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Le Nom de la rose

a detective book with an intriguing story in the dark mid ages. when the religion was as influential as it could be. at the same time, it's rotten to the core. the churches were extremely powerful and rich which was out of the original essence of the chritianality. the Jesus was born poor and occupied nothing but essentials to live. in this prestigious Abby where stored the richest books. the most powerful figure in the Abby was the librarian. the strange thing was that 6 people were dead. they were all somehow linked to the famous library. William as an external came to the Abby to Crack the Cas with his assistant Alonzo. at the end they found who wwa behind the murder - blind George. he did not want the book of Aristotle on natural science to prouve all the basic Jesus theory was wrong. natural science looks at the earth but Christianity looks at the sky. another book he tried to censor is about laughs and comedy. the mocking and easiness of laughes might someday be at his precious religion. at the end of the day it's whom started the unreversible fire. the Abby was in ashes. the books were buried with him. the extremists of anything would lead to something bad. over obsessed over indulging over messed up are destructive. the ultimate way to have the peace and happiness is to balance and to harmonize. we know how to comprise and adapt for greater good instead of walking till death towards the deadend without changing minds
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Le Nom de la rose

Intrigue très dure à lire avec beaucoup de passages sur l'hérésie, la pénitence, le démon de la femme, le rire et la pauvreté du Christ... J'ai du persévérée pour finir.

Je dirai que le moyen âge n'est pas pour moi! Les débats entre moines sont compliqués et j'ai mal compris les différents courants religieux entre les bénédictins, les francisquains, les fraticelles, les spirituels....

Une époque bien sombre remplie de violence et de religion.

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Le Nom de la rose

Guillaume de Baskerville, tant par son nom que par sa perspicacité à inférer à partir de menus détails, est inspiré de Sherlock Holmes (dont le célèbre retour "sur demande populaire" est conté dans Le Chien des Baskerville). Moine franciscain au passé d'inquisiteur, Guillaume est lui aussi "de retour", mais plutôt comme enquêteur... Serait-il, comme son modèle, tiraillé par des démons intérieurs, dans l'addiction à une sorte de drogue ? (Le personnage de Conon Doyle est consommateur de morphine et de cocaïne...) Tant le narrateur que le personnage lui-même attirent l'attention sur une faiblesse : un penchant à l'orgueil lorsqu'on en vient à la connaissance. Guillaume se méfie de lui-même : délaisser la recherche du bien en toute circonstance - à l'exemple du prophète, dieu descendu sur Terre -, pour la passion de la vérité, celle qui permet d'être sûr de distinguer entre ceux dans le droit chemin et ceux dans l'erreur, de tracer une ligne entre orthodoxie et hérésie, de juger ses semblables - se substituant ainsi au Dieu du ciel -, est une grande faute. Et une faiblesse récurrente chez l'Homme qui se cherche toujours une supériorité... C'est exactement le type de péché que commet l'Inquisition (se délectant d'être dans le vrai et de châtier l'erreur - là où Jésus appelle au contraire à la compassion et au pardon : "pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font", Évangile de Luc, 23). Le censeur, à la manière dont il coupe le livre, tranchant entre l'acceptable et le non-acceptable, agit de manière comparable. Supprimant l'exemple du péché, l'Église ne voudrait garder que le bon chemin... Alors que le péché est pour Jésus partie de la vie ("Que celui qui n'a pas péché lui jette la première pierre...", Évangile de Jean, 8). Du point de vue pédagogique, erreur fondamentale de croire que la faute doit être évitée alors qu'au contraire elle permet de prendre conscience de ses limites, de ses faiblesses, et donc de s'améliorer. C'est par la confrontation au péché et à l'erreur que le religieux, comme le laïc, peut apprendre à distinguer bien et mal.



