Esperluète éditions [corriger]

Entre "Terrasses" de Laurent Gaudé et "Dans le ventre de Klara" de Régis Jauffret, mon métier m'offre le privilège de mettre la main sur des pépites, et , ce recueil de poésie libre, pure, illustrée en est une. "Certains soirs où la lune est ronde, la terre semble hésiter Jour? Nuit? Elle se balance...Les illustrations sont superbes par moments on dirait du Hopper...très bel album....jolie ronde.
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Après avoir pris connaissance de ce magnifique album-jeu destiné aux enfants à partir de six ans, mon appréciation n’en demeure pas moins mitigée. En ce qui concerne le jeu, par lui-même, il n’y a rien à redire. Le plateau de jeu cartonné à déplier est de très bonne qualité ; il s’agit d’un jeu de l’oie revisité : on avance à l’aide d’un pion sur les cases, après avoir lancé un dé, le but étant d’arriver sur la tête du chat blanc, Ribouldingue. Très ludique, original et joliment illustré, ce livre-jeu dévoile le cours du jeu, progressivement, au fil des pages de l’album. On peut avancer, reculer sur les cases ou passer son tour, selon le symbole sur lequel on tombe.



En revanche, j’émet quelques réserves sur la définition donnée dans l’album sur l’usage de certains objets ou animaux figurant sur les cases du jeu. Exemple : « A quoi sert un éléphant ? : à comprendre la gravité du monde avant de ne plus comprendre la relativité » ??? Un enfant ne va rien comprendre à cette explication, et demandera à l’adulte de lui expliquer la « gravité du monde » et la « relativité ». Quel est le rapport avec un éléphant, la gravité du monde et la relativité ? Autre exemple : « A quoi ça sert un ours ? : un ours sert à tout, partout » ??? Un peu simpliste comme explication tout de même !

Ce livre-jeu prétend également faire de la poésie. Hélas, je n’en ai pas vu beaucoup en le parcourant. Exemple : « A quoi servent les nuages ? : à passer entre nous et la stratosphère ». J’aurais plutôt écrit : « à te faire lever la tête pour rêver ». Autre exemple : « A quoi sert une bûche ? : la bûche fait un beau vieux personnage » ??? J’aurais plutôt écrit : « A allumer un feu dans la cheminée et faire étinceler tes yeux ».



Je ne m’étendrai pas davantage sur mes récriminations concernant le fond, la fonction « jeu » de cet album me semble bien suffisante pour amuser les enfants… et les adultes libres de donner d’autres explications relatives à « l’usage » des objets ou des animaux évoqués !

C’est court, très court même, mais c’est beaucoup plus qu’il n’en faut à l’auteure pour nous transmettre toute l’affection qu’elle portait à sa grand-mère. Et je ne veux pas simplement dire nous la faire sentir, mais aussi nous la communiquer, nous contaminer. Est-ce parce que nous pensons automatiquement à notre « Bonne-maman » (comme on dit dans le Tournaisis), à notre propre mère si elle l’est devenue à son tour, ou à ce qui nous attend tou(te)s, sauf accident de la vie ? A cette perspective, on lui envierait bien son sort, non pas de centenaire - c’est trop long, elle le dit - mais d’aïeule choyée.

Cela se lit en un éclair, mais il est d’une fulgurance incroyable. Il n’y a pourtant rien de plus que quelques bribes de conversations teintées de tendresse ou d’espièglerie et quelques constatations navrantes. Comment Violaine Lison fait-elle pour charmer à ce point son lecteur dès les premiers mots, cela relève du mystère.