Les livres d’Élise Turcotte valent toujours qu’on s’y penche avec attention. Cette fois-ci, elle nous entraîne avec elle dans un labyrinthe d’impressions, de souvenirs, de confidences, de références qu’elle partage librement, avec cette transparence voilée qu'on lui connaît. On découvre avec plaisir certains de ses processus de création, de même que ses inspirations mais sans la fausse distance affectée des auteurs qui parlent de leur art avec l’assurance d’un système. On y découvre point de face cachée, le ton conserve la même ambiguïté dont on a coutume à la fréquentation de ses livres. L’intimité s’offre simplement sous une autre perspective, plus autobiographique. Il est intéressant de l’écouter nous parler des lectures qui l’ont accompagnée à certains moments de sa vie, des lieux fréquentés, des circonstances de la rédaction de ses romans et recueils de poésie. Une écriture profonde et sincère.
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Autobiographie de l'esprit

Ce livre est arborescences. On y trouve des autoportraits, un vade-mecum éclaté, un bestiaire, un album photo, des lectures, des rêves et un journal. Tout est finement relié, cependant, dans un «esprit» aux ramifications étalées au sein d'une forêt luxuriante, noircie d'envoûtements et d'animaux.
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Autoportrait d'une autre

Dans "Autoportrait d’une autre", un livre à la forme délicieusement libre et qui ne répond qu’à ses propres exigences, Élise Turcotte s’intéresse à la vie et à l’héritage de sa tante Denise Brosseau.
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Autoportrait d'une autre

La narratrice, une écrivaine, a une tante qui a vécu une vie pour le moins palpitante entre le Québec, la France et le Mexique. Denise Brosseau a fréquenté de grands artistes et elle voulait devenir philosophe. Cependant, cette dernière souffrait de maladie mentale. Elle s’est enlevée la vie en se jetant devant un métro à Montréal. Plusieurs années après, sa nièce entreprend une quête : découvrir qui elle était et la mettre en lumière, car l’Histoire semble l’avoir effacée. Pour ce faire, elle se rend au Mexique rencontrer son cousin Esteban pour en apprendre davantage sur celle qui ne cesse de la hanter. Elle visite par le fait même les lieux qu’a fréquentés sa tante Denise et a accès à quelques lettres que cette dernière a échangées avec le grand poète québécois Gaston Miron.



Mes impressions



Je dois tout de suite avouer que j’ai été profondément bouleversée par ma lecture. Ce livre parle, entre autres, de mémoire. Que gardons-nous comme souvenir des êtres qui nous ont quittés, qui ont eu un impact dans notre vie? Et qui ont quitté ce monde d’une façon brutale sans laisser un mot? Ou encore, que reste-t-il des lieux que nous avons visités, des livres que nous avons lus? Est-ce que l’écriture permet de ne pas oublier, de devenir «ce linceul de mots» pour que rien ne s’efface? Comme le soulève la narratrice :



«Dans mon cahier vert, quelques dates ont été écrites à la hâte. Au cas où. Avant et après mon dernier voyage à Mexico. Même, surtout, quand je souhaitais m’éloigner du texte. C’est que le monde disparaît peu à peu, et que cela m’affole de plus en plus. Réveiller la vie avant qu’il soit trop tard. Accumuler les preuves d’existence là où on les trouve. Citer tous les livres lus pour que tout ne s’efface pas. » (p. 187)



Depuis 2008, la narratrice souhaite parler de sa tante, faire revivre son extraordinaire destinée soit par le biais d’un film ou d’un livre. Elle désire répondre à une interrogation :



«Je dépose des cendres de mots dans le confluent des rivières. Si j’arrive à répondre à qui étais-tu, peut-être que je pourrais réparer quelque chose». (p. 47)



Et puis, il y a la culpabilité d’être en vie et qu’on se doit d’écrire pour chercher à l’exulter.



