Elles ont accompli loffice des embaumeuses..., François Emmanuel
lu par l'auteur
oh je voudrais te dire que ce n'est pas grave au fond, pas si grave, que mon temps est venu simplement, comme le temps de chacun doit venir, toi qui te souviens que nous sommes éternels, dans cette vie où tout est passage, nous sommes éternels et nous passons.
Il y a des moments dans la vie où une décision qui tranche est plus opportune que bien des atermoiements...
C'est ma difficulté dans l'existence, j'ai l'esprit qui part en fuite.
amour qui me revient par vagues, m'inonde puis me déserte, me remplit à nouveau, je ne savais pas que c'était cela mourir, passer d'un instant à l'autre par toutes les mains de la vie...
Est - ce qu'une absence peut un jour devenir douce ?
[Les séminaires que j'animais] étaient inspirés par cette nouvelle culture d'entreprise qui place la motivation des employés au coeur du dispositif de production. Les méthodes y usaient indifféremment du jeu de rôle, des acquis de la dynamique de groupe, voire d'anciennes techniques orientales où il s'agissait de pousser les hommes à dépasser leurs limites personnelles. Les métaphores guerrières y prenaient une grande part, nous vivions par définition dans un environnement hostile et j'avais pour tâche de réveiller chez les participants cette agressivité naturelle qui pût les rendre plus engagés, plus efficaces et donc, à terme, plus productifs. (p. 7-8)
Il y a dans tout perfectionnisme une effroyable peur du vide.
La soif
qui séchait ma gorge la soif
étanchée d'eau blanche ou de lait devenait
peu à peu soif d'elle
lorsqu'elle pressait le verre contre ma lèvre et
je buvais alors ses yeux sentant le breuvage
gagner de proche en proche les cavités de mon
corps tandis qu'elle pénétrait en moi en longues
salves parfumées et j'étais englouti par
elle et c'était son premier baiser,
Boire, j'aimerais boire
Du plus loin que je me souvienne, j'aime le compagnonnage des livres. La chance a voulu que l'on m'en offre beaucoup dès la petite enfance. Avancer dans la vie bardée de papier imprimé est une manière de se protéger des duretés de l'existence, de s'éclairer. Une maison sans bibliothèque m'est toujours étrangère, voire hostile.
Elle me semble "déshabitée", privée de cette peau particulière et vitale que forment les volumes flanc contre flanc le long des murs. C'est pourquoi sans doute j'ai fréquenté très tôt les librairies. Une maison des livres est plus qu'une maison. Elle est un refuge, un antre, un lieu où l'immobilité est le signe du voyage. Le lecteur, on le sait, est le plus sédentaire des grands voyageurs.
Lorsque l'angoisse l'envahit, il se frappe la tête contre le mur jusqu'au sang. Il faut alors l'approcher avec douceur, l'inviter à se calmer en le serrant contre soi sans rompre le peu d'enveloppe psychique qui lui reste.