Dans cette période où la chrétienté se perd dans des affrontements d'ordres et dans la chasse aux hérésies (ici les méconnus Dolciniens), Bernard Gui (personnalité réelle célèbre pour son Manuel des inquisiteurs), plus qu'un inquisiteur sévère, est présenté comme un intriguant ambitieux, l'abbé qui interdit la bibliothèque est un avare obsédé de précieuses pierres, le vieil aveugle qui réprimande les jeunes qui s'amusent, un aigri imbu de lui-même, pape et empereur se livrent une guerre politique... On pourrait reprendre ici le constat que fera un chef indien après son voyage en France à la fin du XVIIe : les chrétiens sont très stricts dans les règles morales qu'ils se donnent et pourtant le vice est partout éclatant (à l'inverse des Hurons, cf. Dialogues avec un sauvage). Comme si l'intense lumière inquisitrice braquée sur les petits méfaits du quotidien - péchés de chair, petits larcins pour s'adoucir la vie, grossièretés, moqueries... -, produisait en retour une ombre épaisse dans lesquelles des vices bien plus importants s'épanouissaient. C'est sûrement l'une des leçons fondamentales et souvent oubliées des Évangiles : Jésus minimise systématiquement le péché des gens de peu et ne pardonne rien aux grands prêtres donneurs de leçon (qui le feront condamner en retour...). C'est un monde chrétien à l'envers que semble avoir réalisé l'Église. Le règne de l'obéissance par la peur aboutit inévitablement à la persécution des portions les plus fragiles de la société : pauvres, marginaux, femmes, minorités, jeunes...



Dans L'Oeuvre ouverte, Umberto Eco présente le récit policier comme une illustration de sa conception de l'art : l'oeuvre d'art est un dispositif incomplet qui attend la participation du spectateur/lecteur pour être achevé et produire son effet. L'interaction ne s'arrête pas pour lui à ce jeu entre narration et lecteur, lequel cherche à découvrir les secrets de l'intrigue avant qu'ils ne soient explicités par l'enquêteur officiel. Dans ce roman, enquêteur et narrateur ne sont que des personnages de fiction, faillibles. Il n'y a pas d'auctoritas pour imposer une interprétation. C'est au lecteur de donner sens à sa lecture et à l'enquête qu'il a menée avec l'aide des personnages (dans le contexte religieux, c'est une vision non-littéraliste qui va à rebours de l'Église qui fixe le sens des textes). Quelles conclusions tirer quant à l'Inquisition (ne faut-il pas tout de même des enquêtes ? les Dolciniens semblent se rapprocher davantage de la secte criminelle) ? la censure (n'est-il pas tout de même préférable de restreindre l'accès à certaines oeuvres) ? la hiérarchie de l'Église (toutes les interprétations se valent-elles) ? Comment aller vers le bien sans une figure d'autorité pour définir bien et mal, sans imposer une discipline morale (sans tomber dans la morale du monde des affaires...) ?



L'assistant Adso, docteur Watson du roman (ressemblance phonique), moine novice et apprenti enquêteur maladroit mais bien intentionné, représente le lecteur dans le récit (le Lector in fabula, en paraphrasant un autre essai d'Umberto Eco). Comme tout jeune en formation intellectuelle - comme tout lecteur donc -, il vit, s'amuse, découvre le désir, commet des erreurs, découvre le décalage entre l'idéal et les dures réalités... Il est une victime collatérale de l'Inquisition : son apprentissage de la vie par l'expérience est stoppé (il ne lui restera que l'ascèse et les lettres) ; on le punit indirectement en rendant impossible toute suite. La partie perdue de la Poétique d'Aristote symbolise bien cette partie de l'existence amputée par la rigueur morale de l'Église : amour, sensualité, joie, insouciance, jeunesse... Un champ lexical auquel on pourrait ajouter "la rose" : métaphore de la femme aimée dans Le Roman de la rose ; mais aussi fleur, beauté, éphémère, jeunesse, trouble des sens, épines. La rose est une métaphore tellement usée au Moyen-Âge qu'on en oublie l'amour vécu qu'elle désigne, tout comme le concept du péché originel (inventé par Saint Augustin), la vision de la femme tentatrice mère de tous les maux, la rose avec ses épines, recouvre comme un filtre photoshop la vraie femme que les hommes ont devant leurs yeux... La seule femme du roman d'Eco paiera pour les fautes de tous. Le narrateur, Adso devenu vieux, a continué sa carrière religieuse et semble raconter cette aventure pour retrouver les bribes de ce quelque chose qu'il n'a pu vivre, dont il ne connaît que le nom. (N'a-t-on pas nous aussi des mots si usés qu'ils nous empêchent de voir et de vivre dans la réalité ?)
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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