J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Élise Turcotte, très chargée poétiquement, la façon dont elle cisèle chaque phrase, qu'elle s'attarde sur la peinture d'atmosphère, que d'un matériau des plus sombres, elle réussisse à en extraire la lumière.
Des pages remplies de délicatesse, superpositions de non-dits qui s'annulent autant qu'ils se complètent, qui me pousseront à relire cette auteure.
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Le meilleur roman de Turcotte. Inquiétant, sombre comme avant l'orage; mais l'écriture de la poétesse est d'une ampleur à faire frémir
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Guyana se lit pratiquement comme un polar poétique, au départ claustrophobe, justement, mais qui s'épanouit dans une finale dont on ne vous révélera rien, tant elle est franchement étonnante.
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Elle croyait que les cheveux des gens en disaient long sur leur vie, sur la façon dont ils se percevaient. Passer sa main à travers une chevelure se révélait à son contact un geste d’une grande inimité, on soulevait la haine de soi, on relevait des mèches d’espoir, on lissait les mois de fatigue.
- J'aime le mot joli, a-t-elle répondu en souriant à Philippe.
- Le mot joli est joli, oui, a-t-il dit.
Kimi avant vraiment embelli la réalité en fin de compte. Mais de quoi est fait le réel au juste? J’avais senti l’aile de la fabulation depuis le début. Ce n’est pas une question de mensonge. Kimi ne mentait pas. Composait-elle son histoire juste pour moi? Ça, je ne pourrai jamais le savoir. Mais cette aile qui la couvrait me protégeait moi aussi.
J'accomplissais tous les gestes d'usage, servir, relancer la conversation, changer la musique, mais en arrière-plan il y avait une scène de désolation.
N'empêche, la musique restait une présence capitale dans ma vie vie concrète, en partie d'ailleurs parce qu'elle flamboyait dans ma vie rêvée.
Hotel Éternité (suite poétique),
dit par Élise Turcotte