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L'influence de l'odeur des croissants chaud..

Un livre que je qualifierais de roman de sociologie c’est parti



J’ai adoré ce livre dès la première phrase. Intelligent, facile à lire et utile dans la vie de tous les jours. Il permet de remettre en question les normes de notre société qui nous sembles logiques mais qui ne le sont peut être pas.

On comprend mieux le mécanisme de notre cerveau et à quel point on réfléchis pareil en fonction d’une situation.

Et cela sans morale ni jugement seulement un constat neutre et utile.

Je recommande fortement

A bientôt !
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L'influence de l'odeur des croissants chaud..

Un traité de philosophie morale expérimentale qui titille mes neurones. L'auteur nous présente des expériences de pensée, par exemple :



Est-il permis de faire exécuter un innocent pour éviter un massacre ?

Est-il vraiment incohérent de dire « Ma vie est digne d'être vécue, mais j'aurais préféré ne pas naître » ?

Ou alors le philosophe se penche sur des aspects comme les fautes morales sans victimes, en avançant à titre d'exemple « l'inceste en toute innocence ».

Les derniers chapitres sont consacrés aux éléments de méthodologie.



Notes de lecture :



Voici une expérience de pensée qui m'a séduite, parce que c'est aussi un thème qui a inspiré les auteurs SF.

On trouve d'ailleurs cette épreuve sur wiki (en anglais) : https://en.wikipedia.org/wiki/Experience_machine



« Echangeriez-vous votre vie réelle [ ] contre une vie d'expériences désirables mais complètement artificielles, provoquées par des moyens chimiques ou mécaniques ? [p 137]



Selon Robert Nozick, l'inventeur de cette expérience de pensée [dans Anarchie, Etat et Utopie, 1974], nous ne serons pas tentés de nous brancher sur la machine à expériences. Il avance trois raisons de type intuitif en faveur de cette hypothèse :



1/ Nous voulons faire des choses et pas seulement avoir l'expérience de les faire

2/ Nous voulons être un certain genre de personne et non un objet indéterminé sur lequel on branche des électrodes

3/ le contact avec la réalité et l'authenticité ont une importance capitale dans nos vies



La meilleure explication ‘alternative' [au refus de quitter le monde réel et de se brancher sur la machine] est venue récemment.

C'est parce que nous changerions trop l'état dans lequel nous sommes actuellement si nous acceptons de nous brancher.

En fait, nous avons une certaine tendance à l'inertie. [ ]

Toutefois, selon le même modèle, si nous étions branchés sur la machine nous n'accepterions pas d'en sortir. Ce serait aussi un changement trop brutal qui contredirait notre tendance à l'inertie.



[ ]

Il suffit de changer la façon de présenter l'expérience de pensée. La question ne serait plus :

« Acceptez-vous de quitter votre vie réelle et de vous brancher sur la machine à expériences ? »

Mais :

« Préférez-vous rester dans la machines à expériences ou retourner à votre vie réelle ? »



[et les variantes :]

Dans la vie réelle, vous êtes dans le quartier de haute sécurité d'une prison.

Préférez-vous rester dans la machines à expériences ou retourner à votre vie réelle ?

[ou alors]

Dans la vie réelle, vous êtes un artiste richissime vivant dans un palace.

Préférez-vous rester dans la machines à expériences ou retourner à votre vie réelle ? »



***



Sur wikipedia, j'apprends que R Ogien est libertarien.

J'apprends également qu'il « est à l'origine de l'éthique minimale, une théorie qui réduit la morale à quelques principes ».

Extrait sur la morale minimaliste, source wikipedia :

« Ruwen Ogien a essayé de réduire [les principes de la morale minimaliste] à un seul : ‘Ne pas nuire aux autres, rien de plus' en suivant le raisonnement suivant :



1/ Nous n'avons aucun devoir moral à l'égard de nous-mêmes. Nous avons seulement des devoirs moraux à l'égard des autres.

2/ Les devoirs moraux à l'égard des autres peuvent être ou bien positifs (aider, faire le bien) ou bien négatifs (ne pas nuire, ne pas faire le mal).

3/ L'option positive s'exprime dans un ensemble de principes d'assistance, de charité, de bienfaisance qui risquent d'aboutir au paternalisme, cette attitude qui consiste à vouloir faire le bien des autres sans tenir compte de leur opinion.

4/ Pour éviter le paternalisme, il vaut mieux s'en tenir au seul principe négatif de ne pas nuire aux autres.



Finalement, ce que R Ogien appelle « éthique minimale », c'est une éthique qui exclut les devoirs moraux envers soi-même et les devoirs positifs paternalistes à l'égard des autres. Elle tend à se réduire au seul principe de ne pas nuire aux autres. »





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