Comment un fantôme peut-il à ce point poursuivre quelqu’un? J’ai été émue de découvrir le lien entre Denise et Gaston Miron et de lire que c’est Marie-Andrée Beaudet qui a parlé à la narratrice de se lancer dans la rédaction de ce livre. Il faut dire que j’ai eu le privilège de suivre un cours à l’Université Laval sur Réjean Ducharme donné par cette dernière. Et j’apprends dans ce récit que Réjean Ducharme a été au Mexique rendre visite à Denise. À travers cet autoportrait, la narratrice m’a permis de visiter mes souvenirs et de renouer avec certains éléments de mon passé.



Un autre exemple, elle aborde son séjour dans le chalet de Gabrielle Roy à Petite-Rivière-Saint-François. Elle relate l’incendie qui a enlevé la vie à 9 enfants en 1946 dans le village. J’ai grandi avec cette histoire. J’ai passé plusieurs fois devant la croix qui est située tout près de l’église pour souligner leur départ. Encore une fois, ce récit s’adressait à ma mémoire…



Et que dire de Denise? Cette femme très belle qui a quitté Sorel avant d’avoir vingt ans pour étudier le mime à Paris et qui a épousé à l’âge de 24 ans le cinéaste Alejandro Jodorowsky. Puis, au Mexique, elle a épousé le peintre Fernando García Ponce avec qui elle aura un fils. Denise a lutté toute sa vie contre la maladie mentale et elle a même été internée dans un hôpital psychiatrique. Pour raconter son histoire, la narratrice n’hésite pas à interroger la vie, les livres, les êtres vivants, les archives, etc. Elle entraîne l’instance lectrice dans un processus réflexif grâce à la forme du texte. Mais encore, la lectrice ou le lecteur apprend aussi que Denise a travaillé comme barmaid à Paris, qu’elle a été la grande amie de Pauline Julien et de Gérald Godin. Une vie bien intéressante qui s’est terminée de la façon la plus tragique car la folie, comme bien souvent, a gagné la guerre.



Je ne peux que vous recommander cette lecture. C’est puissant, c’est une histoire qui mérite d’être lue car elle parle de vous, de nous, de moi… C’est une histoire personnelle qui tangue vers l’universel… Denise Brosseau ne sera jamais oubliée grâce à cet autoportrait. Elle brille à côté des grands artistes qu’elle a fréquentés. Elle peut maintenant illuminer le ciel dans une constellation qui porte désormais son nom car :



«Les livres parlent d’apparition et de disparition,

comme le cinéma et le théâtre.

Celui-ci n’est pas tout à fait un roman

ni un récit.

C’est la descente dans un puits,

une cérémonie mexicaine,

une enquête dans la ville.

C’est une photo où une femme apparaît

en personnage oublié.

Une boîte enchantée où mon visage

se dessinerait s’il le pouvait

dans un miroir inversé.»



Connaissez-vous les livres d’Élise Turcotte? Avez-vous envie de lire Autoportrait d’une autre?



Bien à vous,



Madame lit

https://madamelit.ca/2023/09/04/madame-lit-autoportrait-dune-autre-delise-turcotte/
Lien : https://madamelit.ca/2023/09..
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Autoportrait d'une autre

En même temps d’être un essai sur l’autofiction , l’autrice essaye de documenter et de relater la vie de sa tante, Denise Brousseau, qu’elle n’a pratiquement pas connue. Elle qui a correspondu avec Miron et qui était marié à Jadorowsky est pratiquement inconnue du milieu artistique, tant mondial que québécois.



Un beau récit sur la quête de soi avec beaucoup de recherches et de citations pour appuyés les pensées de l’autrice. La dernière partie du livre est une série de courts essai sur diverses sujets en lien avec son projet d’écriture sur sa tante.
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Caravane

Franchement très intéressant de suivre la vie de Marie à travers différentes époques. Souvent des phrases courtes qui se glissent entre l’exposition d’une situation. J’aime bien son style. Elle sait vraiment parler du monde affectif en toute intimité. Elle nous entraine dans l’imaginaire et nous amène dans un réel dépaysement malgré des situations quotidiennes et c’est ça la beauté de la chose.

