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Aimez-vous Brahms...

Paule, 39 ans, femme libre et indépendante, souffre d'ennui et de solitude. Sa relation avec Roger, la quarantaine, entrepreneur et homme à femmes, commence à lui peser. On est dans les années 60, et pourtant, ce court roman évoque les classiques comme Flaubert ou Stendhal. Le cynisme des protagonistes est en effet contrebalancé par des élans de romantisme, émanant du jeune Simon, 25 ans, qui bouleverse la morne vie de Paule. Total antagoniste de Roger, il séduit Paule et l'amène à remettre en cause 5 ans d'une histoire insatisfaisante, voire humiliante pour Paule.



Françoise Sagan aborde la question du vieillissement vécu oh combien différemment chez l'homme et la femme. L'auteur n'a pourtant que 24 ans lors de la publication de l'œuvre ! Elle a bien observé la cruauté de la société et a fortiori de la bourgeoisie quand il s'agit de porter un regard sur les relations amoureuses de ses contemporains. Françoise Sagan, elle, a une perception affutée et pertinente. Elle dresse un portrait de femme mûre tout en profondeur et nuances.



Le personnage du jeune Simon est aussi fouillé, touchant et attachant. C'est un rêveur, désinvolte et nonchalant, enfant gâté, et joueur "comme un chat". Il s'avère bien faible face à ses aînés, et la fatalité l'emporte. Simon appartient à la catégorie de l'anti-héros.



Françoise Sagan est elle-même désabusée, sans illusion, malgré son jeune âge. Elle met beaucoup de son propre vécu dans son récit. Comme ses personnages, elle sort, fume et boit beaucoup, conduit vite, fréquente la classe aristocratique parisienne, mais apprécie des escapades à la campagne. "De temps en temps, comme tout le monde, j'ai envie de campagne!" confie-t-elle en 1972. Elle fera l'acquisition d'une demeure normande grâce au gain de 80000 francs, remporté au casino de Deauville à la roulette.



Aimez-vous Brahms ... , dans la lignée de Bonjour tristesse est un roman désespéré, écrit bien avant 1968 et les mouvements d'émancipation de la jeunesse. On sent combien l'esprit machiste pèse, et la condition de la femme, même dans la bourgeoisie, est difficile.
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Le grand Meaulnes

Notes en vrac





Le récit d’une aventure de deux garçons mais teinté de moyen âge presque, avec ces troubadours et bohémiens



Le mystère de leurs âges, de la fameuse École normale



Qu’il l’appelle mon frère, plutôt soudainement, puis que Meaulnes appelle françois mon frère également ; comme si françois savait avant



L’écriture en direct, des « nous sommes maintenant »



Le renouveau de françois qui, après le départ de Meaulnes, voit l’aventure de c dernier comme « une vieille histoire triste ». Lui grandit désormais, prend de l’alcool avec ses anciens ennemis sous le soleil et s’amuse peut-être ?



Et pourtant des phrases si vieilles et génériques encore comme : « c’était l’heure où dans chaque cuisine on allume un feu ».



Description de la parole des solitaires : « Déjà, me regardant sans me voir, il était absorbé par ce qu’il allait me dire. Comme autrefois et comme toujours, homme lent à commencer de parler, ainsi que sont les solitaires, les chasseurs et les hommes d’aventures, il avait pris une décision sans se soucier des mots qu'il faudrait pour l’expliquer. Et maintenant que j’étais devant lui, il commençait seulement à ruminer les paroles nécessaires ».



Joli : « Un temps, pendant lequel péniblement il essaya de ressaisir ses souvenirs ».



Chouette comment au chapitre Le secret suite, François crée le récit de Meaulnes, alors que l’histoire réelle qu’il vit (mort des Galais etc) devient chiante. L’histoire se loge dans la réécriture de récit.



François Seurel privé de joies jusqu’à la fin ; françois qui toujours choisis de ne pas être
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Le grand Meaulnes

« Voici le bonheur, voici ce que tu as cherché pendant toute ta jeunesse, voici la jeune fille qui était à la fin de tous tes rêves ! »



J’ai souri comme j’ai baillé au cours de cette lecture… Souri à son charme désuet, à sa tendre naïveté, à son improbable quête d’idéal. J’ai souri à cet instantané de la campagne du début du siècle dernier, à sa nature silencieuse et au temps qui s’égrenait lentement. Douce France, cher pays de mon enfance !



Ce roman est teinté d’une certaine mélancolie, d’autant plus que ce sera le seul d’Alain Fournier. Ce dernier perdra la vie dans une tranchée l’année suivante. Son unique livre a définitivement quelque chose de touchant, un truc d’un autre temps. Et c’est presque une erreur de lire Le grand Meaulnes dans une édition neuve, plutôt que de dénicher une relique familiale aux pages jaunies qui sentent la poussière.



Mais ! Mais… j’ai aussi beaucoup levé les yeux au ciel devant le manque de crédibilité de cette histoire d’amour.



QUI gâche toute une vie pour rechercher la zouze aperçue dix minutes lors d’un goûter déguisé auquel tu as tapé l’incruste ? QUI met vingt ans à retrouver un château situé dans un rayon de dix bornes ? Et quand ENFIN, nous parvenons à résoudre l’équation : meuf + château + polichinelle dans le tiroir du premier et seul coup, QUI, mais QUI se barre pour suivre le frère pourri-gâté-maniaco-dépressif ?



Je suis navrée, ce n’est pas beau. C’est idiot.

Zut à la fin.
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