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Caravane

Agréable lecture que ce recueil de quinze nouvelles qui nous présentent le personnage de Marie, 35 ans, mère de deux ans. Elle revit des moments de sa vie en tant que jeune fille, amante, mère. Après chaque nouvelle, on a l'impression de connaître davantage Marie, j'étais sensibles à ses inquiétudes , ses doutes, sa solitude. Le ton est mélancolique, l'écriture d'Élise Turcotte épurée et poétique. Les nouvelles ne m'ont pas toutes inspirées, mais aucune ne m'a ennuyée. Ma préférée est la plus longue nommée Qu'y a -t-il à l'intérieur?, une histoire d'amour qui m'a beaucoup touchée.



Une auteure à découvrir!
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Guyana

Le meilleur roman de Turcotte. Inquiétant, sombre comme avant l'orage; mais l'écriture de la poétesse est d'une ampleur à faire frémir
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Guyana

Guyana se lit pratiquement comme un polar poétique, au départ claustrophobe, justement, mais qui s'épanouit dans une finale dont on ne vous révélera rien, tant elle est franchement étonnante.
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Guyana

J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Élise Turcotte, très chargée poétiquement, la façon dont elle cisèle chaque phrase, qu'elle s'attarde sur la peinture d'atmosphère, que d'un matériau des plus sombres, elle réussisse à en extraire la lumière.

Des pages remplies de délicatesse, superpositions de non-dits qui s'annulent autant qu'ils se complètent, qui me pousseront à relire cette auteure.
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L'apparition du chevreuil

Petite plaquette que j’ai beaucoup apprécié où il est question du contrôle et de la violence, et surtout de l’acceptation qu’on en fait trop souvent. Le sujet y est bien traité et l’ambiance intéressante. C’était mon premier roman de cette auteur que je relierai assurément.
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L'apparition du chevreuil

J’ai aimé l’histoire, j’ai aimé l’ambiance, j’ai aimé la description du décor et j’ai aimé la tension que dégage ce roman.

Cependant, j’ai moins aimé cette écriture saccadée, probablement qu’elle fait partie intégrante de l’histoire, seulement elle a rendu ma lecture moins agréable, voire, pénible. A chaque fin de paragraphe je me demandais qui parlait, si on était dans la même scène ou pas, qui parlait, est-ce qu’on avait fait un saut dans le temps…

Au final, j’avais quand même un peu de mal à me résumer l’histoire, c’est comme si j’avais lu un texte avec les lunettes de quelqu’un d’autre, ça restait flou, je n’ai pas tout saisi.

Est-ce qu’une écriture plus fluide aurait desservi le roman ? Quoi qu’il en soit, ce n’était pas une lecture pour moi.

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L'apparition du chevreuil

La prise de parole créée par le mouvement MoiAussi n’est pas en voie d’essoufflement, et Élise Turcotte, déjà riche d’une œuvre poétique et romanesque considérable, y contribue à son tour, faisant se fondre affrontement physique et thriller psychologique.
Lien : https://www.journaldequebec...
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L'apparition du chevreuil

« L'apparition du chevreuil » de (2020, Alto, 160 p.). Il s’agit d’un roman de l’écrivaine canadienne Elise Turcotte (elle tient à ce féminin, qui n’est pas très heureux, à mon avis).

Roman après des poésies, puis un premier roman « Le Bruit des Choses Vivantes » (1999, Actes Sud, Babel, 245 p.) et un second « La Maison Etrangère » (2014, Bibliothèque Québecoise, 222 p.) qui obtient le Prix du Gouverneur Général en 2003. Bon début. Un recueil de nouvelles aussi « Caravane » (2005, Bibliothèque Québecoise, 141 p.,) et plusieurs ouvrages pour la jeunesse.

Louer un chalet isolé pour échapper au harcèlement sur les réseaux dits sociaux, fuir une famille dont le beau-frère se voudrait être le mâle dominant, avec pouvoir sur la sœur et leur enfant, et de là sur les autres membres de la famille. « C’est un modeste chalet en forêt où me voici enfin seule. Je regarde la danse des arbres dans la réalité ». Dehors, la neige qui arrive, la forêt où il n’arrive rien, le chalet vide d’à coté où seule la mérule est arrivée. « Nous sommes dans une forêt du Québec » « Oui, mais je n’ai jamais vu de chevreuils ». C’est Godot dans la Belle Province. Sauf que Vladimir et Estragon, ce n’est pas Aron, le bailleur, ni l’écrivaine (je maintiens le féminin). Alors que ressasser, sinon les frustrations et les harcèlements de la part de rock Dumont. Les difficultés du couple de sa sœur, où l’enfant est un enjeu permanent dans le couple. Les visites à « Elle » la psychologue. Et toujours pas de Godot qui sorte de la forêt. (ni de « masculiniste » d’ailleurs). Par contre on a droit à un « sénateur socialiste du Vermont » ou à des allusions à un président voisin pour le moins extravagant.

Des extras comme l’histoire de l’ours, du chien, du fusil ou encore des vêtements, ou de la folie La visite au parc du héron. « Quelqu‘un va venir ». « L’enfant a dit d’abord que d’abord il a cru que sa mère serait morte. Sinon pourquoi son père aurait-il ce fusil. Le chien est mort »

« Un soir, le chevreuil apparaît dans le halo du lampadaire »



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L'apparition du chevreuil

Une forêt perdue, un ciel étoilé, un silence absolu. La neige, le vent dans les arbres.

Dans les bois un châlet, dans le châlet une femme.

Une écrivaine.

Elle est seule, retirée du monde et de sa violence, loin de la méchanceté des hommes et de la bêtise aveugle des réseaux sociaux.



Féministe convaincue, elle s'est peu à peu attirée les foudres d'une poignée d'internautes décerébrés, et celles de son propre beau frère, le manipulateur mysogine qui a déjà fait imploser la cellule famiaile et auquel elle fut la seule à oser tenir tête. 

Voilà les raisons de sa fuite au fin fond de la Beauce canadienne.



C'est là qu'elle compte reprendre son souffle, échapper au vacarme, revivre sans témoin. Pour cela il lui faut apprivoiser la solitude, se taire et oublier jusqu'au son de sa voix.

Il faut aussi "faire obstacle au temps qui [la] découpe en morceaux de chair fanée", se détacher si possible de la menace imprécise qui rôde.

Et puis il faut écrire, "nettoyer la carcasse des mots", faire remonter en surface toutes ces "petites bulles de non-dits" pour enfin n'être plus "broyée par ce qui flotte sans parole".

Tout un programme ... qui bientôt vole en éclats, quand le harcèlement redémarre de plus belle.



Au début le texte a de quoi surprendre, il m'a fallu du temps pour m'y accoutumer...

Il faut dire que l'écriture d'Élise Turcotte - figure reconnue de la littérature québécoise - est exigeante, déroutante, et remarquablement travaillée. Certaines images d'abord semblent confuses, déformées par le prisme de la paranoïa ou amplifiée par des figures de style parfois déconcertantes. Une chose est sûre : la plume impressionne !



Aussi n'est-il pas toujours simple de suivre la narratrice dans ses associations d'idées brumeuses, souvent dictées par l'angoisse, la colère ou la défiance de celle dont les cris d'alerte ne sont pas entendus.

La première lecture, donc, n'a donc rien d'évident (la narratrice d'ailleurs s'en excuserait presque : "je voudrais ne pas écrire en touches aussi discontinues. Avoir comme d'autres un pouvoir, chevaucher le flot des mots, capturer des histoires dans une contrée sauvage ou avoir de calmes certitudes comme Aron [le propriétaire qui lui loue le châlet] à la veste rustique. Mais ce que je suis m'en empêche, femme en lutte avec la langue, confronté aux pleins et au vide chaque minute, en déséquilibre sur la cime des phrases.")



Toutefois, pour peu qu'on accepte de lâcher prise, de ne faire qu'effleurer le sens caché de certaines tournures, on succombe vite au charme un peu perturbant de cette poésie sombre, tendue, qui dégage indéniablement quelque chose de puissant ... quelque chose que je serais bien en peine de qualifier plus formellement.



L'essentiel est là : avec ce roman grave et étonnant, Élise Turcotte pointe un doigt rageur sur le patriarcat, le sexisme ordinaire et l'impunité des harceleurs (sur la toile comme dans le cercle familial), tous ces épouvantables scandales révélés au grand jour par le mouvement #MeToo (#MoiAussi, pour nos ami(e)s Québecois(es) !)





Grâce à Babelio et aux éditions "Mot et le Reste", je découvre donc là une écriture singulière, et un univers qui l'est tout autant, chargé d'une tension pschologique diffuse que je ne suis pas près d'oublier.

Double satisfaction.
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L'apparition du chevreuil

Avant toutes choses, je me dois d’être sincère : cette lecture a été très mitigée pour moi. Malgré un résumé qui me plaisait, c’est la façon de conter l’histoire qui ne m’a pas séduite.



Une romancière décide de tout quitter et de s’installer dans un chalet au milieu des bois afin de fuir les réseaux sociaux où elle est la cible de harcèlement. C’est alors qu’elle se rend compte que le chalet, voisin du sien, est occupé par son ancien beau-frère avec qui elle ne s’est jamais entendue.



J’ai apprécié ce décor du chalet perdu dans la forêt. Ce qui a coincé avec moi est cette écriture très abstraite et déroutante à laquelle j’ai eu beaucoup de mal à accrocher. Je pense qu’il s’agit simplement d’un style que certains lecteurs pourront apprécier. Mais pour ma part, pour mon esprit assez cartésien, cela ne fonctionne pas.



Par l’intermédiaire de flash-backs, on apprend à mieux comprendre cette relation conflictuelle entre la romancière et son beau-frère. Mais hélas, j’ai trouvé que certains éléments pouvaient être plus construits et hélas, cela n’était pas le cas, ils étaient trop survolés à mon goût.



Des thèmes comme le sexisme, la société dominée par le patriarcat sont des sujets qui peuvent être discutés durant de nombreuses pages. En écrire un livre ne comptant qu’un peu plus de 150 pages fait que c’est comme si tout était trop « survolé ». Je pense que c’est ce goût de trop peu également qui fait que je ne retiendrai qu’une lecture bigarrée.



Ceci n’étant que mon humble avis personnel, je ne peux que vous conseiller et vous inviter à vous en faire le vôtre.



Je remercie Babelio et les éditions Le Mot et le Reste pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique Littérature.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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L'apparition du chevreuil

Empreintes de pas dans la neige. Se risquer dans cette tempête en pleine forêt. Diapason littéraire de renom. Les volets claquent sous l’effroi du vent, sourd, imprévisible, sauvage. L’écriture est une rencontre, une confidence sous l’épais tapis de blancheur. L’heure est à l’affût. Les turbulences s’agrippent aux branches. L’histoire est nécessaire, la vérité salvatrice. « Si j’écris sur cette affaire, ce sera contre moi parce que j’aurai choisi de tout quitter. » « C’est trop tard : ce récit-là reste encalciné. » La narratrice est une jeune femme, féministe, engagée, blogueuse, menacée, éreintée, fragile et pressent ce danger qui se heurte contre elle, implacablement. Meurtrissures, elle dérange. « J’ai senti un mouvement près du chalet abandonné. Je m’approche de la porte, l’ouvre, hume ma propre peur. Rien, ce sont sans doute les étoiles qui ont bougé. » Elle se réfugie dans ce glacé, ce spartiate, un antre fissuré, abandonné. Les bruits extérieurs heurtent ses rivages. Elle frissonne, apeurée par Rock Dumont, « Le Patriarche radical » membre du groupe « La Souche ». De son beau-frère, pervers narcissique, violent et jaloux. De son mari, bête aux abois, cruel et avilissant. Elle est sommée de se terrer, de refouler son quotidien, les violences, harcèlements familiaux, parents repoussant du pied leur fille poussières glissées sous le tapis. Ignorer et laisser le conventionnel, le faux-semblant être leur pain du jour. Le chalet vacille. « L’ennemi se décline en trois archétypes : le narcissique de la famille (théâtre privé) le prédateur (théâtre social ou politique) leur défenseur. Tout se monde déblatère à la télé et sur les réseaux sociaux ». L’écriture est serrée, nuancée, belle, âpre, sans compromission. Habile, elle scelle le sociétal, les aigreurs, les émois. « Chez Aron, j’ai l’impression que c’est lui qui m’a apporté la tempête tant désirée. De ce fait, mon cœur s’est illuminé. Merci neige, merci Aron. » (Le propriétaire du chalet). Recroquevillée, les sens en éveil, elle écarte les angoisses, cherche la voie de la lumière, les rais d’étoiles. Regards de l’enfant. Ce petit être arraché du tiède, de l’amour. Son père ivre de folie, de dangerosité. Passage à l’acte parabolique, il brise sa femme, efface son visage du vivant. (Sœur de la narratrice). Dans ce chalet, perce au travers de la fenêtre les mouvements de la nature. Ce récit s’habille de gestuelle animalière. Un retournement aux fondamentaux, au criant des existences. Métaphore et survivance. « Les faons n’ont pas d’odeur quand ils naissent, ainsi les prédateurs ne les reconnaissent pas. Les petits humains n’ont pas cette chance. L’enfant dans la cabane. Je ne veux plus concevoir son effroi la dernière fois qu’il s’y est retrouvé. » L’enfant torpeur, piège et vulnérabilité, prisonnier du père dans cette cabane castratrice. « L’Apparition du chevreuil » est un récit des meurtrissures, des échappées pour ne plus craindre de l’autre. Il est une métaphore, un regard plongeant, neige nouvelle, rédempteur. Elise Turcotte est une virtuose. Les verbes enchantent l’aube à venir. Dans cette orée où la nature est osmose avec les existences écartelées par la profondeur des neiges qui engloutissent les paroles muettes, avalanches. « Je contourne les actes autoritaires. Je ne raconte pas une histoire. » Ce récit puissant, est à lire dans le creux de l’hiver en regard des flammes dévoreuses d’aspérités. En regard de ces hommes pervers narcissiques. En regard des blogs qui dérangent parce qu’ils pointent du doigt là où ça fait mal. En regard du courage et de la loyauté de cette sublime narratrice. Le chevreuil est équerre, certitude et récompense. Lisez ce grand récit, la nuit dans la force de tous les courages. « L’Apparition du chevreuil » est méritant, un devoir de lecture bénéfique. Magnifique.





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L'apparition du chevreuil

Une jeune femme se retire dans une cabane isolée au fin fond de la forêt québécoise. Il y a une sourde angoisse dans cette démarche. Des attaques en ligne ; des menaces qui ne sont peut-être pas que virtuelles...

Une première fois j’avais ouvert puis reposé ce livre. La seconde tentative fut la bonne. Car c’est un livre à lire lorsque l’on a besoin d’une solitude pour faire écho à la sienne. Et si l’on aspire à une écriture qui secoue plutôt que de tenir la main du lecteur.

La confusion des premières pages n’est que passagère. Le mélange de passé et de présent fait doucement sens. L’histoire familiale surgit, la tension s’intensifie.

Les chapitres courts offrent des temps de respiration bienvenus : j’étais en apnée, captivée - au point de le dévorer en deux jours à peine. Et de le terminer avec un sentiment d’admiration, pour le personnage d’abord, pour le chemin que l’auteure m’a fait parcourir surtout.

Un court roman qui contient beaucoup de choses, sur la perversité des uns, sur la force méconnue des autres.

Aussi glaçant que revigorant.
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